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Citations sur Le cycle des robots, tome 3 : Les cavernes d'acier (59)

La Terre est une fourmilière de maladies contre lesquelles nous n’avons aucun moyen de nous défendre ; j’entends aucune défense naturelle. Vous-même, vous êtes porteur des germes d’à peu près toutes les maladies actuellement connues. Vous ne vous en rendez pas compte, parce que, la plupart du temps, vous réussissez à en contrôler l’évolution, grâce aux anticorps qui, d’année en année, se sont développés dans votre organisme. Mais moi, je n’ai pas d’anticorps. Dans ces conditions, vous étonnez-vous de ce que je ne m’approche pas plus de vous ?
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Quiconque aurait jugé de ces choses en philosophe n’aurait sans doute pas estimé que des privilèges aussi minimes valaient la peine qu’on se donnait pour les obtenir. Et pourtant personne, si philosophe que l’on fût, ne pouvait renoncer sans douleur à ces droits, une fois qu’on les avait acquis.
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Mais tout au long de l’histoire de l’humanité, l’homme n’a jamais cessé de gémir ainsi : c’est inhérent à sa nature. A l’Age du Charbon, les gens vitupéraient l’invention de la machine à vapeur. Dans une des pièces de Shakespeare, un de ses personnages maudit le jour où l’on découvrit la poudre à canon. De même, dans quelque mille ans, les gens jugeraient néfaste l’invention du cerveau positronique…
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- Qu'est-ce que la Bible ?
[...]
- La Bible, répliqua-t-il sèchement, est un livre sacré : la moitié de la population terrestre la vénère.
- Je m'excuse, dit R. Daneel ; mais vous utilisez des termes que je ne connais pas.
- Un livre sacré est un livre que l'on respecte beaucoup. La Bible contient de nombreux passages qui, convenablement interprétés, constituent une règle de vie ; et, aux yeux de beaucoup de gens, cette loi morale est celle qui peut le mieux permettre à l'humanité d'accéder au bonheur.
R. Daneel eut l'air de réfléchir à cette explication.
- Est-ce que cette règle de vie est incorporée dans vos lois ? demanda-t-il.
- Il s'en faut de beaucoup, dit Baley. Elle ne se prête pas à des applications légales. Elle exige que chaque individu s'y conforme spontanément, par le seul fait qu'il en éprouve l'impérieux besoin. C'est vous dire que, dans un sens, elle a plus de portée que toute loi humaine.
- Plus de portée qu'une loi ? [...]
- Je crois, répliqua Baley en souriant finement, que la meilleure façon de vous faire comprendre de quoi il s'agit consiste à vous citer un passage de la Bible elle-même. Cela vous intéresserait de l'entendre ?
- Mais oui, bien sûr ! fit le robot.
Baley ralentit, puis arrêta la voiture, et il resta un long moment silencieux, cherchant, les yeux fermés, à se rappeler le texte exact auquel il pensait. [...]
- Jésus, dit-il, S'en alla sur le mont des Oliviers, et, à l'aube, Il revint au temple. Tout le peuple s'assembla autour de Lui, et, S'étant assis, Il Se mit à enseigner. Les Scribes et les Pharisiens Lui présentèrent une femme qui venait de commettre un adultère, et ils Lui dirent : « Seigneur, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère. Moise, dans la Loi de nos Pères, nous a ordonné de lapider celles qui se rendaient coupables d'un tel péché. Qu'en pensez-vous ? » En Lui posant cette question, ils pensaient Lui tendre un piège et trouver dans Sa réponse un motif d'accusation contre Lui. Mais Jésus, Se penchant en avant, traça sur le sable des signes avec Son doigt, comme s'il ne les avait pas entendus. Comme ils répétaient leur question, Il Se leva et leur dit : « Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre ! » Puis Il Se rassit et Se remit à écrire sur le sable. Et tous ceux qui L'entouraient, sachant bien dans leur conscience, qu'ils n'étaient pas nets de péché, se retirèrent les uns après les autres, du plus vieux jusqu'au plus jeune. Jésus donc Se trouva bientôt seul avec la femme adultère, qui se tenait devant Lui. S'étant levé et ayant constaté que la pécheresse restait seule avec Lui, Il lui dit : « Femme, où sont tes accusateurs ? Personne ne t'a donc condamnée ? » Et elle Lui répondit : « Non, Seigneur, personne ! » Alors, Jésus lui dit : « Moi non plus, Je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus !... »
R. Daneel, qui avait écouté attentivement, demanda :
- Qu'est-ce que l'adultère ?
- Peu importe. C'était un crime, et, à l'époque de ce récit, il était légalement puni de lapidation, c'est-à-dire qu'on jetait des pierres contre la coupable, jusqu'à ce qu'elle mourût.
- Et cette femme était coupable ?
- Oui.
- Alors, pourquoi n'a-t-elle pas été lapidée ?
- Aucun de ses accusateurs ne s'en est senti le droit, après ce que Jésus leur avait déclaré. Cette histoire sert à démontrer qu'il y a quelque chose de plus fort que le sens et le goût de la justice, tels qu'on vous les a inculqués, Daneel. L'homme est capable de grands élans de charité, et il peut aussi pardonner. Ce sont là deux choses que vous ne connaissez pas.
- Non, Elijah. On ne m'a pas appris ces mots-là.
- Je le sais, murmura Baley. Je le sais bien !
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En quoi les robots sont-ils à craindre ? Si vous voulez mon opinion, c'est uniquement un complexe d'infériorité qui nous incite à en avoir peur. Tous tant que nous sommes, nous nous considérons comme inférieurs [...], et cela nous rend malades, furieux, dégoûtés. Nous avons besoin de nous sentir des êtres supérieurs, d'une manière ou d'une autre, et de travailler dans ce but. Cela nous tue de constater que nous ne sommes même pas supérieurs à des robots. Ils ont l'air de valoir mieux que nous, et en réalité c'est faux : c'est justement en cela que réside la terrible ironie de cette situation.
[...] Regardez par exemple ce Daneel avec lequel je viens de passer deux jours ! Il est plus grand que moi, plus fort, plus bel homme. [...] Il a plus de mémoire et infiniment plus de connaissances que moi. Il n'a besoin ni de manger ni de dormir. Rien ne le trouble, ni maladie, ni amour, ni sentiment de culpabilité. Mais c'est une machine. Je peux lui faire ce que bon me semble, [...]. Si je frappe un de ces appareils, il ne me rendra pas mon coup de poing, et Daneel ne ripostera pas plus si je le bats. Je peux même lui donner l'ordre de se détruire, il l'exécutera. Autrement dit, nous ne pourrons jamais construire un robot doué de qualités humaines qui comptent réellement dans la vie. Un robot n'aura jamais le sens de la beauté, celui de la morale, celui de la religion. Il n'existe aucun moyen au monde d'inculquer à un cerveau positronique des qualités capables de l'élever, ne serait-ce qu'un petit peu, au-dessus du niveau matérialiste intégral. Nous ne le pouvons pas, mille tonnerres ! Ne comprenez-vous donc pas que cela est positivement impossible ? Nous ne le pourrons jamais, tant que nous ne saurons pas exactement ce qui actionne et fait réagir notre cerveau d'homme. Nous ne le pourrons jamais, tant qu'il existera dans le monde des éléments que la science ne peut mesurer. Qu'est-ce que la beauté, ou la charité, ou l'art, ou l'amour, ou Dieu ? Nous piétinerons éternellement aux frontières de l'inconnu, cherchant à comprendre ce qui restera toujours incompréhensible. Et c'est précisément cela qui fait de nous des hommes. Un cerveau de robot doit répondre à des caractéristiques nettement définies sans quoi on ne peut le construire ; le moindre de ses organes doit être calculé avec une précision infinie, du commencement à la fin, et tout ce qui le compose est connu de nous. Alors, [...], de quoi avez-vous peur ? Un robot peut avoir l'aspect de Daneel, il peut avoir l'air d'un dieu, cependant il n'en sera pas moins quelque chose d'aussi inhumain qu'une bûche de bois.
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Un robot n’aura jamais le sens de la beauté, celui de la morale, celui de la religion. Il n’existe aucun moyen au monde d’inculquer à un cerveau positronique des qualités capables de l’élever, ne serait-ce qu’un peu, au-dessus du niveau matérialiste intégral. Nous ne le pouvons pas, mille tonnerres ! Ne comprenez-vous donc pas que cela est positivement impossible ? Nous ne le pourrons jamais, tant que nous ne saurons pas exactement ce qui actionne et fait réagir notre cerveau d’homme. Nous ne le pourrons jamais, tant qu’il existera dans le monde des éléments que la science ne peut mesurer. Qu’est-ce que la beauté, ou la charité, ou l’art, ou l’amour, ou Dieu ? Nous piétinerons éternellement aux frontières de l’Inconnu, cherchant à comprendre ce qui restera toujours incompréhensible. Et c’est précisément cela qui fait de nous des hommes. Un cerveau de robot doit répondre à des caractéristiques nettement définies sans quoi on ne peut le construire ; le moindre de ses organes doit être calculé avec une précision infinie, du commencement à la fin, et tout ce qui le compose est connu de nous. Alors, Clousarr, de quoi avez-vous peur ? Un robot peut avoir l’aspect de Daneel, il peut avoir l’air d’un dieu, cependant il n’en sera pas moins quelque chose d’aussi inhumain qu’une bûche de bois. Ne pouvez-vous pas vous en rendre compte ? (p. 312-313)
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Au cours de ses nombreuses lectures, il avait appris que les Spaciens n’avaient pas de religion, et remplaçaient celle-ci par un rationalisme froid et flegmatique, érigé en dogme philosophique.  Convaincu que c’était vrai, il comptait là-dessus : ces gens-là ne manqueraient pas d’agir lentement, en se basant uniquement sur leur raisonnement.
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En revanche, l'habitude qu'a prise l'homme de dormir la nuit est aussi vieille que l'humanité : un million d'années sans doute. Il n'est donc pas facile d'y renoncer. Aussi, quoique la venue du soir ne soit pas visible, les lumières des appartements s'éteignent à mesure que la soirée s'avance, et le pouls de la Cité semble presque cesser de battre. Certes, aucun phénomène cosmique ne permet de distinguer minuit de midi, dans les avenues entièrement closes de l'immense ville ; et cependant la population observe scrupuleusement les divisions arbitraires que lui imposent silencieusement les aiguilles de la montre. Et, quand vient la "nuit", l'express se vide, le vacarme de la vie cesse, et l'immense foule qui circulait dans les colossales artères disparaît : New York repose, invisible au sein de la Terre, et ses habitants dorment.
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L'humanité ne peut en aucun cas cesser de progresser, Lije ! Il ne faut jamais verser dans le pessimisme, mon vieux ! Il faut garder la foi en notre vieux cerveau d'homme ! Notre plus grande richesse, c'est notre génie créateur, Lije !

[Page 183, Édition J'ai Lu, version numérique]
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Si j'avais commis un délit, inspecteur, vous pourriez être sûr que j'aurais un alibi. Mais comme ce n'est pas le cas, pourquoi m'en serai-je préoccupé?
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