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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Brás de Oliva Domingos est un daytripper : il voyage dans le temps et réalise le fantasme le plus cher de Milan Kundera en empruntant différentes voies qui mènent sur autant de destins différents. O joie de pouvoir mener plusieurs vies ! Oui mais… là où Milan Kundera lui-même ne serait pas d'accord c'est que 1) Brás n'a pas conscience de la pluralité de ses existences ; 2) chacune d'entre elles est marquée par la mort. Volonté scénaristique permettant peut-être de conclure dignement chacune des étapes que Brás aura eu l'occasion de franchir… Vraie obsession également puisque non content de mourir dix fois dans cet ouvrage, Brás écrit pour les nécrologies d'un journal et se laisse hanter par les voix des défunts auxquels il rend hommage.


Chaque chapitre de Daytripper s'ouvre à des moments différents de l'existence du personnage. A 33 ans, à 11 ans, à 21 ans ou à 76 ans, nous retrouvons la même personne mais à des étapes différentes et indépendantes. le Brás de 33 ans n'est pas celui qui succède logiquement à celui que nous découvrirons à 11 ans, mais l'ensemble reste globalement cohérent, comme si certaines constantes ne pouvaient pas être exclues de l'infinité des univers que nous soupçonnons. Ces constantes restent l'ambition de devenir écrivain, le poids de la famille et l'attachement à certaines amitiés ou à certains amours. Brás de Oliva Domingos devient alors un personnage crédible malgré le fantastique de sa situation. On oublie même que ce qu'il vit est atypique. Sa psychologie fouillée rend ses sentiments limpides et le travail effectué sur l'expression des visages ainsi que sur les atmosphères des lieux nous donnent l'impression d'assister à des scènes d'un réalisme troublant.


On le savait déjà : la bande dessinée n'est pas une technique artistique et narrative de bas niveau. Elle permet même d'éprouver les limites du genre plus noble du roman –ici, il n'aurait pas pu réaliser aussi efficacement le travail de voyage temporel effectué à travers la synergie du dessin et du texte.


Daytripper est une belle oeuvre mélancolique qui nous étreint des centaines de pages durant et qui nous laisse hagard. On ressort de cette lecture avec des interrogations nouvelles, meurtris par les fins monadiques mais aussi –et surtout-, impressionnés par les miracles de l'existence.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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10 chapitres, 10 morts différentes pour le personnage central, Bras de Oliva Domingos. La vie ne tient qu'à un fil, la mort rôde à chaque instant, peut survenir aujourd'hui, demain, dans cinq ans... Une réflexion sur les relations entre individus, sur ces rapports qui vont faire évoluer le personnage, lui faire prendre différents chemins dans sa vie. On ressort de cette lecture avec ce questionnement : et moi, qu'aurait été ma vie si elle s'arrêtait maintenant ?
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J'ai beaucoup aimé le concept. La BD trace différents aspects de la vie du personnage principal Bràs de Oliva Domingos journaliste de la rubrique nécrologique mais qui aspire à être un grand écrivain comme son père. Les thèmes tels que l'amitié, l'amour, les relations familiales, les rêves... sont très joliment abordés, ainsi que les périodes importantes de la vie: l'adolescence et les premiers amours, le voyage de fin d'étude, la paternité, la mort d'un parent.



Le message est clair :Carpe Diem. En effet chaque fin de chapitre nous rappelle que l'on est peu de choses et qu'il ne faut pas laisser filer ses rêves.
Lien : http://www.mrsblovesbooks.ca..
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Quoi de mieux qu'une BD pour parler de la création littéraire masculine, face au pouvoir de fécondité féminine ? Derrière cette accroche très traditionnelle et vieillotte se cache une intrigue brésilienne, mise en scène par deux hommes américains, proche du conte urbain et philosophique. Quelle est l'importance de la mort ? Peut-on jouer avec elle comme la vie joue avec nos nerfs ? le héros, Bras, déroule sa vie par saccades aussi bien pour comprendre l'importance qu'a eu la vie de son père sur la sienne que pour réfléchir sur la vie et la mort. Si le début nous les dépeint comme un terminus brutal, amer et tragique, la fin de l'histoire nous propose une version plus éthérée et joyeuse. Prêtant à leur trait un sarcasme réaliste aux teintes masquées de sacré onirique, Daytripper nous raconte au jour le jour plusieurs tranches de vie fictives d'un chroniqueur de nécrologies.

[...]

Sous ses premiers atours de polar ou de thriller, on découvre un texte poétique sur la relation père-fils et moi-moi. L'écriture reste une activité masculine dans cette BD face à la vie donnée par les femmes. J'ai trouvé ce message un peu rustique et très en phase avec des idéaux qu'on retrouvait au XIXème siècle. En remettant en contexte, on comprend bien vite que l'écriture est très certainement plus une activité masculine que féminine. Ce qui permet à cette BD de ne pas hérisser le poil des féministes, c'est que le message n'est pas centré dessus. Néanmoins, la fin de l'histoire nous déboussole un parce que justement elle fait le point sur cette relation père-fils et cette peur de ne pas assez s'investir dans l'éducation des enfants.

[...]

On assiste petit à petit à la naissance d'un roman dans la BD. le narrateur écrit donc une histoire aux scenarii changeants sur la manière dont est né son roman, lui-même oeuvre de fiction dans la fiction. Loin de s'ébahir devant la mise en abyme, le lecteur prendra ces événements pour vrai jusqu'au chapitre fatidique « le rêve ». C'est à partir de là que j'ai eu un peu de mal à faire le raccord avec le reste et cela demanderait peut-être une relecture. de ce que j'ai compris, il s'agirait d'un mort qui s'ignore et qui écrit sur ses différentes morts fictives, parce qu'il n'a fait qu'écrire dessus toute sa vie en pensant que ça ne lui arriverait jamais. On pourrait avoir une autre interprétation : les tumeurs de Bras de 76 ans pourraient lui faire perdre le sens des réalités et par l'écriture il essaierait de coucher toutes les vérités de fiction.
Une fin un peu confuse donc, mais qui fait réfléchir.
Lien : http://biblio.anassete.org/?..
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Pour Montaigne, philosopher est apprendre à mourir. le grand homme du XVI° qui peignit le passage et non pas l'être trouve des disciples en Fabio Moon et Gabriel Ba, jumeaux brésiliens, commettant des bandes dessinées, armés de crayons, d'idées et d'une cafetière (le café, noir sans sucre pour que le goût en soit fort et mémorable). Moi, j'ai seulement la cafetière.
Daytripper c'est une vie et de multiples morts. Moi, je croyais que j'étais éternelle.

C'est donc l'histoire d'un mec qui vit, qui rêve, qui meurt. A 32 ans, à 11 ans, à 76 ans. Dans le désordre, hors de toute chronologie. Daytripper est une fable existentielle qui saisit la quintessence de la vie. Pas une élucubration fantaisiste. C'est l'histoire de Bràs Oliva de Domingos rédacteur de nécrologies dans un journal. Au fil de dix chapitres au dessin tendre, ses vies et ses morts défilent. Entre bonheurs saisis et tragédies quotidiennes. Si j'ai bien tout compris, exister c'est: vieillir sans trop se détourner de ses rêves, saisir l'amour qui s'offre, se détacher de l'ombre trop dense d'un père écrivain, se réchauffer au regard maternel à jamais bienveillant, aimer encore, être un ami fiable, être soi. Surtout être soi. Car à tout moment, de mille et une manières, le destin peut donner un coup de poignard.

Aussi banal que vous et moi, ce Bràs. Ses histoires pourraient être nos histoires. Ce sont d'ailleurs nos histoires. Il y en a plein les journaux locaux.

Moon et Ba interrogent nos rapports à la dichotomie vie-mort. Ces deux bêtes inextricablement emmêlées. Sans pathos, sans dégoulinade, sans phrases-clés à recopier dans un carnet, sans thèse à deux euros et trois cents. Avec douceur, sans cynisme, avec réalisme, sans désespoir, les jumeaux rappellent que vivre c'est mourir un petit peu jour après jour.

Dans son dernier roman La Belle Amour Humaine, Lyonel Trouillot nous invitait à nous interroger: qu'avez-vous fait de votre présence au monde?
Dans une bande dessinée poétiquement douce-amère, deux jumeaux brésilien nous convient à mordre le présent en raison de l'absurdité de notre condition. Allez, il est temps d'aller esquisser quelques pas de samba en hommage à ces deux auteurs funambules. Et célébrer la vie.
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Voila un album qui devrait connaître un joli succès, au moins critique. Il possède tous les atouts possibles et imaginables pour générer un bouche à oreille très positif.
Tout d'abord les éditions Vertigo nous livrent un très bel objet à la finition soignée. Et pour bien montrer que "Daytripper" n'est pas n'importe quoi, il y a une préface de Cyril Pedrosa (Portugal ) et une postface de Craig Thomson (Habibi), excusez du peu... On sent que la compagnie et la lecture seront bonnes.
Fabio Moon et Gabriel Bà, les deux auteurs brésiliens (une rareté en BD), nous proposent une réflexion sur la vie particulièrement originale et intéressante. le héros de l'histoire est Bràs, fils d'un écrivain célèbre, qui travaille dans un journal à la rubrique chroniques nécrologiques. Lui aussi rêve de suivre les traces de son père dans l'écriture mais hésite à se lancer.
Au lieu de traiter cette histoire de façon linéaire, les auteurs ont choisi un montage très particulier à partir des rêves du héros qui, tous, se terminent par sa mort à différents âges de sa vie. Cela peut paraître déroutant (ça l'est au début) mais cela se révèle au final une formidable idée narrative qui crée une atmosphère fort réussie. L'éclairage de la personnalité des différents personnages se trouve ainsi densifiée au fil des pages, rendant la lecture de plus en plus attachante. L'espace temps est complètement éclaté car nous prenons le héros à différents âges de sa vie mais jamais dans l'ordre chronologique.
Ouh là ! me direz-vous, encore un concept intello genre nouveau roman... Peut être, mais pas sûr car le coup de crayon des auteurs, leur imagination, les situations proposées, la qualité de la mise en page jouant magnifiquement avec les couleurs et les silences, font de l'ensemble une lecture exigeante certes mais vraiment stimulante.
Le seul bémol pour moi...
la suite sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Récompensé du prix du meilleur album aux Eisner Awards 2011, Daytripper fait partie des oeuvres à ne louper sous aucun prétexte. de plus, Urban Comics a l'excellente idée de publier les dix épisodes de cette saga des frères jumeaux brésiliens Gabriel Bá et Fábio Moon en un seul volume.

L'album invite à suivre Brás de Oliva Domingos, un écrivain de chroniques nécrologiques, à différents moments de sa vie. Chacun des dix chapitres se concentre sur un événement important de la vie du personnage et est ponctuée de sa propre nécrologie. Cette mort métaphorique du personnage à la fin de chaque épisode donne encore plus d'importance au moment vécu et invite à profiter encore deux fois plus de ce que l'existence lui réserve par la suite. Sans respecter la chronologie de la vie du personnage, le récit aborde des questions existentielles autour de l'amitié, de la filiation, de l'amour, de la mort, de l'enfance, de la famille, de la vieillesse, de la paternité et du travail. Fait d'une multitude de petits riens, l'album s'attarde sur les détails de la vie, accentue leur importance et démontre finalement la richesse de l'existence de chacun.

Dès la couverture, cet ouvrage à quatre mains installe un ton totalement différent du caractère assez violent du reste de la production Vertigo et plonge le lecteur au sein d'un voyage onirique particulièrement humain. La justesse du récit est prolongée au niveau du graphisme délicat et soigné, le tout étant rehaussé par la colorisation experte d'un Dave Stewart que l'on ne présente même plus. du grand art !

Ce petit chef-d'oeuvre qui incite les lecteurs à vivre leur vie pleinement est d'ailleurs recommandé par Cyril Pedrosa (Portugal) et Craig Thompson (Habibi) : rien que ça !

Retrouvez d'ailleurs ce comics dans mon Top de l'année !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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