Une enquête du commissaire Dupin : Crime gourmet à Saint-Malo

Dernier tome en date d'une série policière autour de la Bretagne et du commissaire Dupin, par cet auteur … allemand, dont le vrai nom est Jörg Bong.

Ce décalage franco-allemand peut expliquer le début de l'ouvrage, qui voit le commissaire Dupin accompagner le préfet du Finistère dans un séminaire policier à Saint-Malo avec les autres commissaires et préfets de la région. Dupin dirige l'activité policière du Finistère depuis son commissariat de ... Quimper - non, perdu... Brest - non, perdu... Concarneau - gagné, sous le contrôle permanent des préfets qui tiennent des conférences de presse pour évoquer les enquêtes en cours… le séminaire conduit bien entendu les huit participants à des repas gratuits dans les restaurants étoilés du coin… J'ai raté ma vocation : préfet, ou peut être écrivain allemand écrivant sur l'administration française.
Les incohérences pourraient être mineures (après tout les séries télés françaises ne font guère mieux), mais ce méli-mélo administrativo - policier occupe les cent premières pages. Arrive ensuite une série de pratiques procédurales curieuses, où une jeune chef cuisto arrêtée pour meurtre trouve le temps dans sa cellule de se remaquiller et de changer ses tenues. Bon passons…

Bannalec / Bong réussit quand même à bien décrire la région de Saint-Malo et à faire saliver le lecteur grâce aux menus concoctés par les chefs qui se succèdent.
Et à construire une intrigue policière ?
Mouais. J'ai quand même préféré l'air iodé et les produits de la mer à l'enquête… C'est dire.

Si vous avez du temps à perdre ou que vous consacrez une thèse à la représentation de l'administration française dans la littérature populaire, vous pouvez lire à la limite cet ouvrage.
Sur ce, je vais zieuter un épisode de Derrick, ça me remontera le moral...

J'ai vraiment attendu impatiemment de lire Crime gourmet à Saint-Malo et de retrouver le commissaire Dupin. Pas pour l'énigme policière, même si j'ai trouvé jusqu'ici que si les intrigues de Jean-Luc Bannalec sont très loin de valoir celles d'Olivier Norek (pour ne prendre que cet exemple), elles sont cependant correctes.

Non, ce que j'aime vraiment dans les enquêtes du commissaire, ce sont ses descriptions magnifiques de la Bretagne et de ses paysages, qui me rendent toujours nostalgique (pour ne pas dire qu'elles me filent souvent un gros coup de blues, moi qui vit désormais si loin de ses côtes), et les descriptions tout autant magnifiques des plats de la gastronomie bretonne (qui me rendent tout autant nostalgique ...).

Mais rien de tout cela dans Crime gourmet à Saint-Malo. L'intrigue est tout simplement abracadabrantesque, notre commissaire et ses collègues courent partout et dans tous les sens sans seulement savoir où ils vont ; les descriptions des paysages sont rares et sans aucun intérêt. Quant à la gastronomie, Jean-Luc Bannalec s'aventure cette fois dans l'univers des grands chefs étoilés, dont la cuisine touche souvent au sublime certes, mais qui relève plus pour moi de la chimie que de la cuisine, loin de la simplicité des sardines tout justes débarquées du bateau et que l'on fait griller sur trois pierres, ou des bigorneaux ramenés de sa propre pêche que l'on déguste accompagnés d'une tranche de pain beurré (avec du beurre salé bien évidemment !).

Comme les critiques que j'ai lues récemment des dernières oeuvres de Fred Vargas ou de Jean-Christophe Grangé, il semblerait que Jean-Luc Bannalec s'essouffle lui aussi. Espérons que ce n'est qu'un passage à vide et que le tome suivant, qui me reste à lire et dont j'ai cru comprendre qu'il se déroule à Belle-Ile (que je connais bien, tout comme Saint-Malo) soit de meilleure facture. car c'est triste à dire, mais Crime gourmet à Saint-Malo est une intrigue indigeste et qui m'a laissée sur ma faim.

Alors pour faire passer ce mauvais goût (littéraire), je m'en vais relire Etrange printemps aux Glénan, une enquête du commissaire Dupin selon mon coeur cette fois (et dont l'intrigue tient debout, en plus).

On m'avait dit le plus grand bien de ce commissaire Dupin, aux enquêtes bretonnes. Dans cet opus, il enquête sur un meurtre dans le domaine de la grande cuisine.
Une enquête assez classique, avec un personnage principal bien campé ; néanmoins, je me suis copieusement ennuyée, et j'ai trouvé cette intrigue grandement tirée par les cheveux...

Plutôt fan du commissaire Dupin, je me suis jetée sur cette 9ème enquête, avec la perspective de me régaler.
Nous sommes loin des terres d'enquête habituelles, presqu'en Normandie, à Saint-Malo, à l'occasion d'une semaine de travail rassemblant les 4 préfets de la région Bretagne et 4 commissaires de terrain, 1 par département donc. Dupin a été "sélectionné" pour ces échanges mais commence par une promenade gourmande sur le marché. Après avoir longuement choisi ses fromages - curieux car les repas sont tous organisés - il est témoin du meurtre de Blanche Trouin par sa soeur Lucille. Ce meurtre dont les deux protagonistes sont des cheffes réputées sera suivi d'autres morts plus que suspectes parmi leurs proches.
Au fil de l'enquête (résolue en 5 jours à peine, la durée du séminaire), nous allons suivre Dupin en promenade touristique, historique et gastronomique dans Saint Malo et ses proches environs. Je n'ai pas compté le nombre de cafés serrés, de verres de rhum local, d'en cas à base d'huîtres et de vin blanc, de plats de chefs, .... que Dupin ingurgite pour tenir et apprécier toute la beauté des paysages.

Ce tome a-t-il été sponsorisé par l'office du tourisme de Saint Malo ?

Donc plutôt une déception... qui m'a donné envie de relire les premières enquêtes !

Une découverte pour moi cette série, et sans vouloir être méchante envers l'auteur, c'est le seul tome que je lirai.
Si je l'ai lu c'est pour un challenge et le moins que l'on puisse dire, c'est que je me suis accrochée encore et encore.
Je connais Saint-Malo, donc j'étais tentée aussi, mais pour le reste, une grosse déception.
Je n'ai pas du tout adhéré à l'écriture, c'est trop long par moments.
Pourtant les descriptions sont bien et j'ai revu en image dans ma petite tête Saint-Servan, sa Tour Solidor que j'affectionne, les rochers sculptés de Rothéneuf.
Sinon, l'histoire pouvait être bien, mais je ne sais pas ce qui n'a pas fonctionné pour moi.
Pour terminer, une chose est sûre, je ne lirai pas les autres tomes.