AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 186 notes
5
10 avis
4
10 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cela ne t'a probablement pas échappé, mais il y a quelques mois, une nouvelle ère à démarrer, celle d'un virus et d'une pandémie. Oublions donc tout ça, pendant quelques minutes, pendant quelques pages. Pourtant, nous y sommes en pleine pandémie, confinés chez soi. Mais au lieu d'un appartement, de la rue Sherbrooke ou d'ailleurs de Montréal, je me retrouve en pleine forêt. Et là, j'oublie tout, même ce maudit virus et je plonge les yeux fermés, le coeur ouvert dans la poésie de la nature. Calisse que c'est beau…

C'est dans une maison bleue, genre adossée à la forêt, genre on y vient à pied parce que le char y démarre plus, genre on ne frappe pas parce que là-bas, l'âme fraternelle a encore de beau jour devant elle comme de belles nuits boréales. On se retrouve ensemble à 5 heures du soir, lorsque les lucioles commencent à illuminer l'orée de la forêt. Un endroit magique, au milieu des loups, des ours et des loutres. Oublie le mode trappeur, tu es là pour observer, la chemise à carreaux et aux manches retroussées, couper du bois, pelleter la neige, lire et boire du rhum ou du caribou. Crisse que c'est bon. Lire et boire…

C'est dans cette maison bleue qu'Anaïs a vécu une partie de son enfance, ses vacances avec ses grands-parents, avec ses parents. La nostalgie refait surface, avec les souvenirs, une petite goutte de larme autour des yeux. L'émotion au milieu des érables, le sirop d'érable qui coule sur son corps (bon, là, ce n'est peut-être pas écrit en toute phrase, j'invente, j'extrapole, je fantasme, les enfants allez vous coucher, sur la voix de Leonard Cohen).

Bon, je te l'accorde, les petites bibittes ou les grosses bébêtes, ça effraie un peu quand on vient de la ville. Au début du moins. Après on s'y fait, au chant des grenouilles ou au hurlement des loups. On apprend, on partage leurs vies, la vie de la Nature. On vit avec elle et on travaille la terre, comme dans un autre siècle, on découvre Henry David Thoreau, et le plaisir de semer ses plants, de récolter son travail. Car tout travail n'est pas que mathématiques ou grammatical, les enfants apprennent différemment, laissant de côté les équations et se concentrant sur les baies et les champignons. Un autre apprentissage, celui du regard, celui de l'odorat, celui du toucher (viens que je te caresse ce triangle de mousse sur ton écorce). Et ainsi on oublie le stress au quotidien de côtoyer un tabarnak de virus. Et ainsi on devient fougère, on devient arbre, on devient forêt.

Un roman LUMINEUX !
Commenter  J’apprécie          587
"En nous attachant à ce qui pousse, nous ne tomberons pas plus bas."
Anaïs Barbeau-Lavalette

Émue, grisée et entièrement envoûtée par ce dernier roman d'Anaïs Barbeau-Lavalette! Encore une fois, la magie de ses mots opère toujours un charme inouï sur moi. À la lecture de la femme qui fuit, j'avais déjà été subjuguée par son style d'écriture métaphorique qui touche directement à mon âme, sans que je puisse expliquer pourquoi. Je lis certains passages et je souris et puis, les larmes me montent aux yeux, en alternance.

Ce dernier roman est, selon moi, une extension de la femme qui fuit et aurait pu s'intituler La femme qui reste. Je me suis encore une fois immisée dans l'univers particulier de Barbeau-Lavalette, en visitant clandestinement les sentiers de sa vie de fille, de femme et de mère durant différentes époques de sa vie. Elle confie aussi un pan de sa période de confinement vécue dans la forêt avec une autre famille, qui lui a permis d'apprivoiser et de s'ouvrir aux richesses incroyables contenues dans la forêt, qui deviennent autant d'ancrages pour elle afin de ne pas sombrer.

J'ai plongé avec ingénuité dans les sentiers empruntés par cette auteure pour établir une certaine atmosphère de sororité au détour de ses rencontres avec les humains et la nature qui l'entourent. Je l'ai pratiquement lu d'un seul trait, m'abreuvant fiévreusement de la beauté de son écriture qui donne généreusement accès à ses pensées et émotions profondes ressenties face à la beauté de la vie. À chaque chapitre, nous sommes témoins de l'enchantement de son quotidien, par le soin qu'elle prend à plonger des racines profondes pour la suite de son monde. Enchantée, je suis!



Commenter  J’apprécie          215
Parce que c'est actuellement le printemps des poètes, et parce que ce texte n'est que poésie, c'est le moment de parler de "Femme forêt" véritable coup de coeur littéraire tant l'écriture est originale et superbe.
D'ailleurs, tout est original et superbe dans ce livre : l'histoire, qui n'est pas très précise dans ses tenants et ses aboutissants, mais qu'importe, le lecteur doit se laisser porter par la narratrice et ce qu'elle souhaite raconter de sa vie, l'atmosphère qui se dégage de cette lecture et qui nous accompagne pour longtemps, et toute une vision positive des évènements inattendus.

On sait juste qu'il y a une parenthèse dans l'existence de cette famille (pandémie ?) qui a semble-t-il quitté Montréal pour un petit village de campagne où résident parents, cousins, amis ; c'est tout près de la forêt, dans une vallée avec une rivière, loin de la ville.

Dans cette histoire, il y a une maison bleue surpeuplée (On pétille d'abord tous ensemble, emmêlés dans un bonheur effervescent. Et puis on trace des lignes et on se toise.), deux familles avec des enfants turbulents et inventifs, des souvenirs d'enfance, une belle ukrainienne, des grands-parents parisiens, Francis Hallé et Baptiste Morizot, une couleuvre qui traverse le salon... et la Nature omniprésente, dans la réalité et dans les livres, dehors et dedans.

Les parents, chacun leur tour, font la classe aux enfants, rapportant toutes sortes de végétaux, apprenant les feuilles, les aiguilles et les odeurs ; l'école idéale... à la maison, avec des enseignants bienveillants.

Ce livre est une ode au vivant, à l'amour, à la famille, à la Nature ; un très très beau livre, riche, enthousiasmant !

Extrait p 16 : " Ici, c'est ma terre mère et mon patrimoine. J'ai fait le tour du monde, et quand je pense à chez moi, je pense à ici. À mon père qui fait des feux de joie et des bouquets de trèfles à quatre feuilles, à ma mère qui traverse la pinède, décidée, comme si elle prenait racine à chaque pas, son petit cortège de poules à sa suite. À leurs tempêtes qui ont l'air plus grosses ici parce qu'ici tout a plus de place pour exister, même la douleur. Ça a explosé souvent, avec des cris et des larmes et moi au milieu qui les aime tous les deux.
Lien : https://www.les2bouquineuses..
Commenter  J’apprécie          141
A l'instar de la femme qui fuit et dans un tout autre registre, Anaïs Barbeau-Lavalette m'a conquis une fois de plus. Cette fois-ci, elle raconte son vécu au coeur de la forêt en famille pendant le Covid et sa relation symbiotique avec les plantes, les arbres, les fleurs, les animaux et les êtres humains.
Ses mots, les émotions qu'elle décrit me touchent tout particulièrement. Sa connaissance de la nature et de ses interactions est grande.
J'ai découvert le Lomatia Tasmanica, le pin de Bristlecone, le dernier tableau de van Gogh, la Desmodium gyrans et bien d'autres.
C'est une poète et pour la célébrer je vais ajouter quelques citations qui parleront mieux que je ne le ferais. Elle possède la liberté de sa grand-mère mais d'une autre façon. C'est solaire et éblouissant.
Commenter  J’apprécie          120
Savoureuse lecture qui dès l'entame m'a véritablement ensorcelée et entraînée dans le sillage des mots de cette conteuse canadienne qui avec poésie et imaginaire offre des fragments , des espaces de vie.
Ceux, personnels, intimes d'A.Barbeau-Lavalette et ceux de mère nature et de tous les êtres vivants.
L'évocation de cette nature ancestrale, les arbres, les éponges des océans en passant par les plus petits insectes, m'a bouleversé.
Parce que tout ce vivant contribue à un équilibre nécessaire et est menacé aujourd'hui.
Récit écrit durant la pandémie du covid et du confinement .
L'autrice se réfugie, s'isole avec toute sa famille dans une maison familiale à l'abri de ce méchant virus et se reconnecte à ses racines et au vivant.
De ce séjour imposé est né ce magnifique récit, écrit au jour le jour.
Témoignages de rencontres humaines, d'une prise de conscience de l'universel et de la lenteur.
Une expérience du retrait et d'une reconnexion essentielle.
Ecriture sensuelle sur l'enracinement, sur un regard neuf débarbouillé de la frénésie du monde moderne, celui du progrès qui nous largue un peu ou beaucoup.
J'aimerais conclure par les paroles de la mère de l'auteure :
" Chacun fabrique se beauté ".




Commenter  J’apprécie          60

des parents tapissent d'émerveillement une petite fille
devenu grande elle maintient le cap des trèfles à 4 dans le coin d'un livre
de la vie une célébration de bonne nouvelle pas de prières ni de peur
la petite fille sait embrasser avec tout le corps
elle rencontre sous peau
le regard voilé caramel en communication vraie
le décor plante la maison bleue de Mary léguée à la petite fille
plus tard deux familles s'installent pour un temps suspendu, un virus plane et le monde halète
replis en forêt en famille en nombre
et puis les règles et puis la vie et l'enfance en toile de fond se déroule tendre jusqu'ici l'arrivée en foule/famille/communauté pour s'extraire du chaos incertain
la plaine accueille la neige et les parents improvisés professeurs organise le monde en vase clos et les mots du matin sur papier deviennent sauvetage
se protéger des blessures du monde devenir terrier et laisser les petits êtres bondir de vitalité sous la fatigue des grands qui s'effritent
la forêt refuge pour âme perdues
la foret ramasse miette des colères cachées
la femme foret respire et donne corps elle aspire les cauchemars au cercles imparfaits
de loin la dame en blanc veille sur le devenir
et la souche mère pleure les perdus

Avec une délicatesse infinie l' autrice raconte la vie qui passe et fait face à la rugosité surprise du monde. La langue coule en poésie c'est beau c'est plein. J'ai envie de plonger au Québec pour m'y fondre en forêt.
Un livre qui ne plombe pas malgré le covid en suspens. Étonnamment léger, presque magique.

Pour poursuivre en forêt :
De la poésie : Bois de Fer de Mireille Gagné
Un essai/récit : Comment je suis devenue un arbre de Sumana Roy
Commenter  J’apprécie          50
Anaïs Barbeau-Lavalette, Femme-forêt - 2021 -

Journal de lecture - 26- 27 avril 2024 -

C'est la douceur qui me frappe en premier, la douceur et la poésie simple de ses mots. Tout n'est pas rose, mais le plus difficile se vit avec sens et grandeur. le livre se découpe en petites tranches de vie. J'aime beaucoup aller d'un moment à l'autre avec elle et ses proches. Les passages avec les enfants me semblent les plus beaux. le style s'y fait joueur et taquin. J'aime ces oeuvres où l'on peut se reposer de temps en temps pour mieux aller à la rencontre d'un autre moment sorti de la monotonie du quotidien. Cela ressemble à ce que nous-mêmes nous retenons de certains instants du jour avant d'aller dormir. J'ai beaucoup aimé.

« L'enfant traite le merveilleux avec la délicatesse des sages. »
---
« Les rituels sont comme les cailloux d'Hansel et Gretel. Ils tracent un chemin vers la maison. Ils ponctuent une vie comme autant de petites bouées qui empêchent de s'y noyer. Ils sont les repères essentiels, les attaches au temps. »
---





Commenter  J’apprécie          40
Adorable petit livre d'un retour aux sources (la maison de ses parents à la campagne) avec amis et enfants lors du confinement. Anaïs se moule corps et âme dans ses souvenirs, les plantes, la forêt, la rivière et ses enfants avec contemplation, tendresse et sensualité. La trame narrative est un collier de perles qui découpe en phrases courtes les impressions, les sensations et les références à Audubon, Romain Gary et d'autres passionnés de la nature. le bijou d'une femme qui aime les sources de la vie.
Commenter  J’apprécie          40
J'ai lu ce livre comme on boit en été: d'un trait, sans pause et sans respirer. J'ai été happé.e par la sensorialité du texte, sa vivacité et la résonance qu'il a fait vibrer en moi. J'en reste marqué.e, pour mon plus grand bonheur!

Les mots ont pris vie, ils ont ondulé comme les feuilles des arbres et les cils des enfants au réveil. Ils ont frissonné comme cette femme au centre de ce qui n'est pas une intrigue tout en restant captivant.

Les pages se sont tournées, vite, régulièrement, comme des bourrasques fraîches venues d'un autre pays pourtant très familier.

Tout semblait là, à portée de main, au creux d'une oreille, à l'ombre d'un arbre: un sourire, une tapisserie qui s'épluche comme une pomme fripée par le temps.

Tout prend vie l'espace d'un instant appelé confinement. Confinement du lecteur ou de la lectrice dans une bulle de verdure sauvage salvatrice.
Commenter  J’apprécie          30
Ce roman est la première de mes lectures où le confinement lié à la pandémie de coronavirus est évoqué, tout en finesse et en littérature. C'est surprenant, ça me replonge dans ce temps hors du temps, ce truc que peut-être on ne revivra jamais.
Pour le reste, c'est un roman empli de délicatesse et de poésie, de sagesse de la vie, de la nature, de l'enfance. J'ai beaucoup aimé ce livre et j'envisage sérieusement de le relire plus tard (ce qui m'arrive très peu). de nombreuses phrases méritent d'être lues et relues, un peu comme on savoure et sirote une boisson délicieuse.
Le titre guide toute la lecture.
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (398) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1430 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}