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EAN : 9782841679393
238 pages
Editions Carpentier (12/03/2015)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Judith, Juliette et Jonathan ont grandi heureux dans l’Est de la France, au sein d’une famille juive et laïque, modèle de tolérance. Par amour pour un agriculteur israélien, rencontré lors d’un séjour dans ce pays, Judith décide de quitter Paris et sa sœur avec qui elle cohabite, pour se marier et fonder une famille. Mais son bonheur est éphémère car peu après, son frère trouve la mort dans un attentat à Tel Aviv.
Sept ans plus tard, Juliette, restée à Paris,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Trois jours qui n'étaient pas à moi, mais qui le deviennent!

Trois jours!
Trois jours pour accomplir une mission impossible, seule issue pour sauver une famille du déchirement. Judith se donne cette mission, pour sauver sa soeur engagée dans une relation de couple mixte, une idée insupportable dans une famille touchée par un attentat suicide.
C'est donc de relations familiales qu'il va être question dans ce livre, mais aussi de préjugés. A la manière d'un polar, il va révéler petit à petit ce qui est caché, et pendant ces trois jours changer la donne d'un postulat insupportable au départ. le premier jour Judith voit le monde à travers son filtre à elle, et se prend la réalité en pleine face sans l'accepter ni la comprendre. le deuxième jour, les brumes se dissipent sans qu'elle soit encore capable de se remettre en cause, si ce n'est de reconnaître combien il lui est insupportable que ce qu'elle croit n'est pas ce qu'elle voit. le troisième jour, ... Je vous laisse découvrir.
Le part pris scénaristique prend vraiment bien et le lecteur se retrouve happé dans un véritable suspense, très bien mené. Hasard ou choix inconscient, j'ai lu les trois parties en trois jours, jeudi, vendredi, samedi, me plongeant ainsi dans le même rythme que la narratrice, et je me suis laissé toucher avec elle par ce qu'elle découvrait d'elle même, de son passé et de sa relation avec sa soeur dont le jumeau disparu hante encore les relations familiales.
L'intériorité des protagonistes est evoquée indirectement par leurs actes, par leurs réactions, par leurs dialogues, et ce style permet au lecteur de s'approprier leurs ressentis. Ce qui rend le texte très réaliste, ce sont ces aller retours de la mémoire, interpellée par le présent, puis par le passé qui se font écho avec justesse. Et ce drame familial, pourtant très ancré dans le conflit israélo-palestinien, m'a semblé vraiment universel. A travers la brouille de Judith et Juliette, ce sont tous nos déchirements familiaux qui sont abordés, et je m'y suis reconnu facilement même en n'étant pas juif.
Je ne parlerai pas du message véhiculé par le livre, car je veux pas en révéler la fin au futur lecteur. Je dirais juste: allez y en confiance, c'est un beau voyage intérieur qui parlera à quiconque s'est fâché un jour avec un frère, une soeur un parent proche. Je pense aussi au mur de Jericho, muraille imprenable qui s'effondre en musique. Je pense aussi en refermant ce livre que nos vies ne sont pas banales mais décidément bien riches, et j'ai envie d'aller chercher de vieilles photos de famille parce que cette histoire est vraiment la mienne..
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Judith, après être née et avoir vécu son enfance et adolescence en France, part vivre en Israël pour y épouser Ran, travailleur dans un kibboutz. Sarah et Samuel, les parents de Judith, y vivent également pour y avoir suivi leurs fils Jonathan qui s'est engagé dans l'armée israélienne avant de prendre un emploi de gardien d'un supermarché et d'y trouver la mort dans un attentat. Cette mort, et la chape de plomb entourant la vie des habitants résidant proches de la frontière avec la bande de Gaza, a achevé de détruire Samuel qui vit refermé sur lui-même. C'est à peine si la naissance des deux filles de Judith a pu l'extirper de sa torpeur… jusqu'à ce que Juliette, la seule des enfants de Samuel et Sarah restée en France, ne leur annonce lors d'un séjour en Israël qu'elle sort avec Medhi, arabe d'origine, et qu'elle compte faire sa vie et s'installer avec lui.

« Trois jours » est le récit de la folle épopée de Judith qui, pour tenter de sauver son père, va passer trois jours à Paris pour essayer de détruire le couple que forme Juliette avec Medhi.

Autant le dire tout de suite, ma lecture de la première partie du livre a été très largement plombée par le point de départ de l'histoire : l'idée de faire en sorte de briser un couple au nom d'une religion (tout autre motif n'étant pas plus recevable à mon sens) m'était insupportable, dépassait pour moi l'entendement. Et toutes les fausses bonnes justifications avancées par Judith étaient pour moi autant de raison de la mépriser, au-delà de toute considération de sa situation de femme juive vivant dans un pays en guerre avec un peuple dont le copain de sa soeur partage la religion, au-delà de tout sentiment de trahison provoquée par l'annonce de Juliette de sa liaison avec un arabe. Rien ne peut justifier les tentatives de Judith.

Mais peut-être fallait-il en passer par là pour accéder à autre chose, provoquer une prise de conscience par Judith de ce qu'elle est en train de faire et surtout des raisons qui ont poussé Jonathan dans le passé à partir en Israël, s'engager dans l'armée, provoquer son destin et sa fin tragique et entraîner par une simple décision sa famille sur une pente morbide, à tout le moins sclérosante.

Comme toute famille, celle de Judith et Juliette cache des secrets qui la plombe, en étau qui s'auto-entretient par le silence, le non-dit, la volonté d'ignorer la vérité, le faux-semblant consistant à faire « comme si ».

A ce titre, la seconde moitié du livre est vécue, tant par les personnages que par les lecteurs, comme une véritable libération, à tout le moins le début d'une prise de conscience par chaque protagoniste de ses propres errements et de ceux des autres, conditions sine qua non pour arriver à passer outre qui des préjugés, qui un mal-être, qui une haine.

La figure de la grand-mère aveugle est d'ailleurs merveilleusement symptomatique en ce sens qu'elle est la seule capable de voir malgré sa cécité au-delà des apparences, à percer la chape de plomb qui lie tous les membres de la famille, à s'attacher au bien-être plutôt qu'au bien-paraître.

Roman donc bancal, penchant un coup du côté obscur de la force et un autre du bon côté de la force, ces « Trois jours » proposent quelques beaux passages sur les liens familiaux, sur l'amitié et l'amour, sans verser dans la mièvrerie ou le grandiloquent, pièges agréablement évités par Laurence Barry dont c'est le premier roman (c'est une caractéristique de cette collection dont l'objectif est de permettre à des auteurs issus des candidats non primés du prix Matmut du 1er roman de publier leur premier livre). Un roman imparfait donc mais prometteur.

Lien : http://wp.me/p2X8E2-qS
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J'ai aimé ce livre qui prône la tolérance et la compréhension, c'est une ode à la vie, l'amour. Un livre facile à lire et très agréable. C'est un sujet de plus en plus d'actualité avec les métissages, les mariages mixtes. Ce livre peut aider à avoir une réflexion construite et motivée sur le racisme, sur le rejet des autres religions, le rejet de l'autre. J'ai aimé qu'il se passe à cheval sur deux pays la France et Israël.

J'ai aimé le fait que ce soit une histoire contemporaine et réaliste qui ne vire pas dans le larmoiement et les clichés. Il n'y a aucun parti pris l'auteur laisse le choix au lecteur de se faire son idée et de prendre les événements comme il le souhaite. Ce livre parle de terrorisme et de comment une famille qui est ouverte, avec des origines diverses peu basculer dans le racisme et la déraison suite à la mort de l'un des leurs.

A-t-on le droit de se mêler de la vie de ses proches quand ils ne font pas ce que l'on aurait voulu ou parce que l'on a peur pour eux ? J'ai été choqué par la décision de Judith de saborder le couple de sa soeur juste parce qu'elle est amoureuse d'un musulman. Est-ce qu'elle s'est posée la question du bonheur de sa soeur ?

Le thème du deuil est aussi central et bien traité , en effet, chacun a sa propre manière de gérer la mort et les réactions ne sont pas les mêmes.

Un roman écrit avec justesse et sensibilité qui m'a touchée et que j'ai beaucoup aimé.

Par contre de grâce, il faut absolument faire quelque chose pour la couverture qui est horrible et qui fera fuir les lecteurs. C'est très dommage car il mérite d'être lu.

VERDICT

Un livre actuel et qui soulève bien des interrogations et qu'il faut lire.
Lien : https://lilacgrace.wordpress..
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Par amour, Judith a choisi de tout quitter en France pour rejoindre Ran et fonder une famille près de Tel Aviv. Aujourd'hui, elle vit dans l'angoisse depuis la deuxième intifada mais elle s'apprête à prendre l'avion pour Paris et passer quelques jours avec sa soeur Juliette.

Judith et Juliette sont nées de parents français d'origine marocaine et de confession juive, Samuel et Sarah. Des parents qui ont de tout temps mis en avant la tolérance et la laïcité dans l'éducation de leurs trois enfants. Son bac en poche, leur fils Jonathan a décidé de faire son service militaire en Israël et ses parents l'y ont suivi. Les deux filles sont restées en France pour terminer leurs études et bâtir leur vie.

Lorsque Judith a tout quitté pour Ran, Juliette est restée à Paris, elle y a trouvé du boulot et récemment un tout nouvel amoureux, Mehdi. Un choix qui n'est pas du tout au goût de la famille car Jonathan a trouvé la mort dans un attentat et Mehdi, par ses origines, représente l'ennemi.

Depuis la dernière visite de Juliette, Samuel est prostré et refuse de lui parler; Judith décide alors de prendre les choses en main et de partir pour Paris : elle parlera à sa soeur et lui fera comprendre l'impossibilité de cette idylle ! Voire plus, si besoin...

Autour d'un sujet grave et sensible, Laurence Barry entraîne son lecteur dans le quotidien d'une famille malmenée par le destin : la mort de Jonathan leur a semblé à tous si injuste et tourner la page est impossible. de là, les réactions des uns et des autres jusqu'au stratagème imaginé par Judith.

Désemparée, effrayée, elle est perdue face aux amours de sa soeur et cherche à tout prix à ressouder les liens familiaux. Son voyage à Paris la ramène sur les lieux de son enfance, avec Jonathan et Juliette, au temps de l'insouciance et des rires. Ce retour aux sources la fait réfléchir et lui permet d'envisager la vie sous un autre angle. Dans un style fluide et sensible, l'auteur nous trace le portrait d'un personnage fragile et attachant, de ceux que l'on aurait envie de rassurer. Elle dresse également une galerie de personnages secondaires justes et touchants.


Le périple de Judith et son contexte familial posent des questions, remuent. En nous proposant de les suivre, Laurence Barry nous offre une parenthèse de trois jours, riche en émotions et en doutes; toujours sans juger, avec délicatesse et justesse. Une belle découverte avec ce premier roman !
Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..
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