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Une belle réussite que ce livre avec une écriture soignée, alternant les phrases courtes, les développements plus longs, les propositions sans verbe, avec des mots choisis pour désigner le moindre objet, animal, arbre, tout ce qui émerge tant de la nature sauvage de la forêt que de celle domestiquée du jardin.

C'est un texte plein de nostalgie où le deuil est accepté, le chagrin respecté et discret, les moments saisis au vol à toute heure de la journée, avec de belles évocations des crépuscules, de la rivière où le corps se laisse glisser, chaque chose paraissant à sa place malgré le temps qui s'écoule inexorablement.

C'est aussi un texte où l'enfance tient une large place, enfance des souvenirs et enfance du présent avec les découvertes qui correspondent à cet âge pas forcément sans pitié à contrario de ce qu'affirmait La Fontaine. Ce sont les plantations, les poules et leurs oeufs, les insectes qui vont passionner les enfants et ils apprendront ainsi le véritable équilibre de la vie.

La forêt est salvatrice de quasiment tout, elle guérit tous les maux, et cette image récurrente, proclamée par cette femme habitée par les arbres et toutes les créatures vivant dans la nature, donne au fil des pages toute sa dimension à un roman tissé "au reste des vivants".
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Cela ne t'a probablement pas échappé, mais il y a quelques mois, une nouvelle ère à démarrer, celle d'un virus et d'une pandémie. Oublions donc tout ça, pendant quelques minutes, pendant quelques pages. Pourtant, nous y sommes en pleine pandémie, confinés chez soi. Mais au lieu d'un appartement, de la rue Sherbrooke ou d'ailleurs de Montréal, je me retrouve en pleine forêt. Et là, j'oublie tout, même ce maudit virus et je plonge les yeux fermés, le coeur ouvert dans la poésie de la nature. Calisse que c'est beau…

C'est dans une maison bleue, genre adossée à la forêt, genre on y vient à pied parce que le char y démarre plus, genre on ne frappe pas parce que là-bas, l'âme fraternelle a encore de beau jour devant elle comme de belles nuits boréales. On se retrouve ensemble à 5 heures du soir, lorsque les lucioles commencent à illuminer l'orée de la forêt. Un endroit magique, au milieu des loups, des ours et des loutres. Oublie le mode trappeur, tu es là pour observer, la chemise à carreaux et aux manches retroussées, couper du bois, pelleter la neige, lire et boire du rhum ou du caribou. Crisse que c'est bon. Lire et boire…

C'est dans cette maison bleue qu'Anaïs a vécu une partie de son enfance, ses vacances avec ses grands-parents, avec ses parents. La nostalgie refait surface, avec les souvenirs, une petite goutte de larme autour des yeux. L'émotion au milieu des érables, le sirop d'érable qui coule sur son corps (bon, là, ce n'est peut-être pas écrit en toute phrase, j'invente, j'extrapole, je fantasme, les enfants allez vous coucher, sur la voix de Leonard Cohen).

Bon, je te l'accorde, les petites bibittes ou les grosses bébêtes, ça effraie un peu quand on vient de la ville. Au début du moins. Après on s'y fait, au chant des grenouilles ou au hurlement des loups. On apprend, on partage leurs vies, la vie de la Nature. On vit avec elle et on travaille la terre, comme dans un autre siècle, on découvre Henry David Thoreau, et le plaisir de semer ses plants, de récolter son travail. Car tout travail n'est pas que mathématiques ou grammatical, les enfants apprennent différemment, laissant de côté les équations et se concentrant sur les baies et les champignons. Un autre apprentissage, celui du regard, celui de l'odorat, celui du toucher (viens que je te caresse ce triangle de mousse sur ton écorce). Et ainsi on oublie le stress au quotidien de côtoyer un tabarnak de virus. Et ainsi on devient fougère, on devient arbre, on devient forêt.

Un roman LUMINEUX !
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Une femme et sa famille réfugiées dans la nature pendant la pandémie. La forêt est très importante pour elle, car c'est son truc pour affronter le stress : prendre conscience que tu es un arbre et que tes racines sont solides.

En page liminaire, elle nous prévient par cette citation de Romain Gary : « Ne dis pas forcément les choses comme elles se sont passées, mais transforme-les en légendes. » On sait donc qu'il s'agit d'un mélange de réalité et de fiction.

Elle partage la petite maison bleue avec un couple d'amis et leurs enfants : neuf personnes à vivre ensemble. Les adultes font la classe à tout de rôle, les enfants défont le ménage aussitôt qu'il est fait, c'est l'atmosphère étrange de ces années 20 où il faut réinventer les façons de vivre. On peut semer les graines d'un potager et même acheter un poulailler et quelques poules.

Mais parfois elle étouffe dans cette maison trop remplie. Heureusement qu'elle a des livres pour la réconforter. Elle raconte aussi des voisins, des êtres singuliers avec lesquels elle noue des liens.

C'est aussi l'histoire de la forêt où elle a joué enfant et où ses enfants s'amusent aujourd'hui, un boisé dont elle apprend à connaître les habitants, à nommer les pins, les épinettes et les cèdres, les asclépiades et le mélilot.

Des moments d'émotions et une écriture magnifique, mais je crois que j'apprécierai davantage ce livre lorsque j'aurai pris de la distance face à cette tourmente pandémique serai loin, le sujet est encore trop vif pour moi.
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Dans les profondeurs des Cévennes, sous l'ombre des arbres et la présence des brebis, j'ai plongé dans ce roman, un livre méconnu de la toile, ou du moins de mes yeux.. Je ne savais pas à quoi m'attendre ! La couverture me plait : dommage que la photo ne soit pas réellement sur la couverture.

L'autrice, explore inlassablement les thèmes de la femme, de la nature, des liens humains et naturels. Un territoire fertile pour son imagination débordante d'après ce que j'ai cru comprendre.

Ce texte, tel un petit voyage onirique, m'a transporté dans un monde où les mots se mêlent à l'environnement, où la nature et l'âme féminine dialoguent. Cette immersion m'a questionné. Avec cet ouvrage, j'ai eu l'impression de plonger dans un recueil de poésies.

Pourtant, la structure atypique m'a désarçonné. Des chapitres sans repères, comme les pages d'un journal intime.. Les émotions affleurent, les souvenirs s'entrelacent, une vie se dévoile sous une forêt intimiste.

L'émotion est palpable, les souvenirs se nasse en nombre et toute sa vie nous est dévoilées au fil des pages. Des bribes par-ci et par-là, sous un récit pouvant rappeler un journal intime. La femme qui se trouve dans la forêt y séjourne avec sa famille et d'autres personnes durant une pandémie.

Vivre avec autant de personnes dans ce petit espace n'est pas évidant pour tout le monde. le style intimiste plaira à certains, mais après un moment, j'ai ressenti comme un décrochage.

Une lecture qui m'a laissé en suspens, incapable de donner une note appropriée. C'est un avis en demi-teinte.
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"En nous attachant à ce qui pousse, nous ne tomberons pas plus bas."
Anaïs Barbeau-Lavalette

Émue, grisée et entièrement envoûtée par ce dernier roman d'Anaïs Barbeau-Lavalette! Encore une fois, la magie de ses mots opère toujours un charme inouï sur moi. À la lecture de la femme qui fuit, j'avais déjà été subjuguée par son style d'écriture métaphorique qui touche directement à mon âme, sans que je puisse expliquer pourquoi. Je lis certains passages et je souris et puis, les larmes me montent aux yeux, en alternance.

Ce dernier roman est, selon moi, une extension de la femme qui fuit et aurait pu s'intituler La femme qui reste. Je me suis encore une fois immisée dans l'univers particulier de Barbeau-Lavalette, en visitant clandestinement les sentiers de sa vie de fille, de femme et de mère durant différentes époques de sa vie. Elle confie aussi un pan de sa période de confinement vécue dans la forêt avec une autre famille, qui lui a permis d'apprivoiser et de s'ouvrir aux richesses incroyables contenues dans la forêt, qui deviennent autant d'ancrages pour elle afin de ne pas sombrer.

J'ai plongé avec ingénuité dans les sentiers empruntés par cette auteure pour établir une certaine atmosphère de sororité au détour de ses rencontres avec les humains et la nature qui l'entourent. Je l'ai pratiquement lu d'un seul trait, m'abreuvant fiévreusement de la beauté de son écriture qui donne généreusement accès à ses pensées et émotions profondes ressenties face à la beauté de la vie. À chaque chapitre, nous sommes témoins de l'enchantement de son quotidien, par le soin qu'elle prend à plonger des racines profondes pour la suite de son monde. Enchantée, je suis!



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« Survivre à neuf dans notre vieille maison. Partager le rythme, le goût, le territoire et les désirs. Répondre aux attentes de tous sauf aux siennes. Découper sa liberté, ne pas savoir quoi faire avec tous les morceaux. Les avaler, s'étouffer avec et avoir honte de se plaindre la bouche pleine. »
Aux premières contraintes pandémiques, deux familles décident de quitter Montréal pour rejoindre leur maison de campagne commune. Quatre adultes et cinq enfants investissent le monde rural, ses forêts, ses champs et ses habitants. Anaïs Barbeau-Lavalette raconte ce voyage hors du temps, dans la Maison Bleue de son enfance, où chacun tente de s'approprier son espace mental et physique.
J'aime beaucoup les mots et les phrases qu'elle dépose sur la page. Poétique, scientifique et pratique, son récit puise à même les souvenirs, les observations et les émotions ressenties au contact de la nature. Un très bel opuscule qui invite à l'introspection mais aussi à aller vers l'autre. Après La femme qui fuit et Femme Forêt, Femme Fleuve m'attend.

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Parce que c'est actuellement le printemps des poètes, et parce que ce texte n'est que poésie, c'est le moment de parler de "Femme forêt" véritable coup de coeur littéraire tant l'écriture est originale et superbe.
D'ailleurs, tout est original et superbe dans ce livre : l'histoire, qui n'est pas très précise dans ses tenants et ses aboutissants, mais qu'importe, le lecteur doit se laisser porter par la narratrice et ce qu'elle souhaite raconter de sa vie, l'atmosphère qui se dégage de cette lecture et qui nous accompagne pour longtemps, et toute une vision positive des évènements inattendus.

On sait juste qu'il y a une parenthèse dans l'existence de cette famille (pandémie ?) qui a semble-t-il quitté Montréal pour un petit village de campagne où résident parents, cousins, amis ; c'est tout près de la forêt, dans une vallée avec une rivière, loin de la ville.

Dans cette histoire, il y a une maison bleue surpeuplée (On pétille d'abord tous ensemble, emmêlés dans un bonheur effervescent. Et puis on trace des lignes et on se toise.), deux familles avec des enfants turbulents et inventifs, des souvenirs d'enfance, une belle ukrainienne, des grands-parents parisiens, Francis Hallé et Baptiste Morizot, une couleuvre qui traverse le salon... et la Nature omniprésente, dans la réalité et dans les livres, dehors et dedans.

Les parents, chacun leur tour, font la classe aux enfants, rapportant toutes sortes de végétaux, apprenant les feuilles, les aiguilles et les odeurs ; l'école idéale... à la maison, avec des enseignants bienveillants.

Ce livre est une ode au vivant, à l'amour, à la famille, à la Nature ; un très très beau livre, riche, enthousiasmant !

Extrait p 16 : " Ici, c'est ma terre mère et mon patrimoine. J'ai fait le tour du monde, et quand je pense à chez moi, je pense à ici. À mon père qui fait des feux de joie et des bouquets de trèfles à quatre feuilles, à ma mère qui traverse la pinède, décidée, comme si elle prenait racine à chaque pas, son petit cortège de poules à sa suite. À leurs tempêtes qui ont l'air plus grosses ici parce qu'ici tout a plus de place pour exister, même la douleur. Ça a explosé souvent, avec des cris et des larmes et moi au milieu qui les aime tous les deux.
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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Les critiques sont unanimement élogieuses et j'aime profondément les romans de cette autrice, aussi j'ai été surprise de ne pas être emportée par cette belle histoire d'amour avec tous les êtres vivants. Je n'ai pas toujours compris les mots, le sens des mots, la description de son échappatoire au chaos. Peut-être le style très personnel et intimiste m'ont-ils empêchés d'être happée par par les émotions et l'étroite communication de madame Barbeau-Lavalette avec la nature.

Malgré ma petite déception, c'est un beau roman rempli de douceur, de tendresse et d'émotion.
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Chemin faisant forêt commune...Un roman où nombre d'entre nous se donnerons rendez-vous. L'écriture est belle, elle parle aux arbres, à l'enfance de nos mondes, de nos ombres. Poétique, stellaire, sylvestre, amoureuse.
C'est beau, ce n'est pas le bonheur, c'est la vie, si simplement.
Prendre racines, le tronc, les branches, les épines, et caresser les cimes.
C'est le talent d'Anaïs Barbeau-Lavalette.
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A l'instar de la femme qui fuit et dans un tout autre registre, Anaïs Barbeau-Lavalette m'a conquis une fois de plus. Cette fois-ci, elle raconte son vécu au coeur de la forêt en famille pendant le Covid et sa relation symbiotique avec les plantes, les arbres, les fleurs, les animaux et les êtres humains.
Ses mots, les émotions qu'elle décrit me touchent tout particulièrement. Sa connaissance de la nature et de ses interactions est grande.
J'ai découvert le Lomatia Tasmanica, le pin de Bristlecone, le dernier tableau de van Gogh, la Desmodium gyrans et bien d'autres.
C'est une poète et pour la célébrer je vais ajouter quelques citations qui parleront mieux que je ne le ferais. Elle possède la liberté de sa grand-mère mais d'une autre façon. C'est solaire et éblouissant.
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