Après s'être penché sur "Frankenstein" dans la préface de son premier tome,
Isaac Asimov s'intéresse cette fois-ci au livre XVIII de "L'Illiade" et rappelle que des robots y apparaissent déjà et qu'il n'est en fait que le créateur des robots modernes, dits "positroniques". Il est le véritable père des trois lois de la robotiques qui, qu'elles soient clairement exprimées ou non, régissent la majorité des romans de
Science Fiction mettant en scène des robots et des intelligences artificielles.
Les nouvelles rassemblées ici portent successivement sur les robots AL-76 qui se perd sur Terre alors qu'il est programmé pour la vie lunaire, les trois ZZ qui doivent sauver les humains d'une invasion jovienne (venue de Jupiter), Emma-Deux qui prouve que les robots sont capables d'amour, Tony qui doit rassurer pour conquérir les foyers, ou encore le bébé-robot Lenny qui ouvre la voie à l'apprentissage. À travers ces nouvelles,
Isaac Asimov interroge finalement plus ce qui fait l'humain que ce qui fait le robot. Si certains éléments sont évidents, d'autres sont bien plus subtiles mais tout aussi indispensables. La grande question, qu'illustre bien l'ambigu personnage de Susan Calvin, est de savoir si le robot doit ressembler à nos idées préconçues de ce qu'un robot doit être ou s'il peut être autre chose.
Alors que le tome 1 était une présentation de quelques portraits de robots, le tome 2, marqué par la Guerre froide, aborde la thématique des conflits mondiaux, de l'équilibre des puissances, de la place des travailleurs, de la création artistique...dans un monde futuriste et robotisé, autant de points de réflexion auxquels je suis particulièrement sensible puisque j'ai pu suivre des cours sur l'IA et la robotique, au sens de leurs implications économiques, éthiques et politiques, au cours de mes études. Si l'auteur semble franchement considérer que le progrès technologique réduira le risque de guerre et que les robots constituent le meilleur outil pour libérer l'homme de ses tâches physiques puis de ses corvées mentales, il y a toujours au moins un personnage qui tente de nuancer son propos. La nouvelle sur Easy, le robot correcteur en est un excellent exemple en plus d'être extrêmement moderne puisqu'il rejoint une question qui se pose aujourd'hui par rapport à l'intelligence artificielle : doit-elle chercher à créer une société idéale ou reproduire la société en l'état ?
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