Le terme de «développement durable» s'est imposé au Sommet de la Terre de Rio, en 1992, sur le constat de l'échec d'un mode de croissance épuisant la planète et reléguant la grande majorité des peuples dans la pauvreté. Plus de 170 chefs d'état et de gouvernement signent alors, en présence de milliers d'associations, un programme d'actions pour le XXIe siècle, l'Agenda 21.
Le développement durable prône un développement maîtrisé qui concilie les besoins des hommes et la préservation des équilibres écologiques, sociologiques et économiques à long terme. La dignité humaine doit être au centre.
Trente années plus tard, quel constat peut-on faire ? C'est la question sur laquelle se sont penchés
Yvette Veyret et
Paul Arnould, professeurs spécialistes, l'une de l'environnement, des risques et du développement durable, l'autre de géographie.
La première partie établit un constat : le monde est toujours inégalitaire et loin du développement durable, en termes d'environnement (biodiversité, état des sols, pollution), de répartition des populations (et de croissance ou vieillissement), de ressources (insécurité alimentaire, accès à l'eau, aux soins), de risques (catastrophes naturelles, risque nucléaire) et de migrations.
La deuxième partie aborde les réponses globales prévues pour remédier à ces inégalités et aller vers
le développement durable : ce sont les grandes conférences internationales qui attirent l'attention du grand public, mais sont peu contraignantes pour les états.
Elles sont censées encadrer la transition dans les domaines de la gestion des gaz à effet de serre, de la transition énergétique, de la protection des forêts, de la mer et de la biodiversité, du commerce équitable et du tourisme durable dans le monde.
Quelques avancées sont faites, mais qui loin d'être suffisamment ambitieuses et rapides.
La troisième partie s'intéresse à l'échelle locale : où en est la France en gestion de l'environnement ? Les auteurs s'intéressent ici à la réglementation mise en place : énergies durables, qualité de l'air, gestion de l'eau potable, de la mer, du littoral et des forêts, agriculture durable, paysages, santé (pandémie du Covid 19), mobilité, villes durables, déchets, économie sociale et solidaire, risques , tourisme durable, aide publique au développement.
Nous progressons, mais si lentement ! En "trainant les pieds" ?
Ce constat global tout récent (2022) est plutôt alarmant. Certaines inégalités continuent de s'accroître et les problèmes environnementaux sont aggravés par le gaspillage des riches et la difficulté à mettre en oeuvre une véritable politique d'intérêt général.
Le texte est dense et austère à lire, heureusement allégé par de très nombreux schémas, cartes, graphiques, qui le rendent plus lisible.