AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 1437 notes
Wendy est une jeune fille parfaite, bien sous tous rapports et qui va vivre une “aventure” accompagnée de ses frères Michaël et John. Un soir, ils vont faire la rencontre d'un garçon à la recherche de son ombre et de sa fidèle fée clochette. Ils vont se diriger tout droit vers le pays imaginaire grâce à un peu de poussière et rejoindre l'ile des enfants perdus. Leurs différents amis ne cessent de combattre le Capitaine Crochet, ils vont devoir les aider.

Je ne m'attendais pas du tout à cette lecture ayant gardé dans mon imaginaire les images d'un Peter pan espiègle mais pas un égoïste, prétentieux qui ne se préoccupe que de lui-même dans son petit monde parfait qui a besoin d'une maman pour s'occuper de tous les enfants. Wendy évidemment est là pour ça, la gentille et passible Wendy qui va tout faire pour maintenir la tête de tout le monde hors de l'eau. Une époque différente dans laquelle une petite fille ne devait se satisfaire que d'être une maman.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20
Qui ne connait pas Peter Pan, cet enfant qui ne veut pas grandir et qui embarque Wendy et ses deux frères au Pays Imaginaire ?
Longtemps bercée par la version onirique Disney, qui a beaucoup marqué mon enfance, j'ai eu envie de faire un retour aux sources en me penchant sur la version originale.
J'avais en effet déjà lu pas mal de retours constatant la différence flagrante avec le dessin animé : Peter est loin d'être un gentil héros qui se contente de jouer aux aventuriers.

La lecture de Peter Pan m'a en effet tout de suite surprise dans l'écriture : les phrases sont très littéraires, parfois bien destinées à un public adulte. On retrouve les éléments majeurs de l'intrigue de Disney, avec l'affaire de l'ombre à recoudre, la chienne Nana, le capitaine Crochet, la jalouse Clochette, la jeune indienne, les garçons perdus etc, mais dans une dimension bien plus sérieuse et obscure.

Pour m'attarder sur Peter, il est très souvent dit qu'il n'hésite pas à utiliser la violence, à faire preuve de cruauté et de sang froid pour se faire respecter des garçons : il les affame, les fouette, et va même jusqu'à les tuer s'ils désobéissent au règlement. Son caractère enfantin dénote avec cette attitude : il reste un enfant immature, qui oublie tout (il ne reviendra plus voir Wendy malgré sa promesse et finira par emmener sa fille Jane au Pays Imaginaire), qui confond jeu et réalité, et prend le costume de Crochet une fois qu'il s'est débarrassé de lui. Il n'a pas assez de maturité pour comprendre ce que lui veut Wendy et Lily La tigresse, il constate juste qu'elles ne veulent pas être dans une attitude de maman avec lui.

Le récit de Peter Pan nous interroge également sur la place des filles et des femmes à l'époque : Wendy n'est utile que pour coudre, raconter des histoires et s'occuper des enfants s'ils font des cauchemars. Si elle semble s'en accommoder, j'ai trouvé que les autres filles mentionnées étaient plutôt caricaturées : Clochette est jalouse et rancunière, les sirènes sont futiles et seule Lily la Tigresse semble un minimum mêlée aux combats et aux aventures.

Crochet n'est pas si terrifiant que cela, il reste finalement un homme seul, obsédé par Peter et sa vengeance. le crocodile et son réveil peut être vu comme la métaphore du temps qui passe inexorablement et qui nous poursuit. Quant à l'idée de vivre dans une île sur une étoile, sans vieillir, bon, j'imagine que la métaphore avec le Paradis est facilement trouvée.

Pour conclure, j'ai beaucoup aimé ma lecture et je pense me pencher sur d'autres classiques repris par Disney, pour comparer les versions ;)
Commenter  J’apprécie          30
Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin.

Il n'est nul besoin, à mon avis, de proposer un résumé de Peter Pan. C'est une histoire qui, de près ou de loin, parle à beaucoup de monde.

Mais que dire de ce conte pour enfant?
Qu'il est loin d'être uniquement un conte pour enfant.
Et si l'enfant, qui ne veut pas grandir, y verra un joli conte, l'adulte, qu'il ait grandi ou non, y notera de nombreuses interrogations sur l'enfance, l'adolescence, le passage à l'âge adulte.

L'auteur met beaucoup de son propre vécu dans le personnage de Peter Pan.
Facétieux, arrogant, impertinent, tiraillé entre le fait de ne plus être l'enfant, pas encore l'adulte. Comme un adolescent.
Qui voudrait être aimé d'un parent, n'a pas eu l'occasion de l'être et préfère fuir toute relation possible avec un adulte plutôt que de risquer à nouveau d'être déçu par eux.

On pourrait y voir, à la sauce Dickens, un portrait de ces enfants de la rue à l'époque victorienne, abandonnés, livrés à eux même, s'inventant un monde meilleur, un monde imaginaire, afin de rendre plus acceptable le monde réel.

Bien plus, donc, à mes yeux, qu'un roman pour la jeunesse, un livre qu'on peut lire à tout âge. Avec une écriture agréable, de belles métaphores. Il y a de quoi se faire plaisir, enfant comme adulte.

Les fées n'existent que si on continue d'y croire. N'est-ce pas là la magie des contes et de l'enfance. Croire en ses rêves et en la beauté de l'imaginaire? Ne devient-on pas adulte quand on cesse de penser que ces créatures de nos songes et de nos lectures n'ont jamais existé?

Le Petit Prince le disait déjà, un adulte, c'est compliqué.
Alors, ne doit-on pas continuer à garder cette part d'enfant qui est présente en chacun de nous?

Tic tac, tic tac, le crocodile est-il la peur de Crochet, ou ne serait-ce tout simplement pas le temps qui passe qui est le plus dangereux?
Commenter  J’apprécie          71
Comme beaucoup probablement, ma première rencontre avec Peter Pan s'est faite en regardant le dessin animé de Walt Disney (eh non, je n'ai jamais eu la chance, enfant, de le voir apparaître à ma fenêtre, je crois que j'ai toujours été trop rationnelle et terre à terre pour que Peter Pan vienne me voir dans la vraie vie...). C'est bien plus tard que j'ai appris l'existence du livre, et encore bien plus tard que je le lis enfin. Et c'est une lecture d'extraits du [Petit Oiseau blanc]sur France Culture qui m'a décidée à sauter le pas. le Petit Oiseau blanc est un autre texte de James Barrie, qui présente beaucoup de similitudes avec Peter Pan dans son exploration de l'enfance et de la relation qu'un adulte peut entretenir avec un enfant, comme si ce texte de 1902 était comme un galop d'essai pour Peter Pan qui sera publié en 1928, même s'il est beaucoup plus qu'un galop d'essai et que, pourtant moins connu, il m'a je crois plus touchée que Peter Pan.
Peter Pan, donc, est une oeuvre riche, qui se contredit même parfois, ce qui permet d'en proposer des interprétations toujours renouvelées. Pas la peine de résumer l'histoire, elle est connue, et étrangement Walt Disney lui est resté bien plus fidèle que ce qu'il a fait pour d'autres oeuvres. Je trouvais Peter Pan assez égoïste chez Disney, il est plus que cela dans le livre. Egoïste, oui, prétentieux aussi, incapable d'accepter une contrariété ou même une idée différente de la sienne, petit chefaillon qui ne pense qu'à son propre plaisir… En somme la description de beaucoup d'enfants qui sans s'en rendent compte jouent au tyran. Et c'est là que le roman de Barrie est un joli portrait de l'enfance, car il en dit le merveilleux (chacun a son île à lui, avec sa géographie propre), les rêves que rien ne vient contrecarrer, mais il en dit aussi tous les travers. Et Peter Pan, cet enfant qui ne veut pas grandir, c'est aussi celui qui ne veut pas renoncer à sa toute puissance imaginaire ni à ses fantasmes de grandeur, c'est celui qui ne veut pas apprendre à vivre en société, à se comporter en fonction de lui-même et aussi des autres, et c'est peut-être une des choses que James Barrie montre en creux, de façon consciente ou non, que l'éducation d'un enfant (et le faire grandir), c'est avant tout en faire un personnage social.
Et bien sûr, à côté de Peter Pan, il y a Wendy. Ah Wendy… Je l'ai toujours détestée celle-là. Dans le dessin animé, mais peut-être encore plus dans le livre. Son petit côté « je joue à la maman parfaite » m'a toujours horripilé. Je sais, c'est d'époque, et je reproche au personnage de Wendy de ne pas ressembler à un idéal féminin un peu plus moderne, mais tout de même ! Pour être honnête, je dois préciser qu'il y a bien tout de même quelques piques dans la façon dont les relations entre Mr et Mrs Darling sont décrites qui rachètent un peu ce tableau très sexiste : la façon dont Mr Darling a obtenu la main de sa femme par exemple, ou bien la différence à plusieurs reprises entre ce que dit un personnage et ce que comprend Mr Darling (qui n'est pas loin parfois d'être aussi dépendant du regard des autres que Peter Pan l'est lui-même).
Et puis il y a aussi quelques excentricités que j'ai du mal à faire rentrer dans le tableau général, comme la nounou chien (je pensais que c'était une invention de Disney, mais non!) et quelques autres. Comme si la frontière entre le Londres réel et le Pays imaginaire n'était finalement peut-être pas aussi étanche qu'on pourrait le croire à l'âge adulte.
Un livre qui se lit facilement, qui fait sourire, et qui est bien plus que le livre pour enfants que l'on veut nous faire croire. Une belle évocation de l'enfance, avec toute son exubérance et toutes ses contradictions. Je suis contente de l'avoir enfin lu, et je me dis qu'il serait dommage de s'arrêter là dans la découverte de l'oeuvre de James Barrie.
Commenter  J’apprécie          30
Ne vous faites pas avoir par Disney et son pays des Merveilles car Neverland est le Pays de Jamais ou le Pays de Nulle Part.

Une île sur laquelle on est accueilli aux bruits des canons, où des Peaux Rouges se baladent avec des scalpes accrochés à leur ceinture. Un pays qui n'est en rien Merveilleux, mais bien tragique.

Commençons par les parents (radicalement différent de Disney, encore une fois et c'est la dernière fois que je rappelle à quel point Disney à changer le ton, le texte, le sens de Peter Pan). le père est un gamin immature qui fait semblant d'être le chef de famille et la mère n'a pas de caractère très marquant. C'est la mère. Nana donne directement le ton de l'oeuvre et nous permet de mettre une suspension consentie de l'incrédulité rapidement.

À l'arrivé de Peter on se rend compte de l'horreur que vivent les personnages, principalement Wendy, la plus âgée et la plus à même de comprendre la "tragédie" (et elle le dit souvent) dans laquelle ils sont allés. Dès les premiers instant on trouve un Peter complètement abattu (à pleurer comme un bébé) puis très vite il se retrouve insupportable, dangereux, sans coeur. Il emmène les enfants avec lui mais sans les raccompagner. Wendy sait pertinemment qu'ils dépendent de lui, maintenant, car ce dernier ne leur a pas appris à atterrir ou à dormir en volant (Peter rigole bien en voyant alors les garçons tomber du ciel lorsqu'ils s'endorment). Tout le début montre un garçon extrêmement dangereux (et c'est passionnant !). le garçon qui ne pouvait pas grandir n'est même pas un enfant, car un enfant - par définition - grandi en apprenant et en retenant chaque jour des choses nouvelles. Peter ne grandi pas, n'évolue pas, car il lui est impossible de retenir quoi que ce soit durablement : il oublie Wendy alors même qu'il les emmène au Pays de Nulle Part ; il oublie qu'il assassine les enfants perdus qui grandissent...

Nous pouvons aussi parler de Tinn Tamm, alias Clochette, qui est une fée vraiment jalouse. En tant que fée elle ne peut avoir que des émotions pures. Sa jalousie n'est alors pas mesurée et elle va vraiment tout faire pour abattre Wendy dès le début. Personnage passionnant.

Crochet est cruel, dès sa première description il s'emploie à tuer ses sous-fifres, gratuitement. Et tous ont peur de son mortel crochet ! Sans ça ils se révolteraient. le crocodile au réveil, seul référence au temps qui passe, est ce qui angoisse Crochet. Comme il dit il ne peux pas se reposer car lorsqu'il n'entend pas le tic-tac du crocodile, est-ce par ce que le crocodile n'est pas là ou parce que le réveil est cassé ?

Une oeuvre passionnante qu'il ne suffit pas d'écrire plusieurs lignes pour donner son avis complet !!


N'oublions pas une chose : tous les enfants grandissent, sauf un.
Commenter  J’apprécie          10
Un soir, Peter Pan fait irruption dans la vie tranquille de Wendy, John et Michael. Adaptation par J.M. Barrie de sa pièce créée en 1905, Peter Pan ou le petit garçon qui ne voulait pas grandir, où il met pour la première fois en scène Peter Pan, Wendy, la fée Clochette, etc.

Avis :
Un grand classique pour les petits et grands enfants qui refusent de grandir !
11 ans et plus.
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
Commenter  J’apprécie          10
Je n'ai pas beaucoup apprécié ce roman. le monde fantastique du Pays Imaginaire me paraît assez...désordonné. En vrac, on a des sirènes, des Indiens, des pirates...Je sais que c'est étrange, étant donné que j'aime Alice aux pays des merveilles, mais je ne sais pas, c'est comme ça. Ce monde me paraît aussi très violent, pour dire qu'il est "inventé" par des enfants : les pirates, les Indiens et les garçons perdus ne cessent de s'entretuer. La mort est omniprésente et il me semble que c'est davantage une préoccupation d'adultes que d'enfants.

Deux autres points me font trouver cette histoire glauque. Premièrement, Les enfants oublient au fur à mesure le passé, c'est extrêmement angoissant et faux. le temps paraît plus long aux enfants, mais ils n'ont pas la mémoire plus courte que les adultes. Ensuite, l'auteur insiste lourdement sur le fait que les enfants sont "gais, innocents et sans coeur", alors que ce n'est pas vrai, du moins pas en général. Les enfants sont INCONSÉQUENTS, ils ne se rendent pas compte que leurs parents peuvent souffrir de leur absence.

L'histoire est elle-même n'est pas follement intéressante. On nous dit qu'ils vivent plein d'aventures, mais on ne nous les décrit que peu et elles sont toutes à la gloire de Peter Pan, qui se conduit en vrai petit tyran. La tuerie finale est assez déplacée et rend le retour à la maison soulageant, ce qui n'était pas le but de l'auteur, je crois.

Le personnage de Peter Pan est haïssable. Ce gamin commandaille les autres et le fait que tous les personnages féminins sont amoureux de lui est particulièrement pénible. Mince, ce sont des enfants ou des adultes ? On dirait que l'auteur mélange tous les fantasmes et questionnements qu'il a pu avoir durant sa vie et les colle sur une bande d'enfants. Il méconnaît très fortement la psychologie des enfants et je refuse de mettre cela sur le compte du changement d'époque entre le 19e siècle et aujourd'hui. Lewis Carroll écrit quarante-cinq ans avant J. M. Barrie et cerne beaucoup mieux les enfants.

On a l'impression que l'auteur fait sa thérapie en écrivant. Qu'ainsi il essaie de régler les problèmes qu'il a avec : sa mère, la mort, la toute-puissance, le fait d'être désirable, l'innocence, les enfants, la corrélation qu'il fait entre l'enfance et l'ignorance, etc.

Bref, c'est un roman qui possède, selon moi, toute les tares que pouvait lui donner son époque. Je ne le recommande ni aux enfants, ni aux adultes.
Commenter  J’apprécie          11
Peut-on se réfugier dans l'imaginaire toute sa vie et refuser de devenir adulte jusqu'au bout ? le Peter Pan de James M. Barrie se lit selon deux points de vue principaux : celui du conte d'enfant qui amuse cette jeune pousse encore loin de l'adolescence, ou celui d'un conte tragique qui fait frémir de peur l'adulte à mesure qu'il tourne les pages. Évidemment, c'est plus nuancé que ça, mais ça te donne une idée basique de ce qu'est ce classique daté de 1911. D'ailleurs, saviez-tu qu'à l'origine, ce cher Peter apparaissait déjà en 1902 dans un autre roman de l'auteur ?

Pas de digression, entendu. 17 chapitres plus ou moins longs et portés par un narrateur plutôt familier, bourré d'humour et d'incertitudes quant à la véracité de ses dires, environ 150 pages et une multitude de personnages que tu as peut-être déjà vu à travers l'adaptation Disney. Wendy et ses frères, Peter, Clochette et les Enfants ou Garçons Perdus, les pirates dont Smee et Jacques Crochet, les sirènes, les Indiens ici appelés Peaux Rouges… tu as vite fait de t'y perdre tant il y a de noms et de personnages secondaires, la personnalité des uns surpasse l'intérêt des autres !

Ce conte pour enfants apporte son petit lot d'originalité, ici un Pays imaginaire qui dépend entièrement de Peter Pan et qui ne s'ouvre qu'à ceux qui rêvent et ceux qui volent. le narrateur te balade de petite aventure en petite aventure – celle de l'Oiseau imaginaire face à Peter fut un délice – et c'est à peu près tout ce qui s'y passe. Tu découvres avec Wendy et chaque camp une partie de l'île, puis une autre, jusqu'à enfin en avoir fait le tour à peu près. Anecdotes, fonctionnement de sa magie et de ses règles, on son absence de règles, tout y passe dans le rire jusqu'à la bataille finale qui oppose encore et toujours le Bien et le Mal. Encore que… l'adulte qui sommeille en toi risque ses plumes : qui personnifie vraiment le Mal dans les parages ? Crochet ou un autre ?

Sitôt l'enfant endormi parti explorer l'île et ses dangers, l'adulte peut à présent se prendre d'effroi en découvrant la nature de Peter, voire celle d'une Clochette décidément brutale, et les possibles implications de ce Pays imaginaire multiple. Une éducation à la 1911 qui fait apparemment de Wendy un bien triste modèle pour « la femme de 2023 », une représentation fortement désastreuse des Indiens – est-ce d'ailleurs une meilleure appellation ? – et un Peter imbu de lui-même jusqu'au bout, meurtrier à ses heures perdues, inconscient de ce qu'il fait subir à ses compagnons comme à son île. Décidément, ce Peter Pan n'est pas joyeux, même pour un conte pour enfants ! Pourrais-je t'en dire plus ? Absolument pas, c'est un roman à découvrir par soi-même. Si tu es féru des analyses, il se peut que ce classique-ci puisse te ravir tant il y a de choses à creuser. Enfin, gare aux surinterprétations, quand même. Oui, mon Bac l'm'a chamboulé en mal de ce côté.

Mitigée, satisfaite, mortifiée, admirative ? Rien de tout ça, je ressors de ma lecture contente d'avoir découvert un nouveau classique, mais le temps a déjà fait son oeuvre et je ne me rappelle déjà plus du nom des Enfants Perdus ou des frères de Wendy, comme si véritablement, les seuls personnages à avoir piqué mon intérêt étaient ceux qui me sont le plus inatteignables. Wendy et sa naïveté jusqu'à accepter tout pour un peu d'attention, Peter et sa haine des grandes personnes, et Crochet, ennemi ultime de l'enfance et du temps. En fait, je pars même sur une question : une fois la lecture achevée, qu'en reste-t-il vraiment en dehors des caprices de Peter ? Ce sont les ouvrages d'analyses autour de ce cher Peter qui me répondront un de ces quatre !

Note : 3/5.

https://www.youtube.com/watch?v=eDWkVo0oqmQ
Lien : https://saveurlitteraire.wor..
Commenter  J’apprécie          10
Au pays de l'imaginaire, rien n'est grave, pas même la mort.
Ce conte pour enfants que tout le monde connaît, ne serait-ce que de nom, se révèle plus complexe que les différentes versions édulcorées passées sur grand écran.
Le Peter Pan original n'est pas aussi insouciant et aventurier que l'on pourrait le penser. Plus qu'un garçon courageux, c'est un personnage inconscient du danger, provoquant lui-même les situations qu'il doit affronter, quitte à mettre en danger les gens qui l'accompagnent. Il se caractérise par sa méchanceté, son égoïsme et sa haine profonde des adultes.

La mort est omniprésente dans ce livre. Peter n'hésite pas à tuer les enfants perdus dès que ceux-ci grandissent et quittent l'enfance. Clochette, la fée amoureuse de Peter, est prête à tuer Wendy par jalousie. Les pirates et les enfants se livrent des combats sanglants. On est loin du conte gentillet qu'on a généralement en tête lorsqu'on évoque le nom de Peter Pan !

Ce conte avait d'abord pour titre "Peter et Wendy". Et, si Peter est un garçon égocentrique et cruel, Wendy, la jeune fille qui l'accompagne au Pays du Jamais, est son exact opposé. Elle prend un plaisir incompréhensible à s'occuper d'une maison qui n'est pas la sienne et à éduquer des enfants qui ont à peu de chose près son âge.
Pour le simple plaisir de voir Peter une fois par an, elle va accepter de jouer les mères exemplaires et ne sera que douceur et savoir-vivre.
De son côté, Peter ne tiendra pas ses promesses, oubliant les rendez-vous qu'ils se sont fixés et se montrant même infidèle. Et pour cause, le seul amour qu'il veut, c'est celui d'une mère. La sienne l'a rapidement remplacé par un autre bébé après son départ et a même fait placer des barreaux aux fenêtres, bloquant l'accès à sa chambre. Depuis, Peter Pan s'interdit de grandir, interdit aux enfants perdus de parler de leur mère et s'amuse à respirer le plus fort possible car un adage de l'île raconte qu'à chaque respiration, un adulte meurt.
Régulièrement, il oublie son histoire, son entourage et on s'aperçoit qu'il ne sait rien sur lui-même. Un conte complexe vous disais-je.

Peter Pan fait partie de notre inconscient collectif mais, malgré toute sa portée psychologique et philosophique, j'ai eu du mal à entrer dans le récit de ses aventures, peut-être parce qu'elles sont trop éloignées de la vision que j'en avais enfant. Je ne me suis pas attachée aux personnages (et celui de Wendy m'a paru bien niais).
J'ai trouvé que les événements se succédaient trop rapidement pour qu'on ait vraiment le temps de s'imprégner d'une ambiance. Et surtout, la douce fantaisie est ici magie noire et le Peter Pan fantasque de l'écran est en fait bien cruel sur le papier.
Commenter  J’apprécie          90
J'ai pris beaucoup de plaisir à me replonger dans les aventures de Peter Pan et compagnie au pays imaginaire (le Pays-hors-du-temps dans cette traduction) mais cette fois à travers l'oeuvre originale (ou presque, la vraie histoire originale de Peter Pan est une pièce de théâtre, mais du même auteur). J'ai donc découvert ce qui a inspiré le Disney de 1953, bien que celui-ci soit un peu vieux dans mes souvenirs, et surtout le film ''Hook'' de Spielberg que j'aime beaucoup et qui je trouve après lecture est une excellente suite au roman. du coté négatif je dois dire que la narration m'a parfois un peu ennuyée, je ne suis pas très client du narrateur externe qui s'immisce dans l'histoire par des commentaires personnels récurrents. Mis à part ça, c'était une lecture agréable.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (6570) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature jeunesse

Comment s'appelle le héros créé par Neil Gailman ?

Somebody Owens
Dead Owens
Nobody Owens
Baby Owens

10 questions
1544 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeunesse , littérature jeunesse , enfantsCréer un quiz sur ce livre

{* *}