Edition papier / Présentation :
La couverture et le titre sont sobre et efficace tout comme l'est le livre. Parfois, on n'a pas besoin d'en faire des tonnes.
L'édition papier m'a régalé à la lecture. Elle n'a rien de spéciale, mais encore une fois correspond à son histoire, par contre le papier est bien blanc, et une bonne consistance en main, et ça c'est bien 🙂
Au niveau des chapitres, ils sont courts, incisifs. On a le numéro de chapitre, plus un travail sur la police d'écriture par moment.
L'histoire bouleversante d'une enfant qui devra prendre la parole pour survivre
Histoire / Plume / Emotions
J'ai centré mon vendredi lecture sur 2 lectures : ce livre et un manga, et je vous ai superbement dit les choses, qui sont très bien pour les 2 :
Des maux et des mots
Le pouvoir des mots
Comme l'a dit l'auteur lui-même, c'est pudique, poétique, et il utilise vraiment à merveille les mots, et le pouvoir qu'ils ont en eux.
Des mots simples, des mots compliqués, des mots sales, des mots horribles, des mots jolis, etc.
Le résultat est sublime, précis, efficace, sans fioriture. La lecture est très fluide.
Quand on rencontre Mickaëlla dite Mick, c'est une jeune demoiselle intelligente, gentille, mais également mutique, pourtant elle sait manier les mots, elle les manie à l'écrit, mais ils sont enfoncés dans sa gorge, ils ne sortent pas, ils ne veulent pas, alors c'est le silence.
Nous verrons également ce qui est mis en place vis à vis de cela, et les réactions et agissements des autres.
C'est très très très bien rendu, et l'air de rien s'en dégage une puissance redoutable. Nous apprenons à tous les connaître au fur et à mesure, et on se prend vraiment le temps, du coup on voit aussi les différents choix, mais on voit aussi cette violence qui est de plus en plus présente et pesante, et tout monte crescendo, dans nos coeurs aussi. Car on finit par avoir peur pour elles, à vouloir les libérer de ce monstre, qui a son propre passif certes, mais cela ne veut pas dire qu'il faut subir en silence, tout accepter.
Il y a aussi cette façon de taire l'horreur, de faire comme si de rien n'était, de se détourner, de ne pas trouver les mots.
Dans cette famille, il y a Blabla, le tout nouvel arrivant, un perroquet gris du Gabon. le confident, l'ami de Mick. Celui qui répète des mots.
Il y a son grand père Michou, qui lui apporte et lui apprend beaucoup, très gentil.
Il y a sa tante Paulette, la soeur de sa mère, et son oncle Pierre.
Il y a sa mère Madeleine, Mado, qui supporte en silence. Sa maman qu'elle aime et à qui elle en veut aussi de subir. Elles ont des rares moments sans lui où elles sont différentes, déploient leurs ailes.
Il y a celle qu'on suit Mick, dont les mots sont coincés, ne veulent pas sortir.
Et il y a Frank, le père, papa, monstre, celui dont les mots font mal, celui qui donne des maux, celui qui a cette force physique qu'on redoute, qu'on craint.
L'émotion, est très présente, elle monte en nous, et on se demande si on peut trouver les bons mots pour dire combien cette histoire est belle, touchante, forte, importante.
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