Faire surface raconte à la première personne le retour d'une je
une femme sur les lieux de son enfance, au coeur de la forêt boréale, à la recherche de son père porté disparu. Elle est (très mal) accompagnée par son copain et un couple qu'elle connaît depuis peu. Pendant une semaine, ils vivront en autarcie sur l'île isolée où habitait toujours le père.
Après avoir lu son premier roman,
La femme comestible, j'ai enchaîné (dans l'ordre) avec son deuxième. J'ai d'abord été frappée par le changement de registre. Autant
La femme comestible est un roman drôle et vif, autant
Faire surface est austère et contemplatif. Pourtant, la narratrice des deux romans pourrait être la même femme, «
La femme gelée » pour reprendre le titre d'
Annie Ernaux. Dans son deuxième roman, Atwood approfondit les thèmes des relations de couple, de la maternité et de l'aliénation des femmes. L'écrivaine fait preuve d'une virtuosité stylistique certaine, en entremêlant présent et réminiscences du passé. Plus que la narratrice, ce sont ses souvenirs qui (re)font surface et qui l'entraînent. Je ne dirais pas que ce roman m'a
captivée; j'ai canoté trop longtemps dans le brouillard. Par contre, il m'a convaincue du talent d'Atwood et du point de vue précurseur de son oeuvre, avant même qu'elle aborde la dystopie, le genre qui consolidera sa renommée.