C'est parce que nous nous unifions autour de notre nom et de notre dignité - cette noblesse du pauvre - que nous pouvons transporter sur l'avenir l'unité d'une âme. La copie que nous refaisons sans cesse doit d'ailleurs s'améliorer, ou bien le modèle inutile se ternit et l'âme, qui n'est qu'une persistance esthétique, se dissout.
« Il faut la mémoire de beaucoup d'instants pour faire un souvenir complet ».
L'amertume de la vie, c'est le regret de ne pouvoir espérer, de ne plus entendre les rythmes qui nous sollicitent à jouer notre partie dans la symphonie du devenir
Si notre cœur était assez large pour aimer la vie dans son détail, nous verrions que tous les instants sont à la fois des donateurs et des spoliateurs et qu'une nouveauté jeune ou tragique, toujours soudaine, ne cesse d'illustrer la discontinuité essentielle du temps.
Ce qui coordonne le monde ce ne sont pas les forces du passé, c'est l'harmonie tout en tension que le monde va réaliser.
Si mon être ne prend conscience de soi que dans l'instant présent, comment ne pas voir que l'instant présent est le seul domaine dans lequel la réalité s'éprouve ?
Tout ce qui est simple, tout ce qui est fort en nous, tout ce qui est durable même, est le don d'un instant.
On se souvient d'avoir été, on ne se souvient pas d'avoir duré
« C’est la vie même et la vie seule qui peut être plus que la vie. La vie nommée. Le langage est un mode d’existence. C’est en lui que se joue la découverte. Il ne reproduit pas le monde, il le produit. Ce qu’il porte n’existe pas en dehors de lui, avant lui. Il ne s’ajoute pas à la vie, il y ajoute. Et c’est la vie et toujours la vie qui en lui s’ajoute à la vie. »
L'introduction d'éléments légèrement nouveaux dans notre manière d'agir nous est avantageuse : le nouveau se fond alors avec l'ancien et cela nous aide à supporter la monotonie de notre action. Mais si l'élément nouveau nous est trop étranger, la fusion de l'ancien avec le nouveau ne se fait pas, car la Nature semble avoir en égale horreur toute déviation trop grande de notre pratique ordinaire et l'absence de toute déviation.
« le possible est une tentation que le réel finit toujours par accepter ».