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Brune, trentenaire parisienne, est élevée par deux soeurs fusionnelles, Douce, sa grand-mère, et Granita, sa grand-tante, limonadières aveyronnaises dévouées à leur bistrot parisien. Leur Aveyron natale semble remisée dans de lointains souvenirs jusqu'à la mort de Douce qui, contre toute attente, avait choisi de reposer à Lacalm, sur les hautes terres d'Aubrac, fuies, comme beaucoup d'Aveyronnais, pour rejoindre une capitale idéalisée, et devenue pour Brune lointain lieu de villégiature.

Ce retour aux sources subi par les deux femmes sonne comme un testament, un héritage légué par Douce à Brune qui va, malgré elle, découvrir peu à peu ses origines et tomber amoureuse de cette terre ; un héritage pour Granita qui renoue avec son essence.

Vanessa Bamberger parle avec objectivité et bienveillance de cette région. Ses descriptions sont belles, vraies, sans concessions ; les Hommes, bruts, fiers, survivants. En toile de fond, une terre comme point d'ancrage, une terre ressource. Une terre en souffrance face à la mondialisation et à l'évolution de la paysannerie.

Pour y avoir des attaches familiales, ce fut un vrai plaisir d'accompagner Brune sur l'Aubrac, de revoir les Hommes usés et tannés par le soleil et le travail, les lourdes Aubracs cornues et maquillées de noir, de goûter les plats rustiques et raffinés, de parcourir les paysages rudes et vallonnés, de respirer les embrunts floraux et animaliers.

J'y ai retrouvé le même amour de la terre et des hommes, les mêmes velléités et anciennes rancoeurs et querelles des romans de Franck Bouysse, sans l'egaler, (celles de ma famille aussi), loin des romans régionalistes à la Signol et consorts. Une belle découverte.
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Ambre vient de perdre sa grand-mère qui l'a élevée. Elle veut enterrer Douce (c'est le prénom de la grand-mère) dans sa terre natale l'Aubrac.
Ce retour l'entraînera sur ses origines, les secrets de famille et la quête de vérité ne sera pas facile.
Ce livre dont l'écriture est parfaitement maitrisée est un ode à l'Aubrac, à l'amour filial, au climat rude et aussi à l'amitié.
Un roman poétique et sensible.
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« Nous étions le 30 octobre et j'enterrais Douce »

Douce, c'est sa grand-mère maternelle, celle qui l'a élevée avec sa grand-tante, Granita, au-dessus de leur bistrot en proche banlieue parisienne. Les deux soeurs sont venues de leur Aubrac natal pour travailler à la capitale et monter leur affaire, ce bistrot « Le Catulle » qui tient à sa bonne réputation. C'est que l'on n'est pas feignantes chez les deux soeurs inséparables ! Sa mère est morte peu de jours après la naissance de Brune et, son père, elle ne le voit plus depuis qu'il a quitté Paris pour retourner dans l'Aubrac et reprendre la ferme à la mort de son père. C'est ainsi que les choses doivent se passer, là-bas.
Brune qui, en parole, reniait son Aubrac a supplié sa petite-fille de l'enterrer dans le cimetière de Lacalm, au pays, où elles ne sont jamais retournées.
Le moment pour Granita et Brune de retrouver, de renouer avec le pays. Retour au pays des souvenirs de vacances pour Brune et retrouvailles avec les cousins pour Granita.
Tout un passé, un monde rural, des paysages que Vanessa Bamberger fait renaître, que je reconnais et qui m'enchante encore et toujours. Les secrets sont légions dans les familles et leurs découvertes culbutent les descendants. Chacun de nous vient d'une terre, certains l'oublient un temps, mais le désir revient toujours car « Il ne faut pas oublier d'où l'on vient. Ou plutôt, il faut savoir d'où l'on vient pour pouvoir l'oublier. »

Brune fait connaissance avec son passé, celui de ses ascendants. Les révélations font l'étourdir, la faire vaciller mais, une fois digérées, vont être le socle sur lequel elle poursuit sa route.

Une belle lecture qui m'a permis de retrouver l'Aubrac, ce pays pauvre où les jeunes partaient à Paris pour servir dans les cafés et monter leur propre affaire. Les auvergnats de Paris… Toute une histoire !! En retour, ils ont permis à leur pays de vivre. Maintenant l'Aubrac est un pays riche de son passé, de ses traditions, de sa ruralité, financièrement -la terre y est chère- et le paysage varié ravit mon regard.

Un livre émouvant, nostalgique que je rapproche du livre de Paola Pigani, « Des orties et des hommes », tous les deux chez Liana Levi

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Est-on attaché à une terre par filiation ? Par nature en quelque sorte. Ou bien est-ce la culture, la transmission, l'imprégnation par le climat, le paysage et les gens qui crééent le lien, l'attachement en dépit du déracinement ?

L'Aubrac est une terre rude, un plateau à la fois riche et austère mais qui ne permet pas de nourrir tous ses enfants. Alors, ils montent à Paris, travaillent dans des cafés avant de devenir un jour patron eux-mêmes, limonadiers, cafetiers, restaurateurs ... Puis s'en reviennent se faire enterrer sur la terre de leurs ancêtres, là-bas, sur l'Aubrac.

Ainsi à vécu Brune entourée de ses deux grand-mères, dont l'une est sa grand tante. Les deux soeurs Rigal, Douce et Annie, propriétaires d'un café à Paris, mais toujours auvergnates, aveyronnaises, de Lacalm précisément. Une histoire de femmes. de femmes fortes.

C'est à l'occasion du décès de Douce que Brune revient sur l'Aubrac qu'elle avait connu enfant pendant les vacances. On est à l'automne, les paysages sont fabuleux, sorte de steppe aux couleurs douces qui embrasse les formes arrondies du relief. La terre ! le pays !

Avec la disparition de Douce ce sont aussi les secrets biens gardés qui disparaissent. Les langues se délient et peu à peu Brune découvre son histoire, sa généalogie, son patrimoine familial.

Vanessa Bamberger nous fait découvrir l'Aubrac, c'est charnel, c'est profond, c'est terrien. Elle nous dévoile aussi une histoire familiale, un contexte social enraciné dans le pays et peuplé de femmes et d'hommes au caractère forgé dans le granit. Un peuple qui sait ce qu'il doit aux vaches qui mettent si bien en valeur le plateau.

Un très bon roman, pas du tout porté sur un faux naturalisme nostalgique, mais bien ancré dans le monde actuel avec ses problématiques et ses questionnements. Un roman qui donne envie de chausser de bonnes chaussures et d'aller traverser ce plateau, lentement, au rythme de l'homme et de la nature.
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L'histoire commence avec l'enterrement de Douce, la grand'mère de la narratrice, Brune, originaire de l'Aubrac. Douce n'a jamais voulu retourner dans sa région, mais elle a expressement demandé à y être inhumée. Brune, dont la mère est morte à sa naissance, a été élevée par sa grand'mère et sa grand'tante, Granita. Les deux soeurs tenaient un café à Paris.

Le retour au pays réservera bien des surprises à Brune, qui va découvrir petit à petit l'histoire familiale, assez loin de ce qu'on lui a toujours raconté. Les révélations vont se succéder, sur fond de ruralité et de crise de l'élevage. Douce et Granita étaient des femmes de caractère, qui n'ont pas hésité à prendre des décisions lourdes de conséquences pour tout le monde

C'est un roman très agréable à lire, avec une narratrice parfois un peu naïve dans ses réactions. Les descriptions de l'Aubrac sont un vrai plus, même si j'ai trouvé que l'on se rapprochait trop du documentaire par moment (sur l'élevage).

N'hésitez pas, si vous avez envie d'aller vous promener du côté de Nasbinals, de Laguiole et de Lacalm.
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J'ai beaucoup aimé ce roman qui célèbre la terre mythique de l'Aubrac et ses habitants que l'auteur décrit avec une vérité quelquefois redoutable. Ces hautes terres sont tellement prenantes, à toutes les saisons, par presque tous les temps, tous les vents, et l'auteur en a saisi l'âpreté et la dimension.

L'histoire en elle-même est très classique et si l'on se perd un peu dans les parentés, biologiques ou non, de cette famille, on a deux personnalités très attachantes, les deux grands-mères de Rose, la narratrice.

Celle-ci découvre, le plateau, les Aveyronnais et les Lozériens, leurs mentalités, leurs contradictions et leurs mystères, leur unité lorsqu'ils se sentent agressés. Elle découvre le passé de sa famille au fil des pages; bien sûr, c'est un peu eau de rose, et alors?

Les descriptions des éléments de l'Aubrac, ciel, eau, vent, lacs, neige, vaches et taureaux m'ont paru finement élaborées et d'une précision très bien documentée. Ainsi, la couleur noire des truites du Bès, les rochers tombés du ciel, le maquillage bien connu des vaches, tout l'ensemble est très bien rendu. Les lieux ne sont pas en reste qu'il s'agisse du lac de Saint-Andéol, du taureau de Laguiole, de la domerie d'Aubrac ou de l'église de Nasbinals, pure merveille de l'art roman.

Les vaches tiennent une place de choix avec des considérations agricoles que tout le monde peut ne pas partager qui contiennent plusieurs vérités. elles sont aussi les héroïnes de ce roman car, sans ses vaches, l'Aubrac serait dépouillé d'âmes qui animent tout le plateau dès la Pentecôte, par leur présence, leur mouvement, le son de leurs clarines.

Et puis, j'ai trouvé certains passages magnifiques, anthologiques s'il en est, comme la description des deux soeurs photographiées dans leur adolescence, l'auteur détaillant leurs personnalités dans leurs attitudes et regards.

Enfin, ce paragraphe final sur les deux reines attendant le verdict de Rose sur leurs galettes des rois.

Un beau texte pour tous les amoureux de l'Alto Braco.
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Voyage en terre... familière : j'ai lu avec curiosité et sans déplaisir le livre de Vanessa Bamberger qui déroule son menu roboratif construit comme un repas de noces ou plutôt,  en l'occurrence,   d'enterrement ,- des hors d'oeuvres aux entremets- , pour raconter  une saga familiale sur fond de crise de l'élevage,   entre quatre villages haut perchés de mon Aubrac bien aimé: Lacalm,  Laguiole,  Saint Urcize et Nasbinals.

L'auteur sait "documenter" un sujet et s'organiser pour que rien de cette manne récoltée par elle ne soit perdu pour le lecteur!  Un vrai dépliant touristique, assez habilement habillé en roman. Pourtant, je n'y ai pas appris grand chose, si ce n'est l'étymologie du nom, Aubrac, cet alto braco qui signifie non pas  le haut lieu mais la haute tourbière...

Un vrai roman de crises, aucune ne manque : de la crise identitaire de Brune Alazard, la parigote, petite- fille de bistrotier parisien, et descendante d'éleveurs  aveyronnais, en mal de racines, de pays natal et de ( secrets de ) famille, à la crise de la viande sur fond de malbouffe et de vache folle, en passant par la crise des campagnes pas aussi déshéritées ni désertifiées qu'elles en ont l'air, et la crise  de la capitale- proclamée-  inhabitable... mais si  addictive que Brune  n'arrête pas d'osciller entre l' Aveyron et Paris comme un pendule irrésolu!

La problématique de l'élevage et celle qui lui est étroitement liée, la consommation de viande, n'est pas abordée , ici, de façon révolutionnaire: ni bio, ni intensif, l'élevage se doit d'être de qualité, tant dans le choix des bêtes que dans leur élevage proprement dit.

Étables de taille humaine, races authentiques, fourrage naturel, estives de luxe au milieu des fleurs, veaux sous la mère, engraissement sur place et abattage  intra muros: autrement dit , d'un bout à l'autre de la chaîne, responsabilité et familiarité. Style :  "J'ai bien connu la vache dans votre assiette"!

Le tour du pays, de ses us et coutumes , quoiqu'assez appuyé et exhaustif , ne manque pas de sel, la question de la viande, elle , ne manque pas  d'à propos ( à moins que ce ne soit l'inverse!) ...mais les  relations familiales et les secrets de famille, l'alibi romanesque,  sont si banals, si inutilement complexifiés qu'ils m'ont proprement rasée,  et ont encombré cette lecture didactique qui n'avait pas besoin de cet enrobage romanesque en kit pour se laisser lire.

Vous dirais-je le fond de ma pensée?

Quand il s'agit d'Aubrac, je préfère à toutes les documentations de parisienne ayant fait sciences Po',  quelques lignes des Carnets du Grand chemin de mon cher Julien Gracq qui, tout agrégé de géographie qu'il est,  ne fait jamais sentir son érudition mais ,  pour chanter le paysage, et le plateau d'Aubrac en particulier, sait y puiser ses images les plus fortes,  en distiller la poésie la plus secrète.

C'est ce qui m'a le plus manqué dans cette lecture.
Les images et la poésie. 
Autrement dit , l'essence même de mon Aubrac bien-aimé.
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.La mort d'un proche s'apparente parfois à un séisme ou un éruption volcanique : le paysage intérieur s'en trouve bouleversé et des failles anciennes redeviennent actives et sources de souffrance. Brune a perdu sa grand-mère Douce qui ,avec sa soeur Annie l'ont élevée. du coup, elle est amenée à revenir en Aubrac sur les terres familiales qu'elle avait oubliées dans sa vie parisienne. Les placards où résident les squelettes du passé vont s'ouvrir pour une relecture radicale du roman familial. Outre cette quête des origines , le roman foisonne de saveurs et de senteurs propres à cette magnifique région de l'Aubrac , de détails fort intéressants sur la vie et l'économie locale , de réflexions sur l'actualité (le bio, le bien-être animal) . En fin de compte un livre riche , un chant d'amour pour deux personnes hors du commun et une terre exceptionnelle.
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Brune a vécu toute son enfance chez sa grand-mère Douce et sa grand-tante Granita, deux soeurs inséparables originaires de l'Aubrac et plus précisément de sa partie aveyronnaise. Puis Douce décède des suites d'alzheimer dans sa maison de retraite et sa petite-fille décide de la faire inhumer dans le village de son enfance en Aveyron. C'est ainsi que Brune et Granita retourne sur leur terre d'origine et que l'on découvre ce bout du monde, ses paysans, ses éleveurs dont certains très peu soucieux du bien-être animal... et c'est peu de le dire.

L'écriture est limpide et très agréable, on découvre beaucoup de secrets familiaux et de non-dits. le récit est passionnant, les chapitres défilent et il faut dire que ce cadre géographique est assez rare en littérature. le lecteur fait une belle découverte de personnalités mais aussi de lieux naturels attirants. Douce est un personnage étonnant et hauts en couleurs dont Brune ne cessera de découvrir alors même qu'elle pensait tout en savoir.

Belle découverte que ce roman !
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Oui, bon. Pas mal. J'ai bien aimé les envolées rurales, l'amour de son Aubrac, voire les passages parisiens bougnats mais, et comme souvent dans ces petits romans, moins le côté histoires de famille. L'ensemble se lit sans trop de déplaisir.
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