Nous sont d'abord présentés trois antécédents :
- 1970 : Olivia Land, petite dernière d'une fratrie de quatre filles, disparait, après avoir passé la nuit dans une tente avec Amelia, une de ses soeurs. Impossible de mettre la main sur Souris bleue non plus, son doudou. Il sera retrouvé 34 ans plus tard, lors de la mort de Victor, le père, dans son bureau.
- 1994 : Laura Wyre travaille pendant l'été dans le cabinet de son père, Theo, avant d'intégrer l'université, à la rentrée. Pendant que celui-ci est retenu au tribunal pour une affaire, un forcené entre dans l'immeuble et tue Laura avec un couteau. Seul signe distinctif : il porte un polo de golf jaune.
- 1979 : Michelle prépare à manger pendant que sa fille, Tanya, a enfin trouvé le sommeil et cessé de pleurer. Entre alors Keith. le bébé se met derechef à hurler et Michelle, folle de rage, à bout de nerfs, va chercher la hache et le tue. Shirley, la soeur de Michelle, cherche aujourd'hui à retrouver sa nièce, confiée à la garde des parents de Keith après sa mort et l'arrestation de sa soeur.
Trois affaires qui vont être portées à la connaissance de
Jackson Brodie, le détective. Trois affaires pour un même lieu : Cambridge et trois histoires dont les personnages s'entrecroisent, à un moment donné.
Il ne faut pas le lire comme un policier mais plutôt comme une chronique sociale, sur la solitude, le mal-être, l'amour parental qui peut parfois être étouffant mais n'empêche pas les drames comme celui de Theo ou Jackson mais aussi celui qui n'a rien d'inconditionnel ou d'instinctif comme en témoignent Rosemary ou Michelle, victime apparemment d'une dépression post- natale non diagnostiquée alors que la première ne semble porter aucune affection à ses trois aînées, noyées dans une masse informe, dépersonnalisée (Sylvia-Amelia-Julia, peu importe). C'est Amelia qui en souffrira le plus, peut-être parce qu'elle est la plus discrète des trois, la plus « insipide » comme le dit sa mère. Ne parlons pas du père, un fantôme, enfermé dans son bureau, lieu interdit aux trois petites sauvageonnes, sauf lorsqu'elles butent sur un problème mathématique. Seule bouffée d'oxygène dans cette famille désunie : Olivia, le petit bout de chou affectueux, qui donne à ses soeurs ce qu'elles n'ont jamais reçu, elle que Rosemary aime plus que tout, comme si elle avait hérité de tout l'amour disponible et le redistribuait ensuite.
Un portrait au vitriol de ces personnages, qui ne sont pas épargnés mais dont on comprend pourtant leur évolution à travers leur passé difficile. Leur psychologie est bien établie et même si le rythme est lent, très lent, très très très lent (^^), j'ai été accrochée par ses trois histoires qui n'en font qu'une au final, désireuse de savoir ce qu'il s'était passé pour chacune d'elle, même si je ne pense pas retenter un jour de lire un livre de l'auteur car finalement, il ne se passe pas grand-chose et cette lecture aura été difficile (dans le sens de laborieuse, pas très passionnante ni franchement haletante). Tout tient sur le mystère de ses trois enquêtes non résolues et qui vont mettre longtemps à trouver une issue. Même si les personnages sont bien développés, je ne me suis pas particulièrement attachée à eux et c'est plus la curiosité qui m'a tenue qu'autre chose. Je suis contente de l'avoir terminé et de passer à autre chose !
Lien :
http://lecturesdalexielle.ov..