AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,3

sur 74 notes
5
3 avis
4
9 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
1 avis
Dans ces trois nouvelles publiées dans la clandestinité dans le recueil « Servitudes et Grandeurs des Français », Louis Aragon, chantre de la résistance, donne la parole à l'adversaire, ennemi de la patrie et de la démocratie.
Dans « Les rencontres » Pierre-Vandermeulen alias Julep, journaliste, est farouchement anticommuniste et condamne la résistance. Il ne peut concevoir ces actes « terroristes » qu'il juge antipatriotes.
Dans «Le collaborateur », on part à la rencontre de Grégoire Picot, réparateur de radios, qui croit bec et ongles à la collaboration. Pour lui, tout n'est que question de logique et les Allemands ne font que leur devoir.
Dans « le droit romain n'est plus », on suit un commandant juge allemand qui envoie chaque jour des résistants à la mort, parfois aussi des Allemands, ceux qui ont fait le « mauvais choix ». Il fait son devoir, est aux ordres du parti, et n'a pas mauvaise conscience. Ceux qu'il condamne sont des « terroristes » et pour lui, "la guerre est la guerre" et elle justifie les moyens.
Ces personnages, anti-communistes et anti-résistants, ne doutent pas d'être du bon côté et détenir la vérité. Ils n'ont donc pas mauvaise conscience. le résistant est un terroriste, c'est lui le mauvais Français. Depuis l'armistice de 1940, le gouvernement français n'est plus en guerre contre l'Allemagne et on se doit d'obéir à l'ordre établi. Mais le temps passe, les horreurs de la guerre sont de plus en plus intolérables et la cruauté gratuite est inconcevable. Ce qui leur semblait au départ évident ne l'est plus et ils finissent par se demander s'ils ont vraiment choisi le bon côté.
Commenter  J’apprécie          140
Après l'invasion de la zone libre en 1942 le quotidien c'est l'Occupation, les miliciens et les terribles représailles, mais c'est aussi la Résistance, les francs-tireurs, les communistes, les gaullistes, le maquis, les "terroristes".
Les 3 nouvelles du recueil suivent un juge militaire allemand, un réparateur de radios collaborateur ou un simple journaliste indécis et égoïste;  des personnages  qui s'étaient jusqu'ici trop bien accommodés du régime de Vichy. Mais les temps changent, le doute s'installe subrepticement. Sous le poids des événements extérieurs chaque personnage en vient à remettre en cause ses anciennes certitudes. Malaise, peur, agacement s'invitent dans leur vie. Ainsi  dans la seconde nouvelle  « Le collaborateur », la plus percutante des trois , Grégoire Picot, le réparateur de radios, mû par un besoin incessant de se rassurer, de se prouver qu'il est dans le vrai,  proclame à tout-va que tout ce qui arrive "C'est juste une question de logique".
Et puis soudain en un instant, comme souvent dans les nouvelles, la situation  bascule. L'issue sera pour chacun à la hauteur de son "crime".
Guidé par le monologue sans fin  du héros avec lui même, on suit le cours perturbé de ses tourments. le lecteur, lui, animé  de sentiments contradictoires condamne les choix des  3 personnages, leur passivité, leur violence ou leur haine. Pourtant  leur angoisse l'envahit et, quelque part, il en vient à redouter la suite sans souhaiter ou cautionner le sort qui leur sera réservé. Ce message est probablement le plus intéressant des nouvelles.
Commenter  J’apprécie          100
Ces nouvelles ne font pas partie des oeuvres en prose les plus connues d'Aragon. Ecrites au cours de la seconde guerre mondiale, elles sont complètement centrées sur la Résistance à l'occupant allemand. Mais l'écrivain se focalise sur ses ennemis (sans cacher de quel côté il se situe lui-même).
Dans la première nouvelle, un journaliste compromis avec Vichy rencontre un certain Emile à de nombreuses reprises pendant la guerre et apprend finalement son exécution. Dans la deuxième, un grand-père acquis à la cause allemande voit son petit-fils tué par la Wehrmacht. Et la dernière montre un juge militaire allemand, habitué à condamner à mort sans états d'âme, qui est fait prisonnier par un groupe de résistants.
Ces textes engagés, écrits d'une manière enlevée, ont le mérite de restituer le climat délétère de la France sous la botte nazie et, bien sûr, l'opposition frontale entre les collaborateurs et les résistants. Cette triste époque appartient à l'Histoire, mais qui peut jurer qu'on ne retombera plus jamais dans un tel cauchemar ?
Commenter  J’apprécie          90
Trois nouvelles simples et efficaces :
Aragon choisit de raconter trois histoires de trois « collaborateurs » : un journaliste parisien, un petit commerçant en campagne et une greffière allemande pour restituer à dessein leurs logiques et émotions.
Écrites pour être publiées dans des journaux, le style est fluide et les histoires marquantes.
Des textes trop peu connus d'un grand auteur.
Commenter  J’apprécie          72
Ces trois nouvelles ayant pour thème l'occupation, la collaboration et la résistance et qui toutes trois se déroulent dans le Dauphiné, à Grenoble ou bien dans les alentours, sont d'un intérêt très inégal : autant je me suis ennuyé à la lecture des deux premières dont le style m'a paru gauche et l'histoire très convenue, autant j'ai pris du plaisir à lire la troisième dont le curieux titre "Le droit romain n'est plus" annonce bien l'originalité du récit, qui met en scène un juge et officier allemand, en charge des affaires terroristes dans la ville de Grenoble et une "Fraülein" chargée de distraire la soldatesque allemande. Pour tous les deux, l'histoire prendra un tour qu'ils n'avaient pas prévu.
Commenter  J’apprécie          70
Il n'y a que trois courtes nouvelles à ce recueil, mais enrichies de nombreux compléments pour accompagner le lecteur, dont un grand groupement de textes, une interview imaginaire d'Aragon, un dossier historique, des exercices pour accompagner la lecture en classe...
Trois nouvelles, cela semble peu pour un recueil mais celles-ci sont denses et une certaine progression entre elles les rassemblent. La première se concentre sur un personnage de collaborateur non délateur, qui se marmonne à lui-même une litanie lui permettant de donner un sens à sa vie et aux événements, la question que pose Aragon étant : est-ce que tout peut faire sens? Une pensée politique juste doit-elle est "logique"? Ce qui est logique en politique est-il nécessaire raisonnable ?
Il s'agit également de comprendre ici la psychologie d'un homme sur lequel la propagande a étendu son emprise, et son isolement du reste du monde, qui semble une issue fatale de ses choix.
La seconde nouvelle permet de comprendre à la fois l'évolution du contexte politique des années 1930 à la guerre et si la nouvelle appelle à dépasser la critique des communistes pour s'unir contre Hitler, elle est clairement une nouvelle qui défend l'analyse communiste des événements.
La dernière évoque directement le poème d'Aragon "La rose et le réséda", dans une atmosphère qui offre davantage d'espoir.
Bref un recueil riche et original pour un travail commun en français et en histoire en classe de 3e.
Commenter  J’apprécie          41
Dans ce recueil de nouvelles, "Servitudes et grandeurs des Français", publiées clandestinement pendant la guerre, Aragon donne la parole à ceux qui ne sont pas du bon côté.

Dans le Collaborateur, Aragon nous parle de Grégoire Picot, un réparateur de radio, qui a beaucoup de travail, puisque tout le monde écoute la radio, principal passe-temps à l'époque. Pour lui, l'occupation allemande est logique, il n'y a rien à redire.
Mais au fil des pages, le lecteur s'aperçoit que Mr. Picot change de camp pendant que l'armée allemande en toute "logique" fait respecter le couvre-feu instauré dans la ville.

Aragon n'hésite pas à prendre le contre-pied du politiquement correct de l'époque. Pour lui, l'homme est avant tout une victime de la guerre, quelque soit son camp: collaborateur ou simple suiveur.

Ce qui m'a vraiment intéressé dans ces nouvelles ce sont les chutes, brutales et terribles, qui laissent le lecteur réfléchir sur la gamme des sentiments humains.
Commenter  J’apprécie          40
Pas évident de laisser la parole aux perdants, aux hésitants, aux salauds, à tous ceux qui ont le mauvais rôle, à ceux qui ont choisi le mauvais camp. Aragon - dont l'implication dans la résistance n'a jamais fait l'ombre d'un doute -, leur a prêté sa délicieuse plume pour dire, ou se raconter.

Dans "Les rencontres", Pierre Vandermeulen - alias Julep -, est journaliste dans un quotidien parisien. En attendant gloire et reconnaissance, il couvre les courses cyclistes, dont les Six Jours du Vel' d'Hiv'. C'est dans ce haut lieu Parisien que Julep a croisé Yvonne, sténo de presse au journal, venue avec Émile - son frère -, et Rosette, sa femme. Pas méchant, Émile. Plutôt gentil garçon, grand amateur de la Petite Reine.
Lien : http://dunlivrelautredenanne..
Commenter  J’apprécie          40
J'ai dû lire ceci trop inattentivement, mais hormis à de rares reprises j'étais hors tout, hors émotion, hors plaisir de style, hors narration, hors récit... Un peu comme si c'était un livre pour rien. Dommage.
Commenter  J’apprécie          30
Trois nouvelles écrites durant la Deuxième Guerre mondiale et l'Occupation allemande.
Trois personnages centraux (un journaliste, un réparateur de radio et une jeune Allemande). Tous hostiles à la Résistance et aux communistes. Tous réaliseront, parfois de façon atroce, la réalité du régime nazi et de la collaboration. Tous changeront de camp.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (241) Voir plus



Quiz Voir plus

Aragon (difficulté moyenne)

Aragon a été journaliste dans un de ces journaux. Lequel ?

Minute
Le Figaro
Libération
L'Humanité

10 questions
143 lecteurs ont répondu
Thème : Louis AragonCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..