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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
S'il est vrai que "la vieillesse est un naufrage", ainsi qu'a pu l'imager le général De Gaulle avec la pertinence qu'on lui connaît, Sawako Ariyoshi nous entraine quant à elle avec beaucoup de réalisme sur cet esquif de perdition qu'est la sénilité.

"Face à la vieillesse, il faut que quelqu'un fasse des sacrifices". Cette affirmation, son héroïne Akiko se l'est entendu dire par l'administration nippone en charge des personnes âgées. Une manière de lui faire comprendre que le Japon des années 70 n'avait pas anticipé l'augmentation de la durée de vie et que ses structures d'accueil étaient débordées. Un problème qui reste plus que jamais d'actualité dans les pays développés. L'heureuse perspective d'une espérance de vie allongée n'est pas sans avoir de nombreuses contre parties. Sawako Ariyoshi ne nous en épargne aucune. Ce qui fait de ce roman un véritable mémoire sociologique sur les inconvénients de l'allongement de la durée de vie, la prise en charge des personnes qui du troisième âge sont devenues celles du quatrième.

Vivre vieux est une chose, le faire en bon état de santé physique et mentale en est une autre. le supporter économiquement par la société encore une autre. Même si je reconnais l'excellente qualité de cet ouvrage, je ne dirai pas qu'il est un bonheur de lecture tant rien ne nous est épargné des affres de la vieillesse y compris les plus avilissantes.

Le crépuscule de Shigezo nous projette dans le contexte de la société japonaise des lendemains de la seconde guerre mondiale. Si cette société ressort traumatisée de l'ère des catastrophes dans laquelle l'a projetée un régime archaïque tyrannique et se confronte alors à la mutation soudaine de son ouverture à la culture occidentale, elle n'en est pas pour autant déjà débarrassée de ses traditions et coutumes ancestrales, en particulier pour ce qui concerne le statut de la femme et la considération due aux anciens.

Les occidentaux du 21ème siècle ont fait de leurs ascendants vieillissants des fardeaux dont ils se déchargent volontiers dans les mains d'établissements spécialisés. La cohabitation des générations sous le même toit est désormais exceptionnelle. Ces mêmes occidentaux ne peuvent donc que s'ébahir au spectacle de l'investissement, tournant au sacrifice, d'une femme cumulant vie familiale et professionnelle au profit d'un beau père sénile. le père de son époux allant jusqu'à troubler ses nuits de sommeil avec ses turpitudes et autres corvées d'hygiène qu'imposent les incontinents. Belle et surprenante abnégation à l'égard d'un homme autre fois odieux avec elle, un homme qui n'avait de cesse de la dénigrer par le passé.

Cet ouvrage aborde tous les aspects de la prise en charge de la vieillesse sans omettre dans la réflexion des enfants la perspective de leur propre fin de vie, au spectacle de la déchéance qui amoindrit leur parent. Ce qui fait dire au mari de Shigezo que les hommes devraient disparaître dès le jour de leur départ à la retraite, les femmes étant en son esprit plus à même de supporter la solitude et perspective d'une vie improductive pour la société. Expression du machisme nippon quant à la place qu'il avait attribuée à la femme dans la société, la famille. Machisme dont le but est surtout de faire écran à un défaitiste patent, et inavouable.
Mais cet ouvrage n'aborde heureusement pas la vieillesse que sur un plan physiologique ou sociologique. Akiko s'avère être d'une exemplarité de dévouement rare et finit par s'attacher à ce vieillard à qui la sénilité a redonné des comportements d'enfants attendrissants. Même si un soupçon de superstition motive son engagement au service du vieil homme, qu'elle envisage "comme une sorte d'initiation religieuse ou d'illumination […] au service d'un dieu vivant", l'attachement réciproque du vieillard et de sa belle fille finit par trouver des accents de sincérité dans la solitude qui est la sienne face à un époux qui manque de solidarité face à l'épreuve.

S'il faut savoir faire face à tous les stades de la vie et assumer ce que notre nature nous impose de dégradant autant que de sublime, alors cet ouvrage de Sawako Ariyoshi est non seulement un hommage à la force de la femme dans la confrontation avec les épreuves de l'existence, mais aussi un regard lucide sur cette courte période, ce périple terrestre, au cours de duquel une âme trouve refuge dans un corps, et puis s'en va.
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Lorsque j'étais jeune, mes parents gardaient ma grand-mamie à la maison. Je me trouvais chanceuse d'avoir deux mamans pour prendre soin de moi. Jusqu'à ce que j'entende maman dire que sa mère retombait en enfance. Sa santé a décliné, elle a perdu la parole, elle fixait le mur toute la journée et mettait des heures à faire pipi. Elle est décédée à 68 ans avec le néant au fond des yeux.
De mémoire, elle était facile à garder et n'essayait pas de se sauver. Très différente de Shigezo, le personnage central de ce récit.

Shigezo a toujours été difficile à vivre et exigeant pour sa femme et ses enfants. À la retraite, il s'installe chez son fils Nobutoshi et sa belle-fille Akiko. Les grands-parents habitent dans un petit pavillon derrière la maison de Nabutoshi. Lorsque la femme de Shigezo décède subitement, il se retrouve démuni et toute la famille aussi car il semble perdre la boule et être plus sénile que prévu.
S'engage alors un cycle infernal pour Akiko, qui doit tout prendre en main car c'est le rôle de la femme malgré que ce soit le père de son mari. Celui-ci est totalement dépassé et se met carrément la tête dans le sable. Quel être ennuyant et stérile. Il n'apporte aucune aide à sa femme ne cesse de geindre. Heureusement que le garçon adolescent participe un peu à la poursuite de papy. Car Shigezo a la sénilité fuyante, pas propre et affamée.

Sawato Ariyoshi a écrit à roman troublant de vérité sur les relations dans les familles lorsqu'on se retrouve face à la vieillesse et la mort des parents. Les rites funéraires japonais sont bien expliqués et le malaise des hommes à prendre soin des aînés également. Akiko représente la femme moderne qui veut travailler mais sur qui le poids des conventions sociales retombe toujours. Elle est un modèle de bravoure envers son beau-père qui retourne vers une seconde enfance.

Le texte est soutenu et on a quasiment hâte à la fin de vie de Shigezo pour donner du répit à Akiko. Mais ce n'est pas tellement ce qu'elle veut. Elle apprend sur son propre vieillissement et malgré le pathétique des corvées pipi, caca, le fait de prendre soins la révèle à elle-même.
« Akiko était bien décidée, pour son compte, à se maintenir en forme physiquement et mentalement. Chacun devait prendre en charge son propre vieillissement! »

Une lecture assez dure, qui fesse fort, perturbante et forcément pas rigolote. Mais c'est vraiment bien écrit et nécessaire pour prendre de bonnes décisions pour nos ainés et pour notre propre vieillissement.
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Nous n'envisageons la vieillesse que lorsque nous y sommes confrontés et c'est ce qui arrive à Akiko un soir d'hiver en rentrant de son travail de dactylo dans un cabinet d'avocats. Elle retrouve sa belle-mère morte et son beau-père Shigezo, 84 ans, atteint d'une forme de démence sénile, n'ayant pas conscience de l'événement et ne reconnaissant plus ses proches sauf Akiko. Celle-ci va devoir non seulement faire face à cet homme dont la mémoire s'efface, alors que par le passé il ne faisait que grogner, râler et qui, désormais ne s'oublie, est affamé à longueur de journée mais également comprendre que la vieillesse guette tout être humain un jour ou l'autre, qu'elle peut présenter des formes différentes et ne pourra compter que sur elle, malgré la présence de son mari, Nobutoshi et son fils Satoshi, pour le prendre en charge, gérer sa vie professionnelle et familiale et faire face aux différentes étapes de fin de vie d'un être.

Sawako Ariyoshi dans ce roman réussit à concilier beaucoup de thèmes : vieillesse, maladie, dégradation physique, rapport au grand âge, charge mentale féminine (déjà et toujours) et même la fin de vie avec ce qu'il peut y avoir de plus cru, de plus réaliste et concret, tout en se penchant sur la société japonaise (mais je ne pense pas que ce soit des sujets uniquement nippons) sur la gestion de la famille dans son ensemble, sur le rôle tenu par l'épouse, du peu de cas qu'il est fait de sa fatigue, du manque de compassion et parfois d'intérêt de son époux pour ce qu'elle doit assurer et supporter.

Sur un sujet assez sombre elle réussit à extraire un récit touchant et lumineux dans lequel se glissent des scènes de tendresse entre Shigezo et Akaki, celui-ci se raccrochant et ne reconnaissant qu'elle mais également ressentir l'angoisse qui monte en elle quand elle prend conscience qu'un jour il s'agira peut-être d'elle ou de son mari, qu'à leurs tours ils vont devenir vieux, peut-être séniles et devenir une charge pour leur fils qui pour l'instant se refuse à cette éventualité.

L'auteure n'hésite pas à décrire dans les moindres détails tout ce qu'Akaki doit assumer, endurer, trouvant des solutions et des ressources en elle dont elle ne se sentait pas capables. Je pense qu'il est nécessaire d'avoir conscience de la déchéance de certains corps et parfois esprits, du manque de structures, d'aide pour adoucir à la fois la vie des accompagnants mais également des personnes qui perdent tous repères et fonctions. Elle attire l'attention du lecteur sur le fait que l'on se soucie peu de la vieillesse tant que celle-ci n'est pas là, qu'on y est pas préparé et qu'elle engendre à ce moment là une double angoisse : celle d'accompagner la personne mais également un effet miroir et une prise de conscience d'une future décrépitude à venir.

Grâce à son écriture Sawako Ariyoshi en fait un plaidoyer et rend hommage, dans le cas présent, à la femme japonaise qui trouve en elle les forces nécessaires pour être assumer ses tâches, même les plus basses, parfois avec une touche d'ironie et de philosophie, pour dresser un portrait à la fois plein de forces, de courage, alternant parfois la colère, l'abnégation, le désespoir mais sachant également repérer les petites éclaircies qui illuminent parfois le quotidien. Elle nous fait pénétrer au sein d'une maison, avec ses meubles, ses mets et son rythme de vie et dès les premières pages j'étais avec eux, visualisant le décor, me promenant entre la maison et le pavillon.

Elle dresse les portraits des différentes générations face au grand âge et surtout à la perte d'autonomie que celui-ci peut entraîner, chacun trouvant (ou pas) une manière de s'y confronter, de l'accepter (ou pas), d'y faire face (ou pas) pour en faire un roman plein d'humanité, de réalisme mais en utilisant une manière douce et poétique par de superbes images, comme celles de l'oiseau, du jardin qui gomment les côtés plus prosaïques de la vieillesse. 

C'est très beau, c'est fort et cela s'adresse à tout le monde car on ne peut s'empêcher de penser aux personnes autour de soi mais également à soi-même car elle ne cherche pas à édulcorer en trouvant le juste ton, vrai, sans fard et sans pathos mais malheureusement réaliste pour aborder un sujet dont nous refusons souvent de regarder en face avant d'y être confrontés.

J'ai beaucoup aimé.
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Ce roman raconte la vie quotidienne d'une famille modeste de Tokyo, notamment d'Akiko, amenée à s'occuper de son beau-père vieil homme sénile.
Ce livre a un charme certain malgré le sujet difficile qu'il traite. L'auteur ne nous épargne pas les détails crus pour nous rapprocher au plus près de la réalité de la situation.
Nous découvrons la condition féminine de cette fin du XXème siècle partagée entre la tradition et le modernisme qui impose d'autant plus de contrainte aux femmes, devant mêler le travail extérieur aux tâches ménagères et à la charge de famille. Au Japon, il est très rare de finir sa vie en maison de retraite.
Est aussi bien traitée la réflexion qu'amène à la génération suivante la fin de vie, la vieillesse et la perte d'autonomie des parents, celle-ci étant amenée à réfléchir sur son avenir et son propre vieillissement, sujet universel.
Un livre effectivement pas très gai mais très intéressant et traité avec une grande justesse , un livre d'une écriture soignée et qui nous en apprend beaucoup sur le Japon.
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Le crépuscule de Shigezo est la manière poétique que Sawako Ariyoshi utilise pour évoquer la grande vieillesse. Devenu veuf, d'un coup, un jour de neige, tout montre rapidement que Shigezo est incapable de vivre seul dans le pavillon. Il se perd, il s'enferme dans les toilettes, il ne sait plus se laver, il réclame sans cesse à manger… Il est par conséquent recueilli par Nobutoshi son fils et Akiko sa belle-fille. Si « les femmes d'autrefois avaient été contraintes d'être ainsi les esclaves patientes de leurs maris », Akiko n'a pas envie de se sacrifier. Elle aime son métier et compte bien continuer à l'exercer. Commence alors la difficile cohabitation. A travers ce récit familial, Sawako Ariyoshi évoque la manière dont le Japon s'occupe de ses personnes âgées. « A l'époque féodale, les paysans étaient maintenus dans un état de subsistance minimale. C'est pareil avec la médecine d'aujourd'hui, elle empêche les vieillards de mourir sans les faire vivre pour autant. » Offrir une vie décente à son beau-père jusqu'au bout, tel est peu à peu le voeu le plus cher de Akiko.
J'ai beaucoup aimé la manière dont l'auteur décrit les personnages, leurs interrogations, leurs forces et leurs points de fragilité ainsi que son analyse de la transformation de la relation entre Akiko et Shigezo. S'il est question de vieillesse dans ce livre, la place de la femme dans le Japon contemporain est également abordée, de même que l'évolution des traditions japonaises. J'y vois aussi une belle occasion de s'interroger sur la vie, tout simplement. J'ai découvert l'auteur à travers ce texte et cela me donne envie de poursuivre mon chemin de lecture avec elle.
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Je ne suis pas certaine que j'aurais lu ce roman s'il n'avait pas été au programme d'un club de lecture auquel je participe. J'avais peur d'un trop-plein de bons sentiments que m'inspiraient la couverture de l'édition Folio et le thème de la maladie d'Alzheimer. Que nenni !

J'ai dévoré en deux jours les 365 pages. Comme Akiko qui ne dispose pas d'une minute à elle, entre les tâches domestiques, les obligations familiales et le boulot, j'ai été emportée dans le feu de l'action dès les premières lignes. Quand notre héroïne doit prendre en charge son beau-père sénile, la coupe est pleine.

Dans un style très fluide, Sawaka Ariyoshi examine les rôles imposés aux femmes, dont celui d'aidante naturelle, et elle ne nous épargne rien au sujet de la décrépitude de l'esprit et du corps associée à la vieillesse. Finalement, j'ai trouvé moi aussi ce roman profondément humain, tout en restant très cru, et toujours terriblement d'actualité, au Japon comme en Occident.
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Shigezo vit avec sa femme dans une petite maison construite au fond du jardin de son fils Nobutoshi et de sa femme Akiko. Il a mauvais caractère et l'emploi surtout envers sa belle-fille. Sa femme décède subitement et le voilà perdu. Peu à peu atteint de démence, il vient habiter dans la maison de son fils et ses soins incombent à Akiko.

Une histoire qui raconte ce que plusieurs d'entre nous vivront probablement avec nos parents. L'histoire d'une femme qui travaille à l'extérieur de la maison, qui, à cause du vieillissement de son beau-père, voit sa vie personnelle et familiale chamboulée. Que faire lorsqu'un de nos parents a besoin de soins, d'attentions, d'amour lorsque le crépuscule de sa vie arrive ? Un beau roman qui fait réfléchir sur nos responsabilités vis-à-vis de nos proches …
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UNE JAPONAISE AU FOYER.
Véritable manifeste pour le féminisme au Japon, cet ouvrage a été écrit en 1972 par « la Simone de Beauvoir » japonaise, Sawako Ariyoshi. L'héroïne, Akiko, subit toutes les contraintes de la position de la femme au Japon, le machisme du mari et la nécessité de s'occuper de son beau-père atteint de démence sénile. Puis, progressivement, elle rentre dans le rang du devoir de la tradition japonaise, et prend plaisir à rendre heureux les derniers jours du vieillard en pensant comme un leitmotiv au futur de sa propre vieillesse. Un livre qui pose les problèmes : de la démographie au Japon ; de l'épouse confinée au rôle de servante ; de son métier dévalorisé aux yeux du mari, de la garde des parents près de chez soi «  à une distance qui ne permet pas à un bol de soupe de refroidir » ; du risque de voir se déstructurer la vie du couple. Ce livre, allégorie de la libération de la femme au sein d'un Japon ( encore) traditionnel, est aussi une injection de rappel pour le monde occidental.
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Ce livre plonge le lecteur dans le quotidien d'une famille japonaise, dans les années 70.
Confrontée à la mort soudaine de la grand-mère, sa bru se voit obligée de réorganiser la vie familiale autour du grand-père, qui vite à côté. Celui-ci présente des signes de plus en plus marqués de sénilité, le rendant inévitablement dépendant.
Son mari est comme foudroyé par sa prise de conscience : lui aussi pourrait bien un jour devenir ainsi. Cela le terrifie et le rend incapable d'assumer son père à la maison, laissant à sa femme cette lourde charge.
Tant bien que mal, elle parvient à concilier son travail, les fugues, les crises d'angoisse du grand-père, son incontinence. Avec beaucoup d'humanité, d'humilité, de résignation, d'attention et de solidarité, elle accompagne cette personne âgée vers sa fin. Elle finit par s'attacher à ce vieillard redevenu enfant, qui ne l'a pourtant jamais aimé.
Au Japon, il est clairement dit, connu, voire assumé que les vieux coûtent cher, et que s'ils pouvaient ne pas mourir trop tard, ce serait mieux pour tout le monde. Eux qui se croyaient encore jeunes, guettent le moindre signe physique témoignant de leur vieillissement, comme le port de lunettes. A ce grave problème de société qu'est le vieillissement de la population, s'ajoute celui de la place des femmes, devant souvent assumer à la fois un travail, dont le salaire est rarement vu comme indispensable, et les tâches domestiques.
Voilà un roman chronologique, très détaillé et tout en simplicité et en humanité. Je le recommande chaleureusement.
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Un roman fort à la fois cru et extrêmement poétique sur l'extrême vieillesse et l'impact de celle-ci sur les familles. Akiko vit avec son mari et son fils. Ils partagent leur terrain avec ses beaux-parents qui vivent dans un petit pavillon à part évitant ainsi de nombreuses situations conflictuelles et les remarques acides de Shigezo, le beau-père. En effet, Akiko est une femme émancipée et travaille, fait rare dans la société japonaise des années 70, tout en assumant son statut d'épouse et de mère (et donc l'ensemble des corvées ménagères). En rentrant un soir de neige, elle découvre son beau-père errant sur le trottoir et sa belle-mère décédée. Organisant les funérailles, elle découvre que son beau-père n'est plus que l'ombre de lui-même et plonge doucement dans une sénilité handicapant son quotidien.
Ce récit est celui d'une rencontre, celle d'Akiko avec Shigezo, c'est également le miroir d'une société dans le déni face au vieillissement fort de sa population, dissimulant de nombreux aidants en majorité féminins et plus globalement de la place des femmes prises entre rôle assigné, culpabilité et désir d'émancipation.
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