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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Les Indes fourbes ou « une seconde partie de l'Histoire de la vie de l'aventurier nommé don Pablos de Ségovie, vagabond exemplaire et miroir des filous ; inspirée de la première, telle qu'en son temps la narra don Francisco Gomez de Quevedo Y Villegas, chevalier de l'ordre de Saint Jacques et seigneur de Juan Abad,» est écrit sur la première de couverture, oeuvre publiée en 1626. le ton est donné.

Fabuleux, épique, truculent, foisonnant, passionnant, magnifique ! Don Pablos de Ségovie est venu au monde dans un milieu très pauvre d'Espagne. ll embarque pour les « Indes » afin d'y trouver fortune.

On va suivre ses aventures rocambolesques et majestueuses, on va frémir, être horrifié, se gausser, se réjouir, tout à la fois à la lecture de cette BD. Je ne connaissais pas Ayroles, mais le scénario est époustouflant.

Et que dire du graphisme qui est superbe, précis, flamboyant. Mais comment pourrait-il en être autrement puisque GUARNIDO n'est autre que le dessinateur de Blacksad ? (série que je vous recommande également si vous ne les avez pas encore lu).

Bref, un très bon moment de lecture. C'est bientôt Noël, et cette BD est une très bonne idée de cadeau ! A vous de voir.
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Truculence, érudition, . le scénario n'est pas simple, je me suis un peu perdue parfois dans les hidalgos et les gueux. Prendre le temps de lire les images tout autant que le texte car l'histoire se perd dans des circonvolutions même si structurée en 3 chapitres.
Une belle évocation du Siècle d'or, l'or du Pérou, l'Eldorado, Philippe IV, un récit à la Cervantès, des dessins soignés dans les détails -même si les personnages sont parfois caricaturaux ou outrés- de Vélasquez, Les Ménuines en live!
Pablos nous confie son histoire car à tromper tout son monde, on finit par se perdre. Comédie humaine !
Le livre est de belle taille (160 pages!) avec un marque pages rouge comme dans les beaux ouvrages, un titre doré et incrusté! de la belle ouvrage assurément, un BD de bibliothèque.
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"AVANT-PROPOS
Apparu dans l'Espagne du Siècle d'or, le roman picaresque raconte, à la première personne, la vie d'un gueux. Vagabond, mendiant, voleur ou escroc, ce héros va vivre d'invraisemblables aventures, servir de nombreux maîtres et côtoyer les diverses couches de la société. Parmi les grandes oeuvres qu'a produites le genre, le "Buscon", ou la "Vie de l'aventurier don Pablos de Ségovie, vagabond exemplaire et miroir des filous", publié en 1626, se distingue par la férocité de son humour. Francisco de Quevedo, figure majeure des lettres ibériques, y met en scène, avec un style outrancier mais raffiné, les cruelles et grotesques infortunes d'un truculent vaurien. A la fin de ce roman situé en Espagne, le "picaro" don Pablos embarque pour l'Amérique - les Indes, comme on disait alors. Quevedo annonce une suite, qu'il n'écrira jamais.
La voici."
Quel ambitieux projet, Alain Ayroles ! Ainsi donc, vous prétendez avoir la verve d'un Cervantès - en l'occurrence d'un Quevedo ? N'avez-vous aucune limite, que diantre ?! Il vous faudra construire une histoire où s'entremêleront savamment aventures et drôleries, que le gueux dont vous nous brosserez le portrait nous apparaisse sympathique malgré sa ladrerie. Il vous faudra du panache, de la truculence, nous entraîner au fil des pages de rebondissements en rebondissements, nous surprendre à chaque chapitre ! Et plus d'une fois, encore ! Car il n'est point question de pénétrer l'esprit de notre vil protagoniste - un miséreux issu de la fange du bas-peuple bien en dessous de notre condition - si nous voulons apprécier la narration de ses facéties.
Par ailleurs, étant donné votre art, rien ne saurait se faire sans la complicité d'un barbouilleur de quelque talent. Il lui faudra retrouver l'esprit de toute une époque tout en le modernisant intelligemment. Le trait subtilement ironique ! La gouache parfaitement insolente ! Et tout cela en nous ravissant d'aquarelles de paysages du vieux et du nouveau continent. Et vous prétendez encore que Juanjo Guardino se montrera à la hauteur ?
J'en ai jugé, Messieurs, et la sentence est sans appel !
Bravo. Pari gagné, haut la main. Je me suis régalé du début à la fin. Sans rien voir venir jusqu'à la dernière page.
Il est des auteurs, comme ça, dont on s'aperçoit que l'on possède, sans même y prêter attention, la collection des œuvres complètes. Dès lors, la conclusion s'impose d'elle-même : je suis fan.
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J'ai decouvert cette BD après avoir dévoré Blacksad, du même dessinateur. 
La couverture et les premières planches donnent le ton : le dessin est magnifique ! Un graphisme et des couleurs qui vont chercher Velasquez, passant par les studios Disney. Un récit passionnant en trois parties d'un magnifique escroc inventé, mais plus vrai que L Histoire, dans l'Amérique des conquêtes espagnoles et de ses légendes plus ou moins vraies qui ont émaillé ce siècle d'or !
Le scénario récurrent, qui donne plusieurs versions d'une même aventure, croisant et recroisant les mêmes grands et moins grands, vrais ou imaginés, de ce vieux monde, est d'une grande intelligence ; on dévore cette triple BD de 160 pages avec l'envie de s'y replonger pour saisir un instant, un détail loupé au détour d'une planche, un texte sybillin, un visage insignifiant un moment mais crucial plus tard.
Les conversations sont quasiment en vers, ce qui ajoute encore au plaisirs de lire.
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Pablo est un miséreux d'Espagne qui vit de vols, de mendicité et de larcins et fourberies diverses. Il s'embarque pour le nouveau monde en espérant s'y faire une richesse sans se fatiguer.

Voici un récit truculent centré sur un personnage relativement antipathique à qui il arrive tout un tas d'aventures plus ou moins incroyables.
Pablo ne se satisfait pas de sa vie de misère mais ne cherche que l'enrichissement facile ce qui lui vaut mépris, déshonneur et le plus souvent désillusion. Bref un antihéros total qui a su pourtant tirer don épingle de son mauvais jeu.
Le ton est savoureux, le langage riche et soutenu est intelligent et un vrai plaisir à lire dans CD gris volume de tout de même 160 pages.
Le dessin est magnifique, expressif, détaillé et rehaussé d'une splendide colorisation à l' aquarelle. Si les personnages sont très réussis, les décors ne sont pas oubliés. J'ai adoré les quelques pages en foret vierge!
Bref le talent de Guarnido et d'Ayroles conjugués !
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Forfaiture.
Il fallait bien la mise en abyme des « Ménines » (1656) de Diego Velasquez pour introduire les vertigineuses « Indes fourbes » (2019) d'Alain Ayroles et Juanjo Guarnido. le prologue de la bande dessinée auquel l'épilogue répond dans un bel effet de perspective, permet au lecteur de pénétrer la toile du maître baroque dont la composition déjà fort complexe peut bien souffrir une nouvelle présence à quelques siècles d'intervalle. Dans l'oeuvre des deux auteurs contemporains, l'histoire picaresque qu'ils vont dérouler sur plus de cent cinquante pages est aussi ingénieuse que fluide, malicieuse que mouvementée. Don Pablos de Ségovie, antihéros arriviste par nécessité, répond aux canons du genre picaresque né dans l'Espagne du XVIe siècle. « Picaro » signifie misérable et futé. Don Pablos, pitoyable mais plein de finesse, narre ses aventures pittoresques et exotiques et traverse toutes les couches de la société pour en donner une vision critique mais contrairement au roman picaresque où les épisodes jaillissent sans réelle cohérence et vraisemblance, les chapitres ici se suivent et s'emboîtent parfaitement. L'histoire se répond de bout en bout et propose des contrepieds, des retournements de situations et des pieds-de-nez. Alain Ayroles, scénariste fin et cultivé, riche et vif, continue le roman inachevé « El Buscón » (1626) de Francisco de Quevedo et lui apporte une force neuve et une portée nouvelle sans pour autant dénaturer l'oeuvre originelle. Juanjo Guarnido, artiste multi-récompensé à juste titre, montre toute l'étendue de son art dans des planches somptueuses gorgées de vie et d'expressivité où le travail sur les multiples trognes n'exclut pas le soin apporté à la luxuriance des décors. La science de la composition, les cadrages multiples, la richesse des couleurs, la maestria graphique sont au service de la narration. Les deux talents ainsi conjugués ont hissé une bande dessinée au niveau d'une oeuvre classique atemporelle.
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Romanesque en diable, cet album nous embarque sur un train d'enfer dans une aventure à fonds multiples à l'époque de l'Espagne du Siècle d'Or et de ses rêves d'Eldorado.
Dans une grande tradition de cape et d'épée s'enchaînent les aventures de don Pablos de Ségovie, tour à tour manant, victime, truand, meneur d'hommes et bien d'autres visages….sans dévoiler le rebondissement final.
Les dessins expressifs presque exubérants et les couleurs chatoyantes contribuent au formidable éclat et à l'énergie du tonnerre qui se dégagent de cet album qui laisse son lecteur à bout de souffle, des étoiles dans les yeux.
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BD, roman graphique ? Ce que je sais c'est que c'est un livre flamboyant.
Ça ressemble à une histoire vraie ! Au 17ieme siècle Pablos de Ségovie raconte sous la torture sa vie complètement folle basée sur ce principe absolu de son père :" tu ne travailleras point "
C'est dans un rythme effréné que nous le suivons dans sa quête de l'Eldorado.
Il n'est pas méchant mais c'est une fripouille roublarde, immorale et ... très opportuniste !
De la Castille au Pérou il nous embarque dans un voyage fou aux rencontres pittoresques.
C'est plein d'humour.
Le graphisme est extraordinaire.
Une belle récré entre deux livres parfois trop sérieux.
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Succulent, comme souvent avec Ayroles (je dois dire que je suis une fan de Cape et de Crocs).
En même temps, il s'agit d'une époque que j'aime particulièrement. Et les dessins, les peintures devrais-je dire, sont magnifiques.
Cette BD n'est pas à lire, elle est à relire, pour la savourer. Bien observer les dessins pour le décalage avec le texte, et surtout relire une fois qu'on connait la fin, pour encore plus apprécier le début. Et comparer les différences entre la première partie et la seconde. Je n'en dis pas plus, de peu d'en dire trop.
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Brillant, voici comment sont Les Indes fourbes!
C'est difficile d'en parler sans en dire trop, en tout cas sur le scénario, alors parlons un peu du dessin: su-pe-rbe! Les couleurs, les expressions, le trait, tout est magnifique et se met fort bien au service de l'histoire, celle d'un espagnol partant vers le Nouveau Monde et ses richesses dans l'espoir d'y faire fortune, par tous les moyens que le destin mettra à sa disposition, quitte à les provoquer. Il ne faut surtout pas le feuilleter avant de le lire, heureusement les amies qui me l'ont recommandé m'avaient prévenue, car une part importante du plaisir du lecteur tient dans les retournements de situations qui font voir des événements qu'on a déjà vus sous un autre angle.
Vraiment excellent!
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