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Une sacré saga familiale (sur une trentaine d'années) que ce roman des « Scènes de la vie de province » ! Autour du gros héritage du Dr.Rouget ( enrichi comme Grandet et Goriot par la Révolution)vont s'affronter deux branches de la famille avec de multiples péripéties qui mettront au premier plan Flore « La Rabouilleuse » femme fatale et Philippe l'un des petits fils ,baroudeur cynique et violent . Beaucoup d'action et de rebondissements , bon sujet de série , je pense.
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Voilà un Balzac facile et rapide à lire que je conseille fortement. Balzac n'a pas écrit que des romans longs et d'une lecture que certains pourraient trouver fastidieuse comme Les illusions perdues ou la Peau de Chagrin.

Non, hormis quelques pages descriptives d'Issoudun dont on se passerait volontiers, la Rabouilleuse est un roman passionnant abordant plusieurs thèmes : la maternité, la fraternité, l'avarice, la fortune et la succession...
Balzac a mis beaucoup de lui-même dans le personnage de Joseph Bridau, peintre sans succès, fils aimant, dévoué à sa mère Agathe, qui ne voit ni l'amour qu'il lui porte ni ses qualités mais lui préfère son aîné, Philippe. Pourtant, Philippe est un fils ingrat, voleur et débauché qui entraîne sa famille dans le déshonneur et la ruine. Seul espoir des Bridau pour s'en sortir, demander au riche frère d'Agathe une partie de la fortune qui leur est due. Mais la tâche s'avère compliquée car le frère d'Agathe est sous l'emprise d'une jeune paysanne, cette fameuse rabouilleuse qui s'est laissée désirer depuis le début du roman et qui n'apparaît que dans la 2ème partie du roman (il en compte trois). Oui, j'avoue l'avoir attendue longtemps...

Je ne vais pas dévoiler la suite de l'intrigue mais comme dans tout roman destiné à être publié en feuilleton, il y aura encore pas mal de rebondissements et de suspense jusqu'à la fin qui font que l'on ne s'ennuie pas une seconde.

Un très grand cru balzacien à consommer sans modération !
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Excellent.
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L'oeuvre De Balzac fourmille de personnages sinistres. Dans son roman pas très connu La Rabouilleuse, publié pour la première fois en 1842, le lecteur est confronté à une noirceur absolue. On pourrait même dire que ce roman De Balzac est un roman noir par excellence.

On y trouve tous les ingrédients d'un best-seller de l'époque : vol, conspiration, rivalité, meurtre et vengeance. Tout cela n'est pas très beau, et avec les années qui passent, Balzac donne une image de plus en plus sombre de l'humanité, comme il l'a fait dans son dernier grand roman La Cousine Bette.

L'espace ici est trop limité pour rentrer dans les détails de ce roman riche en intrigues, je voulais juste m'attarder un peu à l'ex colonel Philippe Bridau de l'armée napoléonienne qui joue un rôle clé dans cette oeuvre. C'est encore et toujours l'ombre de Napoléon qui plane sur le monde balzacien.

On voit Philippe Bridau sur la jolie couverture de l'édition du Livre de Poche de 1965, caché dans l'ombre derrière Flore Brazier (la rabouilleuse), au regard menaçant et hostile.

Soldat vaillant et partisan inconditionnel de l'empereur, quand l'épopée finit à Waterloo, le monde n'a plus de sens pour Philippe.
Du désenchantement au désoeuvrement, la Restauration et le règne de Louis-Philippe où règnent la cupidité et la mollesse bourgeoise, Philippe Bridau refuse de rentrer dans les rangs, et se transforme en brigand et agitateur acharné. Cynique et impitoyable, tout ce qu'il touche, il finit par le détruire pour arriver à ses fins, jusqu'à sa propre mère.

Bridau est l'exemple typique de ces hommes qui pouvaient uniquement accomplir leur destinée sous les drapeaux impériaux ; quelque autre condition de vie leur enlevait tout sentiment de vigueur et de noblesse. Ils n'avaient d'autre choix que de se réfugier dans l'ombre d'une société qu'ils condamnaient, puisqu'elle avait condamné leur héros au confinement à Sainte-Hélène.
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Voilà un Balzac haletant et plein de rebondissements ! Ce sont les habituelles ficelles balzaciennes : famille, rivalités, femme fatale, gros héritage, cancans de province et quelques calculs financiers qui ponctuent tout cela. C'est extrêmement bien écrit, bien décrit, on suit la fratrie Bridau de Paris à Issoudun, de la mère à l'oncle. La figure de la manipulatrice Flore Brazier est géniale, entre le premier portrait et le dernier, la plume De Balzac est fulgurante. Les mauvais semblent vainqueurs mais seront bien punis. Les gentils passeront par toutes les phases du désespoir mais seront récompensés. Un bonheur à lire !
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Me voici de nouveau confrontée à La Rabouilleuse, roman lu il y a longtemps et aujourd'hui redécouvert...Quel texte ! Et quel auteur dont je viens de relire la vie !
Le docteur Rouget a épousé une femme dont il a deux enfants. Par une de perversions dont Balzac a le secret, il veut favoriser son fils et discréditer sa fille. Cette dernière, nommée Agathe, épouse un officier, fier défenseur de l'empereur. Elle en a deux fils : Philippe et Joseph. Cette femme pourtant droite et bonne se prend de passion pour son fils aîné qui n'a qu'une ressemblance physique avec son père puisqu'il est aussi froid et calculateur que son géniteur était généreux. Il la fait beaucoup souffrir. Quand elle se retrouve veuve cependant, il vient à l'esprit de ses deux fils que leur mère a, en province, un frère célibataire fortuné. Attendu qu'il est entouré d'une servante-maîtresse Flore Brasier et de l'amant de celle-ci, Maxime Gilet, Jean-Jacques Rouget risque bien de spolier sa famille au détriment d'étrangers. C'en est trop pour les fils Bridau qui, pour des mobiles différents, se rendent à Issoudun afin de récupérer la fortune de leur oncle. Elle leur revient de droit puisqu'ils sont liés par des liens familiaux...
Circulation de l'argent, moteur de réussite et de reconnaissance sociale, jeux sur les sentiments amoureux, familiaux et filiaux, enjeux de pouvoir et manipulation, chute des idéaux napoléoniens et retour aux Bourbon ...On ne s'ennuie pas avec Balzac qui, au passage nous montre l'évolution d'une société sur un demi-siècle. le monde n'appartient plus aux militaires mais aux financiers...
Je retiendrai les diverses descriptions de Flore, petite fille pauvre d'abord puis magnifique servante-maîtresse et pour finir malade effarée détruite par Philippe Bridau. Bridau : celui qui sait faire mourir mais est couvert d'honneurs...
Réalisme, morale, métaphysique...
Vive Balzac, donc...


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Un roman en deux temps où finalement la Rabouilleuse du titre n'a qu'un rôle secondaire (définition du Robert : la rabouilleuse est un personne qui trouble l'eau pour effrayer et pêcher les écrevisses).
Premier temps, à Paris, Agathe est une femme heureuse. Pourtant rejetée par son père qui laisse son héritage au frère aîné, celle-ci est mariée à un fonctionnaire de l'empire qu'elle aime tendrement et qui lui a donné deux garçons. L'homme est un élément capital auprès de Napoléon mais a la mauvaise idée de passer l'arme à gauche avant une grande promotion. Donc le train de vie d'Agathe diminue déjà d'un cran. Puis à la mort de l'empereur, de nouveau un cran en moins. Ensuite c'est sa tante qui la spolie d'une partie de son patrimoine, et hop un cran en moins. Enfin la dame a le malheur d'avoir un garçon, Paul Le benjamin, qui veut devenir artiste peintre (donc condamné à la pauvreté) et l'aîné, Philippe, militaire pour l'empire (le préféré à sa maman) qui se révèle bringueur, joueur et surtout voleur. Ainsi Agathe perd le peu de patrimoine qui lui restait.

Second temps, elle décide alors de partir à Issoudun (l'office du tourisme de la ville ne lui dit pas merci), rejoindre son frère aîné, héritier de la fortune familiale et célibataire, espérant que celui-ci cède à ses fils un peu de son trésor. Mais l'homme est prisonnier d'une femme, la fameuse Rabouilleuse, qui avec l'aide de Maxence son amant tente de capter l'héritage du vieil homme. Il faut dire que Jean-Jacques Rouget est un homme faible et un crétin en plus d'être richissime. La tentative d'Agathe et de son fils artiste échoue lamentablement et Philippe décide alors de reprendre les choses en main. S'ensuivent alors tractations et manoeuvres entre les deux partis pour récupérer l'argent du riche célibataire.

Voici un roman De Balzac qui n'est pas des plus connus et qui pourtant est extrêmement intéressant. Les personnages sont complexes, l'intrigue est très bien menée, les thèmes sont nombreux, l'humour balzacien y est constamment présent. Une sombre vision de la société où les forts dominent les faibles, où le mal domine le bien. Un roman où la bonté et la piété sont piétinées par l'avarice, l'égoïsme, la brutalité, la malhonnêteté…
Seul bémol, Balzac ne semble avoir aucune pitié pour Flore, la Rabouilleuse, qui pourtant a été achetée à son père à l'âge de 12 ans et qui de fait devint la maîtresse du docteur Rouget puis de Jean-Jacques son fils. Si son attitude est loin d'être généreuse dans l'histoire, au moins a-t-elle des circonstances atténuantes.
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Remous de vies aux tours et détours multiples.

De vies en rêves, les espoirs s'échafaudent et se réalisent.

Les affres d'une vie de province trébuchent d'aventures en mésaventures.

La cupidité croise l'avanie humaine qui se blottit aux bras du désespoir.

De naïveté en crédulité, l'âme s'échoue pour s'enfouir aux tréfonds d'une société aux aguets.

Ces lignes se perdent dans les mailles d'une toile tissée aux champs de batailles d'une vie d'errances et d'erreurs.
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La définition de "rabouilleur" est la personne qui trouble l'eau afin d'effrayer les écrevisses en vue de leur capture. Cette petite fille en haillon se livrait à cet exercice avec son père quand Jean-Jacques ROUGET l'aperçut.

Frappé par la beauté de la fillette il "l'achète" comme domestique.

Peu à peu il s'attachera à elle. Arrivée à l'âge adulte Flore comprendra toute l'ampleur de son pouvoir sur le vieil homme. Avec l'aide d'un garçon de son âge (Max), dont elle est secrètement éprise, elle tentera de capter l'héritage, enjeu crucial du texte.

C'est sans compter sur l'arrivée sur l'échiquier de Philippe BRIDAU, plus rusé encore que la Rabouilleuse et son complice.

Qu'en penser ?

A voir l'historique de ce texte on comprend vite le pourquoi d'un tel fourbi, car la trame est vraiment tentaculaire (un mélange de DALLAS et de DYNASTIE... pour ceux qui ont connu).

C'est compliqué, parfois même incohérent mais qu'importe : quand Balzac écrit, on lit !

A noter que pour la première fois l'auteur tient des propos rabaissant la femme. Il fait dire à un des ses personnages :" Les femmes sont des enfants méchants, c'est des bêtes inférieures à l'homme, et il faut s'en faire craindre, car la pire condition pour nous est d'être gouvernés par ces brutes-là ! " sic

HISTORIQUE DU TEXTE

Au départ le projet de 1839 se nommait LE BONHOMME PIEDEFER, puis en 1840 LE BONHOMME ROUGET. Un texte qui servait à rembourser un trop perçu que le journal qui employait Balzac lui avait octroyé. La parution se fait en deux fois avec un an et demi d'intervalle.

L'auteur ne livrera qu'une petite partie du texte (juste le nécessaire pour payer sa dette.

En 1841, un journal concurrent lance un texte à épisode qui recueille un grand succès. Balzac lance alors la totalité du texte sous le titres LES DEUX FRERES (9 épisodes).

Remaniement du texte et rajouts donneront la première édition originale aux éditions Souverain


PERSONNAGES

On peut s'en tenir à ceux qui justifient les titres successif envisagés par Balzac et autour desquels le roman se construit : Rouget, les deux frères Bridau, la Rabouilleuse.

– flore BRAZIER : c'est la fille du peuple, condamnée dès l'origine, pour peu qu'elle sorte de sa condition. Elle est programmée par son nom, de la fleur au feu (elle finit brûlée par les « liqueurs »). Très tôt orpheline, à la garde d'un oncle alcoolique et d'une tante qui la hait. Elle est cependant, à douze ans, une « petite fille ravissante », un « miracle de beauté » aux yeux du vieux Rouget qui la découvre « quasi nue » dans la rivière, occupée à rabouiller. Il l'achète à son parâtre, cent écus par an. C'est François, l'un des « cinq Hochons » qui révèle son surnom méprisant, dans le journal ragoteur d'Issoudun. Rouget entreprend son éducation, se réservant sans doute d'en recueillir les fruits. Ce ne serait pourtant que le « 15 avril 1806 » que Flore cesse d'être une « honnête fille », en devenant la maîtresse du fils Rouget. En 1815, dans « l'entier développement de sa beauté », elle règne sur la maison (et le ménage du garçon). Puis les événements se compliquent : maîtresse de Maxime en 1816, elle épouse Jean-Jacques Rouget en 1823, et devient ainsi la tante de Philippe qui la subjugue, l'épouse, en fait une éphémère comtesse de Brambourg pour mieux la dépouiller et l'achever : « Dieu se sert de lui comme un fléau ! », dit la moribonde à ceux qui sont à son chevet, avec Joseph Bridau : Bixiou, Bianchon, Desroches, les « bons » reparaissant.

– Joseph BRIDAU : Sa présence dans le roman est tempérée. Il est le sage !
Déjà apparu dans UN DEBUT DANS LA VIE : il participe aux deux voyages à Presles, celui de 1822 dans le coucou de Pierrotin et celui de 1838 dans son Hirondelle de l'Oise. de rapin farceur qui se fait passer pour le grand peintre Schinner dans le premier

– Philippe BRIDAU : après l'avoir crée dans Les Deux frères (voir Histoire (s) du texte), Balzac l'ajoute à des textes antérieurs, plus pour l'effet de reprise que pour nourrir une biographie déjà détaillée par La Rabouilleuse.
Il est toute la laideur incarnée, sans scrupule ni conscience.

– Jean-Jacques ROUGET (alias le bonhomme Rouget) : le personnage est en quelque sorte la réplique du Jérôme Rogron de PIERETTE (même si Flore n'est pas Bathilde), mais en plus gris. Il est construit en négatif, par contraste. Agé de 37 ans à la mort de son père, dont il n'a ni la trempe, ni le caractère, ni la malice. A l'inverse de sa soeur Agathe il est incapable de grands sentiments. Elevé pour être propriétaire, c'est-à-dire rentier, c'est un inutile, un « nul », un boutonneux, malade de timidité physique et morale avant que Flore le déniaise. Il a pour elle un attachement « animal » et deviendra une proie facile entre les mains de son neveu Philippe. Resté célibataire dans le mariage, incapable d'être père, ce garçon de province sera tué par Paris.
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En 1792, le créateur de la lignée la familiale c'est enrichie en achetant des biens nationaux. Il se marie lui même avec une fille de bonne familles ayant eux même fait fortune par le même biais. Ils auront deux enfants. Les problème commencent là. Un hérite et pas l'autre. Aux gré de intrigues, des coups du sorts de l'adaptation aux changements politiques, les fortunes changent de main, mais pas de famille.
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