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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Peu coutumier de l'histoire portugaise, j'ai pris un plaisir doux à lire ce très bel album !
Il règne une certaine nonchalance … Fernando marche… beaucoup… il fait chaud, les couleurs très réussies nous offrent toute la palette de l'été …. Je vois déjà le film (Benicio del Toro pour Fernando bien sûr)… la musique évidemment aura toute sa place, le fado règnera…. Mélancolie, douceur, regret, renoncement mais aussi espoir d'une autre vie…. Barral (que je connaissais dans Nestor Burma) signe là un album magistral, intime…. Et universel !

Qui veut danser ?

Merci à Dargaud et Netgalley !
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L'Amérique a le blues, l'Espagne le flamenco et le Portugal le fado, ce chant traditionnel qui sait si bien exprimer la saudade de l'âme portugaise. Aussi, ne rendons pas à Salazar, le dictateur fondateur de l'Estado Novo ce qui appartient au peuple portugais. Sur un air de fado, superbe album qui vient de paraître aux Editions Dargaud, nous dresse un tableau sans jugement mais plein de justesse de cette période sombre de l'histoire portugaise à travers le destin d'un homme, un médecin, « o doutor » Fernando Pais sous la plume scénaristique et graphique de Nicolas Barral.

3 août 1968, Fort d'Estoril, le Brégançon portugais
Celui qui depuis 36 ans est à la tête du Portugal, António de Oliveira Salazar, victime d'un AVC, vient de faire une chute dont il gardera des séquelles qui l'éloigneront du pouvoir pour les six ans qu'il reste à vivre à ce régime. Cela ne semble pas affecter outre mesure Fernando Pais, médecin lisboète d'une quarantaine d'années qui vaque à ses occupations ordinaires. Il commence comme à l'accoutumée ses consultations à domicile par une visite au siège de la police politique, la PIDE (Police Internationale et de Défense de l'État). En arrivant devant le bâtiment, il est témoin d'une scène qui va l'interpeller : deux sbires de ladite police maltraitent un gamin qui vient de les narguer. Alors lui, qui profondément marqué par un drame vieux de dix ans avait tout verrouillé, son coeur comme sa conscience politique et avait fait le choix de ne plus s'engager et tenter malgré tout de vivre des jours paisibles en fermant les yeux sur ce qui l'entourait, va prendre la défense du gamin et s'interposer. « A bas Salazar ! Viva a Liberdade ! » s'écrie le jeune révolté, poing levé en s'enfuyant. Cela aurait pu en rester là. Oui mais voilà, João, ce révolutionnaire en culotte courte, Fernando le recroisera. Alors, ça en sera terminé de l'apparente tranquillité et du détachement du médecin ...

A l'origine de cet album, plusieurs facteurs : l'épouse d'origine portugaise du bédéiste qui lui a fait découvrir et aimer la richesse de sa culture et son histoire, la lecture marquante d'un livre de l'auteur italien lusophone Antonio Tabucchi « Pereira prétend » dans lequel le personnage principal n'est pas médecin mais journaliste mais dont l'intrique qui se déroule 30 ans plus tôt déploie la même thématique de ne pas vouloir prendre parti sous la dictature salazariste jusqu'à ce qu'une rencontre vienne tout bouleverser.
Sur un air de fado nous parle d'engagement ou non-engagement politique, de renoncement, d'amour naissant ou passé contrarié, du poids de la famille, de la relation complexe entre deux frères qu'apparemment tout oppose,… Sans jugement aucun, ayant à coeur de traiter ce qu'il nomme les « zones de gris  qui par leurs nuances font les portraits les plus justes », Nicolas Barral va faire s'entremêler la fiction et la vérité historique de façon extrêmement fluide et subtile. Pas de grands discours, mais des petites touches, des détails qui n'en sont pas, ponctuent ce récit. « Dieu, famille, patrie » était la devise de l'État nouveau, ce régime catholique, conservateur, nationaliste et autoritaire. Il suffira d'un crucifix sur un mur du QG de la PIDE pour nous faire comprendre le poids de la religion. le régime était colonialiste? le 16 11 63 tatoué sur le bras de Fernando, Maria, la fille de sa concierge se languissant de son fiancé engagé en Angola, les soldats déambulant dans la ville, les premières manifestations anti-guerre durement réprimées ainsi que le discours d'un médecin angolais exilé sont là pour en témoigner. La censure ? Elle est évoquée à la fois par l'existence des presses clandestines et la non-autorisation de publier « L'enfant et la baleine », la nouvelle d'Horacio Antunes, l'ami écrivain de toujours. C'est en s'appuyant sur de récents ouvrages édités suite à l'ouverture des archives que l'auteur décrira les méthodes de la torture pratiquée aussi bien au 22 de la rua Antonio Maria Cardoso qu'au fort de Caxias.

Tous les personnages sont extraordinairement et justement campés : Marisa et Ana, les deux femmes de sa vie, Horacio Antunes, l'ami écrivain qui songe à l'exil, João et sa famille... Introduisant un peu de légèreté dans ce monde de brutes, l'auteur s'amuse à jongler avec les physionomies et les patronymes. Il donnera les traits du grand poète portugais Pessoa à un personnage secondaire qui n'aura d'autre nom que ... Pereira. Quant au prénom du poète, Fernando, c'est à notre héros, « acteur de papier » aux traits revendiqués de Benicio del Toro qu'il reviendra. L'ami écrivain est une évocation du grand romancier António Lobo Antunes...

Et puis, et puis, il y a la ville de Lisbonne, personnage à part entière, sa lumière particulière, son atmosphère. Représentée dès la couverture sur une frise d'azulejos, ces carreaux de faïence décorés typiquement lusitaniens, elle envahit l'album : le Bairro Alto, quartier plutôt bourgeois où réside le docteur, l'Avenida da Liberdade avec ses pavés noirs et blancs si caractéristiques de la capitale portugaise, le quartier populaire de l'Alfama avec ses rues étroites, ses volées d'escaliers à n'en plus finir, son tram 28, son église, ses bars à fado dont le Dragao d'Alfama dans lequel Fernando et ses amis vont déguster une bière accompagnée de caracois bercés par « Lisboa Antiga » interprété par une chanteuse dont les traits évoquent Amalia Rodrigues [...]
Chronique entière sur l'Accro des bulles :
Lien : https://laccrodesbulles.fr/2..
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Premier album signé par Nicolas Barral en tant qu'auteur et dessinateur. le récit se déroule en 1968 au Portugal, cinq ans avant la révolution des oeillets et le renversement du régime dictatorial de Salazar. Nous sommes plongées au coeur de la vie des Lisboètes, aussi bien dans leur quotidien que dans les geôles de la police politique. Emotions et émerveillements, une bande dessinée haletante réussie en tous points.
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1968, Lisbonne sous la dictature de Salazar. Fernando a choisi de fermer les yeux mais il va être confronté à des choix qui changeront sa vie.
Je pense que j'ai peut-être du mal à être totalement objective en tant que petite fille d'immigré clandestin fuyant la dictature de Salazar, cette histoire me touche particulièrement.
Tout d'abord concernant la forme, j'ai beaucoup apprécié les dessins qui collent parfaitement à l'histoire. Ses 156 pages permettent de développer l'histoire sans longueurs, c'est juste ce qu'il faut. Concernant le texte, je l'ai trouvé très touchant, il y a un message fort, des allusions à la révolution à venir, de l'humour aussi dans certaines scènes mais il faut savoir qu'il ne se passe pas grand chose. Ce n'est certainement pas une BD d'action, ce sont plutôt quelques tranches de vie qui expliquent les choix de Fernando. Bref, personnellement j'ai vraiment apprécié mais je pense que c'est bon à savoir.
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Des dictatures ayant persisté dans notre environnement proche après la Seconde Guerre mondiale, on pense plus facilement à l'Espagne franquiste qu'au Portugal salazariste. Ce roman graphique est l'occasion de s'offrir une petite piqûre de rappel.

L'histoire commence en 1968, dans les dernières années du régime, alors qu'un accident évince définitivement le dictateur. On suit le quotidien de Fernando Pais, médecin aisé cherchant à tout prix à ne pas se mêler de politique. L'homme ne porte pourtant pas l'action du régime dans son coeur et ne peut d'ailleurs en ignorer les effets néfastes, lui qui se rend tous les jours au siège de la PIDE, la police politique, afin de s'occuper d'un de ses patients.
Nous ne sommes pourtant pas ici dans la figure de l'homme ordinaire vivant bon an mal an avec le régime et qu'une injustice forcera à prendre position. L'engagement, on le découvrira au fil de l'histoire, notre docteur l'a déjà connu dans sa jeunesse, certes plus dans le but de séduire la belle Marisa que par conviction. S'il a pu échapper au pire de ce moment de lutte grâce à sa position sociale et familiale, il n'en est toutefois pas ressorti indemne.

Le dessin retranscrit bien ce désir d'insouciance à travers ses couleurs chaudes, ses rues ensoleillées, la mer et le ciel toujours bleus. Ce calme apparent n'est pourtant qu'une chimère et il se trouve toujours un détail (la matraque d'un policier, une oreille ou un regard qui traîne) pour nous rappeler la réalité de la dictature, la peur, la délation, la répression…
Le personnage principal n'est pas un héros à proprement parlé, il n'a pas de grands desseins ou de combat à mener, si ce n'est celui de profiter de la vie. C'est un homme ordinaire, jouissant toutefois d'une position privilégiée par rapport au reste de ses concitoyens. On tombe facilement sous son charme tout comme on pourrait parfois lui reprocher sa légèreté, mais est-il si simple de le juger ainsi ? Car cette BD nous rappel que, si ni l'attentisme ni la bonne conduite ne protègent durant une
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"Sur un air de Fado" de Barral (160p)
Ed. Dargaud
Bonjour les fous de BD
Voici un excellent roman graphique sur Lisbonne et la dictature de Salazar.
Retour au Portugal des années sombres.
L'auteur s'est parfaitement documenté et parvient grâce à un jeu de couleur à nous rendre compte de l'atmosphère de Lisbonne, de sa douceur de vivre et ceci sur des airs de l'indispensable Fado qui colle à la peau de tout lisboète.
1968.
Salazar, bien que vieillissant et de santé vacillante, est toujours au pouvoir.
Nous suivons Fernando, médecin, ancien révolutionnaire qui a décidé de lever le pied et de profiter de la douceur de vivre.
Jusqu'au jour ou il va croiser un jeune garnement qui n'a pas froid aux yeux.
Entre passé et présent, laissez-vous emporter dans les ruelles de Lisbonne
Le scénario est profond, le dessin est magnifique.
Lecture captivante
Bd fortement conseillée aux amoureux du Portugal et qui nous permet de découvrir un pan de L'Histoire a travers une belle histoire
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Le Portugal sous Salazar n'était pas le lieu idéal pour partir en vacances comme aujourd'hui et encore moins pour y vivre.
Dans cette bande dessinée, on suit la vie d'un médecin qui a subit la dictature, qui s'en accomode désormais, jusqu'au jour où tout bascule. L'histoire, les relations entre les personnages se dévoile petit à petit et on ne peut s'empêcher de se prendre d'affection pour eux.
On les quitte d'ailleurs à regret et on voudrait les suivre encore plusieurs pages.
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