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Après avoir visionné une interview de l'auteure sur Youtube, j'étais impatiente de me plonger dans le nouveau roman de Christina Baker Kline, le Monde de Christina.

L'auteure a de nouveau choisi un pan méconnu de l'histoire récente des Etats-Unis comme sujet central de son roman.
Nous y découvrons l'histoire de Christina Olson, qui naît en 1896 dans le Maine et souffrira toute sa vie d'un lourd handicap physique. Elle vivra dans la maison de ses parents jusqu'à sa mort, en milieu rural, menant une existence rude et solitaire.
Mais à l'aube de ces cinquante ans, un jeune peintre épousera sa voisine et éprouvera dès lors une véritable fascination artistique pour la région et particulièrement pour la maison de Christina et ses habitants.
Ce peintre n'est autre d'Andrew Wyeth, célèbre artiste américain, qui est notamment admiré pour ses toiles réalistes et énigmatiques.
La rencontre de Christina et Andy va bouleverser leur vie, une amitié sincère va naître entre eux, qui leur permettra d'exprimer leur véritable personnalité, de trouver l'écho juste à leur être profond.

J'ai adoré ce roman de Christina Baker Kline, la plume de l'auteure est moderne, les personnages sont dépeints avec justesse et profondeur.
Le personnage de Christina m'a bouleversé, suivre son évolution, les épreuves qu'elle doit traverser ( sa souffrance physique et mentale, l'arrêt forcé de ses études, ses espoirs éteints, son quotidien domestique ), ne peuvent que toucher le lecteur et faire naître une grande empathie pour cette femme si courageuse. Elle se battra jusqu'au bout pour conserver sa dignité et refusera pendant des années de se déplacer en fauteuil roulant, considérant cela comme un abandon face à la maladie.

L'art est au centre du roman, l'auteure nous présente un artiste passionné et nous partage son univers d'ombres et de couleurs. L'immersion est fascinante.
Le regard de l'artiste sur la vie ordinaire de Christina rend chaque objet émouvant, par son génie et sa sensibilité, il parvient à saisir l'essence et la beauté de cette vie isolée et routinière.
Même si la nature alentour est sublime, ce qui plaît à l'artiste c'est le contraste, celui de cette maison délabrée face au paysage.
L'amitié d'Andrew et Christina est merveilleuse, ils se ressemblent. Quand Andy finit par peindre son portrait, Christina est comme délivrée car elle se sent enfin comprise, c'est magnifique.

Une histoire d'amitié hors du commun, le destin d'une femme handicapée dans l'Amérique du début du XXe siècle et l'émergence d'un artiste emblématique. Un roman riche et délicat, une très bonne lecture.
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waouh !!!!! alors, il est vrai que j'adore toutes les histoires autour de peintres "connus" et pour la période fin 19e et début 20e siècles, et là comme à chaque fois je quitte ce monde pour aller à leur rencontre, une lecture fascinante.
L'auteure va dans de jolis détails, aussi bien dans la vie rurale de Christina Olson que dans la description des peintures de Andrew Wyeth, fils de l'illustrateur N. C. Wyeth qui peindra une série pour une édition de L'Île au trésor
Lien : https://andrewwyeth.com/cata..
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Un enchantement absolu que ce roman...Une vraie tristesse de quitter la farouche Christina, jeune femme invalide, déterminée, indépendante, fière...son gentil frère Al, taiseux... aussi fier et digne, cette nature du Maine,l'artiste peintre, Andrew Wyeth... qui va devenir l'ami de Christina...celle-ci sera une sorte de double, elle sera sa muse, l'inspirera... Il l'immortalisera
par ce mystérieux tableau, "Le Monde de Christina"qui fascine tant...provoque un grand nombre de questionnements, de rêveries... de mélancolie,une sensation de grand mystère, etc.

Eh bien , nous ne pouvons qu'applaudir le grand talent de Christina Baker Kline, qui va , à partir d'un unique tableau, capturer complètement notre attention, nous faire voyager de façon captivante dans une famille de fermiers du Maine, la rencontre insolite entre une femme invalide, recluse et un artiste peintre, tous deux , des "sauvageons"....qui vont se reconnaître dans leurs doutes, une enfance solitaire, et une sensibilité d'écorchés vifs...


J'ai déniché ce roman par un très heureux concours de "hasards"...J'ai été marquée il y a longtemps par ce tableau connu "Le monde de Christina"...et par un autre concours de circonstance présent, je viens de lire et de découvrir un hommage d'un auteur que j'apprécie, parlant excellemment de l'oeuvre et de l'univers de ce peintre [ cf, Patrick Cloux, "Peindre c'est voir" ...]... autre ricochet: en continuant mes recherches, je suis "tombée" sur ce roman, que je me suis empressée de commander !...

Je joins un extrait très explicite , du 4e de couverture
"(...)Christina Baker Kline recrée l'histoire de l'une des muses les plus célèbres, et les plus mystérieuses, de la peinture américaine du XX e siècle.
Un roman fascinant et plein de tendresse sur l'amitié, le regard de l'autre et la force de l'art.Du monde, Christina Olson n'a rien vu. Paralysée depuis l'enfance, elle vit recluse dans la ferme familiale, perchée sur une falaise du Maine. "

Elle tente de s'accommoder de cet isolement dans la ferme familiale, dans le Maine, , où elle s'occupe de ses frères, de la maison, des repas, de la couture des vêtements... et ce qui la réconforte surtout : cultiver son jardin, comme le faisait la poétesse, Emily Dickinson et lire ses poèmes...jusqu'au jour où un couple, Betsy et son fiancé, le jeune peintre, Andrew Wyeth va réchauffer le quotidien de cette jeune femme infirme , trop seule...

Une amitié naît entre eux trois, et elle apprend à connaître Andrew Wyeth, qui lui parle de son enfance aussi recluse que la sienne, où son père, célèbre illustrateur, lui faisait l'école à la maison, et lui apprenait les bases de son métier d'artiste-peintre... Ce jeune garçon comme Christina, se sentait si différent des autres...

Nous découvrons le peintre , Andrew Wyeth, à travers la vie de son modèle...alternance des paroles entre l'artiste et Christina !

L'art, l'Amitié, La complicité entre deux êtres qui se sentent à part !

Des remarques, observations passionnantes sur l'art , et le talent particulier d'Andrew Wyeth ....Un roman foisonnant d'émotions et de couleurs !

"L'oeil d'Andy est attiré par le moindre ustensile et outil ébréché, fendu ou terni, des objets que nous utilisions quotidiennement autrefois et qui, telles des reliques, existent pour témoigner d'un mode de vie aujourd'hui disparu. A travers lui, je pose un regard neuf sur des choses familières." (p. 65)


Un gigantesque coup de coeur pour ce roman plein de tendresse et de réflexions sur la solitude si intense de certaines existences malmenées, mais aussi sur l'essentiel vital du regard de l'autre... comme du
regard de l'artiste sur le monde et sur son prochain...!!


il est très émouvant d'apprendre dans les notes et remerciements suivant le roman, d'apprendre que ce tableau "Le monde de Christina" a été offert à l'auteure, aussi prénommée "Christina" par son père, alors qu'elle n'avait que 8 ans... Très bouleversant de constater comment un livre ou une oeuvre d'art peut vous accompagner toute une vie, être "comme une seconde peau" , "un ami de l'ombre" !!!

L'histoire d'un tableau qui nous amène aux confins de plusieurs mondes: ceux de la Nature, de l'Art et de l'Amitié !!

"Le monde de Christina.
En vérité, ce lieu- cette maison, ce champ, ce ciel-n'est peut-être qu'un petit morceau du monde. Mais Betsy a raison : c'est le monde entier pour moi. (...)
Je songe à toutes les manières dont j'ai été perçue par d'autres au fil des ans; comme un fardeau, une fille obéissante et dévouée, une petite amie, une pauvre femme méchante, une invalide...
Ceci est ma lettre au Monde qui jamais ne M'a écrit.
Je dis à Andy :
-Tu as montré ce que personne d'autre ne pouvait voir
(...)
La voici, cette fille sur une planète d'herbe. Ses envies sont simples : incliner son visage vers le soleil et en sentir la chaleur. Etreindre la terre sous ses doigts. Echapper et retourner à la maison dans laquelle elle est née.
Contempler sa vie de loin, aussi précise qu'une photographie, aussi mystérieuse qu'un conte de fées.
C'est une fille qui a vécu des rêves brisés et des promesses rompues. Qui vit toujours. Qui vivra toujours sur cette colline, au centre d'un monde qui se déploie entièrement jusqu'au bords de la toile. (...) Son monde est à la fois limité et infini." (p. 310)

Une impatience à lire son premier roman traduit, "Le Train des orphelins" !...pour prolonger ma "connaissance de cette auteure qui m'a enthousiasmée...au delà de tous les mots que je pourrais écrire dans cette chronique !!!
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Connaissez-vous le tableau d'Andrew Wyeth « le monde de Christina » ? Dans un paysage nu avec en arrière-plan une maison sinistre, on voit une femme de dos, en robe rose, semblant ramper vers la demeure. On ne sait pas quel âge elle a, ce qu'elle fait dans cette position mais l'impression qui se dégage de cette scène est perturbante. Eh bien, le roman de Christina Baker Kline raconte l'histoire de cette femme sur le tableau et de sa rencontre avec le peintre qui a débarqué un jour dans sa vie, alors qu'elle avait plus de 40 ans, et qu'elle vivait seule avec son frère dans la maison familiale décrépite et sans confort. Au-delà de la rencontre entre ses deux personnes, c'est toute la vie de Christina qui nous est racontée : une vie difficile car une maladie dégénérative l'a peu à peu empêchée de marcher. Quand Andrew la voit pour la première fois, elle est clouée sur un fauteuil. Mais cette infirmité n'a pas atteint son caractère qui reste fort, et d'ailleurs il lui en faut de la force pour vivre ainsi dans cette maison désolée, avec pour toute compagnie un frère, certes aimant, mais taciturne ; pour accepter son sort et l'abandon qu'elle subit de la part du seul homme qu'elle a aimé ; pour accepter d'être à jamais la vieille fille qu'on invite lors des fêtes mais qu'on relègue dans un coin. Il y a beaucoup d'amertume et de tristesse dans ce roman, je l'ai fini avec une boule dans la gorge. Je vous le recommande.
Lien : https://labibdeneko.blogspot..
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Je remercie les éditions Belfond et en particulier, Carine Verschaeve pour la réception de ce livre qui était associée à l'avant-dernier book club du Cercle Belfond de l'année 2018. Il s'est déroulé ce dimanche 18 novembre et fut encore une très chouette et enrichissante expérience.

Cette année, j'ai découvert les book clubs mensuels organisés par les éditions Belfond dans le cadre du Cercle Belfond. A chaque fois, c'est l'occasion de découvrir de belles histoires, dotées d'héroïnes féminines fortes et qui ne baissent pas les bras malgré les aléas et les difficultés de la vie. Ainsi, le book club du mois de novembre était articulé autour du livre : « le monde de Christina » de Christina Baker Kline. Je vous avais précédemment parlé du livre « le club des veuves qui aimaient la littérature érotique » de Balli Kaur Jaswal, à l'occasion du book-club de juillet (voir ma chronique : https://musemaniasbooks.blogspot.com/2018/07/le-club-des-veuves-qui-aimaient-la.html)

Malgré le succès d'un de ses précédents romans, « le train des orphelins », je n'avais pas encore lu Christina Baker KLINE, auteure anglaise installée aux États-Unis. Ce fut à nouveau une belle évasion par cette histoire riche.

On plonge au début du XXème siècle sur les falaises du Maine à la rencontre de Christina Olson, fortement handicapée depuis sa plus tendre enfance. Enfermée dans un corps qui l'abandonne progressivement, elle vit entourée de ses parents et de ses frères dans la ferme familiale reculée. L'arrivée de nouveaux voisins, Betsy et son fiancé Andrew Wyeth, va apporter un rayon de soleil dans une existence rude et morose.

J'ai trouvé que l'idée de mêler la fiction à la réalité (puisque pour ceux qui ne le savaient pas : ce peintre, Andrew Wyeth a bel et bien existé) était originale et rend ainsi un très bel hommage à cet artiste ainsi qu'à ses peintures (en particulier, pour « Christina's world »). L'auteure imagine l'histoire personnelle qu'aurait pu vivre Christina Olson. Souffrant d'une maladie qui n'avait pu être correctement diagnostiquée à l'époque, la vie de cette muse dans une ferme, héritage familial, début des années 1900 était très pénible, encore plus lorsque les améliorations du quotidien comme l'eau courante ou l'électricité peinent à arriver jusque là.

J'ai trouvé cette lecture très plaisante car elle m'a fait voyager aux confins du Maine, au point que j'avais l'impression de parcourir les paysages et rivages de ce côté sauvage de la côte est des États-Unis. En plus des lieux, j'ai apprécié me retrouver à une autre époque, conférant à ce livre un caractère si dépaysant. Christina Baker Kline a profondément bien travaillé le vécu des personnages. Pour ma part, j'ai ressenti une certaine ambivalence chez Christina car, sans dévoiler toute la trame du récit, pour certains traits de son caractère, le lecteur ne peut s'empêcher d'éprouver de l'empathie, mais à côté de cela, sa peur de solitude l'a rendue égoïste.

Je dois bien avouer que je ne connaissais pas le travail de ce peintre américain qu'est Andrew Wyeth. En cours de lecture, je me suis un peu documentée à son sujet et j'ai ainsi découvert ses oeuvres et notamment, la peinture éponyme du titre de ce livre : « Christina's world ». L'original se trouve au Musée d'Art Moderne de New York mais n'hésitez pas à vous renseigner sur son travail, vous ne pourrez qu'en être conquis. J'ai particulièrement aimé « Rockland light ». Etant une grande fan des phares et de la côte des Hamptons, je ne pouvais qu'aimer. Ce ne sont pas forcément des dessins joyeux mais il y a une certaine profondeur dans son travail qui ne peut que vous conquérir et vous rendre contemplatif.
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Je n'ai encore jamais lu le premier roman de l'auteure intitulé le train des orphelins malgré le fait que j'en avais entendu beaucoup parlé et en bien. Aussi, quand j'ai reçu le monde de Christina, j'étais ravie de pouvoir découvrir Christina Baker Kline et j'avais une attente assez élevée au vu des échos. Mais qu'en est-il vraiment ? Réponse.

Christina Baker Kline nous amène dans le Maine, plus précisément à Cushing. Elle nous plonge dans l'Amérique du XXème siècle avec pour héroïne Christina Olson. Christina a véritablement existé et est connue pour avoir été la muse du peintre Andrew Wyeth. le but de l'auteur est de donner une biographie, qui a été romancé sur certains passages, à cette muse qui fascine tant d'amateurs du travail de Wyeth.

Dans ce roman, nous découvrons la vie de Christina depuis sa petite enfance à sa vieillesse. Seule fille au milieu de sa fratrie masculine, elle sera perçue comme un poids par ses parents à cause de son handicap. Fière et déterminée, Christina n'est pas un personnage auquel j'ai pu m'attacher. Si au début, je trouvais ça bien qu'elle tienne tête à son père pour ne pas aller voir un médecin pour voir si il existait un traitement, sur la fin je l'ai trouvé pathétique et tout simplement horrible avec Al. En même temps, Christina est également une héroïne qui n'a pas eu le choix. Pas eu le choix de terminer ses études et dire adieux à ses envies d'enseigner. Pas eu le choix de rester à la maison pour la faire tourner. Pas eu le choix de rester sur le côté pendant que le reste du monde vivait sa vie. Et au final, le monde de Christina est un roman tragique à mes yeux.

Pourtant, Christina va rencontrer Andrew Wyeth et il va y avoir une amitié profonde entre eux. Les étés où Andrew est à Cushing sont des moments merveilleux pour Christina car il y a sa présence à l'étage, l'odeur de ses peintures, leurs discussions. Ce qui contraste avec les hivers froids, à attendre les beaux jours. J'aurais cru que leurs échanges deviendraient plus triviaux (oui, j'attendais du drama moi !), mais non il n'y aura rien entre eux autre qu'un profond respect et une belle amitié.

Le monde de Christina ne met pas seulement en scène une héroïne, mais une ribambelle de personnages. La famille de Christina, tout d'abord, qui est un sacré mélange entre un père suédois et une mère descendante de Hathorne, seul juge des sorcières de Salem qui ne s'est jamais révoqué à ce sujet. Il se murmure même qu'une malédiction court sur la famille. La grand-mère Mamey qui rêve de voir ses petits-enfants parcourir le monde comme leurs ancêtres avant eux. Les habitants de Cushing, tantôt compatissants, tantôt commères du petit village. Mais l'autre grand personnage de ce roman est la maison Hathorn avec ses escaliers qui craquent, sa pièce aux Coquillages, sa cuisine où Christina s'affaire jour après jour. Difficile de faire abstraction de cette ambiance étrange qui règne dans cette maison. D'abord pleine de bruit puis peu à peu réduite au silence.

Concernant l'écriture de Christina Baker Kline, enfin sa traduction, je peux vous dire que comme tous les romans de cette collection, cela se lit très très bien. Les pages défilent, l'imaginaire se développe au fur et à mesure des pages. Je me suis très bien représentée cette vie à Cushing. Cependant, le fait de ne pas avoir été en phase avec Christina m'a refroidi plus d'une fois sur sa lecture. Je m'ennuyais. J'avais envie de plus, d'un bon gros coup de pied dans la fourmilière et en avant Guingamp (punaise, je viens d'apprendre que cette expression faisait référence à un club de foot ! #FlashNews).

Alors si vous cherchez un roman immersif, contemplatif d'une époque et que vous aviez envie d'en savoir plus sur la muse de Andrew Wyeth, n'ayez pas de doute : le monde de Christina est fait pour vous. Pour les autres qui recherchent plus de l'action, une héroïne plus combative en cherchant à se sortir des situations qui se dressent sur son chemin : passez votre chemin. Par contre, sans aucun doute que j'irai lire le train des orphelins pour me faire un autre avis de l'auteure !
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Christina Olson souffre d'une maladie dégénérative. Qui la paralyse. Elle vit avec son frère al dans la ferme familiale. Avec le temps, ils se sont installés dans une routine assez triste. Mais un jour, de nouveaux voisins arrivent. Betsy est pétillante, dynamique. Elle apporte de la lumière et de la vie dans le quotidien de Christina. Quant au fiancé de Betsy, Andy, il séduit tout de suite Christina. Il est lui aussi handicapé, et il peint. Christina se sent tout de suite à l'aise en sa présence. Et Christina, et son environnement inspirent le jeune peintre. C'est le début d'une grande série de tableaux peints par Andy Wyeth, dont le fameux Monde de Christina.

Christina Baker Kline alterne les passages de l'enfance et de la jeunesse de Christina avec les moments après la rencontre avec Andy. On voit Christina évoluer au fil du temps. Et sa maladie dégénérer. Se mouvoir est de plus en plus difficile. Ses relations avec les autres gens de son âge ne sont pas évidentes. La différence éloigne.

"La douleur m'est devenue familière, une simple partie de moi avec laquelle je vis, comme mes cils pâles et ma peau laiteuse."

Mais Christina a un caractère très fort. Elle refuse d'être aider. Ses parents l'ont retirée de l'école assez tôt afin qu'elle puisse aider à la maison et à la ferme. Sa grand-mère, à l'inverse croit en elle, et lui donne beaucoup d'amour. Elle est la première force de Christina selon moi, durant son enfance. Sa deuxième force c'est son frère al lui est indispensable. Il n'y a qu'à lui qu'elle demande de l'aide. Et elle a du mal à accepter qu'il sorte vivre une vie d'homme normal.

"Tu es aussi têtue qu'un Maine coon, Christina Olson."

Pour autant, c'est véritablement sa relation avec Andy Wyeth qui révèle Christina. Ce peintre, handicapé comme elle, la voit telle qu'elle est. Il ne la juge pas. Il est son ami, et il lui apporte de l'originalité dans sa routine, et surtout un nouveau regard sur elle-même. Ce qui n'est pas facile à accepter au début. Se voir sur une toile, à travers les yeux et l'art de quelqu'un d'autre.

De la solitude, de la souffrance. Beaucoup. Toujours. Tout en silence et en discrétion. S'accepter. Ne rien devoir à personne. Telle est la vie de Christina. Elle est une battante.

"La plupart du temps, désormais, la maison est calme. J'en suis venue à considérer le silence comme une autre forme de bruit."

Malgré toute la force de ce récit, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dedans. C'est assez lent, et la vie de Christina n'est pas tellement trépidante. Cependant, tout devient plus captivant quand l'auteure nous raconte sa jeunesse et son histoire d'amour avec un jeune homme. Elle dévoile une autre partie d'elle-même, elle s'épanouit. On la sent heureuse. Cette relation de plusieurs étés donne un souffle de fraîcheur à l'histoire de Christina.

"Moi ici, lui là-bas, reliés par le ciel."

Le Monde de Christina est un roman très intéressant sur la relation entre Christina Olson et le peintre Andy Wyeth. De manière romancée, Christina Baker Kline explore la personnalité de la muse du peintre. Un monde de solitude et de souffrance tout en silence et en discrétion. Et en courage.
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Un roman inspiré par un tableau, un tableau qui a été inspiré par une maison et par les occupants de cette maison, une maison ferme, auberge.. Une lecture plaisante de ce texte malgré la vie difficile du personnage principale. Christina est atteinte de la maladie de Charcot et va être contrainte de rester dans la ferme de ses parents. Ce roman nous parle de l'Amérique, de la vie de ces premiers migrants venus d'Europe, du american dream. J'ai apprécié cette lecture. Merci au Cercle Belfond de m'avoir permis de lire ce roman, de découvrir un peintre Andrew Wyeth. Nous connaisons trop peu ces peintres américains. Ai aimé me laisser entraîner dans cette histoire si personnelle de Christina mais aussi de l'Amérique profonde : le travail des fermiers, le décalage entre les classes sociales, l'handicap. L'air de rien, ce roman aborde beaucoup de thèmes difficiles mais une ecriture fluide et des personnages attachants en font un bon moment de lecture. merci encore au Cercle Belfond de m'avoir permis de le lire.
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Je t'ai parlé il y a peu de l'autre roman de l'auteure : « Le train des orphelins ». Aujourd'hui, après presque 1 mois qu'il est lu, il est temps de te donner mon avis sur la sortie récente dans la collection le Cercle Belfond de « Le monde de Christina ».
Sache avant tout, que, bien que j'ai beaucoup aimé cet autre oeuvre de l'auteure, les deux romans n'ont rien en commun, si ce n'est qu'une fois de plus Christina Baker Kline part d'un fait historique réel, ici en l'occurrence il s'agit d'une peinture « Christina's World » de Andrew Wyeth (le lien Wikipédia du peintre si cela t'intéresse)La peinture

Andrew Wyeth est un peintre du Maine, du courant réaliste, célèbre dans le monde entier. L'auteure a reçu de son père lors d'un de ses anniversaires une reproduction du tableau et c'est cet objet qui est à la base de son roman.

Christina Baker Kline essaie de coller aux faits historiques qui ont eu lieu quand c'est possible. Ainsi, la Christina, héroïne du roman, est née par exemple, à la même date que la Christina du tableau.

Les notes de l'auteure t'expliquent tout ceci et plus encore. Je ne te les écris pas toutes, car je risque de te spolier le roman et surtout je t'enlèverais beaucoup d'émotion de ta lecture. Quand j'ai commencé le livre, comme d'habitude je n'ai rien lu avant ni résumé ni recherche internet.

Rentrons à présent dans le vif du sujet : mon avis

Le récit commence en 1939, Christina est occupée à travailler sur une courtepointe quand Betsy, 17 ans, arrive à la ferme. Elle est accompagnée d'un ami qui souhaite peindre un tableau de la maison de Christina et Al, son frère. Cet ami c'est autre que Andrew Wyeth, le fils de N.C. Wyeth, l'illustrateur de L'île aux trésors. À ce moment, c'est un jeune homme, pas encore connu.

Le chapitre suivant tu retrouves dans le passé en 1896 pour comprendre l'histoire de Christina. Qui est-elle ? Pourquoi n'a-t-elle jamais quitté la maison familiale ? Pourquoi Alvaro ou Al, son frère, habite-t-il avec elle ?

L'intrigue se déroule à Port Clyde (lien Wikipédia) principalement autour de la maison de Christina. Une maison qui en devient, pour moi, un personnage à part entière du roman. Chaque pièce et objet de la bâtisse à son histoire soit en lien avec notre héroïne ou avec ses ancêtres. Tout est passionnant. de Salem à l'Irlande, des pirates et des marins, il y a une trace de leur passé dans la maison. Une maison comme un cabinet de curiosité. Par le biais des souvenirs de l'héroïne ou en plongeant dans le passé, tu apprends toute l'histoire passionnante de la famille de Christina.

Christina vit avec sa famille et sa mamey, sa grand-mère, une femme qui n'a jamais considéré Christina comme handicapée, elle l'a toujours poussé et l'a toujours encouragée dans sa curiosité du monde qui l'entoure. C'est sa mamey qui lui confie le passé de ses ancêtres.

Une jeune fille qu'on a obligée à arrêter l'école pour qu'elle aide sa mère. Son père, en en prenant cette décision, brise son plus grand rêve ; celui de devenir institutrice. Christina est « condamnée » à rester à la ferme. Même si l'on peut comprendre qu'à cette époque les parents de Christina craignaient pour elle à cause de son handicap c'est une décision horrible qu'ils ont prise là. Il n'empêche que Christina continuera à lire et se cultiver à s'interroger sur le monde même si son seul point de vue est celui de sa maison. Christina malheureusement va se « résigner » à ce rôle domestique qu'on lui a donné jusqu'à y être prisonnière, je dirais.

Très intelligente, curieuse et pragmatique, avide de savoir elle possède, surtout une volonté de fer, une résilience que peu de personnes peuvent se targuer de posséder. Ce que l'on prend chez elle pour de la fierté n'est que de la volonté d'y arriver seule. Elle est têtue et en deviendra même amère avec le temps, je ne peux pas te dire pourquoi si c'est que même dans la ferme elle n'est pas à l'abri de tous les drames qui peuvent survenir dans une vie entière.

Tu tournes les pages, tu lis les souvenirs du personnage principal. Les bons comme les mauvais. Tu te demandes aussi quel peut bien être la maladie dont elle souffre, contractée quand elle était enfant, elle ne s'en est jamais remise, elle s'aggrave même avec le temps. J'ai souffert pour elle. le premier médecin qu'elle a rencontré toute jeune l'a torturé, il lui faudra beaucoup de temps avant qu'elle accepte d'avoir un autre avis médical. Il y a encore cette peur de souffrir, mais surtout la peur de trop espérer.

Christina refuse toute charité et pitié, et ce, durant toute sa vie. Elle ne possède peut-être pas grand-chose de matériel, mais elle possède, ce qu'il ya de plus important pour moi : la bonté et la grandeur d'âme.

Elle peut détester son corps, mais que quelqu'un lui dise qu'elle est courageuse ou la regarde d'un air peiné, c'est un volcan qui entre en éruption.

Tu vas lire avec Christina et son frère Al, les dures années de guerre avec l'engagement de John, son neveu préféré. al et sa soeur vivent comme ils ont toujours vécu sans électricité et eau courante le black-out ne les touche pas ni les restrictions alimentaires puisque tout provient de leur terre ou de la mer.

Les personnages sont tous intéressants et charismatiques, tu as ceux dont je t'ai déjà parlé et Katie et John, ses parents. Son unique et fidèle amie Sadie Hamm. Ramona et son frère dont je ne peux pas trop te parler. Ensuite dans les années 40, Betsy et son mari Andy, peintre il passe des heures à représenter la maison de Christina. Tu rencontreras aussi Lora et Mary ses belles-soeurs.

Tous ces gens l'ont souvent plainte, mais peu ont essayé de la comprendre. Jusqu'à Andrew. Lui comprend qu'elle a été habituée à être regardée, mais jamais vue. Les gens, proches, amis ou inconnus sont inquiets pour elle, ils s'arrêtent à ses difficultés. Ils veulent l'aider, mais ce n'est pas ce que Christina attend. Avec les années, elle apprend à dévier l'attention de son corps. Intérêt pitié ou pire curiosité. Christina se montre toujours très digne et réservée, distante parfois hautaine et agressive. Peu ont compris que c'était une carapace pour moins souffrir moralement. Tout ce que Christina désire c'est être vue comme une fille. Juste ça.

Andrew et Christina tous deux des êtres pleins de contradictions. Ils mènent une vie austère, mais aiment la beauté, ils sont curieux du monde et des gens, mais restent très secrets. Ils sont obstinément indépendants, mais ils sont cependant tributaires des autres pour s'occuper de leurs besoins essentiels.

Christina Baker Kline ne se contente pas de dresser le portait d'une héroïne inoubliable. Elle te raconte la vie des hommes autrefois. Fermiers, pêcheurs, ils menaient une vide simple, mais rude. Ce qui compte pour eux ce,'est pas la richesse ou la propriété, mais la nature et tout ce qu'elle a à leur offrir.

Un roman intéressant pour la culture historique comme la fabrication de la glace et sa vente, la pêche du homard, a fabrication de la tempera (une peinture à l'eau avec du jaune d'oeuf) tu auras beaucoup de références littéraires comme Emily Dickinson, TH Lawrence, Jane Austen, etc.

En bref :

Je qualifierai ce roman de roman du souvenir. Ce que j'ai préféré c'est le passé de Christina. L'amour qu'on tait par pudeur pour celui entre al et sa soeur, l'autre amour celui qui brise le coeur.

Christina est devenue réelle à mes yeux, et ce, avant que je lise les notes de l'auteure. Un personnage très réaliste, car elle n'est pas parfaite. Christina Baker Kline ne l'épargne pas, notre héroïne va parfois avoir des réactions égoïstes.

L'auteure utilise un procédé d'écriture que je qualifierais d'intimiste.

J'ai vécu chaque situation, chaque déception et joie, chaque secret et souvenirs très forts comme si j'étais assise à côté de notre héroïne dans sa cuisine ou que j'écoutais aux portes.

Intimiste et visuel. Les descriptions paysagistes sont magnifiques et poétiques.

Un roman touchant et sensible qui mêle habilement fiction et réalité. le livre idéal à lire cet automne avec un plaid et un thé. J'ai préféré son autre livre, mais j'ai aimé le portait dressé de cette muse malgré elle. Prisonnière d'un corps et de son héritage familial Christina n'a d'autres choix que celui d'accepter.

Dans les autres thèmes abordés, tu auras surtout celui de la famille et des sacrifices encourus pour préserver l'héritage. Combien c'est difficile de vivre isolé du monde ! Vu les années, tu te doutes que tu auras des passages liés aux deux guerres mondiales. Et cette question sous-jacente durant tout le roman : Comment mener une vie normale lorsque l'on est handicapé au début du 20e siècle dans la campagne du Maine quand il faut préserver avant tout l'héritage familial ?

Bien sûr tu a s aussi les thèmes du regard de l'autre, de l'amitié, la force de l'esprit et l'art.

Christina, victime de son handicap ? Plus que le handicap, ce sera le regard et l'attitude des autres qui empêcheront la jeune femme de mener une existence normale.

Lien : http://unesourisetdeslivres...
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Le monde de Christina est une oeuvre de fiction s'inspirant de personnes ayant réellement existé. Christina's World est un tableau d'Andrew Wyeth, représentant sa muse, Christina Olson. On peut y voir Christina, infirme, rampant dans les champs, tournée vers sa ferme. On peut s'imaginer mille explications derrière ce tableau : Christina qui veut regagner sa maison malgré l'infirmité, Christina éternellement attachée à sa ferme ou autre chose encore ?

Dans son récit, Christina Baker Kline a voulu retracer l'histoire de Christina Olson, son enfance, son infirmité, sa rencontre avec le peintre. Si elle a effectué de nombreuses recherches sur son personnage, le monde de Christina reste une oeuvre de fiction où l'écrivaine a pris des libertés. Je ressors ravie de cette lecture. D'une part, car j'ai découvert un très beau tableau et d'autre part, car j'ai grandement apprécié les personnages.

L'histoire de Christina est fascinante. Ce personnage est réellement singulier. On voit Christina affaiblie par la maladie qui déforme ses articulations, la fait boiter, trébucher, l'empêche de se mouvoir comme les autres. Et malgré une maladie invalidante, Christina ne renonce jamais. Elle est très forte moralement, brave des conditions de vie très difficiles à la ferme, s'occupe de toute sa famille, travaille continuellement et se relève chaque fois qu'elle tombe. Cette dualité se retrouve dans le tableau, une Christina physiquement faible, moralement forte et qui ne renonce jamais. le récit est très touchant et captivant. La rencontre avec Andrew Wyeth en particulier, ce peintre qui voit bien au-delà du handicap.

Une lecture passionnante qui traite de sujets importants. Une vraie réussite !
Lien : http://romansurcanape.fr/le-..
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