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Dans un climat d'animosité contre le voisin américain, et de goguenardise des francophones envers ces visiteurs anglophones, transpirant dans les propos de la narratrice et de ses compagnons, deux couples font une virée aux confins du Canada sur une île que le père de la chroniqueuse a déserté, laissant les lieux dans une vacance qui pose question. On est toujours un peu dans le climat de la contre-culture, et le quatuor joue une resucée de Walden ou la Vie dans les bois. Une ironie légère relève cette ode nébuleuse à l'informulé. Difficile de cerner où Margaret Atwood veut nous mener dans cette oeuvre mineure, anecdotique. On cherche peut être à nous égarer dans les bois de Henry David Thoreau. En tout cas c'est une bien peu prometteuse entrée en matière dans le cycle de lecture d'oeuvres de la romancière canadienne que se propose d'entamer votre serviteur. Autant en emporte le vent.
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Cette critique est rédigée près de deux ans après ma lecture. Je refais donc surface.

La lecture en elle-même ne m'avait pas procuré un plaisir frénétique, loin de là. Je me suis languis, trainé pour arriver au bout du livre malgré des passages très puissants, notamment dans ses souvenirs d'enfance ou dans sa redécouverte de l'île.
En effet, l'histoire raconte le retour d'une jeune femme sur l'île où vivait son père et où elle a grandi. Vie d'ermite, elle s'y replonge en compagnie de son "bien-aimé" et de deux autres amis pour retrouver son père dont elle est sans nouvelle et également pour réaliser un documentaire expérimental.
Il faut se rappeler que le livre est écrit dans la fin des années 1970, période de progressif reflux des idéaux "68" et d'un triste retour à une réalité où les grands soirs offrent de petits matins.
Finalement, et on s'en doutait depuis le début du livre, en partant à la recherche de son père, en redécouvrant une partie de son enfance, c'est elle-même qu'elle retrouve, ou un partie d'elle qui refait surface.

rétrospectivement, le livre m'a laissé une marque plus profonde que je n'avais escompté. Des images persistent, s'incrustent et font parfois aussi surface. C'est un récit qui mériterait une adaptation libre en bandes dessinées, avec des textes minimalistes et des grandes planches évoquant l'onde qui entoure l'île et ses ermites.
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Une femme qui revient sur la terre - ou plutôt sur l'eau - de son enfance, sur l'île où elle a grandi. Elle débarque avec trois compagnons de route, eux pour tourner un film expérimental, elle pour comprendre ce qu'il est advenu de son père. Ses réflexes de survie, ses souvenirs enfouis, ses névroses aussi, tout va remonter à la surface...
D'abord la plume, magnétique, qui d'emblée m'a séduite. Je suis conquise en quelques pages en me demandant pourquoi j'ai attendu si longtemps pour découvrir cette autrice.
Une autrice qui entretient à merveille la tension et l'insécurité. La menace semble poindre de tout côté, de ces Américains belliqueux qui sillonnent le lac à la nature quasi-sauvage qui entoure la maison et qu'elle tente d'apprivoiser. A moins que ce ne soit d'elle-même et de ses amis que viennent le plus grand danger ?
C'est visqueux, putride, ça colle à la rétine. Certaines scènes me donnent la chair de poule. Et les thèmes me parlent furieusement : le retour à la nature ; la mort sociale ; la lutte contre la corruption de la ville, de la communauté humaine et de ses traditions funestes ; l'impossible communication et le sentiment d'être seul au milieu des autres.
Des questions qui agiteront toute l'oeuvre à venir de l'autrice dont je veux tout découvrir désormais.
Car sans cette fin décomposée qui m'a laissée interdite, c'était le coup de coeur assuré.
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Faire surface raconte à la première personne le retour d'une jeune femme sur les lieux de son enfance, au coeur de la forêt boréale, à la recherche de son père porté disparu. Elle est (très mal) accompagnée par son copain et un couple qu'elle connaît depuis peu. Pendant une semaine, ils vivront en autarcie sur l'île isolée où habitait toujours le père.

Après avoir lu son premier roman, La femme comestible, j'ai enchaîné (dans l'ordre) avec son deuxième. J'ai d'abord été frappée par le changement de registre. Autant La femme comestible est un roman drôle et vif, autant Faire surface est austère et contemplatif. Pourtant, la narratrice des deux romans pourrait être la même femme, « La femme gelée » pour reprendre le titre d'Annie Ernaux. Dans son deuxième roman, Atwood approfondit les thèmes des relations de couple, de la maternité et de l'aliénation des femmes. L'écrivaine fait preuve d'une virtuosité stylistique certaine, en entremêlant présent et réminiscences du passé. Plus que la narratrice, ce sont ses souvenirs qui (re)font surface et qui l'entraînent. Je ne dirais pas que ce roman m'a captivée; j'ai canoté trop longtemps dans le brouillard. Par contre, il m'a convaincue du talent d'Atwood et du point de vue précurseur de son oeuvre, avant même qu'elle aborde la dystopie, le genre qui consolidera sa renommée.
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Un livre de la grande écrivaine canadienne qui, semble-t-il, n'a pas eu le succès qu'il mérite. Il s'agit d'une histoire où il ne se passe à priori pas grand chose pour les amateurs d'action. J'en garde un souvenir merveilleux, une histoire de retour aux sources, une histoire d'amour entre une jeune femme et une nature, la nature de son enfance...Un ode à la nature, un poème. Je ne pourrais pas mieux expliquer cette étrange histoire de Margaret Atwood que j'ai lue il y a bien longtemps et qui reste selon moi son plus beau livre...
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J'ai été un peu noyée dans ce roman de Margaret Atwood. Certes, c'est un beau portrait de femme, comme ceux qu'elle a tracé dans d'autres romans. On y retrouve certains de ses thèmes de réflexion privilégiés sur tout ce qui limite la liberté des femmes : l'accès à la contraception, l'injonction à la beauté et à la minceur pour être parfaite, le poids de la religion.
Mais le roman manque de souffle, peut-être parce que rien n'est clair, qu'il faut chercher derrière les apparences de surface, creuser la vase même. Comme un cours d'eau, la mémoire est fluctuante et instable. Il n'y a d'autre enjeu que la découverte d'une femme par elle-même.
L'écriture est belle et poétique, les passages sur les animaux, le héron devient un symbole christique.
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Huis clos très intéressant.
Notre narratrice part avec quelques amis pas très bien choisis sur l'île où elle a grandi afin de rechercher son père disparu.
Au fil du temps, remonte à la surface les erreurs et les incompréhensions qui ont parsemés sa vie.

Ce livre a été écrit en 1978 et l'on ressent à sa lecture les questionnements de l'époque.
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La narratrice retourne sur l'île canadienne de son enfance pour tenter de retrouver son père qui a disparu. Elle s'y rend avec son compagnon et un couple d'amis mais c'est en solitaire qu'elle entreprend ses recherches et s'y plonge tant géographiquement que profondément dans ses souvenirs au point de frôler la folie.
En ressort-elle plus forte comme le laisse supposer le titre: Faire surface?

Je suis incapable de le dire car rien ne m'a semblé facile à suivre dans cette quête de soi à travers celle du père! Il y a de bons moments d'écriture mais l'ensemble m'est resté trop flou pour que je puisse l'apprécier.

J'ai tellement aimé «La servante écarlate» de cette romancière que j'ai été d'autant plus déçue par cette lecture-ci, lecture que j'ai failli abandonner à plusieurs reprises. J'ai d'ailleurs terminé l'histoire il y a plusieurs jours et contrairement à mon habitude, j'ai traîné avant d'écrire ce billet. Je m'aperçois avec surprise que je ne rappelle plus grand chose du récit lui -même tellement je l'ai trouvé insipide et vague! Quel dommage!
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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La narratrice, dont nous ne connaîtrons jamais le nom, se rend sur l'île où elle a vécu enfant. Elle est accompagnée d'un couple d'amis et de son petit ami et si elle revient sur les lieux de son enfance, c'est pour tenter de comprendre où se trouve son père qui a disparu. Mais les relations entre les quatre personnages vont se tendre et la narratrice tomber dans la folie.

Comme d'habitude, le thème de la folie m'a rebuté même si j'y ai retrouvé un esprit de Into the Wild, ce film qui m'avait tant bouleversée. On y retrouve aussi la noirceur de David Vann. Cependant, ce roman n'a pas su me toucher comme peut pourtant le faire cette auteure. Des retrouvailles ratées entre elle et moi même si les thèmes de la condition de la femme et du nationalisme canadien, ainsi que la place particulière du Québec dans ce pays avaient tout pour m'intéresser.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Roman étrange. le lecteur entre dans l'intimité de la narratrice pour vivre de l'intérieur sa crise existentielle. Elle ne ressent pas le besoin de donner beaucoup d'explications sur les choses et les gens puisqu'elle, elle les connaît déjà. Il faut donc démêler les faits, reconnaître les personnages: qui sont ces "ils", ces "eux" ou ce "il" ( Joe, David, le père, le frère, le faux-mari?)? Toutefois, le roman en vaut la peine. le style épuré, la communion avec la nature, la finesse des portraits accrochent le lecteur pour ne le relâcher qu épuisé sur la rive d'un lac bien énigmatique...
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