L'Ours et le Rossignol fut une très bonne lecture de mon début 2022. Mêlant roman historique, surnaturel et folklore, ce récit évoquait les contes d'autrefois que l'on échangeait au coin du feu. Un véritable charme avec une héroïne inoubliable, malgré quelque fois un sentiment de longueur (l'intrigue est longue à démarrer, ce qui pourrait déranger certains lecteurs). La première fois que j'en avais entendu parler, je croyais qu'il s'agissait d'une one-shot. Je l'ai longtemps cru car, en effet, L'Ours et le Rossignol se suffit en tant que tel. Sa fin ne vous frustrera pas et vous pourriez vous en arrêtez là. Il s'agit pourtant bien d'une trilogie et j'ai profité de mon challenge hivernal (aucune autre saison ne pourrait être plus propice) pour découvrir la suite des aventures de Vassia et sa famille.
Il est toujours difficile de parler des tomes suivants sans prendre le risque de spoiler le premier. Sachez que La Fille dans la Tour commence juste après la fin du tome 1 et accorde une place importante à Sacha et Olga, le frère et la soeur aînés de Vassia. Ne soyez donc pas déstabilisé si vous ne retrouvez pas la jeune fille dès les premières pages. Rassurez-vous : elle demeure la protagoniste du roman et poursuis l'évolution commencé précédemment. Cette adolescente « sauvage » va être confrontée de plus près au monde des hommes, à la ville et à la cour de Grand Prince de Moscou. Un monde où les esprits du foyer ont pratiquement disparus, délaissés au profit de la religion.
Ce tome 2 possède les mêmes points positifs que le premier opus. Tout d'abord, une héroïne attachante et imparfaite, que l'on voit grandir face à l'adversité (bon, elle est toujours tête brûlée ce qui lui vaudra quelques ennuis, mais c'est ce qui fait le charme du personnage). J'ai beaucoup aimé voir l'autrice développer davantage le lien avec sa fratrie, mais aussi celui avec Morozko, dieu du gel et de la mort. J'adore la tournure que prend leur relation ! Puis, il y a toujours l'utilisation du folklore slave, en danger face à une religion souvent aveugle. L'apparition de certaines figures mythiques devraient régaler les amateurs ! Enfin,
Katherine Arden nous présente un nouvel antagoniste (ceux du tome 1 étaient extrêmement réussis) qui vous fascinera autant qu'il vous révoltera. À moins que le véritable mal soit cette société patriarchale où Vassia, en soif de liberté, ne pourra jamais trouver sa place ? L'autrice dénonce ce monde où les seuls destins imposés aux femmes sont le mariage ou le couvent, deux sortes de prison pour notre héroïne. « La Fille dans la Tour » est un titre à plusieurs significations que l'on comprend au cours de notre lecture, mais l'une d'entre elles est bien la vie de ces épouses confinées à jamais dans leur palais. La fuite de Vassia, loin de ses normes, devient alors vitale, comme la nécessité de remonter à la surface pour ne pas se noyer.
Enfin, je fus heureuse de constater que le défaut du premier tome (selon moi, le rythme) a été corrigé ici. Pour vous donner une idée, le tome 2 est plus long que le premier, pourtant je l'ai lu nettement plus vite ! Il y a beaucoup plus d'actions. Non pas qu'elles soient obligatoires pour qu'un roman soit bon, mais elles aident à se replonger directement dedans et ne jamais relâcher son intérêt (plus l'attachement aux personnages construit dans le tome 1). Je considère donc La Fille dans la Tour comme meilleur que L'Ours et le Rossignol. A présent, je n'ai qu'une seule hâte : lire le troisième et dernier volet de cette saga envoûtante.
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