Dans plusieurs siècles, la population de la Terre se concentrera dans des villes gigantesques, enterrées, des cavernes d'acier. Toute la surface de la planète servira à produire nourriture et matière premières. Mais ce n'est pas une dystopie. Pas de dictature totalitaire, de manipulations de la réalité, etc.
Isaac Asimov est un optimiste. Il raconte juste un futur possible qui n'est ni un paradis, ni un cauchemar. La société a du s'adapter et vit dans une sorte de mélange entre capitalisme et socialisme.
La Terre n'est pas la seule planète habitée. Il y a plusieurs siècles, des colons sont partis sur d'autres mondes et, avec l'aide de robots, ont construit une autre civilisation, celle des Spatiens. Forte de cinquante planètes, cette civilisation est devenue très puissante et impose sa volonté à la Terre, lui interdisant, notamment, de coloniser d'autres planètes. Les Terriens ne le souhaitent pas d'ailleurs car, enfermés dans leurs cavernes d'acier, ils ont une peur viscérale de l'extérieur. La civilisation spatienne est fondée sur l'utilisation très importante des robots. Robots qui obéissent aux trois lois de la robotique (donc pas de Matrix ou de Terminator en puissance, des robots au service des être humains, je le répète,
Asimov n'est pas un pessimiste !)
Il y a plusieurs années, la civilisation spatienne a imposé de force à la Terre, une ambassade à New York (cet épisode est raconté dans une nouvelle d'une cinquantaine de pages, «
la mère des mondes », Denoël, Présence du Futur 199).
Dans ce contexte de protectorat, un crime est commis à l'ambassade spatienne. Un éminent spatien a été assassiné. le roman est construit comme un roman policier se déroulant dans le futur. Un détective terrien (Elijah Baley) doit faire équipe avec un robot spatien humaniforme (R. Daneel Olivaw, R comme Robot) pour découvrir l'identité du coupable, alors que ce crime semble impossible.
Asimov écrit en 1953 et pourtant ce roman et son écriture sont toujours modernes. Mais nous parlons là, d'un des auteurs majeurs (peut-être le numéro 1) de la littérature de
Science-Fiction du XXe siècle (seuls
Arthur C. Clarke,
Philip K Dick peuvent, à mon avis, lui disputer cette place).
L'intrigue policière tient la route et prend de plus en plus le pas, au fil du roman sur la présentation de la société terrienne, qui par ailleurs est toujours liée à l'action et évite donc des descriptions ennuyeuses. le roman est donc assez court (370 pages). Et puis, chez
Asimov, les personnages sont intelligents, tous les personnages ! Les noeuds de l'intrigue se dénouent par la réflexion et les dialogues. Et s'il y a des scènes d'action, elles servent toujours l'intrigue.
Ce roman est l'entrée en matière idéale pour se lancer dans la lecture de l'histoire du futur d'
Asimov (qui se poursuivra jusqu'à la série Fondation), voire pour se lancer dans la Sf. le roman est simple à comprendre. Il n'y a pas du toute besoin de lire les nouvelles sur les robots avant. Mais il est un jalon indispensable pour la suite.
J'avais lu ce roman adolescent, je l'avais relu jeun homme et maintenant, la cinquantaine bien passée, je l'ai relu avec autant de plaisir.
De la SF classique, mais toujours très lisible, facile d'accès et intelligente !