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EAN : 9782846264921
523 pages
Au Diable Vauvert (28/03/2013)
  Existe en édition audio
3.61/5   132 notes
Résumé :
Mis à la retraite sur requête du bureau ovale, le général de division Geoff Tyler se voit proposer par l'ancien secrétaire général des Nations Unies de prendre la tête d’une armée privée financée par des célébrités de toutes obédiences.
Objectif : renverser le dictateur d’un État africain et permettre la tenue d’élections en bonne et due forme. Ses moyens : l’argent n’est pas un problème. Son effectif : un encadrement d’une centaine de professionnels et 10 00... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (48) Voir plus Ajouter une critique
3,61

sur 132 notes
Ayerdhal est un type bien. Son humanité transparait à chaque page de ce "Rainbow warriors". Sa pertinence et son intelligence également.

Pourtant le point de départ du roman (une armée essentiellement composée de LGBT qui va libérer un pays africain d'une cruelle dictature) était casse-gueule et pouvait faire craindre le pire. Mais Ayerdhal évite toutes les facilités et tous les écueils. Son roman est un divertissement de haute volée, mais pas que. A travers un récit distrayant très bien mené, mêlant efficacement action et espionnage, Ayerdhal fait passer des idées intéressantes sur des sujets importants et très actuels. Il ne se contente pas de se reposer sur son concept de départ, original et audacieux, il va bien plus loin, proposant un véritable récit de politique-fiction pertinent et finalement, étrangement, crédible. A partir de son postulat de départ, Ayerdhal va au bout de sa réflexion et examine tous les prolongements de son "et si...".

Le monde politico-financier ne sort pas grandi de cette aventure, le propos de l'auteur à leur encontre est féroce. En revanche, le regard qu'il porte sur les Humains est plein d'amour et d'empathie. Si l'action est au départ prédominante, peu à peu le récit gagne en émotion. Et ce, grâce à des personnages bien campés. Ils sont trop nombreux, et c'est là le défaut du livre, on s'y perd parfois un peu. Mais qu'importe, certains protagonistes sont tellement attachants qu'on oublie vite ce défaut. On se raccroche à Jean-No, Pilar, Tyler, Andrea et les autres. Ces personnages, on les suit avec un grand plaisir. On a peur pour eux, on sourit avec eux, on s'indigne comme eux, on aime avec eux, on grandit avec eux. Ils sont plus que des personnages, ils sont vivants et offrent des passages mémorables, que ce soit dans les séquences d'action (les exploits de Pilar sont jouissifs) ou dans les séquences plus intimistes (la scène de l'enterrement est bouleversante et j'ai eu grand peine à retenir mes larmes).

En bref, un très bon roman efficace et divertissant tout en étant émouvant et intelligent. Un livre qui me donne envie de poursuivre encore la découverte de cet auteur qui, en plus d'être talentueux, semble être un homme bon, noble de coeur.
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Grosse baffe avec ce livre tant le challenge était osé! Constituer une armée de soldat(e)s issu(e)s des LGBT pour délivrer un état aux mains d'une dictature sanglante qui a zéro tolérance pour les gens classés "différents", et faire face à plusieurs tentatives de renversements par la force, et notamment un putsch mené par une Société Privée Militaire financée par des multinationales soucieuses de reprendre leur terrain de jeux économiques et remettre la main sur les ressources de cet état. Bizarre, ça me rappelle quelque chose!
On y trouve de tout dans ce récit : Géostratégie internationale, économie politique, statégie militaire, diplomatie internationale, mais également quelques aspects intéressants de la culture africaine. Il y est aussi beaucoup question de tolérance et aussi d'amour et c'est ce qui rend ce bouquin fort sympathique car sans jamais tomber dans la caricature, l'auteur nous amène à nous attacher à ces héroïnes et héros avec lesquel(le)s à ce récit.
Un seul écueil : il y a un peu trop de personnages et, à certains moments, il est difficile de s'y retrouver et de se souvenir qui fait quoi.
Il n'empêche que, happés par cette histoire, il est difficile parfois de poser son bouquin;
Un roman que je recommande vivement!
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Très surprenant. Magnifiquement riche et réussi, une fois la prémisse acceptée.

Publié en avril 2013, trois ans après « Résurgences » et neuf ans après « Transparences », « Rainbow Warriors » ajoute une nouvelle dimension surprenante à la palette déjà bien fournie, entre science-fiction et thriller, d'Ayerdhal.

D'emblée, le propos, tel que présenté par la quatrième de couverture ou par les brèves parues de ci de là, peut laisser légèrement incrédule : pour envahir et remodeler une dictature africaine particulièrement cruelle et corrompue, réputée notamment pour ses lois spécialement iniques en matière d'orientations sexuelles, et en faire ainsi un « exemple » à la face du monde, un informel mouvement clandestin à grande échelle, conduit par un ex-secrétaire général des Nations Unies très progressiste et droit-de-l'hommiste, abondamment financé par un club de milliardaires plus ou moins atypiques, recrute un brillant général américain en retraite et un staff d'une centaine de militaires professionnels, pour encadrer une armée (enfin, plutôt une division ou une très grosse brigade, donc) de 10 000 volontaires… lesbiennes, gays, bis et trans (LGBT).

Je dois donc avouer que, plein de curiosité, je m'attendais, les préjugés (littéraires ou autres) étant ce qu'ils sont, à un roman usant abondamment de la farce comme procédé, quelque part entre « M.A.S.H. » et « Priscilla folle du désert ». Colossale erreur de ma part ! Si l'humour est éminemment présent (notamment dans de nombreux très savoureux dialogues « sur le terrain » entre ces militaires d'un genre en apparence particulier), ces 500 pages d'une grande densité de récit et de réflexion livrent en réalité un techno-thriller politique de très grande qualité…

Techno-thriller en effet, sans aucun doute, tant le réalisme des intrications militaires, politiques, tactiques et humaines n'a rien à envier à des praticiens chevronnés spécialistes du genre tels Larry Bond (son emblématique « Red Phoenix », ou son « Tempête rouge » co-écrit avec Tom Clancy, bien avant que celui-ci ne se mue en prêcheur conservateur) ou Harold Coyle (dont le « Team Yankee » reste un modèle du genre). Mais bien au-delà des technicités impeccables ici mises en oeuvre, cette dimension de « Rainbow Warriors » frappe par la profondeur et l'intelligence de sa mise en scène de l'imagination et de la motivation au combat, et de son influence sur les résultats atteignables, sujet que des théoriciens militaires contemporains pointus comme l'Israélien Naveh, ou les Américains rédacteurs du surprenant « Warfighting » de l'US Marine Corps, sont bien loin d'avoir épuisé… Sujet qui résonne aussi bien entendu avec la « trilogie magique » compétence / confiance / signification que les théoriciens les moins conventionnels du management actuel s'échinent à approcher dans un contexte capitaliste qui y est – en réalité – impropre. Et qu'une cause telle celle inventée ici par Ayerdhal permet justement de déployer dans sa plénitude, sans idéalisme mal placé.

Livre politique, de manière encore plus essentielle, par toutes les questions qu'il agence avec habileté dans la trame de l'aventure : motivations philanthropiques d'ultra-riches atypiques et ultima ratio de leur engagement, complexité des motivations et absence d'innocence des « maîtres des réseaux » informatiques et électroniques, conflits d'intérêts entre visées théoriquement démocratiques des nations et appétits financiers des acteurs économiques, qui de nos jours n'ont à se dissimuler que bien faiblement (avec à leur disposition toutes les ressources des puissants storytellings destinés aux opinions publiques), différence profonde, qualitative, technique et humaine entre conquérir le pouvoir et le faire vivre, surtout dignement et en cohérence avec les visées affichées (éternelle question ayant fait chuter à terme, dans l'histoire, nombre de vainqueurs militaires, qu'ils aient été impérialistes ou révolutionnaires…). Une richesse et une force thématiques qui ne quitteront pas le lecteur, de la première à la dernière page…

On peut, on doit aussi noter au passage qu'en tant que roman « sur » les LGBT (même si je considère qu'il ne s'agit pas du véritable propos ici), « Rainbow Warriors » se positionne largement, en termes de sensibilité et de finesse, aux côtés de ces petits monuments que sont, en SF, le « China Mountain Zhang » de Maureen McHugh et le « Slow River » de Nicola Griffith.

Une réussite indéniable, donc, même si elle peut, nettement, surprendre le lecteur, car cette galerie de personnages occidentaux et africains, singulièrement profonde et humaine, et le récit à la fois très détaillé et très fluide de leurs péripéties, demande de la vigilance pour être pleinement appréciée, et mobilise beaucoup de ressources disponibles en questionnement intime, philosophique et politique, sous son vernis initial de légèreté farceuse. Un grand roman, qui pourrait faire curieusement date, à mon humble avis.
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En Résumé : J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman percutant qui nous offre une histoire efficace et critique sur pas mal de sujet d'actualité. le début peut paraître un peu lent, mais une fois l'histoire posée et les personnages présentés on a du mal à lâcher le livre qui offre un rythme haletant à travers cette révolution. Un roman qui amène le lecteur à réfléchir sur des sujets divers et d'actualité que sont les multinationales, l'influence des pays riches, l'acceptation des autres ou encore la géopolitique. Les personnages sont vraiment attachant et soignés et se révèlent denses et attachants, je reproche juste le fait qu'il y en ait énormément, ce qui fait que parfois je me suis légèrement perdu dans qui est qui. La plume de l'auteur se révèle toujours aussi incisive et nous plonge facilement dans une histoire percutante qui nous fait traverser un panel d'émotion du rire aux larmes en passant par la camaraderie et la souffrance. Au final un roman efficace qui mérite, je pense, d'être découvert, au moins pour son message.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Rainbow Warriors est un roman hybride, un croisement improbable. Hybride oui, et pourtant c'est exactement le mot que je ne devrais pas utiliser dans ce cas, vu le sujet. Inclassable serait plutôt le bon terme. Salutaire également (mais on va en reparler).

Il fallait être sacrément gonflé pour ne serait-ce qu'imaginer une telle histoire. Rien que cette créativité initiale, ça relève du génie ! Une armé exclusivement de LGBT (Lesbien, Gay, Bi, Trans), avec à sa tête un Général bourré de testostérones, il fallait oser !

Mais tenir dans les mains un sujet original et fort ne donne pas pour autant un bon roman. Comment, avec un sujet aussi étonnant, faire tenir l'édifice en place ? Et c'est là qu'Ayerdhal fait montre de tout son talent, un immense talent.

Parce que cette histoire est bien ce qu'on pouvait imaginer en lisant le résumé, mais est pourtant bien davantage encore.

Rainbow Warriors est un roman qui traite de faits de société, un roman géo-politique, un roman d'action, un roman à suspense, un roman de réflexion, un roman de divertissement. Un roman salutaire surtout, je l'ai dit.

Sous couvert d'un divertissement d'excellente facture, Ayerdhal fait passer des messages. Qu'on y adhère ou non, il faut reconnaître qu'il le fait avec une réelle intelligence et sans aucun manichéisme.

Pour ma part, ça tombe bien, son (ses) message(s) résonne(nt) au plus profond de mon être : tolérance envers les minorités, pillage des ressources du continent africain, critiques constructives des pseudo démocraties africaines et occidentales et des milieux financiers, médiatiques et de pouvoir.

Des sujets brûlants d'actualité que l'auteur intègre brillamment dans un techno-thriller qui par moment de déparerait pas dans l'oeuvre d'un Tom Clancy (sans doute l'une des choses les plus étonnantes de ce roman protéiforme).

Les personnages sont nombreux (trop à mon goût et c'est le reproche unique que je ferais à ce roman, on s'y perd parfois), mais certains sont mémorables. Ils ont tous leur part d'ombre, mais Ayerdhal met en avant (au delà des fortes individualités) de vraies valeurs (à l'image de cette fin magnifique).

Quant à l'écriture, elle est sacrément maîtrisée, alerte, teintée d'humour, émouvante, prenante. Une plume au service de cette histoire distrayante et profonde, sans doute utopique, mais au message salutaire (quand un mot est important, autant le répéter à l'envie).
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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critiques presse (4)
Telerama
26 juin 2013
Le plaisir de lecture ne tient pas seulement à l'humour et au brio du récit. Ayerdhal interroge certains comportements néocolonialistes et l'ambiguïté du droit d'ingérence. Bref, c'est sérieux. Mais pas sérieusement.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
14 juin 2013
Dans son nouveau roman, Ayerdhal envoie une armée de gays et de lesbiennes à l'assaut d'un dictateur. Et brise un tabou. Passionnant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeSoir
15 mai 2013
C’est cette action militaire qu’Ayerdhal raconte, avec efficacité, ardeur, talent et un certain humour, si bien qu’on a envie d’y croire, qu’on espère que cette armée va réussir sa mission, et sans faire de casse parmi ses rangs, tant on est attaché aux personnages plus vivants que nature que l’auteur a mis en scène.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LePoint
22 avril 2013
Un livre totalement satellisé, aussi loufoque qu'impertinent, pour qui accepte de suivre un casting de vedettes internationales dans des tribulations invraisemblables.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
C'était en Amérique centrale, lors d'une de ces guerres que les livres d'histoire ne nomment pas, dans laquelle le Pentagone tait que des soldats américains étaient engagés, dont les médias n'ont jamais dit que la plupart d'entre eux ne sont pas revenus. Ce n'est pas que personne ne sait, c'est que personne ne veut savoir.
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Ce qui s'est passé se reproduira, encore et encore, car un abcès ne guérit pas si on n'enlève pas le grain de sable qui l'a provoqué.
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Vous m'entendez, fils de putes? Tant que je suis vivant, je vous interdis de clamser! Et je jure que j'irai cracher sur la tombe de tous ceux qui lâcheront la rampe!

Dans les heures qui ont suivi, sur trente quatre, vingt six sont tombés. Les nuits autres sont morts dans des échauffourées, sous d'autres commandements, mais il crache aussi sur leur tombe, par respect.
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- Tes... hommes ?
Angie a hésité parce que la moitié des volleyeurs sont des femmes. Cela n'a pas échappé à Andréa.
- C'est le terme consacré dans toutes les armées du monde. Il n'a jamais été aussi inapproprié que dans la nôtre. D'ailleurs, nous sommes nombreux à l'éviter. Entre les lesbiennes qui se la jouent "je suis ton homme" et les gays qui se donnent du "les filles", on ne sait plus très bien qui est quoi et on s'en fout complètement.
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Baako a développé son plan de campagne, Geoff l'a retouché. Au fond de lui-même, il a dû admettre qu'il était impressionné. Ca ne l'a pas empêché d'ajouter diverses précautions un brin vicieuses, manière de renforcer d'une ou deux décimales chaque certitude. Tout ce qui peut merder va merder, tout ce qui ne le peut pas aussi. Mais il n'y a pas de raison de faciliter la tâche aux jeteurs de mauvais sorts.
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Videos de Ayerdhal (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Ayerdhal
Extrait de la conférence "Scintillements! Hommage à Ayerdhal, maître de la SF et du thriller" aux Imaginales 2019.
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