En cherchant un remède contre le cancer, un scientifique indien découvre un virus aux propriétés inattendues, un virus capable de réaliser le plus doux rêve de l'humanité. Mais il comprend vite que ce doux rêve deviendra vite son pire cauchemar.
Dans les mois qui suivent, des scientifiques du monde entier disparaissent mystérieusement, ainsi que leurs proches. Parmi eux,
Roland Fournier. Sa maîtresse, Jeanne, découvre qu'il n'est pas mort comme on essaie de le lui faire croire. Pendant 17 ans, elle parcourt le monde à sa recherche, côtoie les services secrets de toutes les grandes nations, échappe à des enlèvements, rencontre quelques grands de ce monde et devine que la disparition de Roland est liée à un grand secret. Après 17 ans de cette quête obstinée, vieillie, durcie, elle approche enfin de la vérité. Et de Roland.
Ma seule expérience avec
Barjavel date de bien des années : j'avais calé sur
Ravage. Sans le challenge "Des classiques contre l'illettrisme", je n'aurais sans doute jamais retenté cet auteur. Et, sans le challenge, je ne serais peut-être pas allée au bout de ce roman. La manière de raconter employée par
Barjavel gêne l'immersion dans l'histoire. D'un chapitre à l'autre, on passe des parties de jambes en l'air de Jeanne et Roland aux rencontres des grands de ce monde, à la disparition des scientifiques, à l'histoire particulière de tel ou tel personnage, sans que cela soit forcément dans l'ordre chronologique. J'ai eu l'impression de rester à une certaine distance de l'histoire et de ses personnages. Par ailleurs, le contexte politique des années 50-60, très présent, donne au roman un côté fortement daté même si le sujet qu'il aborde concerne toutes les époques.
Par contre, ce qui m'a plu, c'est que
Barjavel montre avec beaucoup d'acuité ce qu'une découverte scientifique comme celle qui constitue le "grand secret" pourrait avoir comme conséquences, à l'échelle individuelle comme à l'échelle de l'humanité. C'est cet aspect-là qui m'a le plus plu et a finalement rendu cette lecture intéressante et marquante.
Par ailleurs, on peut accorder à
Barjavel d'avoir été en avance sur son temps (et même sur le nôtre) dans la place qu'il accorde aux femmes dans son intrigue.
Le bilan de cette lecture est donc mitigé : je n'ai pas accroché à la manière de raconter l'histoire mais son sujet fondamental m'a intéressée et j'ai trouvé la réflexion pertinente.
le grand secret est une preuve de plus que, si on a besoin des scientifiques pour faire des découvertes, on a aussi besoin des écrivains pour en imaginer les répercussions.
Challenge solidaire "Des classiques contre l'illettrisme" 2020