L'Homme oiseau

Voilà un récit pour les amateurs d'aventure aérienne, de vol libre et d'oiseaux.
Angelo d'Arrigo, est hélas décédé en 2006 d'un accident d'avion, lui qui a passé le plus clair de son temps dans les airs, ULM, Deltaplane.

En expert de la voltige et de sports extrêmes, il a mis sa passion au service des grands oiseaux planeurs et migrateurs : Faucons, Aigles, Condors, Albatros, Grues de Sibérie afin de les accompagner en vol, et pour certains les conduire et les réintroduire dans leur milieu naturel, quitte à affronter les difficultés techniques et météorologiques, la conception des équipements, et oui survoler l'Everest c'est flirter avec une température qui oscille de – 40° à – 60 °. Jongler avec les turbulences, les couches d'air raréfiées, les trous d'air…

Il a multiplié les vols dans les régions du monde les plus hostiles ou inaccessibles , Sahara, cercle polaire arctique, Everest…
Parmi toutes ses aventures, découvrir que des aigles (Aquila Nipalensis) volent à 9000 m d'altitude alors que les « forces aérodynamiques font défaut » a bouleversé notre aventurier et l'a décidé à relever ce défit insensé….

Affecté du « syndrome d'Ulysse » il a multiplié les missions dont l'objectif était à la fois sportif et scientifique. Les spécialistes du monde entier ont reconnu ses aptitudes hors normes, se sont associés à son expertise pour de nombreux projets de réinsertion.
Le professeur russe Sorokin biologiste et expert dans le domaine des équilibres écologiques nous informe que longtemps les scientifiques ont pensé que les animaux qui se déplacent vers des zones d'hibernation ont l'itinéraire de leur migration inscrit dans leur mémoire génétique, ce qui est le cas du saumon par exemple. Or il fait le constat que les grues de Sibérie y font exception, car ce sont les parents qui instruisent leurs petits en leur enseignant l'itinéraire de migration qu'ils vont mémoriser.

Or la réintroduction pour sauver les espèces menacées concerne souvent des animaux nés en captivité, ce qui compromet la réussite de la réinsertion. Sorokin a fait appel à Angelo d'Arrigo en estimant que ce qui était faisable avec un aigle devait être applicable aux grues… Et voilà il n'en fallait pas plus pour notre voltigeur de s'engager dans ce projet et relever le défi.

Bref vous comprendrez que j'ai été enthousiasmée par ce récit
« aérodynamique » alors que ma préférence est plutôt orientée vers les récits maritimes habituellement. Un voyage passionnant avec cet Homme oiseau.