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4,18

sur 1899 notes
Voilà un livre que je me réservais depuis un moment pour la bonne bouche, c'est-à-dire que je voulais le savourer tranquillement, pendant des vacances par exemple. Mon entorse m'a donné l'occasion de ce moment, c'est bien l'un des seuls "avantages" à être plus ou moins clouée chez soi.

Les critiques de plusieurs babélamis m'avaient déjà mis l'eau à la bouche, notamment celles de Casimir (eh oh, on attend ton retour, tu m'avais promis !), de Magali-Coccinelle et de Florent-Yendare, mais quand j'ai vu la couverture, j'ai carrément fondu ! Cette petite bouille malicieuse et ces yeux verts craquants ! J'emploie beaucoup de métaphores culinaires, mais il ne s'agit pas d'un livre de cuisine, loin de là !

Comme le titre l'indique, il s'agit de l'histoire d'un chat, un banal chat de gouttière vivant dans un parking de Tokyo, et qui a jeté son dévolu sur le capot du monospace de Satoru pour y dormir douillettement. Mais voilà qu'un jour, il est percuté par un véhicule, et que, assez sévèrement blessé, il se traîne jusqu'au fameux monospace pour s'y réfugier, comprenant que sa seule chance de salut viendra du propriétaire qui le nourrit régulièrement. Et bien sûr, Satoru ne le décevra pas, car le jeune homme possède à un degré élevé la faculté de communiquer avec l'animal. Ces deux-là vont s'adopter, le chat y gagnera un refuge, un nom : Nana (soit 7 en japonais), ce qui lui conviendra moyennement puisque c'est un mâle, mais que Satoru a choisi à cause de sa queue en crochet et qui lui rappelle le chat de son enfance nommé Hachi (8 en japonais). Mais chacun a surtout gagné un ami fidèle, et le duo va vivre en parfaite harmonie durant cinq belles années. Jusqu'à ce jour où Satoru annonce à Nana qu'il va devoir le confier à quelqu'un d'autre, en raison de circonstances indépendantes de sa volonté. Et tous deux vont partir dans le fameux monospace à la rencontre d'anciens amis de Satoru, entre l'école primaire, le collège et le lycée. Ce sera l'occasion de retrouvailles et d'émouvantes évocations du passé pour le jeune homme, mais aussi de fabuleuses découvertes : la mer, le mont Fuji, l'île d'Hokkaïdo, la faune et la flore, pour Nana. Et également d'encore mieux connaître le vécu de son ami humain par le biais de ses camarades d'autrefois.

J'ai été totalement conquise tant par le minet que par le jeune homme, les deux sont vraiment touchants, et leur interaction est unique. Pour moi qui vis depuis des décennies avec des chats, je sais bien qu'ils sont tous différents, et j'ai toujours construit une relation particulière avec chacun selon son caractère et nos affinités électives. Mais c'est assez rare de trouver ce type de relation aussi bien décrite et "ressentie" à travers un livre, Hiro Arikawa a vraiment réussi à faire passer beaucoup d'émotion dans son histoire, il doit avoir vécu quelque chose de fort avec un chat. Moi qui ne suis pas particulièrement attirée par la littérature japonaise, là j'avoue avoir été conquise ! Et même si c'est parfois un peu déroutant, j'ai fini par apprécier cette narration qui alterne entre la "parole" de Nana, assez familière et souvent très drôle, le point de vue de Satoru, et celui de ses amis, le passé et le présent, parfois sans transition. C'est un peu étrange au début, mais on s'y fait vite.

La partie "voyage" m'a beaucoup plu aussi, on est dans la peau de Nana qui découvre le monde (enfin le Japon) depuis le siège passager du véhicule, et on voit son émerveillement devant les prodiges de la nature. mais aussi son effroi devant la mer ! Et la fin...que d'émotion ! Ce livre m'a étiré les yeux et les lèvres parce que j'ai souvent souri, mais m'a aussi rougi les paupières et les joues parce que j'ai pleuré comme une madeleine. Même si vous n'êtes pas particulièrement "cat-friendly", vous aurez du mal à rester indifférent à cette lecture. En tout cas, Nana et Satoru resteront longtemps dans ma mémoire !
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Voici un ouvrage agréable, juste agréable.

Si j'ai bien aimé le ton et l'originalité du thème, j'ai bien moins aimé le style un peu trop « langage parlé » à mon goût et surtout l'absence de cette originalité poético-onirique qui m'attire dans les romans d'auteurs asiatiques. du moins ceux que je pratique.
Tout ça pourrait se passer n'importe où en Occident, mis à part quelques gestuelles de politesse inclinée…

Mais si l'on souhaite lire un roman original sur l'amour profond - presque surréaliste - unissant un chat et son « maître », si on veut éprouver une fidélité à toutes épreuves, si on veut sourire voire rire, si on veut verser quelques larmes et, malgré tout fermer le livre sur une note plutôt chaleureuse, pas de doute c'est par ici que ça se passe.


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L'autrice nous emmène à la découverte de son pays, le Japon, à la suite d'un chat et de son maître bienaimé. Saturo, accompagné de Nana le chat qu'il cherche à faire adopter pour de tristes raisons , part sur les traces de sa jeunesse et retrouve quelques amis d'enfance. Nous découvrons à la fin du roman à quel point il était apprécié.
Dans ce roman choral, plusieurs personnages s'expriment à la suite, le principal étant le chat, Nana, sensé raconter sa vie.
L'autrice fait la part belle aux sentiments, à l'amitié, à la bonté mais aussi à l'indifférence et à la rudesse. Et l'humour est omniprésent dans ce récit.
Avec Nana (le chat), j'ai découvert une société à l'opposé des nôtres, nous Européens, où le calendrier est marqué de nombreuses fêtes, fort heureusement car le travail régente la vie de chacun.e, depuis le plus jeune âge, au point de passer avant les relations familiales.
Je n'ai trouvé aucun défaut à ce livre, excepté le fait qu'il m'a émue jusqu'aux larmes (mais c'est plutôt une qualité, ne trouvez-vous pas ?).
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Hiro Arikawa est une écrivaine japonaise née en 1972. Son roman « Les mémoires d'un chat » pourrait paraitre de légère constitution à la vue de la couverture de ce chat derrière un rideau d'étoffe épaisse à l'air malicieux. C'est néanmoins cette couverture et bien sûr l'édition « Acte sud » que j'adore qui m'ont fait prendre ce roman dans les mains chez le libraire. En lisant la quatrième de couverture, plus aucune hésitation, ce livre partait avec moi.
Comme je n'ai pas été déçue !
Ce roman est magnifique, d'une profondeur et d'une sensibilité à fleur de peau.
Le conteur est un chat « Nana ». Longtemps errant dans les rues, sa vie n'est pas des plus confortables. Et puis, un jour, il se fait renverser par une voiture et fait la connaissance de Saturo. Nana décide de se laisser adopter, considérant le jeune homme comme le maître idéal pour lui.
La vision du chat nous donne à réfléchir sur nos comportements humains. Cette réflexion est très riche.
Après quelques temps, Saturo cherche à placer Nana chez un autre maître car il ne pourra bientôt plus le garder avec lui, nous découvrons pourquoi à la fin du roman.
Le voyage à travers le Japon qui relie les différents endroits où vivent les amis de Saturo va nous faire découvrir le pays mais aussi les vraies valeurs de l'amitié.
Un roman touchant, très bien écrit qui vaut le détour pour une lecture très agréable.
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Sympathique roman qui fleure un peu l'eau de rose, mais pas complètement...
Sa lecture s'est déroulée pour moi en deux temps.
D'abord un agacement devant les personnages humains que je trouvais un peu mièvres, dont les discours me semblaient un peu... caricaturaux. Sans compter les débuts des mémoires du chat, un peu tirés par les moustaches...
Puis, au fil de la lecture, le personnage de Satoru, le compagnon de route du narrateur félin, a pris de l'épaisseur, à mesure que son histoire personnelle nous était révélée.
Initialement grâce à des personnages secondaires comme Kôsuké, Yoshiminé, Sugi, Chikako puis surtout avec Noriko, sa tante qui l'a adopté à la mort de ses parents et son fameux chat dénommé "nana" qui partage la vedette de ce roman.
La trame réelle de l'histoire ne m'a alors plus semblé être le lien entre le héros et son chat, ce dernier étant au demeurant fort sympathique et parfois drôle.
Cette narration féline n'est qu'un prétexte à une introspection autour de la vie de Satoru.
On peut même ressentir quelque chose de profond, avoir la sensation que l'auteure touche une corde sensible, une de celles qui nous lie à la vie et à ce qui compte réellement dans celle-ci.
C'est un beau roman qui peut paraître triste ou optimiste suivant l'humeur et l'âge de la personne qui le lit.
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Satoru a soigné et adopté un chat errant, Nana. Cinq ans plus tard, malgré son attachement à l'animal, il doit s'en séparer. Mais pas sans lui trouver un foyer d'accueil qui lui permettra d'avoir l'esprit en paix. Va commencer un long voyage à travers le Japon à la recherche de celui, parmi ses anciens amis, qui pourra s'occuper de Nana.

Ce voyage est l'occasion de découvrir la vie de Satoru, son passé, son enfance, ses amis, son ancien chat, la mort de ses parents, sa jeunesse. Et de donner la parole au chat, qui apporte sa note d'humour et de tendresse à cette histoire triste et touchante mais pleine d'amour et d'espérance. Ce que l'animal apporte à l'homme et ce que l'homme lui offre en retour, cet échange silencieux est magnifiquement raconté par Hiro Ariwaka qui y met des mots et de la poésie sans tomber dans la mièvrerie ni l'anthropomorphisme. Car non seulement nos compagnons à quatre pattes peuvent embellir nos vies mais ils créent des liens entre les hommes.
Une très belle découverte !
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Quand je choisi un livre, quelquefois, j'aime avoir la certitude d'aimer le livre, j'achète sur les conseils de Babelio, de la radio et de mes amis, ou d'un auteur que j'ai déjà lu, d'autres fois, j'aime me laisser surprendre. Cela a été le cas de ce premier roman de Hiro Arikawa. C'est vrai que la 1ère de couverture m'a fait un peu craquer et la 4ème aussi.

Ceux qui ont aimé « le ruban » de Ito Ogawa vont adorer ce livre. C'est également dans la même veine que Yôko Ogawa.

Les écrivains japonais ont le chique pour, par petites touches, nous atteindre jusqu'au coeur. On ne les voit pas venir. Mais au final, je vous défie de ne pas pleurer en refermant les dernières pages de ce livre.

Ne croyez pas que cela est dû uniquement parce que cela parle d'un chat. Non, non ! C'est très subtil et très pudique. L'auteur vous fait traverser le Japon en compagnie de Satoru et de son chat, « Nana ». A travers ces deux personnages, on va faire la connaissance des amis de Satoru et surtout de l'esprit japonais.

Je ne vais pas vous dévoiler l'histoire. Si vous voulez vivre des émotions intenses et être surpris, alors lisez Hiro Arikawa.
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Le chat malicieux de la couverture me faisait de l'oeil depuis longtemps. Et je n'ai pas été déçue ! le narrateur de ce road-movie à travers le Japon est Nana, chat de gouttière recueilli par le jeune Satoru. le récit commence par un flash-back sur leur rencontre pour revenir au moment, cinq ans plus tard, où Satoru est obligé de se séparer de son chat et de trouver parmi ses relations une personne de confiance chez qui le laisser.
Nana n'a pas la langue dans sa poche, c'est un adepte du franc-parler, et son point de vue permet à la fois une découverte originale de la société japonaise, des moments d'humour où Nana égratigne la vision du monde des humains, et une réflexion sur les relations entre humain et animal. Par ailleurs la narration oscille entre ce narrateur et d'autres narrateurs sans que cela complique le moins du monde la lecture.
La raison qui pousse Satoru à abandonner Nana se laisse découvrir petit à petit au fil des voyages auprès de ses amis à travers le Japon. Ces voyages nous font aussi découvrir peu à peu des pans de l'enfance et l'adolescence de Satoru. C'est fin, délicat, bien pensé, transformant une histoire au final bien triste en un récit émouvant et très chaleureux. Une pépite de tendresse et d'humour très bien écrite !
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Il y a quelques temps que ce gentil matou me faisait de l'oeil sur la couverture de ce livre.

J'ai fini par craquer, persuadée qu'avec une bouille pareille, il me ferait passer un bon moment. Bien m'en a pris, car j'ai adoré cette lecture, dévorée en compagnie de mon « félin d'amour » à moi.

Tout n'a pas toujours été rose dans la vie de Nana, oh, il ne se plaignait pas, habitué à sa vie de chat errant, il en appréciait la liberté, Jusqu'au jour où il a été renversé par une voiture et blessé à la patte, ce qui lui a permis de rencontrer l'humain de sa vie en la personne de Satoru, gentil garçon, dingue de chats.
Une cohabitation intelligente et harmonieuse s'installe, chacun respectueux de l'autre.
Lorsque Satoru se trouve dans l'obligation de se séparer de Nana, il cherche la meilleure solution pour son compagnon, envoyant des mails à ses meilleurs amis, il prend la route pour présenter le matou à ses futurs « parents ».

D'une ville à l'autre, d'une rencontre à l'autre… Ce livre offre une belle galerie de portraits. Les retrouvailles entre Satoru et ses amis sont l'occasion de découvrir ce passé qui les lie. La découverte et le sauvetage d'un chat, le décès des parents de Satoru, les amours de jeunesse, l'amitié…

L'auteur prend le parti de changer de narrateur au fil des chapitres et lorsque Nana prend la parole, j'ai souri souvent devant sa lucidité teintée d'impertinence en me demandant :
Et si mon chat pouvait parler !!! ???

Sous des dehors légers, « Les mémoires d'un chat » est un profond et superbe roman sur l'amitié, la richesse des relations humaines, l'évolution des individus au fil de la vie ainsi que celle des rapports entre les êtres humains et nos amis les animaux.

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Comment ne pas être séduite par la jolie couverture de ce roman avec ce petit matou au regard espiègle qui nous invite à le rejoindre ?
Mais la couverture amusante et gaie cache un roman bien plus profond qu'il n'y paraît.
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Récit d'un chat tout en tendresse et ironie, témoin de la vie de son maître, vie qui s'égraine en moments de bonheurs éphémères mais vitaux, moments riches en amitiés, mais aussi moments de tristesse et de solitude. A travers le regard de Nana, le lecteur saisit la complexité des rapports humains au travers de différents parcours de vie et la force des liens qui unissent l'homme et l'animal.
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La narration douce et poétique, typique de la littérature japonaise m'a transportée dans le quotidien de Satoru et de Nana.
Tout commence lorsque ce chat de gouttière, « sans domicile fixe » trouve refuge chez Satoru Miyawaki après avoir été percuté par une voiture.
Satoru le prénommera Nana à cause de sa queue coudée en forme de 7, le sept étant aussi un chiffre porte-bonheur au Japon. Nom un peu drôle, voire ridicule pour un mâle, mais qui lui va à ravir. « On dit que les chats avec la queue pliée savent crocheter les petits bonheurs. »
Et c'est vrai. Nana ne se laisse pas apprivoiser facilement. Tout d'abord épris de liberté, effronté, entêté et cynique, Nana va s'attacher profondément à son jeune maître, amoureux des chats. « Je suis le seul chat de Satoru. Satoru est le seul compagnon de Nana. Un fier chat comme moi jamais n'abandonnera son compagnon. »
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Après cinq ans de joie et de complicité, Satoru doit se résoudre à se séparer de son animal de compagnie, raison que nous n'apprenons qu'au dernier tiers du roman. Il recherche alors parmi ses amis d'enfance celui qui pourra offrir un nouveau foyer accueillant pour son compagnon. Beaucoup d'amis répondent à sa demande en acceptant d'adopter Nana.
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Commence alors plusieurs voyages dans tout le Japon afin de trouver la personne de confiance qui pourra prendre soin de Nana, moments de retrouvailles et de partage avec toutes les personnes qui ont eu de l'importance dans la vie de Saturo.
De Tokyo à Hokkaido, en passant par le Mont Fuji ou les terres sauvages de l'arrière-pays, c'est l'occasion pour le lecteur de découvrir le Japon, la nature omniprésente et encensée, mais aussi d'en apprendre davantage sur le passé de ce jeune homme. Par tranches de vie, nous faisons connaissance avec Satoru et ses amis et nous découvrons un homme simple, bon, optimiste et sincère en amitié.
Même si on comprend très rapidement les raisons qui l'obligent à se séparer de ce chat attachant qu'il adore, le lecteur ressent tout un éventail d'émotions exploitées avec beaucoup de maîtrise et de sensibilité par l'auteure, moments de gaieté et de tendresse, moments de tristesse où l'on ressent de l'empathie pour cet homme généreux et altruiste. Les raisons de cette séparation se dévoilent doucement, avec pudeur à l'image de Saturo.
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Même si j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, dû au changement de narration et de narrateur et donc de point de vue, j'ai aimé l'espièglerie et le pragmatisme du chat qui raille nos comportements humains et la très belle fin de l'histoire révèle une auteure sensible.
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Un beau roman tendre pour les amoureux d'animaux de compagnie, mais aussi un récit de vie émouvant qui peut séduire un plus large public.
Il nous rappelle que le bonheur est dans le regard que l'on porte sur la vie, ouverture à la beauté du monde qui nous entoure, mais aussi ouverture aux autres. Vie riche en amitiés et en partage, vie riche en moment simples et en instants précieux.
Un roman coup de coeur, sans aucun doute.
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« C'est en énumérant les souvenirs de voyage qu'on se dirige vers le voyage suivant. On pense à ceux qui sont déjà partis, à ceux qui viendront ensuite. Et on se retrouve tous ensemble avec les amis, un jour, au-delà de l'horizon. »
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