J'ai lu ce roman à mon entrée en seconde (il s'agissait du rare conseil de lecture de mes professeurs que j'ai suivi) et je viens de relire des années après ce livre. Ce livre avait réussi à me laisser une impression étrange malgré toutes ces années : celle d'un livre où toutes les histoires se mêlaient et qui laisse un fort sentiment de perplexité.
Voici mon avis après cette deuxième lecture : après la lecture de Cité de Verre, j'ai été assez déçu par le début de la trilogie. J'avais l'impression que
Paul Auster se mettait en scène. En effet, on cherche au début de ce roman un détective portant le nom de
Paul Auster et plus tard on rencontre un écrivain nommé
Paul Auster vivant avec une certaine Siri... de plus, j'ai trouvé qu'il cherchait à en faire trop : le long discours perturbé de Peter Stillman fils, une page entière constitué d'indications géographiques sur un parcours dans New-York, le résumé du livre en une demie-page (pour expliquer comment il a réussi à nous tenir en haleine avec pas grand chose)... Par ailleurs, j'ai trouvé qu'il avait recourt un peu trop souvent à des astuces narratives ressemblant à cela "Il ne s'en rendait pas compte maintenant mais tout cela aurait de graves conséquences". A la fin de ce roman, j'étais assez déçu.
Je me suis quand même lancé dans la suite de la trilogie (car la notion de mélange des histoires de mon souvenir de lecteur m'intriguait). J'ai retrouvé dans une bien moindre mesure le style lourd dans ce second roman, l'astuce des noms des personnages grâce à des couleurs m'a plu et l'enquête du détective privé m'a paru intéressante bien qu'un peu simple.
Le dernier roman m'a paru le plus intéressant (mais il ne l'est aussi que grâce aux deux premiers), on retrouve énormément de références aux deux premiers romans (qui sont même cités explicitement par le narrateur !) et ce dernier roman rend l'ensemble inoubliable des années après.
On retrouve beaucoup de thèmes communs entre les différents romans (en dehors des noms de personnages) : les détectives privés, les écrivains, le recours à des anecdotes (sont-elles vraies ?) souvent intéressantes et dont on voudrait qu'elles soient vraies.
J'ai plusieurs regrets sur l'édition de ce livre (j'ai une édition Babel des années 2000) : la préface et la lecture postface ne sont pas mentionnés en couverture ni quatrième de couverture et, encore plus grave, les personnes ayant réalisées ces documents me sont totalement inconnues et j'aurais bien aimé qu'on m'explique qui elles sont et comment elles sont liés à
Paul Auster. Par ailleurs, la traduction m'a paru à quelques moments légèrement bizarre : l'emploi du mot relation (dans son sens "action de relater") m'a choqué, certains passages m'ont paru en contradiction avec le reste de la traduction.
Néanmoins, il s'agit d'une expérience littéraire très intéressante.