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À travers une saga familiale sur quatre générations, l'évolution de la condition féminine , du Japon traditionnel de l'ère Meiji de la fin du XIXéme siècle jusqu'après la seconde guerre mondiale. Chez les Kimoto, une famille ancienne et aisée, elles sont deux femmes , la grand-mère Toyono, 76 ans et sa petit fille Hana, vingt ans. Tradition oblige on doit marier Hana. "On doit", car c'est la famille qui choisit le gendre selon des critères et des superstitions strictes, ici la décision revenant à la grand-mère paternelle autoritaire, la mère étant décédée, et le père soumis à sa propre mère. Les deux femmes sont très proches et sont " des femmes cultivées ", étant toutes les deux allées à l'école secondaire tout ayant reçues une éducation ménagère et artistique stricte. Ce qui est assez rare pour l'époque et Hana s'en apercevra une fois chez la famille de son mari. Mais même l'école secondaire se donne pour tâche de dispenser à ses élèves une éducation faisant d'elle des bonnes épouses et des mères avisées.....une éducation qui va osciller pour la troisième génération, avec l'avènement de la modernité, précisément pour la fille d'Hana, Fumio. Mais Hana aussi n'y restera pas indifférente, et son intelligence et sa personnalité feront d'elle plus qu'une épouse et une mère avisée. Suivra la fille de Fumio, qui elle, dû à la guerre, n'aura même pas l'opportunité de se faire des examens de conscience pour choisir entre tradition et modernité. Des femmes qui appartiennent " à la race des forts ", impressionnantes, qui m'ont laissée admirative, surtout le personnage de Fumio que j'ai adoré ( l'écrivaine parle d'une femme trés grande, alors qu'elle précise à un moment qu'elle mesure 1,63 mt.....les femmes japonaises devaient être vraiment très petites de taille à l'époque). Quand aux hommes l'ère Édo, Meiji, Taisho,....rien n'y change, des machos. Un livre intéressant sur les nombreuses traditions qui font, frémir,sourire, attendrir. Comme l'aîné de la famille qui hérite de tous les biens matériels et qui lui seul peut porter le nom de la famille ( un peu comme dans l'Angleterre de l'époque), Le cadet de la famille qui ne recevant rien, doit se faire adopter par la famille d'une fille, en préférence riche, La femme enceinte qui se rend au temple pour y accrocher comme offrande des charmes en forme de sein, pour l'accouchement facile et la bonne croissance du nouveau-né...... Les romans japonais du siècle dernier que j'ai lu sont presque sans exception des lectures magnifiques, pleine de poésie et de charme, avec des descriptions de la nature, des personnes, des coutumes et des relations intéressantes et d'une délicatesse infinie, celui-ci ne dérogeant pas à la règle. "S'habiller pour le mariage en tomessodé..."/ le lierre qui symbolise le sexe féminin, parce qu'il s'enroule autour du tronc qui le nourrit / La beauté insolite des dents noircies ( eh oui ! ) /...... des détails émouvants à découvrir dans ce beau livre. Si vous aimez la Littérature japonaise vous ne pouvez pas y passer à côté. "......et, à l'horizon , il n'y eut plus que l'océan.....l'immense océan à la couleur changeante dans le soleil qui dansait sur les vagues." + Lire la suite |