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4,07

sur 326 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est une île, une petite île, où tout le monde se connaît, où les rôles sont attribués de façon presqu' immuable. Une île avec ses habitants, dont fait partie toute une population de chats, à la fois proches et indépendants, familiers mais insoumis , bref de vrais chats donc. Tout le monde s'en accommode jusqu'au jour où, inexplicablement, les chats disparaissent. Plus un seul félin ne hante les rues, plus un miaulement ne vient troubler le calme des soirées. Mais le désarroi des iliens ne passe pas inaperçu sur le continent, qui s'empresse de tenter de remédier au dysfonctionnement…

C'est là que le récit prend des airs de parabole, et rappelle immanquablement Matin brun.
L'absurde met en lumière ce qui l'était sans que l'on en soit conscient. Et les chats sont la métaphore de bien des écueils de notre vie contemporaine, avec un message sur l'articulation des besoins et des désirs et de l'art de susciter le désir en le faisant passer pour un besoin, ce qui est la meilleure manière de passer à côté du bonheur.

C'est très court, mais le message est clair. Et c'est écrit avec fantaisie et suffisamment d'humour pour alléger la gravité du propos



Une belle réussite.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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♥ Coup de coeur ♥
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Eveillons nos consciences pour éviter le pire
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Alors quelle dystopie étrange. Même déjà par son apparence visuelle. La couverture unie de prime abord révèle par son mouvement un texte en filigrane. Voilà un roman singulier. Qui nous promet une comparaison avec le très célèbre texte d'anticipation 1984 d'Orwell. La barre est haute me suis-je dit. Qui pourrait rivaliser avec le grand Orwell et son classique SF où totalitarisme et dictature sont à l'oeuvre.
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Imaginez une île avec des résidents pas tout à fait comme les autres. Et des chats. Les chats justement sont partis. Les habitants s'inquiètent. L'administration du continent ramènera donc des chiens pour les faire passer pour des chats. Ben voyons!
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Ce texte assez court est écrit sous forme de conte en utilisant l'absurde. Il nous met en garde contre les dérives de la société. Contre la liberté de penser, d'agir. de pouvoir choisir tout simplement. Pourquoi faire dire le mot "chat" quand c'est réellement un chien? L'évidence est là.
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Mais quelle force dans les propos. J'étais sceptique au début. Je ne voyais pas du tout où voulait en venir l'auteure. L'histoire présentée est simple en apparence mais subtile dans la réflexion. Encore une fois, prenez garde aux éléments de langage. Mal utilisé, mal compris, il peut faire des ravages.
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Ce texte m'a également rappelé la façon de penser du héros dans l'excellent "nous rêvions juste de liberté" de Loevenbruck. le narrateur nous devient familier et nous partageons son intimité. Un style qui a du chien!
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Court mais costaud. Recommandé aux âmes sensibles et à tous les autres. Nécessaire!
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Lu dans le cadre des #68premieresfois
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En ouvrant ce petit livre, offert par un ami connaissant ma passion pour les chats, je m'apprêtais à lire quelque chose de sympathique et léger mais "déjà vu". Que nenni !

Nous avons là un récit que j'apparenterais à un conte philosophique moderne où les chats ne sont que le prétexte.
Bluffant ! Vu le titre, je ne m'attendais vraiment pas à lire quelque chose d'aussi dense, d'aussi bien construit ; avec la petite touche de fantaisie, d'improbable, qui apporte au texte une pointe de sel bien plaisante.
Et l'écriture, le style ! Du caractère, de la justesse, de la limpidité. Chaque personnage nous y apparaît dans toute sa consistance, toute son essence.

Bluffée, disais-je. J'ai été bluffée !
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En ces temps où être différent est un délit, où l'état tente de bâillonner la presse indépendante et asservie celle qui ne l'est pas, où on nous conteste même le droit de manifester, où la liberté s'efface au profit de la sécurité, et tout ça pour notre bien... bref, où on tente de nous faire passer les chiens pour des chats, ce petit livre manifeste est un coup de pied dans la fourmilière de nos indifférences. Il parle d'Eux, de Nous et d'un monde qui change imperceptiblement.
Traiter sérieusement la dérive d'une société, de notre société, par l'absurde et la dérision était osé. Isabelle Aupy y est parvenu.
Un livre à lire, offrir, faire circuler pour éviter le pire.
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Gros coup de coeur pour ce livre court mais percutant où on veut nous faire prendre les chiens pour des chats !
Une dystopie dans la lignée de 1984 écrite avec fantaisie !
Un conte philosophique qui nous met en garde contre les dérives du langage et contre ceux qui essaient de nous empêcher de penser, d'agir, de pouvoir choisir...
J'ai adoré ce roman qui me parle !
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C'est un roman que j'ai lu assez vite au vu de ses 128 pages, c'est aussi un roman intriguant, passionnant, on se prend au jeu de cette histoire de bout en bout.

L'écriture est bien sympathique, intéressante, et qui accroche le lecteur (en plus en fin d'ouvrage il est expliqué que le roman a été écrit dans le train, par texto de l'autrice vers l'éditeur, puis s'en est suivi une correction et une mise en page de très bonne qualité, c'est je trouve, original, et ça mérite d'être souligné).

Du côté de l'histoire elle-même, c'est une communauté de gens qui vivent sur une île, une île où il y a des chats partout, mais des chats libres, sans noms, qui sont nourris par les habitants de la petite île sans distinction d'appartenance, un jour tous les chats ont disparus.

Va s'en suivre une histoire aussi étrange que sérieuse dans ses réflexions et qui pousse le lecteur à réfléchir au thème de "la liberté" car tout ce qui se passe dans le récit est fait pour une réflexion philosophique sur le fait d'être libre, libre physiquement, libre mentalement.

Je ne vous en dis pas plus sur le contenu car cela vous révélerait des ingrédients clés, et il faut découvrir cela soi-même.

Je peux également vous dire que nous sommes dans une "dystopie" que je qualifierais de rurale (attention ce n'est pas négatif, je dis cela car nous sommes au milieu de nulle part.

La fin est tout aussi surprenante que le reste du récit, au final je considère "L'homme qui n'aimait plus les chats" comme un Ovni littéraire sur lequel il faut vraiment se pencher.
Lien : https://unbouquinsinonrien.f..
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Ce qui frappe dans ce livre, d'abord, c'est la voix. La voix d'un homme un peu fatigué. Un peu revenu de pas mal de choses. Il y a cet impératif, au tout début, cette première phrase : « Imagine une île avec des chats, » qui pourrait être un ordre, mais qui sonne davantage comme une invitation. Alors on imagine.
Et très vite, les chats sont rejoints par tout une galerie de personnages, brossés à larges traits, suffisamment large pour qu'on comprenne qui ils sont, mais suffisamment fins pour leur laisser la place d'exister. On rencontre donc notre narrateur, qui se raconte à travers ses habitudes, ses discussions avec les gens autour de lui. Sur une île, le monde, on en a vite fait le tour. Il y a le narrateur, donc, puis son ami, qui s'occupe du phare. Gwen, la mère de Gaël, qui gronde de tempêtes intérieures et vend les poissons sur le port. le curé et le poète-musicien, plus unis qu'un vieux couple, malgré ce qu'ils voudraient faire croire, puis aussi le professeur, un jeune qui est arrivé du continent quand l'institutrice a pris sa retraite, qui rougit comme un homard quand il est contrarié, et n'est pas encore si détaché du continent.

A travers cette voix rocailleuse et ces personnages, c'est une histoire qui s'écrit, à petites touches. L'histoire d'une île, donc, où il y avait des chats. Puis les chats ont disparu. Comme ça, sans explications. Et quand les habitants envoient le professeur sur le continent demander ce qui se passe, voilà qu'on le renvoie sur l'île avec de drôles de chats. du genre qui aboient.

Plus profondément, ce livre est une réflexion sur l'individualité, sur l'Autre, avec un grand A, sur ce qui fait un groupe, et sa cohésion, et le pouvoir du langage. Sur ce qui fait qu'on est nous, et pas quelqu'un d'autre, et surtout pas n'importe qui.

Je conseille donc cette lecture, et surtout, si vous avez l'occasion, lisez le livre à voix haute.
Lien : https://www.lepanseur.com/li..
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Très original petit livre, sorte de conte philosophique. Un homme déjà vieux, gardien de phare, raconte au petit-fils de celui qui l'a précédé dans cette fonction Thomas, décédé, l'histoire de l'île et de ses habitants.
"Merci à toi qui tiens ce livre entre les mains". Sympa, non?
Le vieux commence: Imagine une île avec des chats. Puis ils ont disparu, les gens ne s'en sont aperçus que peu à peu.
L'île sans les chats, c'était aussi bizarre...que la mer sans l'écume, çà faisait vide, un peu mort aussi. C'est un gamin qui a découvert le pot-au-rose : il a vu des gens du continent enlever les chats, méthode fourrière et les balancer dans des caisses .On a envoyé l'instituteur, arrivé récemment , sur le continent pour parler des chats. Il est revenu avec une femme de l'administration disant qu'elle comprenait qu'on avait "besoin" des chats et qu'on allait trouver rapidement une solution. Sont arrivées cinq cages, qui contenaient...des chiens! tous différents. Cinq habitants, les premiers sur la liste ont reçu un chien et une laisse. Mais on leur affirme que ce sont des CHATS.
Le narrateur, le poète anarchiste serbe, la veuve , le curé et l'institutrice en retraite se retrouvent en haut du phare, auprès du gardien pour discuter de cette étrange affaire.
Des agents ont remplacé les chats par des chiens dit la vieille institutrice, laissant entendre une inquiétude sur les conséquences. le serbe explique que pour régner, il faut créer du besoin: les gens sont occupés à assouvir leurs besoins et perdent leur liberté, celle de dire: non, pas besoin. Quelques semaines plus tard chaque habitant de l'île avait un chien/chat. La dame de l'administration y veillait en insistant pour dire que c'étaient des chats. le gardien de phare résiste, il avoue qu'il attend son fils et son frère ou sa soeur (sa femme, enceinte, est partie en urgence sur le continent pour sauver son fils et n'est jamais revenue). Gaël, le jeune qui avait assisté à l'enlèvement des chats a reçu un sharpeï et sa petite amie Juliette un fox-terrier: ils regardent leurs chiens et ne se regardent plus, ce qui rend triste le narrateur. Devant le phare a été posté un molosse contre le gré de Thomas qui fait ses bagages car" ils n'aiment pas qu'on pense différemment": il explique que les "sans chien" ont reçu contre leur volonté chacun un chien. le narrateur dit: un chat et s'aperçoit alors qu'il est contaminé:" j'ai pris conscience de ma façon de parler. Que pour moi, c'étaient devenus des chats et que je n'aimais plus les chats" (le titre) Il découvre qu'ils perdent la liberté d'être soi, on les fait taire, ces agents avaient mis des mots sur des besoins
que les îliens n'avaient pas et ils s'étaient laissés faire mais Thomas laisse le phare au narrateur pour partir en guerre, reprendre les vrais chats, symboles de la liberté et défendre son droit de vivre sur son île, son refuge.
Un jour lui et le serbe ont ramené des chats mais un chien monstrueux les a tués et le poète anarchiste s'est fait mordre en essayant de sauver un des petits félins. La toubib a tué le clébard par piqures.
Un jour le narrateur a lâché la laisse, suivi par Juliette et Gaël: trois chiens libres et trois personnes qui retrouvent leur humanité, tous ont suivi
Le livre s'achève sur une lueur d'espoir même si il fait beaucoup penser à l'extraordinaire Matin Brun.
Une découverte intéressante; une autrice à suivre; c'était son premier roman mais en mars 2020 vient d'en sortir un autre: le panseur de mots, toujours aux éditions du Panseur.
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Je vous préviens, je viens d'avoir un gros coup de coeur pour ce livre et pour la maison d'édition du Panseur d'ailleurs en général, car je vous parlerai d'un autre titre qui va sortir très bientôt !! Il est en effet très rare de tomber sur des récits d'une telle qualité, et j'en ai été agréablement surprise… Avec celui-ci, comme précisé en quatrième de couverture, nous sommes dans la lignée de dystopies telles que 1984 et ce roman m'a effectivement fait penser à Matin brun. Mais il ne s'agit pas que de cela, il s'agit aussi de nous raconter une île, ses habitants et l'impensable qui arrive un beau matin quand soudain tous les chats ont disparu. L'instituteur est dépêché sur le continent pour trouver le fin mot de l'histoire et il revient quelques temps plus tard, en compagnie d'une fonctionnaire bien décidée à faire prendre aux îliens des vessies pour des lanternes. Une manipulation à grande échelle se met alors en place, devant les yeux ébahis du narrateur qui assiste, sidéré, au phénomène. Il faut une force de conviction et beaucoup de courage pour contrer la manipulation quand elle se met en place et quand les mots, le langage, sont utilisés pour brouiller les esprits et changer les idées. Un petit livre, d'une grande force, à s'offrir, offrir et partager largement.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Les chiens ne font pas chats !
Imaginez une île, tous les habitants se connaissent....nous en rencontrons quelques-uns, le poète, le curé, le gardien de phare... Sur cette île chacun a un chat, tous vivent en liberté...Mais un jour, mystérieusement ces chats disparaissent... Que leur est-il arrivé ?
Alors l'administration du continent leur apporte des chiens....et veut à tout prix leur dire et leur faire admettre que ce sont des chats.
Absurde !
Nous avons une expression qui résume bien la situation : "faire prendre des vessies pour des lanternes"....
Un vieux monsieur nous conte l'histoire, l'histoire de ces personnes qui vivaient heureuses avec leurs chats, et qui devront intégrer l'idée que ce sont des chats. Ou au moins dire, même s'ils n'en sont pas intimement convaincus, que ce sont des chats.
Toute la vie de l'île en est bousculée. Ces gens doivent maintenant penser différemment. Penser et parler selon le discours officiel.
Et bien non !
J'ai lu ce conte, cette dystopie, quelques jours avant le confinement Covid 19.
Ce petit livre manie l'incohérence et l'irrationnel, voire le loufoque sans jamais oublier une petite pointe d'absurde, qui m'a rappelé parfois Raymond Devos. Les plus anciens s'en souviennent certainement.
Cette allégorie prend toute son sel avec ce confinement, avec les discours officiels incompris, contestés et rejetés par les opinions, avec ces théories du complot dénoncées sur les réseaux sociaux, avec l'actualité, avec les manifestations réprimées sous toutes les latitudes, ces libertés contenues, ces gens qui perdaient leur liberté d'être".
Tout est fait pour améliorer votre qualité de vie...puisqu'on vous le dit !
Même la couverture est trompeuse...verte ou bleutée selon son inclinaison ou selon les personnes, banale presque en apparence, elle sait, sous un nouveau jour, faire apparaître des mots..
Le titre du livre sur un présentoir, a attiré mon regard et ma main...je ne suis pas trop fan des chats et du mien en particulier, depuis qu'il a pris la fâcheuse habitude de lacérer les papiers peints...
Un petit bonheur....il faut appeler un chat un chat !
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Pourquoi les chats de l’île ont-ils disparu ?

Ils ont été abattus par des agents venus du continent.
Ils ont été capturés par des agents venus du continent.

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