D'abord, c'est bien écrit. Plus au début qu'à la fin, ou plutôt : c'est plus visible dans les premières pages qu'après. Il y a, dès l'entame, une façon de cogner les mots et les idées pour rendre évidentes des images et des sonorités que je n'avais pourtant jamais lues ou entendues :
C'était l'Année des Feux de Pierre, les vignes appelaient l'eau de tous leurs raisins, l'été n'en finissait plus de rogner l'automne.
Je ne sais pas vous, mais ça me parle plus que « C'était un été chaud, sec et long». Mais bon, c'est personnel, j'aime quand ça chante et qu'il y a de la musique en plus des mots. Je ne suis pas certain que
Ayerdhal apprécie qu'on s'arrête juste au côté décoratif de sa langue. D'ailleurs il glisse lui-même vers du plus descriptif, plus efficace, quand l'histoire et les idées prennent le dessus.
...
Un peu comme un programme politique qui comparerait le modèle et sa réalisation. En prenant les virages au bon moment, et trouvant aussi les bonnes personnes pour relayer le message et mettre les idées en actes, on ne se fabrique peut-être pas la société idéale mais un truc qui donne confort et sécurité à tous et laisse ses chances à chacun. Jusqu'au moment où…
Je ne vais pas vous raconter la fin, juste vous dire ce que j'en pense : même si
Ayerdhal ne pouvait pas finir son livre autrement, ce qu'il décrit vaut le coup d'être tenté. Peut-être pas en s'enclavant au sommet d'une colline, mais au moins entre nous, en cherchant à élargir ce « nous » le plus possible. Moi, j'aimerais bien. D'ailleurs, on a déjà commencé, non ?
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