La princesse Priscilla s'est échappée

La princesse Priscilla von Lothen-Kunitz a été élevée par le professeur Fritzing, un précepteur qui lui a inculqué des idées avancées. Alors que son père le Grand Duc lui présente des jeunes princes, elle refuse de se marier et décide de s'échapper avec l'aide de son enseignant. Accompagnés d'une jeune femme de chambre, ils voyagent jusqu'en Angleterre où ils choisissent de demeurer dans le petit village de Symford .

Ils se présentent comme oncle et nièce. Après s'être installés à l'auberge, Priscilla tombe en admiration devant une petite chaumière couverte de roses. Elle s'y installe, après avoir fait évacuer puis reloger les locataires précédents et fait installer des salles de bain. Elle décide alors de s'occuper du bien-être des habitants : elle visite les malades, les isolés, leur offre de l'argent et organise pour les enfants une fête avec jeux, boissons et gourmandises à volonté.

Mais si les jeunes hommes du village n'ont d'yeux que pour elle, ce n'est pas le cas des femmes « bien-pensantes », qui critiquent ses actions. Priscilla est naïve et bientôt l'argent vient à manquer. Lorsque le jeune Robin tente de l'embrasser elle le gifle et quand un autre de ses soupirants tombe malade, à cause d'elle, Priscilla s'interroge alors sur le bien-fondé de ses actes...
J'ai été un peu étonnée par ce récit, qui se présente comme un conte, avec une moralité. La jeune Priscilla se rebelle et n'en fait qu'à sa tête, sans réfléchir. Ce n'est que lorsque les choses se gâtent qu'elle se rend compte que ses actions ont des conséquences parfois fâcheuses, bien que ses intentions soient louables et généreuses.

A bien y regarder, l'auteure reprend dans ce roman un de ses thèmes de prédilection, la femme qui cherche à s'émanciper. Qu'il s'agisse d'Elizabeth dans son jardin allemand ou de Rose, Lotty ou Caroline (Avril enchanté), les femmes s'ennuient, sont malheureuses et rêvent d'autre chose (de fleurs, de beauté, de soleil, de tranquillité), loin des hommes. On y retrouve tout l'humour de la romancière, dans la narration de l'histoire.
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Une histoire très différente de ce que l'on peut attendre d'Elizabeth von Arnim. L'autrice surprend le lecteur par l'humour utilisé tout au long de l'histoire. Une jeune princesse souhaite sortir de sa condition d'héritière et embarque avec elle Fritzi son vieil percepteur. Ils vont se retrouver au fin fond de la campagne anglaise à devoir faire face à une autre réalité. C'est un roman rafraîchissant, enjoué et très agréable à lire. Enfin, la présence d'un conteur peut surprendre mais il apporte du rythme à cette histoire.

Ce roman est particulier, bien différent d'avril Enchanté que j'avais adoré. Ici on a affaire à une sorte de conte philosophique, d'où on sent pondre la satire envers les histoires de princesses et princes de conte de fées. En guise de Marraine la bonne fée Priscilla se retrouve avec Fritzling, qui est bien trop dévoué avec elle et irascible avec les autres pour réellement l'aider. C'est une lecture qui se lit bien, agrémentée de touches d'humour de la part de la narratrice externe et dont la conclusion pourrait être "il faut cultiver son jardin"