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EAN : 9782490834112
200 pages
Panseur (30/08/2022)
3.13/5   31 notes
Résumé :
D'un côté comme de l'autre, plongez dans deux univers dissemblables et pourtant communs, deux sociétés miroir qui cohabitent sans le savoir et qui se répondent sans le comprendre. L'en-Bas est un monde où la terre n'est qu'un marécage piétiné par des bambous géants. Seuls les enfants agiles et légers peuvent arpenter la vase sans s'y enfoncer et y chasser au risque d'y périr écrasé. Ils courent alors, jusqu'au soir où ils rejoignent les adultes aux orées protectrice... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a l'en-Bas et il y a l'en-Haut.

Il y a un monde où les enfants sont précieux, chéris, entourés de tous les soins, où les adultes attendent leur retour de la chasse en combattant l'Ogre et où les vieillards sont la mémoire des clans. « Tous les enfants possédaient tous les parents de chaque clan. C'était comme ça que le monde courait sous nos pieds. » (p. 13) Et dans ce monde, des géants aux jambes de bambou sont invisibles au-dessus des nuages impénétrables.

Il y a un monde où les enfants sont inutiles et doivent gagner leur place et où les adultes subviennent à tous les besoins, pendant que les Gardiens commettent les pires infamies derrière les murs. « Pour moi, grandir signifiait fuir son enfance désespérément. » (p. 23) Et dans ce monde au-dessus des nuages, il est impossible de garder la tête haute très longtemps, sous le poids du soleil.

Ces deux mondes sont voisins et ne se connaissent pas, mais dans chacun d'eux, la violence prend des formes terribles. En bas comme en haut, les enfants ne comprennent pas les adultes. Dans un monde, il faut tout faire pour rester un enfant et dans l'autre il n'est jamais trop tôt pour devenir adulte. Les narrateurs de chaque univers sont d'anciens enfants qui auraient pu être frères s'ils étaient nés dans le même marais ou sur la même plateforme.

La construction de ce livre est brillante. Ouvrez-le dans le sens que vous voulez et commencez votre lecture, la première et la quatrième de couverture sont identiques. Peut-être découvrirez-vous d'abord l'en-Haut, ou peut-être l'en-Bas... Et quand vous aurez atteint la moitié de l'ouvrage, retournez-le et continuez à lire. Ces deux mondes sont bel et bien réunis dans un même endroit, mais pour toujours inaccessibles l'un à l'autre. Et c'est à vous, lecteur·ice de dresser les échelles ou de tendre les cordes entre eux.

J'aime les livres qui offrent une expérience physique pendant la lecture. Si vous en cherchez également, lisez le papier peint jaune de Charlotte Perkins Gilman, publié chez Tendance négative. Et d'Isabelle Aupy, je vous conseille également le panseur de mots, roman qui joue sur le langage.
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Très original sur la forme (deux histoires pour deux mondes en quinconce, qui à la fois se parallélisent et se rejoignent), et puissant sur le fond : des êtres de la boue d'en bas comme de ceux en équilibre instable d'en haut, on ressent le mal existentiel, la quête impossible de soi, la plénitude inatteignable et le joug d'une barbarie sociale qui, toute différente qu'elle soit d'un monde à l'autre, inscrit la même violence dans les êtres et empêche d'être humain.
Et pourtant, l'amour...

Lu dans le cadre du Prix Libraires en seine 2023, mon préféré pour le moment.
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[Moitié de lecture 🤔]
"Les échassiers" se composent de deux récits, de deux histoires qui se complètent et se répondent : L'En-bas et L'En-Haut.
Je viens de finir L'En-Bas.
Pas de faux suspens. J'adore !
C'est drôle car le style n'a rien à voir mais j'ai eu l'impression de lire "Tristes Tropiques" de Lévi-Strauss ou "Totem et Tabou" de Freud. Un truc profondément primitif, qui remonte autant du fond des âges que du fond des trippes, un truc sur le passé ancien de l'humanité, le passé actuel de chacun.
Il y a à l'évidence ici une dimension mythique qui ébranle et remue, dérange et interroge.
Quant à la plume.... que dire... elle est acérée et poétique, tranchante et belle.
Merci @isabelle_aupy pour ce nouveau morceau de bravoure.
Bon bah... j'attaque L'En-Haut maintenant.
Fraternellement, Jules Pétrichor
PS : Les deux récits sont mis en page dos à dos ; on peut lire le roman dans un sens ou dans l'autre, commencer par L'En-Bas ou par L'En-Haut. Bref... les folles et renversantes @les_editions_du_panseur mettent encore une fois tout sans dessus-dessous.

[L'autre moitié de lecture 🥰]
Après avoir lu L'En-bas (cf post précédent), voilà que je viens de finir L'En-Haut.
Et décidément... j'aime beaucoup.
Je voulais vous raconter, vous décrire, analyser, décortiquer, en espérant pompeusement faire de belles et grandes phrases... j'ai écrit, effacé, écrit, effacé. Je m'avoue vaincu. Peut-être il me faut du temps pour digérer ce récit, en appréhender les profondeurs. Je me contenterai finalement d'une phrase qui, pour moi, a fait écho au célèbre cri d'éléphant-man ("je suis un être hUUUUmain"), quand mes yeux à la fin d'un paragraphe sont tombés sur ces trois petits mots : "tu es un Homme". J'en ai eu des frissons dans les plumes, la chair de poule.
Bon bah... il ne me reste plus qu'à attendre... dis @isabelleaupy, c'est quand le prochain ?
Fraternellement, Jules Pétrichor
Ah oui, j'oubliais... par contre je ne suis pas d'accord avec la fin, faut la changer 🤣🤣🤣.
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Ce livre tête-bêche est très original. Vous avez deux histoires voire trois car le livre peut être lu d'un côté ou de l'autre, ou encore en alternant les chapitres des deux côtés. Soit deux histoires autonomes et interdépendantes publiées par les excellentes éditions du Panseur que j'aime beaucoup.
Pour ma part, j'ai commencé par l'histoire d'En-Haut et c'est d'ailleurs la première partie du livre qu'a écrite l'autrice. Elle a inventé un monde qui n'est pas le nôtre et où les hommes et les femmes survivent. Dans l'En-Haut, le personnage principal est un petit garçon qu'on voit grandir et essayer justement de survivre. Il vit sur une plateforme dans les airs au milieu d'autres enfants abandonnés. Des échassiers chassent des oiseaux pour se nourrir et les déposent sur les plateformes où les gardiens les récupèrent. Les enfants ont peur des gardiens qui sont assimilés à des ogres. Les femmes accouchent et repartent rapidement chasser pour survivre, abandonnant les enfants. Les personnes âgées quand à elles sont aussi abandonnées. Soit vous êtes actif, utile et vous recevez à manger, soit vous devez vous débrouiller pour vivre.
Dans l'En-Bas, on vit au bord des marais. Les enfants sont pris en charge par les adultes. Ils n'ont pas un père et une mère, mais plein de pères et de mères qui s'occupent d'eux. Ce sont les enfants qui chassent, car leur poids plume leur permet de ne pas s'enliser et de traverser les marais. Mais attention, selon l'âge que les adultes donnent aux enfants, ils changent de catégorie et de fonction. Et passé 15 ans, la vie devient beaucoup moins drôle. C'est le moment où l'on rencontre le personnage principal de la deuxième histoire. Là aussi il est question d'un ogre qui terrorise tout le monde bien que personne ne le voit jamais.
A travers ces deux histoires, l'autrice aborde beaucoup de questions sur notre société qui l'animent. Cela peut paraître sombre, mais Isabelle Aupy y a également glissé un message d'espoir. Je lis peu de littérature de l'imaginaire et je pense que ce roman n'est pas à classer dans cette catégorie. Certes il s'agit d'un monde inconnu mais c'est surtout un prétexte pour parler de notre monde où la domination est prégnante, où chacun veut survivre au détriment des autres. J'ai été emportée par l'écriture poétique de l'autrice. Elle utilise beaucoup les métaphores avec notamment la figure de l'ogre. Et au-delà de l'enfance, chacun des personnages principaux vit une histoire d'amour.
Encore un texte unique et original des éditions du Panseur qui rejoint mes étagères pour ma plus grande joie.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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J'aime les romans qui me résistent. Je suis sortie de celui-là inquiète, tourneboulée, charmée.
Lire les Echassiers, c'est accepter de se livrer au vertige, accepter de se perdre dans un texte foisonnant de métaphores, sans personne pour vous donner la main.
Le ton est donné avant même que vous l'ayez ouvert : ce livre n'a pas de sens... sinon celui que vous choisirez de lui donner. Deux récits, publiés en quiconce, l'En-Haut qui fut mon endroit, parce qu'il fallut bien choisir, et l'En-Bas. Deux univers, deux fables, dont les fins se rejoignent. Deux sociétés aux règles étranges et cruelles, deux peuples aux destins figés, où l'on sacrifie les faibles, où l'exigence de survie légitime la monstruosité.
Les uns vivent, perchés, au-dessus des nuages, les autres tentent, à ras du sol, de s'extraire de la boue.
Partout les corps souffrent pour assumer une mission à laquelle seule la tradition donne un sens. On risque sa vie, on humilie les uns, on blesse les autres parce qu'on l'a toujours fait et que personne n'a jamais essayé de faire autrement.
Ce livre sombre m'a parlé de courage, de transmission, de résistance.
Il est un éveilleur de conscience qui contient, comme souvent dans les textes qui comptent, plus de questions que de réponses.
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critiques presse (1)
Syfantasy
16 avril 2024
Les Échassiers, un récit dystopique en deux parties présenté dans un écrin au teint marron mat. Dedans, elle nous parle de deux mondes que tout oppose et réunit à la fois, avec une plume poétique rare.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Incipit de L’En-Bas :
Le truc avec la naissance, c’est qu’on ne choisit pas. Ça nous tombe sur la tête comme les bambous se plantent dans le sol. Ça traverse les nuages et le ciel, et ça vous écrase sans prévenir ni attendre la permission. Naître, c’est un peu pareil il me semble, car j’en ai vu des marmots à peine éclos, on ne leur demandait pas trop leur avis. Les adultes les prenaient, puis les mettaient ailleurs, et ainsi de suite, comme on déplace des cailloux. Ça n’avait pas l’air de déranger les petits : ils étaient là, c’était suffisant.
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Incipit de L’En-Haut :
Je suis né comme tous les autres enfants, pondu au bord d’une plateforme dans un effort qui coûtait très souvent la vie au mères. C’était un événement entouré de solitude : la venue au monde d’un être insignifiant et inutile, une bouche braillarde réclamant d’être remplie quand nous manquions tellement de nourriture. Pourtant, il a bien fallu un élan de pitié pour le minuscule tas de chair que j’étais, à moins que ce ne fût un quelconque instinct de survivance de l’espèce. Toujours est-il que je suis en vie, c’est donc que ma mère, ou quelqu’un d’autre, a fait taire mes cris en apaisant mon ventre.
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Oublier, ça évite de se torturer avec ce qu'on ne possède plus.
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« Pour moi, grandir signifiait fuir son enfance désespérément. » (p. 23)
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« Tous les enfants possédaient tous les parents de chaque clan. C’était comme ça que le monde courait sous nos pieds. » (p. 13)
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