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3,81

sur 733 notes
Le synopsis de ce roman m'a tout de suite tentée, et j'en attendais peut-être trop. J'ai d'abord eu du mal à y entrer. Cela a commencé à m'intéresser à partir du moment où Grace raconte son histoire (vers le chapitre 12 sur 53). de plus, j'ai été très agacée par le fait que l'autrice nous conte aussi la vie de Simon. Je ne voulais connaître que l'histoire de Grace, et les déboires de Simon (que sa mère veut marier, et qui se rapproche de sa propriétaire) m'ont cassé les pieds. Cela m'a étonnée de moi, car habituellement, j'aime que les auteurs ne nous montrent pas les personnages comme les policiers, les avocats ou les médecins uniquement absorbés par leur travail, comme s'ils n'avaient aucune vie en dehors. Je pense que dès le départ, j'ai trouvé Simon terne, et que de ce fait, sa vie ne m'intéressait pas. En outre, l'histoire de Grace était plus attrayante.
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Grace Marks, jeune domestique d'une quinzaine d'année, est accusée d'un crime sordide en compagnie de son supposé amant : ils seraient responsables du double meurtre de leur employeur et sa gouvernante, leur supérieure. Condamnée à perpétuité pour le meurtre, elle a donné plusieurs versions des choses, et le docteur Jordan veut percer le mystère de ses souvenirs... Innocente, schizophrène ou perfide manipulatrice, lors d'entretiens où Grace nous conte sa vie, il cherche à comprendre la présumée meurtrière dont la présence sur les lieux du crime ne fait aucun doute... et le lecteur cherche à comprendre avec...

Fondé sur un fait divers sordide réel des années 1850 au Canada, Atwood ne nous décrit pas tant la culpabilité d'une femme que le destin d'une pauvre fille qui a, au cours de sa courte vie, subit l'immigration (le passage où elle retrace son enfance et son voyage depuis l'Irlande jusqu'au Canada est vraiment prenant), la mort de ses proches, le dur labeur... A aucun moment on ne peut trancher sur sa culpabilité dans le meurtre (ce qui est un sacré tour de force pour un récit en grande partie raconté à la première personne) mais on se laisse porter par le récit, à tel point que la question devient vite accessoire. On est happés par le tableau qu'Atwood nous peint, de ces "gens de maison" qui font vivre les classes qui les oppriment en les traitant comme des moins-que-rien, sauf quand il s'agit de trousser les pauvres filles qui attirent l'oeil des hommes bien nés.

J'ai donc été touchée par le récit de Grace, navrant et bouleversant par moments... mais j'ai en revanche été moins convaincue par toute la partie autour du docteur Jordan, qui se voit comme un grand innovateur dans les sciences médicales (et effectivement il y a du progrès à faire quant au traitement des maladies mentales à cette période ^^) mais qui est un espèce de porc concupiscent. Ces parties intercalées ajoutent un faux rythme au roman, et noient le récit, en en diminuant la portée. Il fallait probablement de la respiration au milieu de toute cette détresse pour éviter le misérabilisme, mais j'ai quand même eu du mal avec le rythme du livre du coup. Il n'en restera pas moins un roman qui, je pense, me marquera.
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Avec Margaret Atwood, je fais souvent les choses à l'envers… Je découvre d'abord les séries télévisées adaptées de ses livres avant de la lire. C'est dire combien les univers qu'elle nous décrit m'intéressent et m'intriguent car j'ai toujours envie d'aller plus loin et de m'imprégner du texte original. Ce fut le cas pour La Servante écarlate, suivie des Testaments…
Captive n'a pas fait exception. J'ai choisi la version audio, lue par Élodie Hubert qui prête admirablement sa voix et ses tonalités à un récit complexe aux différentes focalisations.

Ce roman est inspiré d'un sanglant fait divers qui a bouleversé le Canada dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Dans sa postface, l'auteure précise les circonstances exactes, cite ses sources et évoque son important travail de recherches. de multiples épigraphes donne à ce livre un bel ancrage intertextuel.
Encore une héroïne féminine, un personnage travaillé et ciselé que nous allons suivre pendant plus de trente ans… Un destin tragique, celui d'une jeune irlandaise, Grace Marks, émigrée au Canada avec un père alcoolique et ses jeunes frères et soeurs, orpheline de mère, placée comme domestique dans diverses maisons, accusée à seize ans de deux meurtres horribles et condamnée à la prison à perpétuité…
Un réel dépaysement dans le Canada du XIXème siècle… mais le dépaysement n'est que géographique, tant la condition des femmes nous semble universelle, tant la domesticité féminine est taillable et corvéable, méprisée, ici comme partout ailleurs…
Une véritable enquête à posteriori puisque personne n'a jamais pu déterminer avec certitude si Grace était coupable, innocente, manipulée ou folle… Depuis son procès, elle s'est murée dans le silence : amnésie ou dissimulation ? Elle a connu l'asile et maintenant le pénitencier ; comme elle a fini par bien s'y conduire, elle est employée chez le gouverneur. le docteur Simon Jordan, jeune et prometteur spécialiste de la maladie mentale, veut découvrir la vérité et se servir de ses recherches pour se faire connaître. Il obtient l'autorisation de rencontrer Grace, de la faire longuement parler, à la manière d'une psychothérapie...

L'écriture est magistrale, polyphonique…
La narration omnisciente est longuement entrecoupée par les récits de Grace, ses souvenirs, ses réflexions, ses cauchemars, ses épisodes hallucinatoires ou encore ses réminiscences d'actes monstrueux… Nous découvrons une jeune femme sensible et émouvante qui parle de son enfance irlandaise, de l'agonie de sa mère sur le bateau qui l'a emmenée au Canada avec sa famille, de ses emplois de domestique, de la mort de sa seule amie... Nous nous attachons peu à peu à elle, à sa personnalité discrète et perspicace. Non seulement, elle nous touche ou nous intrigue mais, bien souvent, ses remarques savoureuses nous font sourire.
La longue confession de la jeune femme s'interrompt souvent pour faire avancer l'intrigue principale autour de sa possible grâce ou remise de peine ; Margaret Atwood intercale des correspondances, des péripéties autour du Dr Jordan et des moeurs de la petite communauté formée autour du pénitencier et des cercles bourgeois qui la constituent,
À l'image de Grace Marks, condamnée à perpétuité, qui tourne lentement en rond dans la cour d'un pénitencier canadien, la narration est circulaire, le fuseau des souvenirs et des ressentis se dévide lentement, entre passé plus ou moins lointain et présent. J'ai beaucoup aimé la métaphore filée de la couture à petits points serrés, de la confection des courtepointes en patchwork. Ainsi le récit est morcelé, tel un puzzle à reconstituer, des bouts et des bribes à interpréter.

Cette histoire peut sembler longue parfois, dans une surabondance de détails, mais la qualité de l'écriture et de la traduction, le jeu continuel entre vérité et mensonge, entre psychose et manipulation en font une lecture captivante, marquante et réflexive.

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Pas d'ennui dans cette lecture (s'agissant d'un pavé c'est toujours mieux) mais pas d'emballement non plus.
M. Atwood ici, relate l'histoire (véridique) de Grace, jeune servante accusée des meurtres de son maître et de la maîtresse de celui-ci (nous sommes au Canada dans la 2e moitié du 19e). Sa condamnation à mort sera commuée en peine de prison à vie du fait de son jeune âge (elle n'avait pas 16 ans). Elle sera enfermée en prison et dans un asile. Etait-elle folle ? coupable ? innocente ?

Je m'attendais à une description des asiles et prisons de l'époque. En fait l'autrice romance la vie de sa jeune héroïne avant, ses années de servitude dans de plus ou moins grandes maisons. Partie totalement inventée.
L'aspect psychiatrique est aussi à peine ébauché.
En fait ce n'était pas le roman que j'attendais, donc petite déception. Même si ce livre se lit bien en dépit de son épaisseur....
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Après avoir lu et apprécié la Servante Ecarlate, puis plus récemment, Les Testaments de Margaret Atwood, j'étais très impatiente de retrouver la plume de cette autrice. J'avais apprécié son écriture à la fois épurée et distante. Je me suis donc lancée dans Captive avec enthousiasme. Et voilà ce que je peux en dire :

Captive a sans aucun doute été le livre de mon été. Non pas parce que je l'ai trouvé exceptionnel, mais parce que j'étais, moi aussi, captive ; prisonnière de chapitres qui m'ont paru, pour certains, interminables.

La quatrième de couverture est trompeuse : elle laisse entendre qu'il s'agit d'un thriller passionnant… or, je n'ai pas trouvé le suspens très haletant. Il n'y a pas beaucoup de rebondissements. La conclusion de l'histoire est également un peu légère, elle m'a semblé fort précipitée, surtout après tant de lenteurs .

Si les 150 premières pages tenaient la route, j'ai l'impression que l'autrice s'est perdue en chemin. Plusieurs thèmes sont abordés : la condition des femmes à cette époque, la situation difficile des domestiques, l'immigration irlandaise au Canada, la précarité, la psychiatrie, le spiritisme… Des sujets passionnants et très riches, que j'aurai aimé voir développés. Pourtant, tout est survolé, mais rien n'est vraiment abouti.

J'ai malgré tout trouvé un intérêt à cette histoire (raison pour laquelle je suis arrivée au bout sans trop de frustrations !).

J'ai bien retrouvé la plume de Margaret Atwood, qui ne m'a pas déçue : elle nous offre un récit basé sur des faits réels, extrêmement détaillé et documenté. L'auteure varie les supports pour raconter son histoire : témoignages, pensées, lettres, coupures de presse…

Pour conclure : si vous aimez les romans historiques, documentés et détaillés, ce livre est certainement une petite mine d'or. Par contre, si vous êtes à la recherche d'un page turner psychologique fouillé et haletant, passez votre chemin.


Lien : http://atempsperdu.net/capti..
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Belle écriture, style limpide et fluide. Comme l'explique l'auteur dans sa préface, elle s'est inspirée d'un fait divers qui avait émoustillé les gazettes “people” de l'époque. le roman tient beaucoup de l'analyse psychosociologique du milieu petit bourgeois et de son petit personnel, en ce milieu du XIX° siècle. On y côtoie aussi un docteur, le second personnage, aux prises avec le spiritisme, mesmérisme et autres fadaises à la mode à l'époque, les calembredaines freudiennes ne vont pas tarder. Ensuite, libre à chacun de s'intéresser ou non à cette histoire, brillamment contée.
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Inspirée de faits réels, nous suivons l'histoire de la vie de Grace Marks, condamnée à mort, puis à la prison à perpétuité, pour le meurtre de son employeur et la femme de charge de celui ci. le Dr Jordan, spécialisé dans la santé mentale, cherche à puiser dans ses souvenirs disparus pour déterminer si elle est une innocente abusée par le deuxième auteur des meurtres, ou un monstre manipulateur et cruel.

On ne peut décemment enlever à Margaret Atwood sont immense culture et sa plume trés agréable. C'est un roman qui nous interpelle sur la condition des femmes au XIXème siècle, et le mépris avec lequel elles sont considérées. J'ai sans aucun doute été choquée par certaines scènes et certaines paroles, qui m'ont fait m'interroger. Cependant pour une raison qui m'échappe, je reste toujours assez émotionnellement déconnectée des romans de Margaret Atwood que j'ai lu jusqu'à présent. Ils sont trés intéressants, mais ma lecture n'est jamais fluide car j'ai des difficultées à m'immerger avec les personnages. Cela reste une lecture trés intéressante et importante.
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Voici un roman bourré de qualités, dont la principale réside sans doute dans le talent de narratrice de Margaret Atwood.
Au milieu du XIXème siècle, Grace, une jeune irlandaise de 16 ans, quitte son pays natal pour tenter une vie meilleure au Canada. Elle est servante dans plusieurs maisons,est accusée de meurtre et échappe de peu à la pendaison. C'est qu'on hésite : est-ce une meurtrière ou une folle ?
Les scientifiques de l'époque s'intéressent à la psychiatrie et un médecin entreprend de l'interroger longuement chaque jour pour essayer de comprendre le fonctionnement de son cerveau. Ou plutôt il la laisse parler de son passé.
Ce récit constitue largement la moitié des six cents et quelques pages du roman. Grace détaille sa vie quotidienne très monotone de servante. Elle raconte comment elle nettoie la maison, prépare à manger, effectue des travaux de couture. Et pas une seule page ne m' a semblé ennuyeuse ! le plus extraordinaire, c'est que le lecteur ne voit pas plus clair dans le jeu de Grace. Son discours semble tout à fait sincère, mais elle ne raconte que ce qu'elle veut bien. Elle semble tour à tour bien naïve, puis remplie de bon sens, voire très psychologue, tout cela sans longs discours mais par quelques mots bien placés, parfois teintés d'ironie: du grand art !
Mais il y a davantage : ce roman est original, varié dans la forme. L'autrice nous relate ainsi plusieurs correspondances entre des personnages, s'intéresse aux conceptions de l'époque sur l'hypnose, le somnambulisme…
« Captive » est basé sur une histoire vraie que l'autrice dit avoir bien respectée. Les nombreuses pétitions émises pour la libération de Grace aboutiront-elles ? Voyez l'original !
Merci donc à Margaret Atwood pour ces moments de lecture bien agréables, et sans rancune pour le tableau fort noir qu'elle dresse de la gent masculine !
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Je connaissais déjà Margaret Atwood avec « la servante écarlate » et « les testaments » . J'adore son écriture très fluide, je lis généralement ses livres en quelques jours mais je reconnais que j'ai toujours du mal à accrocher dès les premières pages, à contrario, après celles-ci, une fois que je suis lancée, j'enchaîne les autres à un rythme très soutenu !

Margaret Atwood a le don de nous tenir en haleine jusqu'à la fin mais... sans réellement apporter le dénouement que l'on recherche. ⁣
J'ai eu le sentiment que l'auteure cherche à ce que l'on imagine notre propre fin, suivant nos réflexions et ce qu'on a ressentis de la lecture, suivant notre subjectivité face au thème abordé. Ça a été le cas avec CAPTIVE qui m'a (pour le coup) réellement captivée. Je voulais à tout prix connaître le vrai du faux car le mensonge s'emmêle sans cesse avec la vérité, on a envie de savoir ce qui s'est vraiment passé mais la réponse ne sera jamais explicitement écrite. Margaret Atwood lance des pistes, une en particulier mais tout en continuant de plonger le lecteur dans cette interminable tourbillon de la vérité, de la réalité, de ce qu'on croit être vrai, du faux, de ce qu'on pense être faux...⁣

D'ailleurs ça me fait penser à une question purement philosophique: la vérité est-elle toujours vraie? je vous laisse méditer là-dessus.
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Ce roman est basé sur la véritable histoire de Grace Marks, jugée pour une double homicide (ou presque), qui va échapper à la pendaison mais va passer son temps entre asile et prison. Nous allons suivre son parcours, essayer de comprendre comment et pourquoi elle en est arrivée là.
Nous croisons beaucoup de personnages au fils des pages, des alliés comme des ennemis; beaucoup d'épreuves, dans un monde cruel avec les femmes notamment (1850's). Étonnamment, c'est ce manque de considération pour les femmes qui la sauvera d'une certaine façon. C'était intense de suivre sa vie.
Le fin était surprenante. Je ne m'attendais pas à cette conclusion et c'était intéressant comme situation.

J'ai ensuite regardé la série de 6 épisodes. Honnêtement? Elle ne vaut pas le coup. C'était décevant.. ils auraient dû s'abstenir si c'était pour faire ça. Quand on la regarde sans avoir lu le livre, elle n'est pas insensée ou incohérente. Mais elle est tellement fade, ça manque de tellement d'éléments qu'elle rend certains personnages, hideux dans le bouquin, presque héroïques. C'est vraiment moche..
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