De beaux lendemains

Ce livre, paru en 1991 et devenu un best-seller, décrit sans pathos ni mélo un drame survenant dans une bourgade américaine près de Lake Placid : un accident de bus scolaire qui a coûté la vie à plusieurs enfants, et blessé de manière définitive de nombreux autres, dans leur chair et /ou dans leur tête. A l'aide d'un style fluide, efficace, sans fioritures, Russell Banks excelle à dénoncer les comportements les plus noirs enfouis au plus profond de chacun de nous. La douleur vécue par les parents et la haine qu'elle peut engendrer traverse ce récit par l'intermédiaire du témoignage de quatre protagonistes nous donnant leur vision du drame, vision à la fois complémentaire et fondamentalement différente.
Ce roman, dont Atom Agoyan a extrait un film poignant (grand prix du festival de Cannes en 1997), se lit très facilement. L'auteur se garde bien de juger les uns ou les autres mais reste dans une description distante des réactions de chacun. J'ai été séduit par le personnage de l'avocat, dont les motivations cyniques mais empreintes d'une certaine forme de générosité apportent même parfois une touche d'humour au récit. Seul bémol, la fin et son côté un peu trop American Way of Life m'a agacé et a fini par un peu gâcher ma lecture et le plaisir que j'ai eu au cours de ce récit. Reste la découverte d'un excellent écrivain contemporain dans les lignes desquelles je retournerai prochainement (J'ai Sous le règne De Bone en attente dans ma liste « A lire »…)

C'est la première fois que je lis un roman de Russel Banks et je suis déçue. Un accident de bus scolaire cause la mort de presque tous les enfants du village. On pourrait s'attendre à éprouver de l'empathie, mais curieusement ça m'a laissée froide. En choisissant de faire parler ses personnages à la première personne, l'auteur donne un ton uniforme et morne à une situation tragique. Au terme d'une lutte d'intérêt deux personnages en colère, règlent leurs comptes : l'avocat qui souffre d'avoir "perdu" sa fille et qui voudrait utiliser ce procès contre les "responsables", et la jeune fille qui restera invalide : en y mettant fin elle se libérera de son père. Il faut attendre la fin du roman pour que soit mis en valeur un couple stoïque (la conductrice et son mari), qui donne enfin un peu d'envergure à un récit qui ne tient pas vraiment la route...

Roman à plusieurs voix, chaque personnage apportant un regard nouveau sur l'évènement (un accident de bus qui a coûté la vie à plusieurs enfants) qui a bouleversé la vie d'un petit village isolé.... Encore un roman que je ne saurai qualifier, qui laisse une trace, sans trop savoir laquelle ! J'aime... et j'aime pas ! Un mélange de sentiments, tristesse, douleur, haine, esprit de vengeance, des personnages qui cachent tous un secret derrière des apparences, que ce soit Billy Ansel qui a perdu ses deux enfants, Mitchell Stephens l'avocat qui tente de fuir ses propres échecs ou la jeune Nicole Burnell..... Chacun parle "vrai" et dit la vérité, chacun va affronter la réalité à sa manière, à travers ses blessures... Une histoire remplie d'émotions.....

De beaux lendemains
Russell BANKS

Dans l'état de New York une femme conduit son bus de ramassage scolaire sous la neige.
Comme tous les jours depuis 10 ans elle suit le même trajet.
Mais ce jour là elle veut éviter un chien errant ( réel ou imaginaire ?) ce qui projette le bus dans les eaux glacées de la région.
Et 14 enfants meurent...
Ce roman construit en 4 parties raconte ce drame vu par :
- La conductrice du bus
- le père de 2 victimes
- l'avocat qui veut intenter un procès à la ville
- la jeune fille paralysée suite à ce drame.

Un bon roman ( mon premier de cet auteur que je vais bientôt rencontrer).
Le sujet est bien traité et les parties concernées très bien analysées.
J'en lirai d'autres.

Une construction très intéressante car l'on se rend compte que pour un même événement plusieurs points de vue existent.

J'ai terminé depuis deux jours ce roman de Russell Banks, que j'ai lu d'une traite, et je n'arrive pas à savoir ce que j'en pense vraiment, ni comment le commenter. L'auteur nous raconte l'accident d'un bus de ramassage scolaire dans lequel 14 enfants ont perdu la vie et une adolescente se retrouve handicapée à vie. Comment écrire sur un sujet aussi douloureux sans être totalement dans le pathos. Eh bien, il faut demander à Russel Banks qui donne la parole à 4 des protagonistes de l'histoire et un avocat. Il nous fait ainsi pénétrer dans l'intimité de ces familles, dans leur ressenti immédiat, mais raconte aussi les conséquences à long terme pour chacun et pour tout le village. Tout cela sans que l'on ait l'impression d'être des voyeurs, mais plutôt des confidents. Voilà une écriture pleine d'humanité

Dans cette petite ville, tout le monde se connaît. L'accident d'un bus scolaire va conduire quinze enfants à la mort, et condamner certains autres à la chaise roulante. La solidarité dans le deuil sera la plus belle chose démontrée par ce roman. Les familles avaient choisi d'en rester là, mais des avocats intéressés vont tenter de les persuader, le plus souvent malgré elles, qu'il faut un procès. Et qu'il faut des coupables.
Et là, le livre se perd un peu. Les réactions décrites nous paraissent peu réalistes, jusqu'à une fin qui n'en est pas une, cet ensemble concluant un roman finalement décevant.

Un peu déçue probablement car j'ai été extrêmement enthousiaste à la lecture de "American Darling". Mais malgré tout le style est vraiment agréable et l'histoire de ce drame à travers les regards de quatre protagonistes différents est très intéressante. Les points de vue divergent comme si l'auteur voulait nous rappeler qu'il ne faut pas oublier que les autres voient les choses peut être différemment de nous... le portrait de cette Amérique pauvre pour laquelle la vie est un combat quotidien est également très très bien évoqué, grâce à une écriture superbe.

Un avis mitigé sur ce roman, je ne sais pas trop quoi en penser. J'ai aimé le côté roman noir, qui met en scène une petite communauté de l'Amérique profonde, un peu isolée et refermée sur elle-même. J'ai aimé le point de départ, cet accident de bus scolaire très meurtrier, raconté d'abord par la conductrice. On entre dans ces petites vies, cette petite routine du trajet qui permet de présenter un peu toutes les familles et la vie de la conductrice. Puis le narrateur change et changera plusieurs fois, plusieurs points de vue sur l'accident et ses conséquences. C'est là que le récit m'a perdu. Je me suis vite détachée du personnage du père, trop de digressions, je me suis ennuyée, l'accident était perdu de vue et je n'ai pas ressenti l'empathie sûrement attendue pour ce personnage. Je n'ai pas du tout aimé le personnage de l'avocat et sa narration, un peu mieux celui de la fille au début mais comme pour le père, trop de digressions m'ont ennuyée. Finalement j'ai été contente de retrouver le personnage de la conductrice mais pour une fin qui ne m'apporte rien. Je me pense que le type de narration, la forte introspection des narrateurs pour des éléments extérieurs à l'accident et le peu d'actions m'ont coupée du récit et ne m'ont rien fait ressentir de particulier.

J'ai lu ce livre car en juin l'année dernière j'ai rencontré avec des élèves Xavier-Laurent Petit qui nous en avait parlé. J'avais déjà lu American Darling et adoré. Mais là, la magie n'a qu'à moitié opéré. La plume est belle, mais je n'ai pas réussi à éprouver d'empathie pour les personnages, alors que le sujet s'y prête particulièrement, trop peut-être. Il n'y a que Billy Ansel qui ait su m'émouvoir.