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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Vieillissant mais toujours aussi charismatique que dans sa jeunesse, Fernando, docteur dans le Portugal de Salazar parcourt les rues de Lisbonne d'un rendez-vous à l'autre le sourire aux lèvres; il semble décidé à ne pas prendre la vie trop sérieusement malgré la dictature et l'intimation au silence. On est en 1968 et Salazar vient d'être victime d'une chute... de chaise.
Ainsi Fernando virevolte-t-il, entre la PIDE, police sous Salazar, s'occupant des opposants au régime de manière peu orthodoxe, et la famille du jeune Joao qu'il vient de rencontrer, luttant contre la dictature. Qui est-il vraiment? de quel côté se range-t-il lui qui soigne l'un des tortionnaires de la PIDE tout en ayant été mariée à une activiste?
Ecrit et dessiné comme un film noir des années 60, sobre, efficace et gardant le mystère bien gardé, c'est une bande dessinée très accrocheuse en plus d'être un vrai régal pour les yeux. Chaque personnage paraît suspect, comme cela devait être le cas à cette époque.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette bande dessinée, à suivre le beau doutor énigmatique et à essayer de saisir les enjeux de cette période l'histoire portugaise que je connais finalement assez peu.
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J'ai découvert cette BD par hasard et ça a été un véritable coup de coeur !

On y découvre le Portugal sous la dictature de Salazar, notamment Lisbonne pendant l'année 1968.
C'est un pays que j'adore mais dont je connais très mal l'histoire, et cette BD m'a permis de la découvrir en partie, et donné envie d'en apprendre plus.

À travers le quotidien d'un médecin qui tente de fermer les yeux sur le régime fasciste et de vivre au mieux, nous découvrons les différents aspects de cette période. Parmi ses patients, des fonctionnaires de la police politique. C'est en se rendant dans leurs bureaux qu'il va faire la connaissance d'un jeune garçon fougueux, qui va le mener à d'autres rencontres.

Le récit alterne entre le présent et le passé, dans lequel on revit les années d'études du médecin, ses rencontres avec d'autres étudiants idéalistes et avec des idées révolutionnaires plein la tête.

Les images aux couleurs douces retranscrives magnifiquement l'ambiance du récit, alternant avec des teintes sépia pour les flashbacks.

Malgré le contexte difficile dans lequel il s'inscrit et les scènes qui en découlent, le récit reste porteur d'espoir et de joie, l'équilibre est parfait.
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Barral l'assume comme tel, cette histoire lui est venue en lisant Pereira prétend d'Antonio Tabucchi, dont j'avais lu l'adaptation en bande dessinée de Pierre-Henry Gomont. Pas étonnant donc que j'y ai retrouvé la même ambiance collante, mélange de chaleur et de tension sociale et politique. Tout comme Pereira, Fernando Pais s'est laissé endormir. Il vit dans une forme de légèreté qui apparaît vite factice au lecteur. Depuis sa séparation, il a mis de côté ses idéaux et il se laisse vivre, regarde ailleurs. D'autant que des choses il en voit, ne serait-ce que tous les matins quand il passe au poste de police, soigner son premier patient qui n'est autre que son propre frère, appartenant à la PIDE, la police politique, bras armé de la dictature.

Il faudra une rencontre un peu particulière pour le réveiller. le scénario, s'il a donc comme un air de déjà vu pour ceux qui connaissent Pereira prétend, a les mêmes qualités sensibles : sobre et sans aucun jugement, Barral, qui signe ici son premier album solo, croque le portrait d'un homme qui a abandonné et qui va trouver une raison pour se battre à nouveau. Un peu forcé peut être, mais on sent que le vent de la révolte n'est pas très loin. Manque juste une pointe de courage.
Graphiquement c'est beau, avec un petit bémol sur les visages cependant. Mais les couleurs sont parfaites, notamment les teintes sépia des flashbacks. La chaleur de plomb de l'été et du régime est parfaitement rendue.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Je viens de terminer l'excellent album de Nicolas et Marie Barral, Sur un air de fado.
1968. Salazar, le chef du gouvernement d'une dictature qui ne dit pas son nom, vient d'être victime d'un AVC.
Le bon docteur Fernando Pais entend l'information à la radio.
L'occasion de se souvenir de ses jeunes années durant lesquelles, étudiant, il se lie d'amitié avec un groupe de contestataires. L'une d'elles deviendra même sa femme.
En ce temps-là, la répression fait rage, alimentée par la délation. Les murs ont des oreilles, la police traque et matraque l'opposition communiste. On arrête, on torture, tous les moyens sont bons.
C'est un enfant qui va changer le destin du "doutor" comme on l'appelle.
Barral nous offre là un petit bout de l'histoire du Portugal.
Une histoire que, pour ma part, je ne connaissais pas et qui m'a incité à consulter des sources internet pour en savoir plus sur cette époque trouble d'un pays dont beaucoup de ressortissants vivent aujourd'hui en France.
L'auteur a choisi, pour personnage principal, un héros ordinaire. Bien sûr, d'un rang social aisé, mais proche du peuple et qui comprend ses souffrances. Un observateur que la vie va pousser à agir, lui qui ne semble pas vouloir prendre parti.
Un récit qui alterne temps présent (enfin, 1968, évidemment) en couleur et flashback, planches en ton sépia.
Une bande dessinée que je ne saurais que vous recommander.
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Des dictatures ayant persisté dans notre environnement proche après la Seconde Guerre mondiale, on pense plus facilement à l'Espagne franquiste qu'au Portugal salazariste. Ce roman graphique est l'occasion de s'offrir une petite piqûre de rappel.

L'histoire commence en 1968, dans les dernières années du régime, alors qu'un accident évince définitivement le dictateur. On suit le quotidien de Fernando Pais, médecin aisé cherchant à tout prix à ne pas se mêler de politique. L'homme ne porte pourtant pas l'action du régime dans son coeur et ne peut d'ailleurs en ignorer les effets néfastes, lui qui se rend tous les jours au siège de la PIDE, la police politique, afin de s'occuper d'un de ses patients.
Nous ne sommes pourtant pas ici dans la figure de l'homme ordinaire vivant bon an mal an avec le régime et qu'une injustice forcera à prendre position. L'engagement, on le découvrira au fil de l'histoire, notre docteur l'a déjà connu dans sa jeunesse, certes plus dans le but de séduire la belle Marisa que par conviction. S'il a pu échapper au pire de ce moment de lutte grâce à sa position sociale et familiale, il n'en est toutefois pas ressorti indemne.

Le dessin retranscrit bien ce désir d'insouciance à travers ses couleurs chaudes, ses rues ensoleillées, la mer et le ciel toujours bleus. Ce calme apparent n'est pourtant qu'une chimère et il se trouve toujours un détail (la matraque d'un policier, une oreille ou un regard qui traîne) pour nous rappeler la réalité de la dictature, la peur, la délation, la répression…
Le personnage principal n'est pas un héros à proprement parlé, il n'a pas de grands desseins ou de combat à mener, si ce n'est celui de profiter de la vie. C'est un homme ordinaire, jouissant toutefois d'une position privilégiée par rapport au reste de ses concitoyens. On tombe facilement sous son charme tout comme on pourrait parfois lui reprocher sa légèreté, mais est-il si simple de le juger ainsi ? Car cette BD nous rappel que, si ni l'attentisme ni la bonne conduite ne protègent durant une
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Premier album signé par Nicolas Barral en tant qu'auteur et dessinateur. le récit se déroule en 1968 au Portugal, cinq ans avant la révolution des oeillets et le renversement du régime dictatorial de Salazar. Nous sommes plongées au coeur de la vie des Lisboètes, aussi bien dans leur quotidien que dans les geôles de la police politique. Emotions et émerveillements, une bande dessinée haletante réussie en tous points.
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Lisbonne 1968 : au pouvoir depuis 1932, le vieux dictateur Antonio Salazar est frappé d'une hémorragie cérébrale. Ce n'est pas la fin du totalitarisme pour les Portugais, loin de là.  Marcello Caetano lui succèdera à la tête de l'Estado Novo et il faudra attendre 1974 avec la Révolution des oeillets pour que le peuple portugais connaisse enfin la liberté. Pourtant l'accident de Salazar marque le début du réveil du pays, tout doucement, après un sommeil de 33 ans. A tâtons, comme au sortir des ténèbres, inquiet de son avenir, le Portugal, sans forces politiques, sans syndicats, déshabitué de la démocratie commence à penser à un autre destin. C'est dans ce contexte que Nicolas Barral a choisi de planter le décor de sa BD.
Fernando Pais, est médecin. Il s'occupe de sa petite clientèle et occasionnellement des membres de la PIDE, la terrible police politique. Pourtant Fernando n'est pas ce que l'on pourrait appelé un pro-salazar. Dans sa jeunesse il a même frayé dans les milieux militants contre le pouvoir. Mais depuis il s'est coulé dans son confort et dans l'indifférence. Il est un citoyen comme un autre, il se laisse porter, il s'accommode, il profite de la douceur de vivre et de ses maitresses. Sa rencontre imprévue avec un gamin rebelle va le confronter à tout ce qu'il ne veut pas voir, à son passé et l'entrainer vers des chemins qu'il n'imaginait pas.

Nicolas Barral mêle le parcours individuel d'un homme à celui d'un pays et il le fait brillamment. Son récit est profond, sensible, respectueux, sans réponse toute faite. En suivant les interrogations de Fernando, l'auteur nous questionne indirectement sur l'engagement, sur notre propre comportement si notre pays venait à connaitre la dictature. Je ne veux rien divulguer mais sachez que  « Sur un air de fado » n'est pas qu'une chronique sociale, qu'une histoire politique, c'est aussi une histoire d'amour. Une façon très humaniste de plonger dans le Portugal fasciste. Avec en toile de fond l'interminable guerre des colonies africaines et des petits clins d'oeil à Pessoa, cette bd aux tons sépias, propre à la mémoire, est une très belle réussite qui rend hommage à l'âme portugaise.

PS: Lisboa, sinto tanto sua falta
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L'histoire démarre sur un beau paysage, lumineux et plein de douceur : Estoril, le 3 août 1968, Salazar lit son journal face à la mer. On lui annonce l'arrivée de la pédicure, il s'assoit en continuant à lire et la chaise casse, il tombe… AVC ? quoi qu'il en soit, il est obligé d'abandonner le pouvoir.

Tout le monde en parle, et cela s'agite au siège de la tristement célèbre P.I.D.E. (Policia Internacional & Defesa do Estado) alias police d'état…

Le docteur Fernando Pais est en train de s'y rendre, comme tous les matins, pour soigner l'inspecteur ; lorsqu'il arrive sur les lieux des gamins sont en train de mettre le feu à une crotte de chien plié dans un journal et le plus téméraire sonne… le doutor lui sauve la mise, temporairement. Dans le bureau, on plaisante sur l'accident de chaise du dictateur, alors que d'autres interrogent de manière musclée, comme il se doit, un jeune homme.

Le docteur retourne à son cabinet et une de ses maîtresses lui faisant faux bond décide d'aller « prendre une cuite » avec son ami, dans l'Alfama. Et tous les deux vont parler du passé, de l'époque où ils étaient étudiants, de Marisa, communiste qui deviendra l'épouse du docteur, alors que lui vient d'une famille ayant pignon sur rue donc penchant plus de côté de la droite. Il n'est pas très bien accueilli par les amis de Marisa…

Il sera rappelé pour examiner un détenu, en fait on lui demande de le remettre sur pied pour que les policiers puissent continuer à le torturer… Il subit des pressions mais sa rencontre avec Joao, et surtout la famille de celui-ci lui fait prendre conscience peu à peu de sa passivité.

La guerre d'Angola se dessine, en toile de fond comme le fado.

J'ai aimé l'histoire du docteur Fernando Pais, l'ambiance de Lisbonne, cette ville magnifique, que l'on parcourt dans cette BD et l'architecture est très bien représentée sur les planches. le tramway est un des personnages, certains quartiers tel l'Alfama avec ses ruelles en pente qui descendent vers l'estuaire du Tage… Les couleurs sont belles et elles varient en fonction de évènements, des moments joyeux ou sinistres…

On croise Horacio Lobo Antunes qui deviendra plus tard un écrivain et psychiatre connu, qui n'est autre ici que l'ami de Pais auquel il confie un manuscrit « L'enfant et la baleine » pour qu'il lui donne son avis. Antunes va être censuré par la dictature, tant pour ses écrits que pour son homosexualité. Entre parenthèses, on attend toujours le prix Nobel…

On rencontre aussi un homme, dans le train, qui s'appelle… Perreira comme le journaliste spécialisé dans les nécrologies, du beau roman d'Antonio Tabucchi, « Perreira prétend » qui parcourt la ville en avalant des tonnes de citronnade.

Nicolas Barral évoque aussi la torture, et fait un clin d'oeil à Fernando Pessoa : un des prisonniers finit par donner des noms, qui sont en fait les pseudonymes du l'écrivain. On sent l'amour que l'auteur porte à Lisbonne et au Portugal qui est le pays de sa femme.

J'aime bien le portugais, ses sonorités, et Nicolas Barral l'utilise avec des expressions, ou les titres des chapitres par exemple.

On a de très belles images dans les tons gris bleu de la baleine dans le port puis au-dessus de Lisbonne, sous la forme d'un rêve de Fernando Pais qui s'est endormi sur le manuscrit…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions qui m'ont permis de découvrir ce roman graphique et son auteur. Mais, je tiens à préciser que la version numérique ne convenant pas j'ai préféré l'acheter, pour profiter des couleurs, pour revenir en arrière… Lire une BD sur un ordinateur enlève beaucoup de plaisir et en plus c'est très inconfortable…

#Surunairdefado #NetGalleyFrance
coup de coeur donc

Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Le Portugal sous Salazar n'était pas le lieu idéal pour partir en vacances comme aujourd'hui et encore moins pour y vivre.
Dans cette bande dessinée, on suit la vie d'un médecin qui a subit la dictature, qui s'en accomode désormais, jusqu'au jour où tout bascule. L'histoire, les relations entre les personnages se dévoile petit à petit et on ne peut s'empêcher de se prendre d'affection pour eux.
On les quitte d'ailleurs à regret et on voudrait les suivre encore plusieurs pages.
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Peu coutumier de l'histoire portugaise, j'ai pris un plaisir doux à lire ce très bel album !
Il règne une certaine nonchalance … Fernando marche… beaucoup… il fait chaud, les couleurs très réussies nous offrent toute la palette de l'été …. Je vois déjà le film (Benicio del Toro pour Fernando bien sûr)… la musique évidemment aura toute sa place, le fado règnera…. Mélancolie, douceur, regret, renoncement mais aussi espoir d'une autre vie…. Barral (que je connaissais dans Nestor Burma) signe là un album magistral, intime…. Et universel !

Qui veut danser ?

Merci à Dargaud et Netgalley !
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