Cette fois-ci, les conditions de l'enquête changent encore, le décor n'est plus le même et il s'agit de comprendre le meurtre d'un … robot ! L'enquêteur terrien Elijah Baley est à nouveau envoyé sur une planète qu'il ne connaît pas, mais cette fois-ci affronte plus qu'un simple coupable et une planète hostile aux Terriens. Cette fois-ci, il est plongé directement au coeur de conflits d'intérêts dont les enjeux englobent le futur de la planète Terre et de ses habitants, qui pourraient bien mal finir.
Et encore une fois, l'alchimie opère. Pour un volume encore plus gros que les précédents,
Asimov nous entraîne dans une direction qui ne se devine pas tout de suite, les coupables étant potentiellement peu nombreux mais cela n'enlevant rien à la difficulté, sans parler du mobile. Et que dire du dénouement, qui m'a littéralement cloué sur place ! Je n'aurais pas pu le deviner, une fois encore, et c'est tant mieux.
Le reste du livre est aussi bon que d'habitude, avec toutes les habituelles réflexions mais également les développements de ce qui a déjà été proposé dans les autres livres (notamment sur le comportement des Spaciens et les façons de voir des autres mondes). Les robots s'effacent presque devant une humanité en proie aux doutes et aux inquiétudes diverses. le futur qui nous est présenté est presque inquiétant par certains côtés, et c'est parfois dérangeant. Mais c'est surtout toute cette fameuse réflexion sur l'humanité qui me fait m'interroger. Notamment dans cette réflexion qui intervient, où les robots prennent une part quasi-divine, régissant l'humain pour son bien, sans jamais vraiment le montrer. C'est très intéressant et il y a matière à faire bien des digressions philosophiques.
Un cinquième tome qui pousse encore la réflexion plus loin tout en nous pondant une enquête pas dénuée d'intérêt et qui m'a complètement surpris. Un tome de plus qui confirme le statut de cette saga, à la fois intéressante dans la science-fiction, mais aussi dans la réflexion et dans la saga en elle-même, avec ses continuités et ses différents liens qui se nouent, et semblent se conclurent dans le tome 6, que je ne manquerais pas d'attaquer dans très peu de temps. Un tome de plus à lire, donc, et
Asimov confirme encore une fois son talent. Mais avait-il vraiment besoin de le faire ?