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EAN : 9781913057312
192 pages
Omnia Veritas Ltd (16/07/2019)
4.3/5   10 notes
Résumé :
Dès l’annonce du titre le lecteur est plongé dans la dualité . Si Sparte incarne les valeurs du courage et de la tempérance, le Sudisme incarne d’autres valeurs viriles : sagesse et bienveillance. Dans cet ouvrage qui tient de l’essai philosophique et du programme de combat Maurice Bardèche tient à tenir ensemble ces deux fils, car ces deux types de valeurs ne se trouvent pas seulement disjoints dans la communauté qu’est la Cité mais se trouvent en chacun de nous, n... >Voir plus
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Qu'on ne s'y méprenne pas. Je ne déteste pas l'Amérique. Car les Yankees ne représentent pas l'Amérique. C'était une guerre de religions. La victoire des Yankees est la victoire d'une certaine morale et avec elle d'une certaine conception de l'homme et de la vie. C'est le rationalisme qui triomphe et, avec lui, les grands principes qu'on proclame et qu'on n'applique pas, et, après eux, c'est le dollar dont le culte s'installe et, avec le dollar, les aciéries et au-delà des aciéries, le fonctionnalisme, et, à l'horizon de tout cela, la société de consommation, la publicité, le conformisme, la monotonie, et les longues, les immenses plaines de l'ennui et de l'absurdité.

Comme on voit, ce n'est pas l'Amérique : car aucun peuple ne développe de lui-même ces toxines qui sont des produits de la chimie mentale et non de la chimie biologique. C'est même parler inexactement que de dire que ces poisons sont ceux du monde moderne. Cette expression vague ne signifie rien. Les charlatans qui vendent des malédictions contre le monde moderne soufflent des bulles de savon. Les fours Martin et les cuves à titane ne sont pas des installations qu'on peut créer dans le fond du jardin et on ne montera jamais des autos sur la table de la salle à manger, comme les petits garçons y montent la grue de leur « Meccano ». Le travail collectif n'est ni une malédiction ni un enfer, c'est simplement une certaine manière de travailler. Et la tristesse du monde moderne ne vient pas du monde moderne lui-même, mais des gaz idéologiques qu'on mêle à ce métal en fusion et qui en font un alliage infect.

Et là, nous retrouvons nos Yankees et leur univers tiré au cordeau, leur férocité idéologique, leur contrainte des consciences avec appui de gendarmes, leur hypocrisie, leur passion de l'alignement, lesquelles seules, et non pas quelque fatalité née de l'usine ou de l'ordinateur, nous dirigent vers un genre de félicité dont la vie en Union Soviétique nous donne par avance quelque idée
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Nous nous plaignons chaque jour de l'immoralité et nous ne daignons pas nous apercevoir que nous avons détruit nous-mêmes ou laissé détruire toute une partie des bases de la morale, qu'on les détruit encore chaque jour devant nous. Les pousses que nous avons plantées à la place des grands chênes abattus sont rabougries et se dessèchent. Et nous nous plaignons d'avancer dans un désert. C'est que nous avons reconstruit les ponts, les usines, les villes que les bombes avaient écrasés, mais non les valeurs morales que la guerre idéologique avait détruites. Dans ce domaine nous sommes encore devant un champ de ruines. Des cloportes hantent ces ruines, on y trouve des végétations inconnues, on y rencontre des visiteurs étranges. Le vide moral que nous avons créé n'est pas moins menaçant pour notre avenir que le vide géographique que nous avons laissé s'installer au cœur de l'Europe, mais nous ne le voyons pas.
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Les sociétés issues du pédantisme progressiste, bien qu'elles se réclament de la liberté, aspirent donc toutes à soumettre et à émasculer, mais selon des modes et des perspectives qui leur sont propres. Pour les unes, les sociétés de type collectiviste, cette soumission est fondée sur la contrainte, ladite contrainte étant justifiée par le degré de perfection que la justice sociale est censée avoir atteint. Pour les autres, les sociétés du type libéral, cette soumission est censée être « consentie », elle a pour moteur l'intérêt personnel, on l'obtient par persuasion et dissuasion, en se référant ostensiblement au postulat de la liberté individuelle. Aucun des deux grands types de sociétés modernes, ni la société collectiviste, ni la société libérale, n'a réussi à faire naître le mouvement spontané qui correspond véritablement à une culture, l'accord que les hommes établissent d'eux-mêmes, sans qu'on les force et sans qu'on les dissuade, entre le monde et leur propre vie. Et comme ce dernier mode d'entente avec les choses est le seul qui engage pleinement toutes les forces, sans en excepter les forces de l'instinct et de l'animalité, les sociétés modernes ne peuvent se développer qu'en persuadant l'homme d'oublier qu'il est un animal, d'étouffer l'animal en lui et, en même temps, l'instinct, la spontanéité, la générosité et de n'être plus qu'un être rationnel, unité conforme à un type parmi d'autres unités.

Le malaise du monde moderne provient en grande partie de cette soumission qu'il est obligé d'imposer et qu'il ne peut fonder que sur des explications hypocrites. La croissance de la population rend peut-être cette discipline indispensable. Elle en fait même le problème capital de l'avenir. Mais en même temps cette soumission décolore la vie, lui retire son goût naturel : elle fait de notre existence une existence insipide. Et elle serait pourtant notre joie et notre fierté si nous pouvions la revendiquer, si nous trouvions en elle notre accomplissement.

L'hypocrisie de la société libérale et l'hypocrisie de la société marxiste créent finalement un égal malaise et un égal dégoût. Parce que la société libérale et la société marxiste mentent l'une et l'autre et proposent l'une et l'autre un faux idéal qui masque tantôt la loi implacable du profit et de l'exploitation, tantôt la dictature imbécile de la caserne. Et leurs mensonges, leurs fausses positions proviennent de ce que l'une et l'autre ont pris pour fondement de toute la structure l'économique et non pas l'homme.
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Je crois à la force et à la générosité. Je crois à d’autres hiérarchies que celle de l’argent. Je crois le monde pourri par ses idéologies. Je crois que gouverner, c’est préserver notre indépendance.
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Si la construction de l'Europe a un sens, c'est principalement à condition que l'Europe sache inventer une solution originale au malaise de la société de consommation, en s'inspirant de son expérience et de ses traditions. Au-delà des préoccupations purement économiques du Marché Commun et des préoccupations purement politiques de la naissance d'une troisième force militaire et diplomatique dont les perspectives sont encore lointaines, c'est surtout par l'élaboration d'une troisième option morale que l'Europe peut servir l'avenir. C'est essentiellement sur ce plan que les solutions russe et américaine sont insuffisantes et dépassées. Nous avons besoin d'une troisième image de l'homme et de la vie. Refuser à la fois Washington et Moscou, ce n'est pas seulement aujourd'hui un choix politique, c'est surtout un choix moral : c'est refuser les villes américaines et le camp de concentration communiste. Ces deux formulations du gigantisme industriel ont toutes les apparences de la force, mais en réalité elles vont à la dérive. L'une et l'autre en sont à accepter les yeux fermés les impératifs d'un développement monstrueux. Elles foncent dans la nuit. Elles ont laissé l'inondation se répandre et elles voguent sur un fleuve dont elles ne voient plus depuis longtemps les bords. La mission de l'Europe est de construire les digues qui canaliseront la société de consommation. Nous avons besoin d'établir quelque pouvoir, à défaut de quelque dieu, au-dessus des ingénieurs du monde moderne, au-dessus de l'empire des stocks et des bilans.
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Méridien Zéro reçoit Jacques Bardèche (fils de Maurice Bardèche) et Patrick Canet pour évoquer avec eux l'oeuvre et la vie de Maurice Bardèche.
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