Edgar Faure a été une personnalité importante du XXe siècle, ce nouvel opus de la collection Tribuns lui est consacré et retrace son action politique sous la IVe et la Ve république.
Avocat né en 1908, il représentera la France au procès de Nuremberg. Député dès 1946, il devient très vite ministre puis Président du conseil en 1955.
A gauche, ami de Mendès-France, il défend la rigueur fiscale et propose de séparer dans le budget les dépenses courantes des dépenses d'investissement (idée qui a resurgit récemment). Il aidera à la création du Marché commun et sera à l'oeuvre pour l'indépendance de la Tunisie puis du Maroc.
Il fait confiance à
De Gaulle et ce rapprochement lui vaut d'être exclu du Parti radical. Il devient ministre de l'université après 68, donne l'autonomie aux universités, en crée de nouvelles et leur donne la structure qui prévaut encore. Il sera ensuite président de l'Assemblée nationale avant de se voir ravir le poste par Chaban-Delmas.
C'est un homme brillant qui a profité de ses traversées du désert pour écrier ou passer l'agreg (de droit romain !), qui a été proche des intellectuels, auteur de bon mots et académicien.
Même si les problèmes évoqués et les solutions d'Edgar Faure ont encore du sens en ce début XXIe siècle, le portrait qui est fait représente un homme politique d'un autre monde, cumulard, manoeuvrier à la limite de l'opportunisme : Mitterand le connaissait bien et dit qu'il n'aurait pas supporté 25 ans d'opposition avant d'être Président de la République!
Edgar Faure est tout de même un animal politique. Cette biographie synthétique évoque son parcours et donne un aperçu de la graduer du personnage qui avait aussi pas mal d'humour : il demande à Giscard de lui remettre l'épée d'académicien et dit "J'avais envie de lui demander de me la remettre car je savais qu'il aurait préféré me la passer au travers du corps !"