La Rabouilleuse (Un ménage de garçon)

C le chef d oeuvre De Balzac. Je suis très étonné que ce roman soit moins connu que Grandet, Goriot etc..surtout, surtout, ce roman annonce Flaubert, il y a dans la première partie un style, un rythme, que l on retrouvera dans l éducation sentimentale, Zola, comment ne pas penser à Nana, et Maupassant, comment ne pas penser à Georges Duroy quand on suit le destin de Philippe...la rabouilleuse et le roman fondateur du Roman moderne français.

Ce roman est en fait @La Rabouilleuse du même Balzac, qui prend son titre définitif en 1843.
Voir la critique de ce roman.

J'y ai passé un an dessus à le disséquer en long en large et en travers parce que ma prof de français de seconde ne connaissait que ce bouquin depuis l'antiquité qui l'avait vu obtenir son agreg! c'est triste pour les agregs!

Les deux fr??res Bridau, Philippe et Joseph sont issus de l'heureux mariage d'Agathe Rouget, fille mal-aim??e d'un m??decin d'Issoudun, enrichi et d??bauch??, avec un int??gre chef de bureau, idol??tre de l'Empereur. En 1809, ?? la mort de leur p??re, tu?? ?? la t??che, d??but du m??lodrame. Ils sont ??lev??s dans un appartement modeste qui sent la province et la fid??lit?? , entre deux veuves : leur m??re qui ch??rit l'a??n??, futur sabreur , vulgaire et ??go??ste, tout en m??connaissant le g??nie de peintre et l'amour filial du second ; et sa tante, Mme Descoings, ex-belle ??pici??re, qui aime les bons petits plats et met ?? la loterie . Apr??s 1815, tandis que Philippe, chef d'escadron et officier de la L??gion d'honneur, refuse de se rallier aux Bourbons, devient un bonapartiste de caf??, pompe dans la caisse du journal lib??ral dont il est caissier, joue, vole son fr??re, vole sa m??re, vole Mme Descoings le jour o?? elle aurait gagn?? trois millions, Joseph, seul, pauvre et bon fils, m??ne une lutte sans merci pour imposer une peinture trop novatrice pour ??tre reconnue. Mme Descoings meurt. Philippe vole des tableaux d??pos??s chez son fr??re, la m??re renie enfin le fl??au de la famille . Au sortir de l'h??pital des V??n??riens, mis??reux, il se fait prendre (dupe ou mouchard, on ne sait) dans une conspiration d'officiers. Agathe rentre alors en contact avec sa marraine d'Issoudun, Mme Hochon. Elle apprend ainsi que son fr??re, Jean-Jacques, parfait abruti qui, ?? ce qu'on dit, a succ??d?? ?? son p??re dans le lit et ?? la table de la servante de la maison, Flore Frazier (la Rabouilleuse), s'appr??terait ?? la d??sh??riter au profit de cette ma??tresse et de l'amant de coeur de celle-ci, lui aussi ex-soldat de l'Empereur et champion local de l'Opposition, Max(ence) Gilet. Agathe et Joseph partent en Berry, ??chappent de justesse au pi??ge tendu par Gilet et sa bande des Chevaliers de la D??soeuvrance et rentrent ?? Paris sans avoir rien r??gl??, tandis que d??barque ?? Issoudun Philippe qui, finalement condamn?? ?? cinq ans de r??sidence surveill??e, entend rattraper la succession ?? son exclusif profit. Il effraye Flore qui a la maladresse de vouloir se faire donner par Jean-Jacques une rente pour pouvoir ??pouser Max ?? Paris. Mais la procuration n??cessaire ne sera jamais sign??e. Philippe tue Max en duel. Il ??pouse Flore, veuve de son oncle qu'il a fait achever (par un p??t?? de foie gras ou une certaine Mlle Lolotte, 17 ans, on ne sait). Il met la main sur le million de la succession, se rallie et devient comte de Brambourg, refuse un quelconque soutien ?? son fr??re, ce qui tue une Agathe enfin d??sillusionn??e, ??limine Flore, contamin??e par une maladie ?? faire trembler les m??decins , perd beaucoup d'argent en croyant ?? la solidit?? du r??gime en f??vrier 1830. En 1839, en Alg??rie, il meurt au combat, la t??te coup??e par des yatagans. Joseph, devenu comte et h??ritier des tableaux familiaux, re??oit avec modestie les faveurs de la destin??e . L'int??r??t du roman na??t de la tension et des interf??rences entre deux espaces, le parisien et le provincial, chacun jouant ?? son tour contre l'autre. de plus, le r??cit est foisonnant en ricochets d'intrigue et en figures originales (Madame Descoings et son terne , les garnements d'Issoudun, leur victime le marchand de grain Fario, par exemple, sans oublier Flore elle-m??me, n??e d'un ruisseau ?? ??crevisses). Ce roman a s??rement aussi valeur de r??glement de comptes familial : comment ne pas voir dans le contraste, passionn??ment excessif, du g??nial et g??n??reux Joseph et du lamentable et vicieux Philippe, Honor?? et Henri, ce demi-fr??re, tant aim?? de Mme Balzac.