Brillant - Cynique - Dérangeant.
J'ai commencé ce roman, après avoir vu la critique de Links, et j'avoue que comme lui, je suis tombé en admiration pour cette dystopie aussi dérangeante que réaliste... et ça fiche une trouille bleue.
Pour commencer, ce livre est prenant, très. Habituellement, j'ai du mal à accrocher avec les livres narratifs, mais dans ce cas précis, ce ne fût pas un problème , au contraire.
Dés les premières lignes, nous sommes plonger dans un monde post apocalyptique, où Snowman, semble être
le dernier homme sur terre. Je me suis attaché à cet homme, sans visage et sans âge, qui tente coûte que coûte de survivre.
Au fil des pages, les flash-backs prennent le pas sur le présent, rendant le récit addictif, avec cette seule question : mais comment en sommes-nous arriver là ? Car c'est la force de récit, son réalisme à outrance et la résonance du terrible, de l'odieux, qu'il a fait naître en moi.
J'ai été tétanisé par l'axe du récit sur la cause animal, car l'auteure pousse à son paroxysme les expériences de l'Homme.
J'ai été dérangé par les manipulations génétique, par ce monde où l'art est désuet, où la vie n'a que peu de valeur, où plus rien n'a d'importance et où on ne se pose plus la question du bien et du mal.
Quant à l'axe sur la pédophilie, il m'a traumatisé, tant il est aussi sordide que proche de la réalité.
L'affect est très présent dans ce livre, les personnages de Oryx et Crake m'ont époustouflés. Ils apportent au récit une dimension humaine aussi terrible que nécessaire.
Les mots ont aussi une place importante dans ce roman, ils dansent, ils mettent à mal, ils accompagnent le récit avec autant de poésie que de douleur.
La fin m'a laissé sans voix, et j'ai hâte de plonger dans la suite de cette trilogie, afin de voir où l'auteure va nous mener.
En bref, un livre qui m'a dérangé, et qui pose des questions dérangeantes mais pourtant nécessaire. Un livre à lire.
Belle lecture à tous.