Au fond, l'individu n'est déjà qu'une somme d'accidents.
C'est le temps qui est le plus difficile à penser sous forme discontinue.
Quand une âme sensible et cultivée se souvient de ses efforts pour dessiner, d’après son propre destin intellectuel, les grandes lignes de la Raison, quand elle étudie, par la mémoire, l’histoire de sa propre culture, elle se rend compte qu’à la base des certitudes intimes reste toujours le souvenir d’une ignorance essentielle. Dans le règne de la connaissance elle-même, il y a ainsi une faute originelle, c’est d’avoir une origine ; c’est de faillir à la gloire d’être intemporel ; c’est de ne pas s’éveiller soi-même pour rester soi-même, mais d’attendre du monde obscur la leçon de lumière.
« le temps ne dure qu'en inventant »
C'est la pensée qui mène l'être.
Le courage intellectuel, c'est de garder actif et vivant cet instant de la connaissance naissante, d'en faire la source sans cesse jaillissente de notre intuition, et de dessiner, avec l'histoire subjective de nos erreurs et de nos fautes, le modèle objectif d'une vie meilleure et plus claire.
Le temps ne dure qu'en inventant
La joie d'aimer, dans sa nouveauté essentielle, peut surprendre et émerveiller. Mais en la vivant dans sa profondeur, on la vit dans sa simplicité.
Le temps n’a qu’une réalité, celle de l’Instant.
L'habitude est la volonté de commencer à se répéter soi-même.