« Nous étions les causes innocentes et irréprochables qui, de part notre nature même, pouvaient susciter chez l'homme un désir enivrant qui le faisait tituber ».
Ceci est une des premières phrases de ce roman et en quelques mots, sans même avoir besoin de connaître la trame de l'histoire, le sujet est posé: La femme: cause de tous les vices… Eve est parait-il la perte d'Adam et tout commença à l'instant où le récit du jardin d'Eden sortit de l'imagination obscure de son auteur. Là, l'histoire créa l'Histoire. Nous connaissons la suite…
Voilée. Cachée. Désirée. Spoliée. Violée. Lapidée…
L'obscurantisme n'est que le reflet de la peur. La volonté de soumettre n'est qu'une preuve de faiblesse.
Margaret Atwood aurait-elle cédée aux sirènes de la célébrité ? Aurait-elle utilisé la popularité de l'excellente série tirée de son non moins excellent roman «
La servante écarlate » ? Peut-être est-ce la cas mais toujours est-il que cette suite attendue par bon nombre de fans, fait sens même éloignée de plus de trente ans du premier opus.
Le passionnant de ce récit est situé dans sa profondeur. Il engendre l'anxiété et l'inquiétude. Une alarme sonne au fond de mon coeur de femme à chaque lecture d'un tel sujet. Une sombre crainte, un frisson d'angoisse…mais c'est plus forte que je ressors d'une histoire comme celle-ci car elle provoque également cette fierté ancrée dans mes chromosomes féminins et elle met en exergue cette chance d'être née au bon endroit et à la bonne époque.
Mais tout est si fragile… et l'auteure a su le rappeler à travers ce roman.
Cependant et contre toute attente, et malgré la passion qui m'anime lorsque je regarde la série télévisée, un sentiment de frustration a assombri ma lecture. A mon sens, les personnages manquent cruellement de développement voire même de profondeur pour certains. Si le thème avait été différent, force m'est de constater qu'aucune empathie ne m'aurait effleurée. J'en ai eu des regrets sur la transparence de certains individus… j'en ai eu de la déception pour un final trop rapidement expédié à mon goût. Mon esprit était comme torturé par un paradoxe difficile à expliquer : le plan du roman et sa philosophie m'ont passionnée mais ses personnages m'ont parfois ennuyée…
Prendre du recul… ne pas juger à chaud mais réfléchir à l'importance du texte… Dans ce cas précis, l'intensité de l'histoire prend le pas sur la faiblesse de ses acteurs. le fond devient plus important que la forme. Une exception…
«
Les testaments » se doit d'être lu avec lucidité sur le monde qui nous entoure, sur les attitudes des uns et les paroles des autres. Il ne mérite pas de lecture superficielle car in fine, son contenu est trop important pour qu'on le juge avec légèreté.
Lien :
https://sous-les-paves-la-pa..