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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Roman horrifique, dont l'auteur a réalisé lui-même la version cinématographique, Nightbreed.
Un psychiatre essaie de persuader l'un de ses patients, Boone, qu'il est l'auteur de crimes monstrueux. Clive Barker nous plonge tout de go dans une atmosphère glauque à souhait, plus que malsaine. Nous sommes dans la peau du personnage, et vivons avec lui cette fuite éperdue vers une issue inexistante en quelque sorte, les faits n'ayant jamais eu lieu. Il cherche un refuge, une sorte de paradis, où il trouverait la paix, parmi les autres "monstres" tel qu'il se perçoit.
L'ex de Boone intervient à ce moment du récit, se lançant à la recherche de son amant. J'avoue que ces passages ne m'ont pas emballée plus que ça, les états d'âme de la jeune femme ne me faisant ni chaud ni froid, parce qu'on tombe un peu dans le sentimentalisme à l'eau de rose, pour ne pas employer le terme de romance, ce que je ne recherche absolument pas dans un roman horrifique. Ailleurs non plus me direz-vous, mais dans un livre de Clive Barker, qui aime bien ajouter des liens romantiques, voire sexuels, je n'en suis pas dérangée tant que ça ne s'étire pas en longueur.
Pour résumer, retour un peu mitigé de ce fait, mais l'ambiance malsaine que décrit à chaque fois si bien l'auteur sauve les meubles, ainsi que sa façon de nous démontrer que les monstres ne sont pas forcément toujours ceux qu'on croit..
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Bon, soyons honnête dès le début, je ne suis surement pas très objectif lorsqu'il s'agit de parler d'un livre de Clive Barker tant j'aime...non, j'adore...que dis-je, j'idolâtre tout ce qu'il fait (en littérature j'entend), et Cabale ne fait pas exception.
Dans la bibliographie de l'auteur, il y a deux thèmes qui reviennent assez fréquemment. Les démons (et ce qui s'y rapproche), avec des oeuvres comme Jakabok, Hellraiser...etc. Et les mondes parallèles, comme dans le royaume des Devins, Abarat...etc. Cabale fait partie de la première catégorie.
Et c'est justement le gros point fort de ce livre, car l'auteur reprend les ingrédients qui ont fait le succès de son oeuvre la plus culte, sortie deux ans plus tôt (en 1986) sous forme d'une novella, puis adaptée un an plus tard au cinéma (en 1987), j'ai nommé : The Hellbound Heart, plus connu sous le nom de Hellraiser. En effet, dans Cabale l'histoire tourne autour de ce qui s'apparente à des démons, des êtres damnés vivant à l'ombre de la société, dans la ville fantôme de Midian. Ils sont les Enfants de la nuit.
Clive Barker a compris que ses lecteurs (ou son publique, pour le cinéma) avaient adoré les Cénobites (dans Hellraiser) mais aussi qu'ils étaient frustré par tant de mystère. Cette fois, tout en laissant malgré tout certaines explications dans l'ombre, l'auteur nous comble en donnant vie à cette "société secrète". Pas besoin de plusieurs adaptations cinématographiques pour connaître la plupart des secrets de Midian et des Enfants de la nuit, ce tome suffit amplement. C'est un véritable régale de plonger dans cette "cours des miracles" démoniaque. A tel point, que Midian et ses Enfants finissent par volé la vedette au personnages principaux de cette histoire, Boone et Lori.
L'histoire, quoi qu'un peu classique à première vu, est en fait une sorte de remake du mythe d'Orphée et d'Eurydice, dont voici un bref résumé: Poursuivie par Aristée, Eurydice est mordue lors sa fuite par un serpent et meurt. Inconsolable, Orphée descend jusqu'aux Enfers pour la sauver. Dans Cabale, les rôles sont inversés puisque c'est Boone (Eurydice) qui fuyant les autorités, fini par mourir. Lori (Orphée), folle de chagrin et essayant de comprendre pourquoi l'homme avec qui elle partage sa vie, s'est brusquement transformé (et sans raison apparente) en un soit disant criminel, va alors partir à sa recherche dans (ce qu'elle ignore encore) ce qui se rapproche le plus de ce qu'on appelle l'enfer (Midian).
J'ai trouvé le rythme de ce livre vraiment intense car l'auteur ne nous laisse pas le temps de souffler ne serait-ce qu'une minute. Non pas que ce livre contient de l'action à tout va, loin de là, mais la construction du texte est plutôt bien pensée. On ne cesse d'être ballotté d'un personnage à l'autre. de plus, le point de vu change, la plupart du temps, après un abominable cliffhanger. Ce qui fait que, pressé de savoir ce qu'il advient des personnages, petit à petit et sans s'en rendre compte, on fini dans une sorte de frénésie de lecture, enchaînant ainsi les pages à toute vitesse.
le livre n'étant malheureusement pas très long, comptez un après midi pour en voir le bout. Une fois de plus, c'est avec une petite frustration que j'ai terminé Cabale. Non pas par manque d'explication, mais parce qu'il n'y a, et n'y aura surement, aucune suite. C'est dommage car Midian et les Enfants de la nuit sont une grande source d'inspiration avec un énorme potentiel, il y a encore tellement de chose à raconter. Mais il n'y a rien de négatif dans ce que je dis, car c'est cette part d'ombre qui fait aussi le charme de Cabale, tout comme Hellraiser à son époque.
Une fois de plus, j'ai adoré le travail (pour ne pas dire le talent) de l'auteur pour rendre son monde vivant et surtout, attachant. de plus, utiliser (et s'approprier) un des conte de la mythologie grecque était, dans le cas de Cabale, une bonne idée. J'ai vraiment aimé lire ce livre. Ce n'est certes pas le meilleur de Clive Barker, loin de là, mais je vous le conseille quand même rien que pour vivre ou revivre, le mythe d'Orphée et d'Eurydice à travers la plume de cet auteur.
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Aujourd'hui je ne regrette pas de m'être plongé dans quelques bouquins de Clive Barker. Mon choix a tout d'abord porté sur des oeuvres adaptées pour le cinéma ( Livres de sang, aujourd'hui Cabale et bientôt Hellraiser) ce qui m'a permis de découvrir cet auteur, que je craignais un peu, les films n'aidant pas à cerner ni le personnage ni son oeuvre ( attention je ne dis pas que les films sus cités sont mauvais, bien que Cabal ( Nightbreeder en vo) ne reflète pas la vision qu'en avait Clive Barker lors de sa conception, d'après ce que j'en ai lu dans la presse spécialisée). Mais adapter en images une oeuvre de Clive Barker n'est elle pas mission impossible même si le maître lui même y participe?
Bref tout ça pour dire qu'aujourd'hui, j'apprécie Clive Barker et son écriture qui fait surgir une espèce de poésie de l'horreur.
Cabale est une allégorie de la monstruosité. Chaque personnage est un monstre à sa manière. Les créatures de Midian sont physiquement des monstres, repoussants, difformes, certains affublés de pouvoirs ou de capacités surhumaines, qui n'appellent que le rejet et le dégoût, voire même la peur et la terreur à leur vue. Decker est également un monstre dans toute sa splendeur. À double visage, il incarne la monstruosité humaine qui jouit de sa position sociale pour assouvir ses plaisirs morbides, et qui se cache derrière un masque. Clive Barker utilise l'image de ce masque pour décrire l'état second, son autre lui maléfique comme étant celui qui le pousse à commettre ses affreux actes. Decker se cache ( et se cherche une excuse, se déresponsabilise) derrière ce masque, pour lequel l'auteur joue sur l'ambiguïté ( est il réellement une entité démoniaque qui influence Decker, ou bien est ce dans sa tête?). Decker n'a d'ailleurs pas besoin du masque pour monter tout un tas de stratagèmes visant à faire accuser Boone de ses meurtres. Boone, victime de ce bourreau, erre entre la vie et la mort. Il ne trouve sa place nulle part. Lui qui est un être sain, et qui n'aspire qu'à entrer en Midian, être accepté par ses semblables, ceux qu'il croit être ses semblables, puisqu'il est convaincu d'avoir assassiné des dizaines de personnes. Boone veut être un monstre pour enfin trouver sa place. Il ne la trouvera bien entendu pas ( tout de suite) puisqu'il sera dans un premier temps rejeté par la communauté des Enfants de la nuit ( = les Midians), ce qui ajoutera encore un peu plus à son désarroi. Et enfin Lori, la future ex future petite amie de Boone, n'est pas un monstre. Elle est au contraire la seule véritable lumière dans toute cette noirceur, et n'aspire qu' à retrouver Boone. Elle est l'incarnation du sacrifice, celle qui n'hésite pas à descendre en enfer pour sauver celle qu'elle aime. Lori est l'incarnation de l'amour, prête à tout, à aller jusqu'au bout, à faire l'impossible et même l'impensable..
On pourrait même citer les habitants de la petite ville près de Midian ( dont je n'ai pas retenu le nom), menés par le chef de la police,qui n'hésitent pas à venir opérer un massacre, à son appel, dans le cimetière qui ouvre sur Midian, tirant sur tout ce qui bouge, massacrant hommes, femmes et enfants, sans distinction. Jusqu'à ce que finalement certains se rendent compte de leur acte monstrueux.
Tout cela pour ne pas en dire trop car il se passe encore bien des choses dans ce bouquin que j'ai avalé en quelques heures sans pause.
Ici aussi, la chair et la métamorphose de la chair sont omniprésentes comme vecteur, étape nécessaire à une transformation. Les Midains étaient tous des êtres vivants, et se sont transformés en autre chose, mi vivants, mi morts, par la chair. Boone et Lori sont l'exemple même de ce changement, ils deviennent autre chose. Decker lui aussi se change dès lors qu'il pose le masque sur son visage. La transformation physique est sans doute source d'évolution chez Barker, et elle va forcément de pair avec celle de l'esprit, indissociable l'une de l'autre et inévitable.
Il n'est pas étonnant que David Cronenberg ait participé Cabale au film ( il y incarne d'ailleurs Decker!), car dans son oeuvre cinématographique, la chair est également omniprésente. Il n'y a qu'à voir des films comme La mouche, Faux semblants, Crash, Existenz, et j'en passe, pour s'en convaincre.
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On le sait, depuis des années maintenant, le monstre n'est pas forcément celui qui est hideux physiquement. L'horreur est partout et la folie guette le premier esprit prêt à l'accueillir et à partager avec elle des années de sa vie. Métaphore extrême de « ne vous fiez pas aux apparences », Cabale transpose avec beaucoup de style et d'adresse l'histoire d'un homme dans un corps de monstre face à un monstre dans un corps d'humains.

Barker nous gratifie d'un roman d'horreur d'une grande finesse. Tout d'abord dans la description. Midian, ville souterraine jonchée de cimetières abrite quelque chose d'encore plus effrayant que la mort, l'innommable réside et nous rappelle qu'il existe des puissances qui dépassent les hommes. Hommes nés dans une Amérique profondément croyante, avec pour seul doctrine (Ça, c'est mon fusil. Il y en a beaucoup comme ça, mais lui, c'est le mien. Mon fusil, c'est mon meilleur ami.)

Cabale cristallise toute la violence et la stupidité humaine face à l'inconnu, mais les monstres ont de la ressources et de leur haine et leur rage peut naître autre chose, un pouvoir bien plus retentissant. Tout le roman est porté par le personnage féminin, véritable final girl digne des plus grands films d'horreurs, Lori sorte d'Orphée trouvera une partie de son salut à Midian à travers ses habitants et avec Boone.

Cabale fable horrifique, revisite le mythe d'Orphée et nous démontre encore une fois que l'horreur jaillit là où on ne l'attends plus, portée par des personnages qu'on ne soupçonnait plus. Barker reprend sa recette et accélère le rythme, sexe, horreur et final girl, voici les ingrédients qu'il faut pour un très bon livre d'épouvante.
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"Tu n'es pas un Enfant de la nuit. Tu n'es que de la viande, de la viande pour les bêtes."

Je vous parle aujourd'hui de ma dernière lecture [Cabale] de Clive Barker aux éditions j'ai lu épouvante. Cela a été un coup de coeur. Merci à mon chéri pour m'avoir donné l'envie de découvrir ce récit qui traînait dans ma PAL depuis longtemps.

Un petit roman fantastico-horrifique en cinq parties qui se lit facilement, qu'on dévore goulûment.

J'adore le style de Barker ! de tout ce que j'ai pu lire de lui, c'est pour l'instant un sans faute.

Les descriptions donnent une atmosphère malsaine, sinistre et oppressante. Les descriptions sur la ville fantôme de Midian et ses habitants, les enfants de la nuit étaient terrifiantes à souhait.

C'était excellent, je regrette juste de ne pas l'avoir lu avant. J'ai adoré le personnage de Boone mais celui de Narcisse aussi. Je n'ai trouvé aucune longueur dans ce livre, le rythme est bien présent et les rebondissements également. J'ai détesté Decker le psychiatre, je l'ai trouvé vraiment trop narcissique entre-autres.

J'aurais beaucoup aimé qu'il y ait une suite, continuer de suivre Boone, Lori et les enfants de la nuit.

Si comme moi tu aimes les tueurs en série, les monstres, les démons, les atmosphères malsaines et que le héros soit badass (à sa façon haha), fonce lire ce livre ! J'ai bien envie de découvrir l'adaptation cinématographique maintenant.

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sans doute le plus grand roman qui prend pour héros des "monstres", Barker à cette capacité à nous faire aimer ses créatures avec une tendresse toutes particulières, Boone n'est pas le héros à proprement parler de ce livre, c'est l'intégralité de son bestiaire qui a la part belle, comme pour le Royaume des Devins on navigue dans plusieurs genres, à la fois Horreur, mais aussi Fantasy, Fantastique pure. Sans doute un de ses meilleurs livre, en tous un des plus accessible por tous ceux qui veulent commencer dans son étonnantes bibliographies
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Une intrigue un peu longue à commencer mais quand on est pris dedans, on ne lâche plus le livre. J'ai adoré toutes les symboliques et références du livre, je ne pense pas les avoir toutes relevées tant elles sont nombreuses. La plus évidente est celui du mythes (inversé) que j'apprécie, celui d'Orphée et Eurydice devant quitter les enfers.
C'est mon premier roman de cet auteur et je dois dire qu'il m'a bien convaincu, son style d'écriture est excellent. Les pages se tournent facilement, la fin d'un chapitre donnant envie d'en savoir plus à chaque fois, les 313 pages défilent sans se bousculer. C'est le genre de livre fantastique que j'aime lire, au début rien d'étrange, puis, petit à petit, quelques éléments intrigants font leurs apparitions jusqu'à me plonger totalement dans l'univers, je n'aime pas être mis directement dans un monde que je ne connais pas, sans aucun repère.

Je me suis fait avoir sur la pathologie de Boone, au début je pensais à de multiple personnalité car je lui trouvais des ressemblances avec Billy Milligan (biographie romancée de Daniel Keyes) mais finalement la bonne surprise apparaît, et on tombe dans l'horreur des meurtres. L'horreur également plus tard dans le roman avec les bestioles monstrueuses qui hante Midian, un équivalent de l'enfer, toutes sont dignes de peurs lovecraftiennes. Pour continuer mes éloges sur le livre, Clive Barker nous offre un très bon final, pas le plus original mais efficace et logique. A lire.
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