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EAN : 978B0856Q4WMM
Evidence Editions (17/04/2020)
3.6/5   5 notes
Résumé :
En 1990 France Télécom amorce son processus de restructuration, première marche vers la privatisation.
Michèle a atteint le grade d’Inspectrice Principale dans l’entreprise.
Elle présente le double handicap d’être une femme cadre dans une hiérarchie très masculinisée, et de gérer des services sociaux appelés à disparaître. Dans l’entreprise on gomme l’humain décrété non productif et coûteux, au profit de la rentabilité.
Un protocole de « Schémas... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce court récit me fait penser à une fiction (?) vue récemment à la télévision, semblable en tout point à ce qu'a vécu Michèle Arnaud :
- oser contredire son chef en public
- mise au placard, bureau à côté des toilettes pour hommes
- ordinateur déconnecter puis retiré
- téléphone réduit aux conversations internes, puis plus de téléphone
- la rame de métro qui arrive et le bras sauveur d'un passager qui évite le pire
Ici c'est à cause de quelques poireaux ou courses faites avec la Clio de fonction que l'on descend l'auteure aux enfers, jusqu'au vide du bureau sans plus rien à faire que regarder le temps qui passe.
Cette situation qui a secoué notre pays il y a quelques temps amenant bon nombre d'agents de France Télécom à se détruire est innommable! Que des agents puissent contribuer à couper des têtes tout en n'ayant aucun courage, sauf la vilenie, n'est absolument pas digne d'une entreprise du renom de France Télécom issue des P et T alors nationalisée. C'est à dire sous la responsabilité de l'état!!!!
Malheureusement ce qu'a subi l'auteure, qui a pu se sauver grâce à cette furieuse volonté qu'elle a su démontrer pour arriver à un poste de cadre supérieur au sein de cette société, aura coûté la vie à bon nombre de ses collègues, moins armés qu'elle.
Aller travailler est une nécessité pour se nourrir et nourrir sa famille et non pour aller mourir.
Ce récit, en deux parties, montre la montée comme la descente mais aussi la déchéance du ménage amenant l'abandon du compagnon parallèlement au drame professionnel, laissant cette femme seule sans plus aucun secours ni aide de personne si ce n'est alcool et médicaments.
Un témoignage à lire.
Je remercie Babelio et sa masse critique ainsi que Evidence Editions pour l'envoi de ce livre témoignage.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Grâce à une nouvelle Masse Critique, j'ai pu découvrir une des publications des éditions Évidence, le deuxième récit de Michèle Arnaud, Censurée – L'enfer France Télécom.

L'Enfer de la privatisation
Nous suivons ici le parcours d'une fonctionnaire de France Télécom qui vit le lent processus de privatisation de cette entreprise pour aller vers ce qui deviendra Orange quelques années plus tard. Elle monte tranquillement dans la hiérarchie de cette société en passant le grade d'inspectrice, une fois le concours passé. Cela demande quelques sacrifices familiaux, pas toujours acceptés dans la sphère intime. Toutefois, avec d'autres collègues rencontrés et d'autres responsabilités acquises, viennent des inimitiés, des conflits qui la minent professionnellement comme personnellement. Elle commence à subir des remontrances de la hiérarchie alors qu'elle cherche à comprendre l'intérêt de ce qu'on lui demande. En effet, France Télécom est alors dans une étape cruciale qui doit l'emmener vers la future privatisation : il faut resserrer les effectifs, discipliner les employés, détruire le statut des fonctionnaires et, plus que tout, ne viser que des économies budgétaires. L'ambiance, forcément, se tend quand les relations humaines sont minées par des demandes hiérarchiques usantes et contradictoires. Censurée narre ainsi un témoignage de l'intérieur, entre vie privée et vie professionnelle, à propos de l'influence de l'une sur l'autre.

Une vision autocentrée
Le problème est qu'il ne faut pas voir dans Censurée autre chose qu'un simple témoignage, c'est dommage. L'autrice, en effet, ne se voit que comme une individualité, une femme que la hiérarchie masculine veut voir ailleurs, veut rejeter. Si elle avait écrit cela il y a vingt ans, on aurait pu comprendre cette vision individualiste ; pourtant, à l'aube des années 2020, il est plus compliqué de ne pas y voir d'autres choses. le fonctionnement du capitalisme, le système patriarcal et l'ordolibéralisme appliqué aux grandes entreprises ne sont jamais même un temps soit peu abordés. Il n'y a aucune vision collective dans son parcours, puisqu'à chaque étape, elle a parfaitement intégré la mise en concurrence entre collègues qu'elle semble condamner quand c'est à ses dépens. Constamment, elle semble trouver injuste de voir son travail ne pas être suffisamment reconnu, mais ne considère pas plus que cela celui des autres. Tout comme elle conçoit parfaitement qu'elle est parfois visée parce qu'elle est une femme, mais une fois avec quelques responsabilités, ce n'est pas modifier cet aspect-là.

En somme, Censurée est un témoignage utile à l'échelle personnelle, daté certes, mais surtout qui ne permet pas de poser un diagnostic à l'échelle d'une entreprise publique aussi capitale pour l'ensemble d'une société.
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[SERVICE PRESSE].



📞 L'enfer France Telecom de Michèle Arnaud.


Je remercie mon partenaire Evidence Editions pour ce service presse papier.


Mon résumé :.

Michèle est une femme ambitieuse. Élevée par sa mère et ses tantes, un brin féministes, elle y apprend le respect mais surtout, le fait qu'une femme vaut autant qu'un homme. Entrée aux PTT, elle réussit l'ascension tant recherchée. Lorsque l'entreprise se privatise et devient France Telecom, bien des choses vont changer, à commencer par les attaques sur sa condition de femme.



Michèle démarre aux PTT, avec l'ambition de gravir rapidement les échelons. Mariée à Serge, aussi carriériste qu'elle, la tension au sein du couple est rapidement palpable. Michèle travaille dur pour obtenir ce qu'elle veut dans sa vie professionnelle et Serge se sent blessé. Pour autant Michèle obtient des postes importants, qui la tienne éloignée du foyer pendant très longtemps, reléguant son mari aux tâches ménagères et à la gestion des enfants, qu'il effectuent sans broncher. Lorsqu'elle obtient le poste d'Inspecteur Principal, la voici de retour au foyer. Mais les relations avec son mari se dégradent et elle se rend très rapidement compte que la privatisation d'une entreprise engendre des choix qui lui échappent complètement.



Mon ressenti final :.

Lorsque j'ai vu ce livre, ce témoignage hors norme, j'ai tout de suite souhaité découvrir le parcours de Michèle. France telecom est une entreprise que je connais très bien, et dont, plus jeune, j'ai suivi la privatisation, malgré moi.

Michèle a longtemps géré ce que nous appelons aujourd'hui, le CE, le comite d'entreprise. C'est donc à elle (en partie), que je dois mes plus belles journées au centre aéré ou mes supers colonies de vacances. Se rendre compte de l'envers du décor est presque un choc, même si finalement, j'ai vu son changement radical de mes propres yeux, des années plus tard.

La privatisation d'une entreprise, que dis-je, d'un mastodonte comme les PTT, a broyé un nombre impressionnant de personnes. D'un côté, les anciens, dont la façon de travailler est aux antipodes de celle qu'on leur demande ensuite. Et c'est normal ! Tout à changé, depuis leur embauche au sein du groupe : études, formations, management. Les plus malléables s'adapteront tandis que les autres se feront placarder, puis mettre en pré-retraite, si un drame n'arrive pas avant. Les nouveaux ont les dents longues et viennent perturber la tranquillité des anciens. le protocole ‘'schéma de courbes de deuil'' mit en place pour fiche les gens dehors est à vomir.

Le parcours de l'auteure est exemplaire. Son envie de réussir aura triomphée. Seulement, avec la restructuration, le sexisme finira par prendre toute la place, et fera chuter Michèle.

On notera que les gens, les hommes principalement, seront et sont encore, sans pitié à l'égard des femmes qui réussissent. Sans faire de féminisme de bas étage, les hommes n'aiment pas que les femmes, cantonnées au ménage et aux couches depuis la nuit des temps, réussissent à mener une carrière de front, ou tout simplement, à diriger un service dans la bonne direction. Alors on fait payer à Michèle, son envie d'aider les autres, son envie (et sa réussite, surtout !) d'atteindre le sommet.

Si la privatisation de France Telecom ne m'a pas touché au même titre que Michèle, il ne m'a pas empêché de m'insurger devant la parodie de procès qui s'est tenu après la vague de suicides qui a balayé FT devenu Orange. Là encore, j'ai vu et entendu des choses aberrantes et peu de condamnations malgré les décès.

Le copinage est également de mise dans ce genre d'entreprise. On n'hésite pas à évincer la personne adéquate qui postule sur un poste presque gagné d'avance, pour y placer un ‘'ami'' sans aucune compétence. En cela, ce type de management sape le moral et la motivation des gens, qui dérivent de longs mois avant de commettre l'irréparable. Heureusement, Michèle est restée cette femme forte, qui résistera aux attaques et trouvera son salut dans la vie associative.

C'est avec tristesse que je me rends compte, à travers ce récit, que Michèle a connu les prémisses de ce qui est devenu naturel, pour notre génération et depuis bien longtemps déjà : faire du chiffre, se taire, écraser, évincer, accepter sans rien dire.
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Je remercie Babelio et Evidence Edition pour l'envoi de cet ouvrage. J'avoue qu'être sélectionnée lors d'une masse critique était dans ma wishlist. Même si ce livre est en dehors de ma zone de confort dirons-nous, je ne suis pas gênée outre-mesure, car je suis totalement adaptable et en mesure de lire de tout. Simplement, je lis de la romance parce que j'ai besoin d'avoir accès à un monde à des milliers de kilomètres de la réalité de mon travail.

Les thèmes abordés par Michèle Arnaud sont tout à fait d'actualité puisqu'on y retrouve le féminisme, la place de la femme dans le milieu professionnel, la dépression, le burn-out et le harcèlement quel que soit sa forme en entreprise.

Ce livre, n'est ni un roman, ni une auto-biographie, j'aurais tendance à le classer dans la profession de foi, le témoignage, car le format est court et sans fioriture.

Sur le fond, je savais que l'entreprise France Télécom était gangréné par des hommes (avec un petit h et petits tout court) dont le seul but est de traiter les femmes comme des incompétentes. Je savais également que cette entreprise était entachée par de nombreux suicides, nous les avons tous vus étalés dans la presse.

J'ignorais en revanche que l'entreprise relevait plus du goulag pour femmes à l'époque où l'auteure l'a intégrée que de l'entreprise « classique » que l'on imaginait. En effet, nous apprenons que le premier poste occupé par Michèle Arnaud consistait à enchainer un travail de façon mécanique sur six heures d'affilé avec des pauses pipi sous contrôle et minutées. Nous avons l'impression d'être dans un pays sous-développé et non pas en France au sein des PTT. L'époque y est certainement pour beaucoup même si le livre manque de repère de temps et de chronologie. J'ai d'ailleurs trouvé dommage qu'il n'y ait pas de références ou de situation dans le contexte historique et social afin de mieux situer le lecteur. Pour s'y retrouver et faire quelques connexions, il faut lire la petite bio en fin de livre.

L'auteure nous explique au début du récit qu'elle est issue d'un milieu de femmes fortes sans vraie présence masculine. Des femmes qui lui ont appris qu'elle ne devait pouvoir compter que sur elle-même et ne pas dépendre d'un homme pour vivre. Forte de ces conseils, Michèle Arnaud s'est lancée à corps perdu dans sa carrière. Certes, elle s'est mariée et a eu des enfants, mais elle n'a pour autant pas laissé de côté son rêve et ses ambitions de gravir les échelons. Elle a préparé concours sur concours jusqu'à atteindre un poste rarement dévolu à une femme. Ce succès lui a coûté son mariage, jalousée par un mari, lui aussi, employé France Télécom, mais à un échelon selon toute vraisemblance plus bas que celui de son épouse (rien n'est précisé à ce sujet).

Je n'ai pas trouvé logique de justifier son ambition en faisant référence à son éducation dispensée par des femmes fortes. J'ai pour ma part été élevée par un père, à une autre époque certes, qui m'a poussée à être meilleure que tous et surtout meilleure que les garçons. Il a fait en sorte que je vise toujours plus haut et il a fait de même avec ma soeur. Il nous a dit que la culture, le travail, et la lecture seraient nos meilleurs atouts. Je devais être irréprochable dans chaque matière. Je devais briller et je voulais briller. J'espère sincèrement que de nos jours tous les pères et toutes les mères incitent leurs enfants à viser les étoiles quel que soit le milieu dont ils sont issus.

Alors l'ambition et la réussite visées par Michèle Arnaud sont pour moi un état d'esprit et une volonté propre sous l'impulsion d'un parent homme ou femme.

De sa carrière chez France Télécom, il ressort qu'à chaque poste occupé, il y avait des hommes qui méprisaient son statut de femme, pour finir par le tolérer quand elle parvint à un poste à responsabilité. Puis, vint cet homme désigné pour couper des têtes qui sonna le glas de son avenir dans l'entreprise.

Cet homme qui la rétrograde car elle a utilisé sa voiture de fonction un soir pour faire deux-trois courses en rentrant chez elle. A cet instant, vous avez simplement envie de connaître le nom de cet homme et de le basher sur tous les réseaux.

La descente aux enfers commence là pour l'auteure : rétrogradée, humiliée, harcelée et poussée vers la retraite anticipée. Elle est obligée d'abandonner la lutte et personne ne peut lui en vouloir à ce stade.

Quant à la forme, c'est un livre bien écrit, nous sommes sur du langage soutenu voire très soutenu qui je le crains pourrait faire décrocher certain(e)s. Je crois cependant que c'est là ce que voulait l'auteure afin d'asseoir le fait qu'elle avait travaillé toute sa vie pour atteindre les plus hautes sphères de France Télécom et son maniement des mots et des connaissances à travers cette profession de foi conforte le lecteur dans cette idée d'avoir affaire à une femme brillante, méritante. Toutefois, certaines phrases sont trop longues, selon moi. de même, il y a un recours quasi systématique à la comparaison, aux métaphores et autres figures de style en tous genres. Leur utilisation est intéressante, cependant certaines métaphores m'ont semblé parfois inappropriées, car au lieu de marquer le propos et le rendre incisif, elles le nuançaient et par là-même lui enlevaient de la force.

Un ouvrage court, instructif et douloureux sur les méthodes de France Télécom pour évincer certains employés. L'écriture, malgré quelques lourdeurs, est relativement fluide et les pages défilent assez vite. le format court permet d'avoir une vision sèche, crue et instantanée de l'enfer vécu par l'auteur. Mon seul bémol est sur l'absence de repères espace-temps afin de se situer et de mieux s'imprégner.
Lien : https://ettoitulisquoi.fr/20..
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Le commentaire de Cathy :

Comme beaucoup de Français, j'ai entendus parler de ce qui s'était passé lors de la restructuration de France Télécom, surtout les effets dévastateurs que cela avait eu sur les employés. Michèle Arnaud a monté les échelons afin d'atteindre le grade d'inspectrice principale dans l'entreprise. Cette femme a choisi de tout donner à son travail, elle a été prête à tous les sacrifices pour obtenir un poste à responsabilités dans un monde d'hommes. Sans aucun scrupule et sous couvert de restructurer les services, les hauts responsables usent de manœuvres abjectes pour mener à bien tout cela. L'auteure nous dévoile ce qu'elle a vécu, le harcèlement psychologique qu'elle a subit, la mise au placard, les répercutions que cela a sur son état émotionnel et sur sa vie personnelle. Jusqu'à maintenant, je n'avais eu connaissance de cette histoire, que par les journaux, découvrir les faits par le témoignage d'une personne qui l'a vécu m'a permis de me rendre compte que les choses ont été encore plus loin que ce que je pensais. Heureusement que Michèle Arnaud a un caractère fort pour avoir survécu à ce harcèlement, je comprends que certains n'ont pas pu supporter un tel machiavélisme de leur hiérarchie. Ce roman m'a permis d'ouvrir les yeux sur ce que l'homme est capable de faire pour le profit, j'ai aimé que Michèle Arnaud partage son vécu de cette façon, ses mots sont justes, j'ai ressenti énormément de colère pendant cette lecture.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
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