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Critique de PalmerEldritch


Une fois n'est pas coutume (et vaudrait mieux que ça reste exceptionnel...) : une « moitié » de critique pour cette anthologie lue il y a quelques mois. J'avais commencé à rédiger un avis texte par texte à mesure de ma lecture, puis laissé tomber suite à un mélange de paresse intellectuelle, de procrastination et d'autres trucs certainement plus importants à faire (tels que la vaisselle). Bref, voilà que je retombe sur mon ébauche de compte-rendu de lecture et me décide à la compléter, mais PROBLEEEEEEME : en quelques mois j'ai déjà à peu prés tout oublié des nouvelles non encore critiquées. Signe que ma mémoire part en couilles, ou bien qu'elles n'étaient pas très intéressantes ? Certainement un peu des deux. Résultat : voici les quelques notes structurées que j'avais prises, plus un survol largement amnésique du reste. « Veuillez m'excuser beaucoup, car j'ai très mal bossé ».


Fritz LEIBER, S.O.S. médecin (Answering Service, 1967)
Comme beaucoup de textes du grand Fritz écrits pour Galaxy, il s'agit d'une farce, mais d'une farce particulièrement cruelle, où une veille acariâtre essaie de pousser au suicide une IA au téléphone – mais s'agit-il bien d'une IA ? Les dialogues sont étonnamment pertinents (prescients?) à notre époque de ChatBots et de dématérialisation des services publics... Une nouvelle qui traite doublement des machines : objet technologique (au centre du récit) avec le téléphone, machines pensantes. 4/5


Robert SILVERBERG, Quand les mythes sont repartis (After the Myths Went Home, 1969)
Une admirable nouvelle, très Zelaznyenne, où des hommes du lointain futur, blasés, recréent pour leur amusement les héros et dieux du passé en chair et en os, d'Adam à JFK - avant de s'en débarrasser. Admirable mais on peine à y trouver un rapport avec le thème général, mis à part qu'une machine est utilisée – mais c'est à peine s'il y est fait allusion, elle n'est là que pour simplifier le récit. Hors-sujet ? 5/5 quand même.


 William TENN, Jeu d'enfant (Child's Play, 1947)
Un américain des 50s reçoit par erreur du futur un kit (pour enfants) à construire des êtres humains. Anecdotique et plutôt drôle, mais là encore sans grand rapport avec le thème : le nécessaire de petit chimiste au centre du récit n'est même pas une machine proprement dite, même s'il en contient plusieurs destinées à différents usages... On a donc bien une « technologie » au centre du récit, certes, mais quelqu'un pourrait-il m'expliquer une bonne fois pour toute de quoi il est vraiment question dans cette anthologie ???? le rapport de l'homme à la technique en général ?2,5/5


 Burt K. FILER, Le Regard du spectateur (Eye of the beholder)
Un artiste découvre une technique pour créer des objets non soumis à la gravitation, le gouvernement américain essaie de lui arracher son secret... Une nouvelle très bien écrite qui développe les notions d'art et de science et leurs rapports dangereux, mais une fois de plus, quel rapport exact avec le thème ? L'artiste utilise bien une machine, mais comme chez Silverberg, elle n'est qu'un moyen purement utilitaire dans la narration... 4/5


 R. A. LAFFERTYLa Mère d'Eurema (Eurema's Dam, 1972)
Inventer par génie, ou par stupidité ? La paresse et la bêtise sont-elles les vraies sources de toute technologie triomphante ?Derrière la farce absurde, Lafferty nous livre un joyeux (mais grinçant) portrait d'inadapté social qu'on n'hésiterait pas à rattacher au « spectre autistique » (ou aux troubles dysfonctionnels) de nos jours... Ce qui n'était probablement pas l'intention de l'auteur, mais avec Lafferty, on ne peut jamais vraiment savoir. 5/5


 Henry KUTTNER & Catherine L. MOORE, La Machine à deux mains (Two-Handed Engine, 1955)
Dans un futur dystopique régi par les machines, les meurtriers humains sont poursuivis par un équivalent robotique (implacable) des euménides de la tragédie grecque – idée géniale mais mal développée dans une intrigue qui donne l'impression de ne pas savoir où elle va, tout en fascinant par les concepts qu'elle effleure – mais ne fait qu'effleurer. Raté, mais à lire. 3/5


 Robert SHECKLEY, L'Oiseau-gardien (Watchbird, 1953)
Drôle mais grinçant, bref, typique de Robert Sheckley : pour mettre un terme à la criminalité, des robots volants – et, important, capables d' »apprendre » de leurs observations – sont déployés par le gouvernement américain, avec des conséquences... inattendues. Anecdotique mais la question de l'apprentissage par une IA autonome « en réseau » était étonnamment en avance sur l'époque (et reste pertinente). 3/5


et à partir de là, euh, on sombre dans l'impressionnisme des souvenirs enfuis :


 Philip K. DICK, Autofac (Autofac, 1955)
Usines robotisées en roue libre, êtres humains essayant d'en reprendre le contrôle, un Philip K. Dick de jeunesse : 3/5


 Gene WOLFE, Croisement dangereux (Car Sinister, 1970)
Et si en réalité les voitures pouvaient se reproduire comme des animaux ? Une nouvelle étonnamment drôle – et surtout étonnamment simple – de Gene Wolfe, pour une fois sans puzzle à résoudre. Anecdotique, mais même quand il est anecdotique Gene Wolfe vaut bien un 4/5


Richard MATHESON, Canal moins (Through Channels, 1951),
J'ai oublié...


R. A. LAFFERTY, Cette grandiose carcasse (This Grand Carcass, 1968)
Lafferty, toujours grandiose, mais j'avoue ne plus très bien me souvenir de cette nouvelle précisément, et j'ai honte, car je vénère cet auteur. La vieillesse est un naufrage.


Frederik POHL, L'Homme schématique (The Schematic Man, 1969),
« ne se prononce pas »


John W. JAKES, La Machine (Machine, 1952),
'Comment ça, un avis ??? »


Robert ABERNATHY, Combat singulier (Single Combat, 1955)
« Vous allez rire... »


Harlan ELLISONJe n'ai pas de bouche et il faut que je crie (I Have No Mouth, and I Must Scream, 1967)
Ah ! J'ai enfin quelque chose à dire. le contraire eut été étonnant, vu la « Shock Value » de cette nouvelle hyper-connue sur une IA militaire ayant joyeusement massacré l'ensemble de la race humaine (ça vous rappelle un truc ? Normal, mais Ellison était là avant tout le monde!), ce qui est déjà un bon sujet, mais si vous y ajoutez le fait qu'elle ait conservé quelques survivants pour les torturer physiquement et mentalement, vous obtenez quelque chose de TRES transgressif pour l'époque. Un côté « poing dans la gueule » qui n'a pas totalement bien vieilli, mais reste extrêmement efficace à défaut d'être subtil dans l'exécution (qui va jusqu'au déplaisant par moment). Un classique à avoir lu au moins une fois si on s'intéresse au sujet ou à l'histoire de la SF en tant que genre « adulte ». 4/5

Alfred BESTER, Quelque chose là-haut m'aime bien (Something Up There Likes Me, 1973)
« Alfred Bester, ce géant de la science-fiction américaine  - comment ça, en dire plus ???? »


Stephen GOLDIN, Fais de beaux rêves, Melissa (Sweet Dreams, Melissa, 1968)
« Je ne me rappelle plus, monsieur le commissaire »


A.E. van Vogt, Accomplissement (Fulfillment, 1951)
Ah ! Je me rappelle que j'ai trouvé celle-ci assez nulle, comme à peu près tout ce que je relis de van Vogt en général. Il est donc probable que si vous kiffez Alfred, vous aimerez, sait-on jamais.
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