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Le hasard joue souvent pour moi des airs entrainants, et je me laisse guider au gré du vent et de la vie.
Paul Auster se trouve régulièrement sur mon chemin, et sa musique, si elle m'est toujours agréable, ne m'a pas entièrement convaincue ici.

Nashe, son héros, est jeune encore, et se retrouve seul suite aux aléas de l'amour, quoiqu'il laisse une petite fille de 2 ans à la garde de sa soeur. Il quitte son métier et roule, roule, roule. Son esprit s'évade au rythme des kilomètres, d'autant plus qu'un héritage opportun lui permet de ne pas être stoppé par des contingences matérielles. Un jour, il rencontre un tout jeune gars, Pozzi, joueur de poker professionnel, et un enchainement de circonstances où le hasard n'a plus trop sa place le fera assister à une partie mémorable entre Pozzi et 2 hommes très bizarres et surtout très riches. Cette partie va porter à conséquence, ô combien!

La musique du hasard est lancée. Rythme assez lent, musique atonale : je ne vois pas toujours où Auster veut en venir. Quelques airs sont lancés, d'autres avortent. Bizarre, tout ça. Je suis assez déconcertée, quoique j'apprécie quand même la réflexion qui sous-tend l'ensemble, sur le sens de la vie.

Que faisons-nous dans cette existence ? Sommes-nous les jouets du destin ou pouvons-nous en tenir les rênes ? Sommes-nous responsables ?
Paul Auster est le compositeur d'une oeuvre multiple mais toujours guidée par le désir de nous faire réfléchir.
Sa musique, ici, a été un peu déconcertante, mais comme toujours attirante.

3,5/5

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Très loin de mes sentiers de lecture habituels, je découvre Paul Auster et "La Musique du hasard" grâce à une critique de rabanne que je remercie en passant, un court billet tout en ressenti qui a su me convaincre.
L'économie de mots, c'est ce qui m'a tout de suite frappé dans ce récit, chaque mot porte, chaque phrase est d'une précision chirurgicale, on se retrouve très vite aspiré sans espoir de retour dans cette histoire.
Très vite je me suis demandé où nous emmenait l'auteur, je me suis demandé pourquoi les questionnements de Jim Nashe pouvaient être passionnants à ce point, une spirale de mots et de réflexions d'une clarté évidente, un reflet de nos propre pensées d'une certaine façon, peut-être pour cette raison en fait.
Difficile de parler du contexte sans en dire trop, j'ai eu la sensation d'alterner entre réalité et fiction, entre le plausible et l'improbable, entre la raison et la folie, ceci accentué par un suspense parfois étouffant, car bien qu'il ne s'agisse pas d'un thriller, il y a une tension permanente dans cette histoire qui va nous faire attendre le tout dernier paragraphe pour nous libérer.
Je ne me risquerai pas à classer ce roman pour toutes les raisons évoquées plus haut, j'ai adoré ce moment de lecture, tout simplement.
Clin d'oeil à Babélio avec cette "musique du hasard", c'est une suite de clics d'une critique à l'autre et d'une suggestion du genre "vous aimez ce livre ?" qui m'aura amené là "par hasard".
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Nashe, un jeune type du début trentaine, reçoit un héritage après une rupture. Début intéressant. Libre comme l'air et riche, il se met à voyager sur les routes américaines. Encore mieux, j'adore les «road… book ?». Puis, il rencontre un autre type, plus jeune, autour dix-huit ou vingt ans. Pozzi qu'il s'appelle, un as du poker. Haha ! Mystérieux, ça pique ma curiosité.

La musique du hasard semble avoir tous les ingrédients d'un roman captivant où tout est possible. Je ne pouvais que l'aimer. Surtout que le roman a été écrit par le grand Paul Auster lui-même !

Alors que les folles dépenses continuent et que l'argent de Nashe s'amenuise, Pozzi propose de renflouer les coffres avec une partie de poker qu'il est convaincu de pouvoir gagner. Pourquoi pas ? Jusqu'à ce point, le hasard semble avoir joué en leur faveur. Toutefois, les choses ne tournent pas comme prévu et le duo doit alors rembourser une dette importante. Et leurs créanciers ont des idées originales pour la leur faire rembourser.

Malheureusement, c'est là que j'ai décroché. Pas parce que c'est mauvais ni que c'est mal écrit, non ! Comment cela pourrait-il être, avec Paul Auster ? C'est que je trouvais cela trop invraisemblable, trop absurde, trop dingue. Certains diront que c'est la force du roman. Question de goût, je suppose.

Conséquemment, toutes les qualités de l'oeuvre et la pertinence des thèmes abordés (pente fatale, questionnement philosophique, folie), je n'arrivais à m'y attarder. Dommages…
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Première incursion chez Paul Auster (eh oui, j'ai des lacunes classiques…) et grand plaisir de lecture avec La musique du hasard, traduit par Christine le Boeuf.

Qui n'a pas rêvé de se réveiller riche un matin, sous le coup du hasard ? C'est réellement arrivé à John Nashe, jeune écorché de l'amour et de la vie, à la suite d'un héritage. À Stone et à Flower, les frangins lourdauds, sous le coup d'un billet de loterie gagnant. Et même à Jack Pozzi, joueur professionnel de poker, certains soirs par le passé où les cartes rigolaient.

Tous ceux-là vont se croiser et écouter différemment la petite musique du hasard. Nashe décide de laisser filer sa vie et de confier à sa voiture, à la route et aux opportunités le soin de le guider jusqu'à épuisement de ses ressources. Pozzi a vu sa chance tourner et compte sur le gros coup pour se refaire. Stone et Flower manipulent ce qui leur passe à proximité, allant jusqu'à construire la maquette de leur vie et de ce qu'il s'y passe.

Le hasard sourit, le hasard passe, le hasard te retourne et t'explose… Dans les pas de Nashe, Paul Auster nous embarque dans une lente balade métaphorique aux rebondissements distillés, qui vire peu à peu au bad-trip de haut vol, celui qu'on ne voit pas venir mais qui te saisit et te tient en haleine jusqu'à la dernière page.

Si le livre peut parfois sembler partir dans tous les sens, il n'en est rien, tellement Auster maîtrise son vagabondage, dans une langue simple et fluide, où il multiplie les pistes de réflexions, qu'il laisse ouvertes à notre imagination. Première incursion réussie donc – merci Bono – qui en appelle une autre rapidement.
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Chez Paul Auster, on reconnaît tout de suite sa patte, disons sa plume: un mec paumé, tombé au plus bas - ruiné, convalescent, ayant tout abandonné, bref, au pied du mur, à quelques pas seulement de la déchéance la plus complète, de la chute sans fin. En quelques lignes, il nous révèle la situation du personnage; ensuite, à nous d'imaginer comment il va bien pouvoir se tirer de là, mais peine perdue: l'imagination de Paul Auster est si riche, ses intrigues à la fois si raffinées et si complexes, que je défie quiconque d'imaginer la fin.

Voici donc Nashe, pompier et père d'une petite fille, se retrouvant tout d'un coup avec une considérable somme d'argent, héritée de son père qu'il connaît à peine. il plaque tout, prend sa voiture, et pendant un an, roule, roule roule, traverse les Etats-Unis en long et en travers, sans quasiment jamais poser le pied au sol.
L'argent s'écoule. Il ne reste plus que quelques billets. Plus de travail, plus de femme, une soeur qui s'occupe de sa fille. Et un sentiment d'échec.
C'est ici que commence le roman. Nashe rencontre un jeune auto-stoppeur. le hasard. Mais Nashe joue sa vie à pile ou face avec ce jeune homme, hasard toujours qui va l'amener tout droit en enfer.

Un livre sombre dans lequel la vie des personnages est soumis, sans cesse, au choix que l'on fait, à la route qu'on décide de suivre ou de quitter. thème cher à Auster.
Nashe y rencontre des personnages hors du commun, inimaginables et des situations complètement irréalistes, si elles n'avaient pas ce caractère si convaincant. On y croit, on est, finalement, à peine en deça du possible, du probable.

Encore un roman de Paul Auster envoûtant mais bien sombre...
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Dans le roman que j'ai lu juste après celui-là, il est dit en substance à un moment que la vie est un entonnoir dans lequel les champs de possibles s'amenuisent à mesure que l'on descend vers le goulot, et qu'autant certains souffrent de ce resserrement des libertés autant d'autres se satisfont pleinement des options limitées qui leur sont imposées une fois enfermés dans le goulot.

Il pourrait s'agir de cela pour Jim, le héros de ce roman. Ou pas? Après tout nous sommes chez Auster, le maître des questions ouvertes.
Une séparation douloureuse et un héritage inattendu ont jeté Jim sur les routes américaines, parcourant au hasard pendant des mois tout le continent jusqu'à sa rencontre avec le jeune Jack. Hasard encore, ils se lancent dans une de ces parties de cartes hallucinées propres à sceller un destin et là, les options se referment..

Voilà un Auster épatant, au récit cadencé et hors normes dans lequel j'ai trouvé des accents de Donald Westlake, assez vertigineux également, où l'on oscille constamment entre euphorie du hasard et confort des contingences.
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Dans mon nouveau voyage en Austerie, je dois dire que j'ai été un peu moins enthousiasmé par ce roman que par Moon Palace que j'ai lu juste avant.

La musique du hasard, c'est celle qui mène le héros, Jim Nashe, tout au long de ce roman.
Jim, c'est un pompier abandonné par sa femme et qui, du fait de son métier, ne peut s'occuper de sa fille et la confie à sa soeur. Après avoir hérité une somme confortable d'un père qu'il n'avait presque pas connu, il démissionne de son emploi de pompier et fonce à tombeau ouvert dans une sorte de processus de perdition, une aventure sans limites qui le mène à parcourir, en voiture et sans but précis, la totalité des Etats-Unis. Et ainsi, Jim dilapide une grande partie de son héritage.
La rencontre avec un jeune et brillant joueur de poker Jack Pozzi, va l'amener à lui demander de jouer le reste de son argent, (et même plus, sa voiture) dans une confrontation avec deux étranges et richissimes personnages.
La partie sera perdue et les deux compères devront édifier un mur pour payer leur dette de jeu.
Je ne dévoile pas la fin, mais, comme dans une tragédie grecque, confronté à la cruauté de situations inexplicables, le héros embrassera son destin implacable et aveugle.

Comme toujours chez Auster, l'écriture est fluide, et le rythme parfait.
Et aussi, le héros est plus complexe que ce que j'ai resumé.
Mais, au total, cela manque un peu de consistance et de subtilité.
En particulier j'ai eu un peu de mal à adhérer à l'histoire de ces deux richissimes gagnants du loto, leur maison, leur projet d'édifier un mur.

Néanmoins, ce roman reste riche de beaucoup de thèmes chers à l'auteur: la quête d'identité et la question du père, la richesse comme source de comportements absurdes, le sens de la vie ou plutôt l'absence de sens qui pousse au désespoir et à l'auto-destruction, et aussi l'art, ici la musique, qui peut apporter réconfort et sens à la vie.
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C'est le livre d'un désespoir silencieux qui ne dit pas son nom. Plus rien n'a d'importance aux yeux de Jim Nash même lorsque le sort le désigne en tant qu'héritier testamentaire d'un père qu'il n'a pas connu. Trop tard pour changer son destin et lui rendre la garde de sa petite-fille de deux ans qu'il a dû confier à sa soeur ! Il s'achète une belle voiture, part sur les routes sans l'ombre d'une destination, et le hasard, sous l'aiguillon d'un instinct altruiste, l'amène à prendre en stop un jeune homme cabossé, Jack Pozzi, joueur de poker qui vient de se faire tabasser après une défaite. Jim Nash lui offrira sa revanche misant ses derniers sous pour qu'il se refasse dans une partie de poker avec deux nouveaux riches ; des gens pour le moins étranges et machiavéliques. La suite est terrible... On suit leurs tribulations avec fébrilité, espérant qu'un revers du destin permette à ses deux écorchée vifs de s'en sortir, ému par cette belle amitié qui lie les deux compagnons d'infortune…
On ne peut s'empêcher d'y voir la métaphore d'une vie bien trop souvent vidée de son sens, et qui paradoxalement en reprend un, malgré tout, dès que cette vilaine solitude est rompue...
Un suspense haletant, et tout l'art d‘un Paul Auster qui donne vie et corps à ses personnages d'une façon magistrale.
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Nashe mène une petite vie tranquille comme pompier à Boston. Rien de particulièrement excitant, mais pouvoir se lever chaque matin avec la conviction de faire quelque chose d'utile, ça n'a pas de prix. Aussi, l'héritage colossal que lui laisse un père qu'il n'a pratiquement pas connu détruit son équilibre : s'il lui est impossible de continuer à vivre comme si rien ne s'était passé, il n'a pas le moindre objectif en vue.

Nashe part alors sur les routes, et sillonne l'Amérique en se disant qu'un but dans la vie va bien finir par lui tomber dessus. Mais les kilomètres s'enchaînent, l'argent fond, et notre ex-pompier se sent toujours aussi désorienté. Jusqu'à tomber un jour sur Pozzi, joueur de poker de génie mais complètement fauché. Nashe décide de lui confier l'intégralité de son argent pour l'aider à participer à une partie de poker organisée par deux milliardaires.

La structure du roman reflète très bien l'esprit des personnages, qui prennent la plupart de leurs décisions sur un coup de tête, sans pouvoir les expliquer après. de même, on a des ruptures assez brutales dans le récit, des changements de direction abruptes qui surprennent beaucoup. J'ai parfois eu l'impression de lire une série de nouvelles collées les unes aux autres, mais malgré tout l'ensemble tient bien la route, et à la fin du roman la progression du héros principal fait sens.

Les romans d'Auster me laissent toujours la même impression : un mélange de fascination pour les personnages, mêlée à un léger malaise et une certaine angoisse.
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Le hasard joue sa partition dès lors que l'on se fuit.

Jim Nashe, qui vient d'hériter de deux cent mille dollars d'un père méconnu, quitte son travail, achète une voiture et dépose sa fille chez sa soeur. Désormais sans attache, il s'en va sillonner les routes de l'Amérique, errant sans destination au gré des circonstances et des choix que le hasard lui impose.

« Nashe n'avait aucun projet particulier. Tout au plus envisageait-il de se laisser flotter pendant un certain temps, de voyager d'un endroit à l'autre et de voir ce qu'il arriverait. Il pensait qu'au bout de quelques mois il en aurait assez et qu'il s'appliquerait alors à décider ce qu'il devait faire. Mais deux mois s'écoulèrent, et il n'était toujours pas disposé à s'arrêter. Il s'était épris peu à peu de cette nouvelle vie de liberté et d'irresponsabilité, et, dès lors, il n'y avait plus de raisons d'en changer. »

L'argent presque entièrement dilapidé, le destin le met sur la route de Jack Pozzi, un jeune as du poker avec qui il décide de miser le restant de sa fortune dans une partie gagnée d'avance selon le jeune homme. Mais ce all-in ne se déroule pas comme prévu et la vie de Jim Nashe bascule : sa fuite sans but vers des horizons sans fins prend le chemin d'un mur immense. Pour autant, Nashe ne change en rien son attitude : sur les routes américaines, sa liberté illusoire le laisse à la merci des événements du hasard auquel il se soumet volontiers ; de même, isolé du reste du monde après la partie de poker, il s'acquitte docilement et passivement d'un travail ingrat et dénué de sens. A aucun moment Nashe ne s'implique dans sa propre vie. Ses seules responsabilités, il les prend pour les autres, notamment le jeune Pozzi qu'il place sous sa protection.

« du moment qu'un homme commence à se reconnaître dans un autre, il ne peut plus considérer cet autre comme un étranger. Qu'il le veuille ou non, un lien existe. »

Dans cette histoire narrée à la perfection, Paul Auster explore la manière dont son personnage principal – solitude livrée au hasard – poursuit malgré lui une quête existentielle qui va le mener au plus profond de lui-même.

Être libre mais n'en rien faire ou échanger sa liberté contre un projet dépourvu de sens ? Dans les deux cas, l'auteur américain souligne l'absurdité et l'impasse d'une existence en proie à la fatalité.
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