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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Elle s'appelle donc Camina. Nom de jeune fille : Rachot. Nom de femme : Plonque. Mme Camina Plonque. Ma femme. Je devrais dire "épouse". Mme Camina Rachot, épouse Plonque. Elle remue au bout de la pièce, dans l'embrasure de la fenêtre.
le décor est planté, Franz Bratelt avec sa plume si particulière nous entraîne dans un monde qui n'appartient qu'à lui mais que, bizzarement, on a l'impression de connaître. C'est que prenant les travers de personnages ordinaires, il a l'art d'amplifier les défauts de chacun, tournant souvent la situation vers un comique subtile et une galerie de personnages aussi grotesques les uns que les autres. L'hilarité nous attend à chaque coin de phrase, laissant l'écrivain nous entraîner dans ses fins délires avec délice, savourant sa verte prose comme un bonbon acidulé.
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"Mon Dieu, avez-vous vu ce que vous avez fait de moi ? Un gros machin avachi, pas beau à regarder, pas appétissant, qui a gaspillé sa jeunesse et près de vingt ans de sa vie à attendre le bon vouloir, le bon désir d'une épouse moins sensible aux caresses qu'une truelle de maçon ! Mon Dieu, à cause de cela je suis devenu un véritable obsédé des choses du sexe ! J'en rêve quand je dors, et je me réveille pour en rêver plus fort !" (p. 56)

Voilà un des nombreux monologues intérieurs de Eho -ainsi que l'appelle Camina sa femme qui n'a même plus besoin d'user de son prénom. Elle l'appelle, il accourt. Depuis dix-huit ans dont douze sans vie sexuelle. Eho doit subir en outre, la famille de Camina, frères et soeurs et mère, tous dépressifs et suicidaires, le père déjà suicidé, traçant la voie familiale.

Humour noir est-il précisé en quatrième de couverture. Noir, très noir et tellement drôle. Franz Bartelt s'en donne à coeur joie, il pratique une langue savoureuse, argotique, néologique, crée des personnages hors normes, hors de toutes conventions. Ils sont gros, moches, la mocheté n'étant pas la conséquence de la grosseur, non ils sont moches dedans et dehors et ce qui est dedans se voit à l'extérieur. Ils sont aussi cons, très cons même pour certains, et la connerie n'est pas, là non plus une conséquence de quoi que ce soit. Ils sont cons, c'est tout.

J'ai ri, mais j'ai ri. L'enterrement de Beignet, l'un des beaufs de Eho, est à mourir de rire et s'étale sur plusieurs pages. Il est loufoque, irrésistible, énorme. le reste est dans le même ton. A la fin, l'humour plus noir, plus méchant revient, mais qu'est-ce que c'est drôle. A quasiment toutes les pages, il y a une situation, un bon mot, une phrase qui fait rire ou sourire. Et dans cette comédie noire, on sonde les plus bas instincts des uns et des autres : la bassesse, la jalousie, la cupidité, l'envie, ...

Lecture extrêmement plaisante, à cependant, ne pas forcément mettre en toutes les mains, les plus prudes ou les plus innocents, pourront y perdre des illusions ou rougir.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Quand la misère sociale se marie au niveau zéro en matière de sexe, ça donne des envies de meurtre.
L'univers des paumés solitaires, des amoureux de la bouteille, des accros du comptoir, des habitués des allocs, des chômeurs éternels ou des dépressifs incurables, est tout aussi tendre que féroce.
Au départ, il y a le gros Plonque, que sa femme Carmina n'appelle plus que "Eho", véritable "obsédé du cul de la femme" comme il le dit lui-même. Avec Carmina, il fait ceinture depuis douze ans. Elle l'a remplacé par une télé crachant ses programmes débiles et ne se prive pas pour s'épancher auprès de sa grosse nympho de voisine, à qui Plonque rêve de faire sa fête. le tableau ne serait pas complet si l'on ne parlait pas des frères, soeurs, et parents de Carmina, dépressifs de génération en génération, emmerdeurs et méchants, dont les décès successifs vont rythmer le fil cette histoire. Plonque et les siens appartiennent à ces personnages sans complexe ni manière pour qui le sexe et la vinasse ont toujours fait bon ménage. Un humour caustique, détonant et franchouillard agrémente avec bonheur ce récit sans queue ni tête. Les amateurs de bons mots à l'esprit mal tourné apprécieront à coup sûr ce roman, prouvant que les écrivains sans tabous existent encore!


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En lisant ce "Chaos de famille", j'ai fait connaissance avec les Rachot. des tarés bêtes et méchants, dépressifs suicidaires multirécidivistes qui habitent un pays qui doit être le Beaufland.
La famille Rachot fait passer les "Groseille" , famille référence en beaufitude du film de Chatiliez, "la vie est un long fleuve tranquille", pour des aristocrates.
L'auteur n'a pas son son pareil pour nommer ou surnommer ses personnages : Bitove le gros dur tatoué ; La moule alias Mme Quillard, nymphomane de quartier ; Alban Pitaine surnommé le Croque, qui se met au garde à vous devant les gendarmes ; Eho le "héros" en misère affective et sexuelle... Bartelt utilisent des expressions amusantes jamais lues par ailleurs.
J'ai apprécié la critique des mauvaises boulangeries ainsi que la description des magasins de meubles belges.
J'apprécie l'écriture de Franz Bartelt, sa plume acide, ses caricatures et son humour noir.
Avec un telle histoire déjantée, où comme disait Brassens dans une chanson :" le mort avait fait des petits", l'auteur traite à sa manière de l'inceste, de l'obssession et de la folie.
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Ce livre est drôle, ce livre est triste...
Ce livre, c'est l'histoire d'un pauvre gars, gros, vieux, laid, abandonné, frustré, invisible... entouré d'autres gars et bonnes femmes tout autant paumés que lui... témoin impuissant de sa vie qui lui a échappé et lui échappe encore. Il ne rêve que d'ailleurs et de plaisirs charnels. S'il s'évade par l'esprit, pourra-t-il vraiment fuir ce quotidien amer? Et si tout basculait maintenant?

Ce livre est drôle, ce livre est triste. Une ode à l'amour, à la sensualité, à la vie.
À la vie enfin...
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Entre roman noir, folie, des personnages paumés et bizarres, il est impossible de s'ennuyer ! La plume acide et caustique de Bartelt donne un récit drôle et profondément cinglant. A lire surtout si on n'apprécie pas trop sa belle famille !
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