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sur 653 notes
Trois personnages en quête d'auteur et les seconds rôles, les parents, le médecin prennent le relais. Je ne sais que penser de ce court roman, ayant été secoué par "Tropique de la violence", je n'ai pu accorder mon attention sur une ou un des protagonistes, la tentation de l'auteure hésite entre la description d'Eliette-Phénix, flamboyante et ingérable personnalité, aux réactions dont les conséquences sont une illustration de la théorie du chaos, de Loup, pauvre garçon broyé entre l'inconséquence de sa mère et la trahison de sa soeur, elle-même dans une nécessaire protection d'elle-même.
La valse-hésitation narrative affaiblit la puissance de la démonstration sur la matrice de ce formidable gâchis, baiser glauque vite escamoté, scène initiatique du rejet, de l'enfouissement de toute forme d'amour à venir. Loup crie son amour, personne ne l'entend, Paloma fuit et Phénix brille de mille feux, aveuglant ses enfants, les réduisant en cendres.
Pas sûr qu'ils renaissent.
Ecriture lumineuse mais intrigue inabouti.
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Eliette petite fille, née trop belle, que sa maman,couturière, et son père joueur d'accordéon, veulent transformer en "Lolita". Ils sont fiers et ne se rendent pas compte. Mais voilà Eliette rencontrera l'homme qui fera basculer sa vie. Il va l'embrasser et dès lors Eliette refusera désormais de se donner en spectacle et n'aura de cesse que d'attendre un mot de sa mère. Ce mot ne viendra jamais. Eliette a ruminé sa "vengeance" et deviendra Phénix celle qui renaît de ses cendres. En réalité elle ne renaîtra jamais. Elle demeurera blessée, froide, incapable de pleurer, de livrer ses sentiments, même à ses deux enfants qu'elle élèvera seule et que pourtant elle aime. L'aînée n'en peut plus et décide de quitter le foyer, malgré le petit frère Loup qui compte sur elle. Loup est "malade". Il pique des crises qui le conduisent dans des états où il ne peut pas se contrôler. N'en pouvant plus de l'absence de sa soeur il va prendre la voiture, alors qu'il n'a pas de permis. Loup se retrouve en prison, ne veut voir que sa soeur.
Ces deux femmes vont-elles se retrouver, se parler autour de cet être fragile.
Très beau livre. En peu de pages, l'auteure réussit à nous plonger dans chacun de ces êtres, dans leur mal être. Quand on est Loup, la phrase se déconstruit, les mots s'entassent les uns à la suite des autres, comme si nous étions dans son cerveau malade.
Bravo, il n'est pas besoin d'écrire 800 pages pour bien écrire.
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Chronique de Scarlett (sur Léa Touch Book)

« le ciel par-dessus le toit » de Nathacha Appanah est un court roman où le lecteur vit de façon alternée les réflexions, les sensations, les émotions de chacun des protagonistes de cette sublime histoire de tragédie et de rédemption. l'‘auteur nous livre un conte pour adultes, où les fées ne se sont pas penchées sur les berceaux, un conte plein d'une poésie douce-amère porté par une écriture délicate, sensible et instinctive.

Dans ce conte, on rencontre Loup, jeune homme précieux et doux mais si différent qui fait des crises d'angoisse, parle peu et fait des rimes dans sa tête (pirouette, cacahouète). Loup est emprisonné pour avoir voulu revoir sa soeur qui lui manque depuis dix ans, Loup qui a besoin de courir pour calmer les vents qui se bousculent dans sa tête. Paloma, c'est la soeur que Loup cherche à rejoindre. Elle fut une enfant transparente, évanescente pour se protéger de l'aura maternelle si puissante, si toxique aussi. Elle est un peu en retrait de la vie, et organise son quotidien dans une vie qu'elle souhaite paisible et tout « doucement et gentiment ».

Toute à l'opposé est Phénix leur mère, une rousse flamboyante et pleine de colère qui s'est choisi une vie où des dragons et des oiseaux multicolores se dessinent sur son corps et qui par crainte que ses enfants deviennent trop faibles, trop fragiles devient une mère acérée, tranchante. Avant Phénix s'appelait Eliette, mais c'était avant quand ses parents faisaient d'elle une poupée modèle, un beau jouet précieux qu'on exhibe sans penser à mal et puis le costume est devenu trop brillant, étroit et artificiel et Eliette s'est mise à étouffer devenue le point focal des regards souvent concupiscents et parfois malsains. Alors elle a tout envoyé balader Eliette et elle s'est choisi un autre nom mais tous les choix ont des conséquences et celles-ci peuvent s'apparenter à Loup dans cette prison, à Phénix et Paloma tous les trois ballotés par la vie.

Ce livre est un vrai coup de coeur, un livre qui vient des tripes avec des personnages flamboyants d'une humaine fragilité. Ce sont des âmes blessées, magnifiques et sublimées par l'écriture de l'auteur. Nathacha Appanah nous livre des héros oubliés dont les vies se font à l'écart, ces êtres en dehors des cases pour toutes ces raisons qui vous exilent en marge de la société et qui doivent apprendre à survivre dans un monde qui ne leur donne ni espace ni réalité.

Merci Madame pour ce très beau roman.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Il faut une bonne dose de caractère pour s'émanciper d'une mère qui vous baptise de noms d'animaux (Loup, pour la force, Paloma, pour la possibilité d'envol). C'est ce qui arrive à nos deux frère et soeur, l'un en prison à 17 ans pour avoir pris une autoroute en sens inverse et sans permis, provoquant ainsi un accident grave, l'autre, partie à 18 ans du domicile de sa mère non sans y avoir mis le feu.

Qu'est-ce qui a bien pu les amener à de tels comportements ? Loup est un garçon fragile, un peu « différent » comme on dit. Protégé par sa grande soeur, il écrit des poèmes, les mots riment dans sa tête, mais il ne trouve pas sa place dans la vie et le coeur de sa mère, Phénix. Encore un animal ! Ce nom-là, Phénix se l'est choisi toute jeune, après s'être appelée Éliette et avoir obéi aux fantasmes de ses parents. Un jour où les choses sont allées trop loin, elle a jeté paillettes, maquillage, petites robes sexy qui la déguisaient en Lolita. Elle a cessé définitivement de chanter des niaiseries devant des auditoires adultes aux regards allumés et est partie, loin de chez ses parents. Tatouages, vêtements informes, métier d'homme (vente de pièces auto, pardon pour le cliché, je n'y crois pas une seconde !) : refus absolu de rester une jeune femme après « tout ça ».

Et ses enfants dans tout cela ? Elle les aime bien mais elle est incapable de le leur montrer encore moins de le leur dire. Alors, c'est l'impossible communication.

Un livre original, au ton qui poétique imprégné de Verlaine (un peu pesant et forcé par moments...), pas désagréable à lire quoique le thème soit plutôt éculé.
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C'est un roman court et fort, comme sait les écrire Natacha Appanah. Je l'ai lu juste avant "tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon" de Jean-Paul Dubois, curieusement construit sur le même thème. Un jeune homme se retrouve en prison, et l'auteur remonte le temps pour expliquer cette finalité. Mais ce livre est bien plus noir, plus poétique. En très peu de pages , il nous attache à la famille formée par Phénix, Loup et Paloma en nous berçant de son écriture hypnotique.
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J'ai découvert Natacha Appanah lors d'une émission littéraire.
Les discours dithyrambiques autour de ce livre m'ont intriguée.
Alors, je suis entrée dans ce livre et je n'ai pas compris comment et pourquoi je n'avais pas rencontrée cette écrivaine avant.
La lecture de ce livre est un ravissement tant le style, les mots choisis, le rythme nous captent. Nous sommes suspendus par ce fil ténu, fragile qui va d'un personnage à l'autre.
Natacha Appanah transmet une émotion intense sans ostentation, celle qui résonne longtemps car elle est subtile, profonde et nous touche au coeur de notre humanitude.
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Loup, 16 ans, se retrouve enfermé entre les murs de la maison d'arrêt de C. Des murs qui contraignent le corps de ce jeune garçon qui a pourtant tellement besoin de s'épuiser en courses folles pour éviter que la tête n'explose. Mais ces murs-là, de vrai béton et portes sales ne sont peut-être que l'incarnation d'autres barrières : celles que l'on a soi-même dressées, à l'intérieur de soi, autour du coeur, pour empêcher les souvenirs de déborder, les émotions d'affleurer. Comment vit-on derrière ces murs qui séparent l'enfant qu'on a été de l'adulte qu'on a forgé ? « le ciel par-dessus le toit », c'est peut-être cette lueur à trouver, retrouver, pour chacun des personnages : celle qui sert à Loup à ne pas se laisser abattre en prison, celle que Paloma, sa soeur, refuse de mettre dans sa vie de peur qu'on la remarque, celle que leur mère Phénix semble fuir depuis qu'elle a délaissé l'enfance avec fracas.
Si le ciel par-dessus le toit n'est pas un roman sur la prison, il est bien un livre sur l'enfermement et les chemins parfois maladroits qui libèrent. Quitter une prison pour une autre, se cadenasser dans le flou et l'oubli, menotter le passé : « fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve » disait Gainsbourg. Ne pas trop en dire parce qu'il faut se laisser porter par le souffle narratif de Nathacha Appanah, qui peu à peu, façonne les membres de cette famille faite de rage et de larmes, comme autant de personnages de tragédie. Mais loin d'une chronique d'un drame annoncé, ici le soleil finit par percer les nuages – il suffit de lever les yeux assez longtemps. Superbe et envoûtant.
Lien : https://31rstfloor.wordpress..
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Depuis le dernier frère je suis Nathacha Appanah avec un réel intérêt, et sans le moindre sentiment de déception à la lecture de ses ouvrages.
Cette fois, avec le ciel par-dessus, je ressens une sorte de malaise à l‘issue de ma lecture, non pas à propos du contenu ou du sujet mais davantage sur la forme. En d'autres termes je préfère nettement Nathacha Appanah dans la fiction plus traditionnelle et plus développée que dans la fable plus condensée.
Ici, il est question de Phénix, jeune mère un peu fantasque, et de ses deux enfants Paloma et Loup. Paloma a choisi de s'éloigner assez tôt de sa mère, aimante mais pas vraiment mature pour éduquer des enfants. Loup n'a de cesse de chercher Paloma, de l'attendre jusqu'au jour où…. Et c'est le drame….
De fréquents allers et retours dans le temps, nous donnent à découvrir, sous des angles à chaque fois différents la manière dont s'est construite cette famille un peu particulière.

Si l'écriture de Nathacha Appanah est toujours aussi travaillée, et c'est pour moi le gros point positif de ce court -trop court- roman, je reste cependant sur ma faim quant à la forme. de plus je suis assez peu sensible aux écrits poétiques, ou qui se veulent comme tel, et métaphoriques. Contrairement à ses romans précédents, celui-là m'a paru plus axé sur l'histoire de famille que sur les personnages eux-mêmes.

Un roman qui sans m'avoir vraiment déplu, ne m'a pas touché comme les autres.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Un petit joyau, un diamant brut dans sa gangue, une perle irisée dans son coquillage, cent quarante six pages, seulement, mais cent quarante six pages de miel et d'épices, de phrases lourdes de sens mais légères, aériennes. Réalistes mais poétiques, terre à terre mais enlevées, des personnages façonnés dans la glaise mais s'échappant de leurs moules pour nous montrer que rien, jamais, n'est absolument fixé chez l'être humain. Loup, ce Rimbaud de hasard, par sa recherche de ce qui a été, par son innocence retrouvée devant ce qui va être, nous ouvre une porte vers le bonheur et la rédemption. Merci Madame.
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Elle était « celle qui s'appelait Eliette », cette figure d'ange dont certains disaient qu'elle avait « le visage d'un marbre de l'Antiquité », une magnifique enfant devenue poupée qui portait tous les espoirs de ses parents. Mais l'obsession de l'apparence était si contraignante qu'un jour elle rejeta sa famille, disparut de chez elle et s'installa dans la vraie vie, couvrant son corps de graisse et de tatouages.
C'est ainsi que l'on se faufile dans la vie de Phénix qui élève seule ses deux enfants avec son amour fort mais distant, tentant de ne pas reproduire l'éducation superficielle qu'elle a si mal vécue dans son enfance.
Il y a le besoin maladroit de créer une famille fondée sur de vrais sentiments de Phénix, il y a la déception de sa fille Paloma de ne pas sentir d'amour dans un lien si peu charnel, et surtout, il y a les rêves de Loup, cet adolescent en marge du monde au coeur si fragile.
Et c'est lui, cet enfant sans défense, miracle de sensibilité et de poésie, que l'on enferme en prison parce qu'il a voulu rejoindre sa soeur dans une voiture qu'il n'avait pas l'âge de conduire.
Quelle puissance, quelle émotion dans l'écriture de Natacha Appanah ! Je suis émerveillée de percevoir aussi finement les sentiments et les caractères de chaque personnage avec des phrases tellement poétiques et des mots si simples.
Ce roman est une perle de sensibilité et de poésie qui m'a submergé le coeur d'amour et d'empathie. Un vrai régal, à lire avec autant de plaisir que le poème de Verlaine dont il tire son titre.
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