Amateur des romans de science-fiction qui sont fortement corrélés à la réalité, et ayant vu l'enthousiasme de beaucoup de lecteurs de Babelio pour
Barjavel, j'ai décidé de lire l'un de ces romans les plus populaires pour commencer :
le grand secret.
Que
Barjavel me pardonne, et vous aussi chers amateurs de cet auteur. le résumé en couverture m'a séduit, et si je dois louer son auteur c'est en vertu de la persévérance que j'ai affirmé pour aller jusqu'à la dernière page.
Je ne vais pas révéler l'intrigue (de toutes les façons, il faut patienter une centaine de pages avant de la connaître). Cependant, il y a de telles invraisemblances que ça en devient grotesque. Citons par exemple Jeanne, qui pendant 17 ans va chercher son ex-amant partout sur la planète, entrer en contact avec les services secrets du monde entier, sans qu'aucun détail ne soit donné par les moyens employés. Que dire des raccourcis que
Barjavel emprunte pour essayer de saupoudrer de crédibilité des évènements par trop invraisemblables. le lecteur est entraîné dans les arcanes "d'un grand secret' mondial, sans que ne soit donné aucun élément sur la base même du fonctionnement du renseignement intérieur. Pas un mot sur le FBI, la CIA, les RG, la DST, le MI-5 etc...pourtant, même en 1975, une simple recherche de l'auteur aurait pu étayer toute cette intrigue.
L'amour 'intemporel' entre les deux protagonistes (Roland et Jeanne) n'apporte qu'un vernis romantique totalement superficiel et charnel au livre. C'est dommage, cet amour aurait pu être beaucoup plus étudié.
Les personnages n'ont aucune profondeur, l'auteur se borne a les inscrire dans un schéma totalement réducteur puis à en exposer les actes, conformes à ce schéma, et donc totalement prévisibles.
J'en termine avec des filles enceintes à 13 ans, ou des garçons de 11 ans qui 'son sexe mince et dure à la main, essayait de le placer chez une fillette'...
Je ne vois pas ce que ce genre de scène, tout comme les autres relatives à la sexualité et malheureusement aussi enivrantes qu'un plat de lentilles froides, ajoute au livre.
Je passe sur des nombreux passages - assez pathétiques - où l'auteur couche (sur le papier cette fois) les excès de ses personnages dans leurs décisions et réflexions (voire la lettre de Jeanne...qui aurait fait revenir sur terre n'importe quel disparu pour la dissuader de recommencer).
Barjavel est vraiment très très loin de
Stephen King, qui par exemple fait aussi figurer l'assassinat de Kennedy dans un de ses livres ('22/11/63'), mais avec talent.