Le Retour des ténèbres

Le roman se divise en 3 parties. Attention, risque (très faible) de spoiler, mais j'y vais quand même.

Le parti pris des auteurs est de placer cela dans un "ailleurs", un monde qui n'est jamais dans l'obscurité et qui baigne dans la lumière de 5 soleils. L'approche d'une éclipse totale va plonger toute cette planète
dans l'obscurité.

La première partie nous présente le monde, et la découverte du cataclysme qui s'approche. La deuxième partie nous plonge dans le cataclysme (avec les instants qui précèdent). Et la troisième nous montre le monde en re-construction.

Les ténèbres dont il s'agit dans le titre sont celles du fanatisme. Des dogmes. Et on en a 3: la science, la religion et... le journalisme... (je rigole, je n'ai pas trouvé d'autre mot en rédigeant la critique). le roman constitue une charge assez directe et peu nuancée, pas très éclairée, à l'encontre des idées préconçues, des dogmes, des pensées linéaires, des défaitismes... bref, de plein de choses. La fin est cynique, et amène peu d'éclairage sur l'ensemble. Dans la mesure où quelques envolées se font jour dans le livre, ce cynisme final est assez perturbant. Peu approprié, à mon avis.

Et c'est (en partie) là où le bât blesse. le tout est exécuté au pas de charge. Une telle épopée, ambitieuse, aurait mérité deux fois plus de pages, des développements, des personnages plus fouillés, plus nombreux, des interactions... Je n'ai pas davantage accroché à ces individus non humains qui en ont toutes les caractéristiques (les auteurs font un préambule tout à fait inutile sur ce point). (On est finalement assez loin des Chroniques de l'Inquisition de S. Somtow)

Ecrire à deux mains est un exercice difficile et on ne reconnaît ni Silverberg (un de mes auteurs favoris) ni Asimov. C'est atrocement convenu. Tout à fait linéaire. Sans profondeur. Bref, à l'encontre de ce dont sont capables les deux auteurs. Ils enfoncent des portes ouvertes (même à l'époque où ils ont écrit le livre). Seule la deuxième partie sauve un peu l'ensemble en mettant en lumière les rapports science/religion, mais à peine.

Ce roman peut convenir à des ados. 15 ans, quelque chose comme ça (j'ai pensé à Barjavel, c'est dire, mais sans le côté fêlé, visionnaire). Mais pas à des adultes, et qui plus est férus de ce genre de littérature.